Armand-Octave-Marie d’Allonville

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Armand-Octave-Marie d’Allonville
Naissance : 21 janvier 1809
Hanovre
Décès : 19 octobre 1867 58 ans)
Versailles
Origine : France France
Grade : Général de division
Service : 1830 - 1865
Faits d'armes : Prise de la smala d'Abd El Kader par le duc d'Aumale
bataille de l'Isly
Bataille de Balaklava
Bataille d'Eupatoria
Distinctions : Grand'croix de la Légion d'honneur
Autres fonctions : Sénateur
Famille : Famille d'Allonville, branche d'Oysonville-d'Arnancourt
Photo: Le général Armand-Octave d'Allonville

Armand-Octave-Marie, vicomte d’Allonville est né le 21 janvier 1809 à Hanovre et décédé le 19 octobre 1867 à Versailles.

Le vicomte Armand-Octave-Marie d’Allonville, né de parents émigrés, acquiert la réputation d'être l'un des meilleurs officiers de cavalerie, pendant la conquête de l'Algérie et la guerre de Crimée. Il est nommé général de division. A la fin de sa vie il est sénateur, président du comité de cavalerie et grand'croix de la Légion d'honneur.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Blason d'Allonville
Blason d'Allonville

Armand-Octave-Marie d’Allonville est né du vicomte Antoine Jean Baptiste d'Allonville d'Oysonville (19 octobre 1765-septembre 1811 Londres), chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, reçu de minorité, non profès, entre comme sous-lieutenant au régiment d'Artois cavalerie, en 1780. Nommé capitaine au régiment de Quercy-cavalerie, il a le droit en 1784 aux honneurs de la cour, avec son frère aîné, le 21 janvier 1788. Pendant la Révolution, il devient major au service du Portugal. Antoine épouse Céleste Octavie de La Bourdonnaye-Liré (1790-1851), le 3 février 1807 (famille alliée aux du Guesclin).

Armand-Octave est le dernier descendant d'une famille de la branche d'Oysonville-d'Arnancourt de la famille d'Allonville.


Charles d'Allonville (1400-1479)
 x Bertrande de Richebourg d’Oysonville (1440-1528)
 |
 |  --> Symon d'Allonville d'Oysonville (1458-1533)
        x Étiennette d’Autry   (1460-1493)       
        |       
        | --> François d'Allonville d'Oysonville (1486-1536)
              x Louise de Buz (1510-[[]])
              |
              | -->  Antoine d'Allonville du Plessis-Saint-Benoist (1538-1598)
              |       x Jacqueline de L’Isle
              |       |
              |       | --> Sous-branche des d'Allonville du Plessis-Saint-Benoist.
              |   
              | --> François II d'Allonville d'Oysonville (1529-1615)    
                     x Jehanne du Monceau (1540-1560) 
                     x Jeanne de Billy (1544-1605)
                     |       
                     | -->  Jacques d'Allonville d'Oysonville (1568-1630)
                           x Anne David
                           |       
                           | --> Edmé d'Allonville d'Arnancourt (1592-1664)
                                   x Antoinette de Hérisson du Vigneux 
                                    |
                                    | --> François III d'Allonville d'Arnancourt (1653-1694)
                                           x Madeleine de Masseron d’Amboise 
                                           |
                                           | --> Edmé II d'Allonville (1694-1783)
                                                 x Antoinette Sauvage du Chatelier (1713- 1793)


Edmé II d'Allonville (1694-1783)
x Antoinette Sauvage du Chatelier (1713- 1793)
|
| --> Armand Jean d'Allonville (1732-1811)
|      x Marie Françoise Jehannot de Bartillat (1744-1817) 
|     |       
|     | --> Armand François d'Allonville (1764-1832)
|     |      x 1) Charlotte Le Vavasseur (1769-1799) 
|     |      | 
|     |      | --> Marie-Louise d’Allonville] (1794-1877)
|     |      |     x Alexandre Louis d’Allonville (1774-1852)
|     |      |                                                                            
|     |      x 2) Céleste Octavie de Munnich (1785-1851)
|     |      | 
|     |      | --> Pierre d’Allonville (1821-1877)
|     |           x  Valérie de Lauzières-Thémines
|     |           |
|     |           | --> Emmanuel Armand d'Allonville (15 mai 1841-1912)
|     |                                  
|     | --> Alexandre Louis d’Allonville (1774-1852)
|     |
|     | --> Antoine Jean Baptiste d'Allonville (1765-1811)
|     |     x Céleste Octavie de La Bourdonnaie-Liré (1790-1851)
|     |     |    
|     |     | --> Armand-Octave-Marie d’Allonville (1809-1867)
|     |      
|     |   --> Louis d'Allonville (1771-1814)
|     
|--> Antoine Charles Augustin d'Allonville (1735-1792)
|        
|--> Jean Nicolas d'Allonville (1735-1792)

[modifier] Biographie

[modifier] Sa jeunesse

Le vicomte d’Allonville, après de brillantes études à l'École d'application du Corps royal d'état-major, entre en 1830 dans l’arme de la cavalerie; en 1832 il assiste au siège d’Anvers, en 1832, en qualité d’aide de camp du général Rulhière.

[modifier] La conquête de l'Algérie (1838-1845)

Dès 1838, Armand-Octave-Marie d’Allonville est nommé commandant des corps indigènes irréguliers de la province d’Alger. Il est chef d'escadron des spahis de la province d'Alger[1].

Armand-Octave-Marie d’Allonville prend part de 1839 à 1848, aux campagnes contre Abd-el-Kader; devant Bougie, à l’affaire du Chéliff, au combat de Bou-Roumi, à Milianah.

D'’Allonville acquiert la réputation de l'un des meilleurs officiers de cavalerie de notre armée d'Afrique. On le décore de la croix d'officier de la Légion d'honneur lors de la prise de la smala d'Abd El Kader par le duc d'Aumale, en 1845. Il est mentionné pour sa conduite brillante à la bataille de l'Isly, le 14 août 1844. Il s'empare des canons des Marocains[2].

Capitaine, il est nommé lieutenant-colonel commandant le 1erRégiment de Spahis Algériens (1839-1845), par le maréchal de Saint-Arnaud[3]. Il ne s'agit pas toujours de guerre classique, mais parfois de razzias, où l'on tue quelques dizaines d'ennemis. Le reste de la tribu se sauve, en partie ruiné. Le capitaine d'Allonville, qui appartient à ce service, est spécialement chargé de s'occuper des auxiliaires indigènes, et il se fait remarquer, dans diverses opérations à la tête d'excellents cavaliers maures qu'il conduit brillamment [4]. Il commande les gendarmes maures et est chargé du bureau arabe.

[modifier] Coup d'État du 2 décembre 1851

L'un de ses amis, le maréchal de Saint-Arnaud.
L'un de ses amis, le maréchal de Saint-Arnaud.

Colonel du 5e Régiment de Hussards en 1847, nommé général de brigade en 1851, il prend part au coup d'état de Louis Napoléon, le 2 décembre 1851, à Paris.

Le maréchal de Saint-Arnaud écrit : Par d'habiles combinaisons, les chefs les plus brillants de la Nouvelle Afrique avaient été appelés à Paris. Là étaient Canrobert, le héros de Zaatcha, Marulaz, naguère colonel du 204e de Ligne et nommé général après l'expédition de Kabylie, d'Allonville, le brillant officier de cavalerie... J'ai passé hier la journée à Vincennes chez le colonel Répon avec Canrobert, d'Allonville, Marulaz... Tout Orléansville était là[5]. Il s'agit effectivement de camarades de combat. Le maréchal de Saint-Arnaud dans une autre lettre écrit à Maître Leroy de Saint-Arnaud, avocat à Paris, son frère : Mon ami, le lieutenant-colonel d'Allonville, est à Paris. C'est un vieux et intime camarade dont le nom t'est familier. Il veut aller saluer notre mère et te voir, ainsi que mes enfants. Il te plaira[6].

Armand-Octave d’Allonville est commandant d'une brigade de la division de cavalerie de réserve de l'armée de Paris, à Versailles. Donc ses unités vont participer activement au coup d'État du 2 décembre 1851. Sa participation est donc indispensable et le fait qu'il soit des putschistes va pousser un grand nombreuse d'officiers à agir de même. Le général d'Allonville est un homme admiré par ses contemporains qui s'intéressent à la conquête l'Algérie. C'est un officier d'une décision prompte, et d'une énergie rare, agissant sur le moral d'un soldat et l'entrainant. M. d'Allonville a longtemps fait la guerre d'Afrique, où il s'est acquis la réputation d'une bravoure hors ligne. Il se distingua lors de la bataille d'Isly...[7].

Toutefois Armand-Octave d’Allonville est un partisan de l'ordre. Il refuse de donner l'ordre à ses hussards de crier : Vive l'Empereur, mais il ne soutient pas Changarnier qui essaie de s'opposer aux entreprises du Prince[8]. La division de cavalerie se positionne sur les Champs-Elysées. Ils ne rencontrent aucune hostilité chez les Parisiens. Les soldats sont même enthousiastes[9].

[modifier] La campagne de Crimée] (1853-1856)

Plan de la bataille de Balaklava.

Armand-Octave-Marie d’Allonville reçoit le commandement de la brigade de chasseurs d’Afrique qui est envoyée en Crimée. La brigade de chasseurs d’Afrique comprend le 1er Régiment de Chasseurs d'Afrique et le 4e Régiment de Chasseurs d'Afrique [10].

Lors d'un revue le Sultan ottoman, Abdülmecit Ier, met à la disposition de madame d'Allonville, son palais et ses jardins de Therapia.

Concernant la question cruciale du transport des chevaux, en Crimée, le général d’Allonville écrit : Il n’y a pas d’analogie entre les traversées sur la côte d’Afrique où les chevaux sont exposés à l’air sur le pont pendant trois jours au plus, et ce qui se passe ici. Après une longue navigation (quelques unes ont duré 40 jours), les chevaux arrivent dans des conditions de faiblesse et de prostration excessives. Cependant les chevaux barbes des spahis et des chasseurs résisteront le mieux, dans tout le camp allié, au froid et au manque de fourrage.

Charge de la brigade légère: pas un cavalier anglais ne serait sorti vivant de cette fournaise sans le chevaleresque élan du général d'Allonville.
Charge de la brigade légère: pas un cavalier anglais ne serait sorti vivant de cette fournaise sans le chevaleresque élan du général d'Allonville[11].

Armand-Octave-Marie d’Allonville et sa brigade débarquent le 6 septembre 1853 à Varna (Bulgarie)[12]. Au cours de la campagne de Crimée, il vient au secours des Anglais lors de la Charge de la brigade légère le (25 octobre 1854). Pas un cavalier anglais ne serait sorti vivant de cette fournaise sans le chevaleresque élan du général d'Allonville et de ses chasseurs d'Afrique, qui escaladent au galop les monticules où sont postée l'artillerie russe et dégagent les débris de la valeureuse cavalerie alliée. Le 4e Régiment de Chasseurs d'Afrique du général d'Allonville sabre certaines batteries russes et attire sur lui le feu des autres qui accablait la retraite des malheureux cavaliers anglais[13]. Les cavaliers gravissent au galop les escarpements et poursuit les canonniers. Armand-Octave d’Allonville appuie sans cesse Lord Cardigan pendant toute la bataille de Balaklava.

Ce fait d’armes vaut au général d’Allonville le grade de général de division[14] et un rôle commandement plus important lors de la bataille d'Eupatoria le 17 février 1855. Sous les murs de cette citadelle, il remporte encore un brillant avantage sur la cavalerie russe.

Les armées britanniques jouent aussi un grand rôle pendant campagne de Crimée.
Les armées britanniques jouent aussi un grand rôle pendant campagne de Crimée.

D'Allonville, général de division, commande à partir du 20 mai 1855 la 1re brigade composée du 1er Régiment de Hussards et du 4e Régiment de Hussards et la 2e brigade composée du 6e Régiment de Dragons et du 7e Régiment de Dragons.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1855, le général d’Allonville, qui bivouaque avec sa division de cavalerie à la naissance de la vallée de Baidar, envoie prévenir le général en chef qu’il a du monde devant lui; mais il sait par sa contenance imposer à l’ennemi, qui ne tente rien de ce côté et n’ose par l’aborder. Le général d'Allonville, avec sa cavalerie, marche vers le nord pour affronter les Cosaques. Les Russes attaquent avec 47.000 fantassins, 10.000 cavaliers et 272 canons[15].

The Charge of the Light Brigade at Balaklava.
The Charge of the Light Brigade at Balaklava.

Le 22 septembre 1855, le général d'Allonville débarque à Eupatoria avec les 6e Régiment de Dragons et du 7e Régiment de Dragons, le 4e Régiment de Hussards et une batterie à cheval. Il poursuit les troupes russes qui se réfugient dans les montagnes. Il décide d'aller attaquer une division russe qui est à 28 km d'Eupatoria. Il fonce sur elle. Douze escadrons de la division d'Allonville, la batterie Armand, de l'artillerie à cheval, deux cents cavaliers irréguliers et six bataillons égyptiens attaquent les lanciers de la Garde impériale russe appuyé par de nombreuses batteries d'artillerie. Les troupes d'Armand-Octave d’Allonville arrivent au galop, coupent la route à la cavalerie russe, et charge à l'arme blanche les canonniers. L'ennemi à nouveau s'enfuit. De nombreux prisonniers, deux cinquante chevaux, des canons... font oublier les 35 morts du côté des alliés[16].

Entre autres décorations, on le fait grand'croix de la Légion d'honneur, le 28 décembre 1855, commandeur de l'Ordre du Bain et grand officier de l'ordre de Medjidié.

[modifier] La fin de sa vie

Armand-Octave d’Allonville est membre du Comité d'état-major le 17/03/55. La Campagne d'Italie (1859), si vite terminée, ne laisse pas le temps au général d'Allonville de se signaler de nouveau, et bientôt sa santé, de plus en plus chancelante, l'oblige à renoncer à ses fonctions actives dans l'armée française. Il devient président du Comité de Cavalerie, est membre du Conseil général d'Ille-et-Vilaine. Appelé le 31 décembre 1865 à faire partie du Sénat, le 19 octobre 1867, il succombe à une affection de poitrine contractée au front.

Sur un tableau, Armand-Octave-Marie d’Allonville est représenté à cheval, suivi de son état-major à Versailles en 1858[17]. Ce portrait est à Rennes, au musée des Beaux-Arts. Derrière d’Allonville son aide de camp est le fils de la femme de son cousin, le comte d’Allonville de la branche de Réclainville, Ernest de Rambaud. Lui-même il adopte le neveu de sa femme, Esther Rosinne Finart (1808-1867). Cet Armand Finart d’Allonville (1841-1908) est capitaine, un familier de Napoléon III. Il fait la guerre de 70, mais démissionne en 1875. Armand Finart d’Allonville écrit Causeries sur les phénomènes de la nature. Sa femme fait éditer ce livre et fait cadeau de deux tableaux d'Armand-Octave-Marie d’Allonville au musée de Rennes.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Le tableau d'effectifs d'un escadron est de 4 officiers français, 3 officiers indigènes, 20 sous-officiers, brigadiers et cavaliers français, 173 sous-officiers, brigadiers et cavaliers indigènes.
  2. Récit complet et authentique des évènements de décembre 1851, par Adolphe Granier de Cassagnac, p.29.
  3. Lettres du maréchal de Saint-Arnaud, par Arnaud-Jacques Leroy de Saint-Arnaud, p.40.
  4. Le Spectateur militaire, publié 1860, p.247.
  5. Lettre de Saint-Arnaud - 11 septembre 1851 - correspondance tome II - p.360.
  6. Lettres, ed. by L.A. Leroy de Saint-Arnaud, par Arnaud Jacques A. Leroy de Saint-Arnaud
  7. Récit complet et authentique des évènements de décembre 1851, par Adolphe Granier de Cassagnac, p.29.
  8. La contestation chez les cadres de l'Armée franc̜aisede 1650 à 1986, par Pierre Denis, p.120.
  9. Histoire de la chute du roi Louis Philippe, de la république de 1848 et du ... par Adolphe Granier de Cassagnac, p.408.
  10. Guerre d'orient Les victoires et conquêtes der armées alliées, par Eugène Woestyn, p.115.
  11. The Invasion of the Crimea Its Origin and an Account of Its Progress down to ..., par Alexander William Kinglake, p.306.
  12. Guerre d'orient Les victoires et conquêtes der armées alliées, par Eugène Woestyn, p.213.
  13. Guerre d'orient Les victoires et conquêtes der armées alliées, par Eugène Woestyn, p.47.
  14. L'Empereur, par décret du 17 mars, nomme général de division le général de brigade d'Allonville
  15. British Military Intelligence in the Crimean War, 1854-1856, par Stephen M. Harris.
  16. Guerre d'orient Les victoires et conquêtes der armées alliées, par Eugène Woestyn, p.330.
  17. A. DE SERIONNE

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes

commons:Accueil

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[modifier] Sources