Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire

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Abbaye de
Saint-Benoît-sur-Loire
Ville Saint-Benoît-sur-Loire
Pays France France
Région Région Centre Centre
Département Loiret
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Ordre bénédictin
(Congrégation de Subiaco)
Début de la
construction
1067
Fin des travaux 1218
Style(s)
dominant(s)
Roman
Gothique
Classé(e) Monument historique (1840)

L' abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, appelé également abbaye de Fleury, est une abbaye bénédictine de style roman située dans la ville du même nom dans le Loiret, près de la rive nord de la Loire.

Sommaire

[modifier] Historique

Un premier monastère est fondé sur les lieux vers 651[1]. Les reliques de Saint Benoît arrivent en 660 et donnent ainsi son nom au lieu. L’abbaye subit le pillage des Vikings du chef Hasting en 865[2].


Le monastère est réformé dans la première moitié du Xe siècle par Odon de Cluny. Deux abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l'un des centres culturels de l'Occident : Abbon (988-1004) et Gauzlin (1004-1030). L'abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent plusieurs destructions par les Normands, puis par un incendie en 1026. L'édifice actuel est reconstruit à partir de 1027 par Gauzlin, abbé de Saint-Benoît. La Tour-porche est commencée en premier.

L'abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, permettant l'inhumation la même année dans le sanctuaire du roi Philippe Ier. La nef est poursuivie pour rejoindre la tour-porche avec des arcatures gothique L'essentiel du bâtiment est achevé vers 1218. Les stalles sont mises en place en 1413 et l'orgue en 1704.

La communauté monastique est dispersée au cours de la révolution française. Elle reprend possession des lieux à partir de 1864. La véritable refondation a lieu en 1944 avec l'arrivée d'une dizaine de moines de l'Abbaye de la Pierre-Qui-Vire en Bourgogne. L'abbaye, rattachée à la Congrégation de Subiaco, compte aujourd'hui une quarantaine de religieux, accueille plusieurs centaines d'hôtes chaque année et près de cent mille visiteurs, simples touristes ou pèlerins. Les frères vivent de la boutique d'artisanat monastique, de la fabrication de bonbons en forme de moines, de l'accueil et de dons. Contrairement à la Congrégation de Solesmes, Saint-Benoît-sur-Loire accorde une large place au français pendant les offices tout en conservant le grégorien à la messe et pour les fêtes principales.

[modifier] Architecture de l'abbaye

[modifier] Le portail

Le tympan
Le tympan

Il est situé au nord de l'édifice et comporte un tympan richement orné : Le Christ en majesté trône au milieu des quatre évangélistes, Saint Jean et Saint Matthieu le regardant et Saint Marc et Saint Luc détournant leur regard vers leur symbole respectif (les deux derniers n'ayant pas connu directement le Christ). Les anges et les autres apôtres forment deux arcatures.

Une frise racontant le retour des reliques de Saint Benoît se situe au pied de Jésus.

[modifier] La tour-porche

La tour-porche
La tour-porche

Elle est très caractéristique de l'abbaye. Elle a été construite sur un plan presque carré. Mais sa date d'édification est soumise à débats : certains considèrent qu'elle a été élevée par Gauzlin, juste après l'incendie de 1026[3]. Située à l'ouest de l'abbatiale, elle comporte trois rangées de quatre colonnes sur un rez-de-chaussée et un étage, le premier faisant 6,60 mètres de haut, le second près de 10 mètres.

Les chapiteaux en sont remarquables par la qualité et le détail des sculptures. Au rez-de-chaussée dominent des chapiteaux en feuilles d'acanthe (ordre corinthien) et en palmettes : leur sculpteur, Umbertus, s'est inspiré de la tradition romaine. Les autres chapiteaux figurent des épisodes bibliques (vie de la Vierge Marie, vie de Saint Martin), mais aussi des scènes champêtres ou de la vie quotidienne.

[modifier] Abside et nef

Elle est romane vers le chœur et gothique vers la tour-porche.Le chevet est entrepris sous l'abbatiat de Guillaume (1067-1080) mais il est consacré après sa mort en 1107[4]. L'abside romane, construite entre 1060 et 1108, est éclairée par cinq vastes fenêtres, inhabituelles à cette époque, situées au-dessus d'une arcature aveugle, le triforium. Le sol est décoré d'un pavement en pierres, marbres et porphyres, multicolores et de forme géométrique. Il semble exister dès l'origine de l'abbaye et serait peut-être un vestige de l'ancienne église construite sur ce lieu (IXe siècle). Le tout est complété par des chapiteaux historiés, décrivant en particulier le mythe d'Adam et Ève ainsi que le sacrifice d'Abraham, et naturellement, Saint Benoît. Le tombeau de Philippe Ier est visible, côté nord du chœur.

La nef qui la poursuit pour rejoindre la tour-porche, lui est postérieure (XIIe siècle), ce qui explique le changement de style.

[modifier] La crypte

En son centre est situé un grand pilier creux où repose la châsse des reliques de Saint Benoît. Le déambulatoire est formé de deux voûtes en plein cintre reposant sur des colonnes massives.

[modifier] Hôtes célèbres

  • Philippe Ier était un dévôt de saint Benoît et demanda par humilité à être enterré à Fleury plutôt qu'à Saint-Denis.
  • Le poète Max Jacob a fait plusieurs séjours dans le village et à l'abbaye. Il est arrêté par les Allemands le 24 février 1944 avant d'être déporté. Il meurt un mois plus tard. Il est enterré dans le village de Saint-Benoît

[modifier] Les possessions de l'abbaye

Les possessions de l'abbaye de Fleury étaient extrêmement nombreuses et sont à l'origine de nombreux toponymes usant du discriminant Saint-Benoît.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture, ..., page 274
  2. Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 59
  3. Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture, ..., page 274
  4. Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture, ..., page 274

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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[modifier] Bibliographie

  • La revue Renaissance de Fleury éditée par les moines de l'abbaye.
  • Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture, de l'Antiquité au XXe siècle, Cologne, Taschen, 2005, pages 274-275.



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