Arc-boutant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Arcs-boutants de Notre-Dame de Paris
Arcs-boutants de Notre-Dame de Paris

L'arc-boutant est un élément typique de l'architecture gothique. C'est un étai formé d'un arc en maçonnerie qui contre-bute la poussée latérale des voûtes en croisée d'ogives et les achemine vers le pilier de culée. Ce dernier est le plus souvent couronné d'un pinacle, ce qui permet en constituant un poids important au dessus de l'étai d'asseoir la poussée reçue vers le bas en allégeant visuellement l'arc.

Sommaire

[modifier] Histoire

Inventés vers la fin de la période romane, et utilisés notamment en Normandie, ils sont alors dissimulés sous la toiture. Mis en valeur lors de la construction de la Cathédrale Saint-Étienne de Bourges, ils deviennent courants pendant le XIIIe siècle. Il reprennent la fonction des contreforts de l'architecture romane, en permettant (grâce à la croisée d'ogives) d'ouvrir de larges baies en partie haute des murs des églises, et d'éclairer abondamment l'intérieur à travers les vitraux.

Chronologie en images :

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

[modifier] Utilisations notables

Il n'est pas nécessaire de citer ici toutes les églises gothiques, en voici quelques-unes : cathédrales de Bourges, de Paris (Notre-Dame de Paris), de Strasbourg, ou de Cologne.

Le chœur de la cathédrale du Mans présente des arcs-boutants à triple volée, couplés en « Y », qui constituent une prouesse architecturale.

Un exemple d'utilisation de l'arc-boutant : l'abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay.
Un exemple d'utilisation de l'arc-boutant : l'abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay.

Les voûte d'arêtes de la nef romane de l'abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay (la construction de la nef actuelle s'achève en 1138) étaient, à l'origine, maintenues par des tirants à la naissance des voûtes (sur le croquis, en « A » la construction est figurée telle que l'architecte l'avait conçue), mais ces tirants ont rompu ; en « B », figurée telle que l'effort des voûtes hautes l'avait déformée). Un siècle et demi après la construction de la nef, les effets produits avaient déjà causé la chute de plusieurs voûtes. Des arc-boutants ont été construits (en E et pointillés) pour prendre le relai des tirants et maintenir les voûtes.[1]

Le phare de Pointe-au-Père (Canada), construit en 1909, est l'une des neufs tours renforcées d'arcs-boutants érigées par William P. Anderson entre 1908 et 1910.
Le phare de Pointe-au-Père (Canada), construit en 1909, est l'une des neufs tours renforcées d'arcs-boutants érigées par William P. Anderson entre 1908 et 1910.

Au début du XXe siècle, la technique de l'arc-boutant a été reprise par le Canadien William P. Anderson, ingénieur en chef et superintendant des phares du Ministère canadien de la Marine et des Pêches entre 1908 et 1910 pour la construction de neufs phares jalonnant les côtes canadiennes, notamment celui de Pointe-au-Père[2].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 4, « Construction -- Principes ».
  2. Russ Rowlett, « Canadian Flying Buttress Lighthouses », dans The Lighthouse Directory [en ligne]

Pages sur ce thème sur les projets Wikimedia :