Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans

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Cathédrale
Sainte-Croix d'Orléans
Ville Orléans
Pays France France
Région Région Centre Centre
Département Loiret
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Diocèse d'Orléans (siège)
Début de la
construction
1601
Fin des travaux 1829
Style(s)
dominant(s)
Gothique
Néogothique
Classé(e) Monument historique (1862)

La cathédrale Sainte-Croix d'Orléans est une cathédrale de type gothique. C'est la cathédrale du diocèse d'Orléans. Elle est dédicacée à la Sainte Croix, et est classée monument historique.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] La fondation de Sainte Croix

La première église fut édifiée vers 330 dans l'angle nord-est de la ville fortifiée alors appelée Aurelianum. Elle doit son vocable à Saint Euverte, son fondateur. En effet, c'est à cette époque que la Croix du Christ fut découverte à Jérusalem par Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin. Saint Aignan, évêque successeur de Saint Euverte, termine l'édifice et c'est l'architecte Mélius qui en surélève l'abside et le chœur vers 450.

[modifier] La fin de l'église Sainte Croix

Les Normands pillèrent l'église en 865, mais ne purent la brûler. Les rois carolingiens Carloman et Arnulph la reconstruisirent en 883.

En 999, un grand incendie détruisit une partie de la ville, y compris Sainte Croix.

[modifier] Sainte Croix, cathédrale romane

Au XIe siècle, l'église cathédrale Sainte Etienne devient trop exiguë pour rester le siège du Diocèse d'Orléans. L'église Sainte Croix est alors élevée au rang de Cathédrale. Les bâtiments du chapitre sont regroupés au sud et à l'est de la Cathédrale actuelle.

L'évêque Arnoult II entreprend la reconstruction de l'église afin de doter Orléans d'une Cathédrale digne de son rang. Cet édifice roman achevé au XIIème siècle, fut l'une des cathédrales les plus vastes de France : elle comptait des doubles collatéraux, un chœur surmontant une crypte, un déambulatoire agrémenté d'alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menaça ruine au bout de 200 ans et s'effondra en partie en 1227.

[modifier] Le renouveau gothique

En 1278, l'évêque Robert de Courtenay, évêque et petit-fils du Roi de France Louis le Gros, décida au lieu de restaurer l'édifice en ruine, d'édifier une autre église dans le style nouveau qui fleurissait alors en France. Mais contraint de suivre le Roi Saint Louis en Terre Sainte, il lègue le soin de poursuivre et d'achever les travaux à son ami l'évêque Gilles Pasté, son successeur. Celui-c pose la première pierre du nouvel édifice gothique le 11 septembre 1288. Comme le veut l'usage, c'est par le chœur que les travaux commenceront, pour finir par la nef. Les anciennes tours romanes de la façade occidentale, ainsi que les travées de la nef non ruinées, seront conservées. A son achèvement, la nouvelle Cathédrale comportait un chœur gothique soutenu par de magnifiques arcs-boutants. Ce chœur fut complété par des chapelles absidales à la fin du XIIIe siècle et par des chapelles latérales au cours du XIVe.

La Cathédrale passe sans heurts la Guerre de Cent Ans, y compris le siège d'Orléans levé grâce à Jeanne d'Arc le 8 mai 1429.

En 1512, une grosse boule dorée surmontée d'une croix est hissée sur le clocher qui vient d'être élevé au-dessus de la croisée du transept. Dans les années qui suivent, le raccord avec le transept roman est terminé; quatre travées neuves permettent à la nef d'atteindre le portail qui s'encastre entre ses deux vieilles tours.

[modifier] La destruction par les Huguenots

En 1567, débute la deuxième guerre de religion, et Orléans est à nouveau occupée par les protestants qui s'acharnent bientôt sur les églises. Déplorant ces excès, le Prince de Condé, à la tête des protestants, fait murer les portes de la Cathédrale pour éviter de nouveaux saccages. Cependant, un petit groupe de huguenots fanatiques, déçus de voir Condé prêt à traiter avec les catholiques, s'introduisent dans la cathédrale dans la nuit du 23 au 24 février 1568 et font sauter les quatre piliers de la croisée du transept. Les piliers s'effondrent, entraînant le clocher, la sphère de cuivre le surmontant, les voûtes du choeur, et la nef. Seules restent intactes les chapelles rayonnant autour du choeur, ainsi que les deux premières travées de la grande nef.

Le 2 juillet 1598, le Roi Henri IV, en revenant de visiter la Bretagne où il vient de signer l'Edit de Nantes mettant fin aux guerres de religion, passe à Orléans et promet de lancer, aux frais de l'État, la reconstruction de la Cathédrale.

[modifier] La reconstruction : la Cathédrale des Bourbons

Le 18 avril 1601, le Roi et la reine Marie de Médicis posèrent la première pierre du nouvel édifice. Le chœur est terminé en 1623.

En 1627, on jette les fondations du transept qui sera achevé en 1636.

Le transept nord est achevé en 1643, et le transept sud en 1690. La marque du Roi Soleil apparaît en introduisant une part de classicisme dans l'édifice de style gothique flamboyant. Son portrait et sa devise Nec pluribus impar figurent également sur le portail du transept sud.

L'architecte Étienne Martellange y oeuvra au XVIIe siècle, succédé au XVIIIe siècle par Jacques V Gabriel qui créa les stalles et la clôture du chœur et Louis-François Trouard.

En 1739, commence l'édification du portail occidental surmonté des deux tours, prolongement de la grande nef. La vieille façade romane, qui a survécu à toutes les destructions est démolie. La façade, jusqu'à la base des tours, est terminée en 1773. Les deux premiers étages des tours sont construits durant les dix années suivantes, alors qu'il faut renforcer le portail qui menace de s'effondrer.

La Révolution suspend les travaux, il ne manque à l'édifice gothique que ses deux tours.

On ne reprend les travaux qu'en 1817. Le Roi Charles X inaugure l'achèvement des travaux en 1829 : un perron monumental prend place devant la Cathédrale, parallèlement à la percée de la nouvelle rue Jeanne d'Arc et à la création du grand parvis de la cathédrale.

[modifier] Les affres du temps

Depuis son achèvement en 1829, la Cathédrale a connu les affres du temps et des guerres.

Le clocher qui s'inclinait de façon inquiétante, est détruit en 1854, puis reconstruit et inauguré en 1858.
Les vitraux du chœur (œuvre de Lobin) sont installés en 1859 à l'initiative de Mgr Dupanloup.

En 1940, pendant l'avancée allemande, le centre ancien d'Orléans est ravagé par les bombes. La Cathédrale est également touchée, mais les dégâts restent mineurs. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les travaux de restaurations se succèdent afin de redonner à l'édifice sa splendeur passée. Cependant, les affres de la guerre ne sont pas tous réparés : par exemple, l'accès aux deux tours est interdit au public car non réparé depuis 1940.

[modifier] Jeanne d'Arc

La renommée de la cathédrale vient probablement en partie de son association à Jeanne d'Arc. L'héroïne historique nationale est venue suivre la messe vespérale le 2 mai 1429 durant le siège d'Orléans.[1] À cet égard, la rue Jeanne d'Arc ouverte au XIXème siècle débouche devant l'entrée de la cathédrale. Cependant, il faut rappeller que l'édifice actuel n'existait pas en 1429 (à l'exception des chapelles du chœur).

La façade de la Cathédrale sert de support à un son et lumière se tenant chaque année le 7 mai, pendant les Fêtes johanniques

[modifier] Description physique

[modifier] Envergure

Les deux tours s'élèvent à 88 mètres de hauteur. La flèche centrale monte à 114 m.

La Cathédrale mesure 140 m de long, elle est composée de 5 nefs d'une largeur totale de 40 mètres et d'un transept de 53 mètres.

La hauteur sous les voûtes est de 32 mètres (Notre-Dame de Paris : 33,5 mètres)

[modifier] L'orgue

Il s'agit de l'orgue de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, transporté en la cathédrale en 1822 et rénové par Louis Callinet en 1831, puis par Cavaillé-Coll. Il est rénové par Bernard Hurvy depuis 2004[2], et remis en fonction en septembre 2007[3].

[modifier] Photographies

[modifier] Vues extérieures et intérieures

Vue de la façade depuis la rue Jeanne d'Arc
Vue de la façade depuis la rue Jeanne d'Arc
Vue des tours
Vue des tours
Au premier plan le jardin de l'hôtel Groslot
Au premier plan le jardin de l'hôtel Groslot
Vue de la tour nord
Vue de la tour nord
Vue de la nef centrale
Vue de la nef centrale

[modifier] Vitraux


[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Archives de la biographie de Jeanne d'Arc
  2. La République du Centre, éditions Orléans, 10 mars 2007, p 4
  3. La République du Centre, édition Orléans, 13 septembre 2007, p 7


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