Béjaïa

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Carte de l'Algérie (localisation de Béjaïa)
Carte de l'Algérie (localisation de Béjaïa)
Béjaïa - Bgayet
- ⴱⴳⴰⵢⴻⵜ
Le port de Béjaïa, et ses installations industrielles.
Pays Algérie Algérie
Wilaya Béjaïa
Daïra Béjaïa
Code ONS 0601
Code postal 06000
Président de l'APC
Mandat en cours
Hanneche Tahar
2007-2012
Longitude 05° 04' Est
Latitude 36° 45' Nord
Superficie km2
Population 990 951 hab.
(2006)
Densité hab./km2
Budget 168 millions de DA (2007)[1]

Béjaïa (transcrit Bgayet en kabyle (berbère) et transcrit en tifinagh ⴱⴳⴰⵢⴻⵜ en tifinagh ; Bougie étant l'ancien nom français de la ville, Saldae au temps des Romains et Vaga (les ronces) en libyco-berbère) est une ville d'Algérie. Elle est aussi le chef-lieu de la wilaya (département) du même nom.

La wilaya de Béjaia, compte 990 951 habitants en 2006, avec comme principales villes Akbou 51 135 habitants (vallée de la haute Soummam), Tazmalt 28 479 habitants (vallée du Sahel- Djurdjura ou plaine du Djurdjura proprement dite) El Kseur 29 352 habitants et Amizour 39 369 habitants (vallée de la basse Soummam).

Armoiries de Béjaïa durant l'époque coloniale francaise (1833-1962)
Armoiries de Béjaïa durant l'époque coloniale francaise (1833-1962)

Les habitants de Béjaia sont appelés les Bougiotes ou les Bédjaouis. Avec ses 173 693 habitants en 2006, Béjaïa est en terme de population la plus grande ville de Kabylie. C'est aussi, grâce à sa situation géographique, le plus important pôle industriel de la région, notamment par la concentration de nombreuses industries diverses, et la présence d'un des plus grands port pétrolier et commercial de Méditerranée. Béjaïa est également dotée d'un aéroport international (Soummam / Abane Ramdane - BJA).

Connue à l'époque romaine sous le nom de Saldae, elle devient au Moyen Âge l'une des cités les plus prospères de la côte méditerranéenne, capitale de grandes dynasties musulmanes. D'abord connue en Europe grâce à la qualité de ses chandelles faites de cire d'abeille auxquelles elle a donné son nom, Bougie a également joué un rôle important dans la diffusion des « chiffres arabes » en Occident.

Sommaire

[modifier] Histoire

Voir article développé Histoire de Béjaïa

L'Empire romain à son apogée, vers l'an 120
L'Empire romain à son apogée, vers l'an 120

De par son histoire plus que millénaire, Béjaïa est l'une des plus anciennes villes d'Algérie. En -27/-26, l'empereur romain Auguste fonde la colonie Julia Augusta Saldensium Septimana Immunis à l'intention des vétérans de la Légion : Legio VII Claudia. Cette ville de Saldae est intégrée à la Maurétanie Césarienne en 42 de notre ère. Elle est mentionnée comme étant un siège épiscopal au Ve siècle.

Une inscription du second siècle qualifie Saldae de « Civitas Splendidissima ». Selon Léon Renier, cette inscription a été transportée au musée algérien du Louvre, à Paris. Plusieurs amphores, des mosaïques, des chapiteaux, des pièces de monnaies ont été trouvées par les archéologues lors de récentes fouilles.

Au Moyen Âge, le port joue un rôle politique de premier plan. La dynastie berbère des Hammadides, en conflit avec celle des Almoravides, décide de transférer sa capitale de Qall'a vers Bgayet.

La ville, qui est devenue l'une des cités les plus prospères de la côte méditerranéenne repousse une expédition gênoise en 1136. En 1152, elle est prise par les Almohades. La ville a connu un tel développement que selon Léon l'Africain, de Amin Maalouf, elle est peuplée de plusieurs dizaines de milliers de personnes, essentiellement des Kabyles et des Andalous.

Devenue une redoutable ville de corsaires au XIVe siècle, la ville est prise par l'Espagnol Pedro Navarro en 1510, l'occupation dure jusqu'en 1555.

[modifier] Géographie

Les Aiguades, crique coincée entre le cap Bouak (au fond) et le cap Noir
Les Aiguades, crique coincée entre le cap Bouak (au fond) et le cap Noir

La région dont nous nous proposons de rappeler l’histoire, se limite approximativement : à l’ouest par les crêtes du Djurdjura ; à l’est par les Babors auxquels se soudent les Bibans qui s’étendent jusqu’au sud-est dominant les plaines de la Médjana et de Bordj-Bou-Arreridj. Une vallée, où serpente le fleuve de la Soummam, séparant les Babor-Biban du Djurdjura, débouche vers le Sud à Ighrem, El Asnam, en une riche plaine plantée d’oliviers, d’arbres fruitiers, de vignobles et d’autres cultures. Le golfe de Béjaïa, sur le bord duquel la ville s’élève en amphithéâtre, offre l’aspect d’un vaste lac entouré d’un rideau de montagnes aux profils capricieux : d’abord la crête de Gouraya qui domine la ville ; à sa droite le pic de Toudja ; en face et suivant l’ellipse du littoral, viennent la cime de Bou-Andas, les dentelures rocheuses de Béni-Tizi, du Djebel Takoucht, d’Adrar-Amellal, Tizi-Uzerzur, la large croupe des Babors à côté du pic du Tababort ; enfin, au dernier plan, la silhouette bleuâtre du pays de Jijel.

Lorsqu’on s’éloigne de la ville pour se diriger vers Ziama, les gorges de Chaabet-EI-Akhra, on suit, sur un parcours de plus de trente kilomètres, le demi-cercle formé par le golfe. La route qui suit parallèlement le rivage traverse une plaine fertile dominée par des sites pittoresques verdoyants avec une végétation épaisse et drue.

Les bords de la Soummam que l’on traverse sont couverts d’ajoncs et de lauriers-roses séparant ses rives de beaux jardins où figuiers, oliviers, orangers, abricotiers, et tant d’autres se côtoient ; tout atteste, en ces lieux, une impulsion intelligente, beaucoup d’esprit d’initiative, du goût et du sérieux dans le travail. Après Souk-el-Khemis et sa douce plaine, la bande qui s’étend le long du rivage se rétrécit peu à peu pour aboutir, vers le sud-ouest en suivant la rivière, à la route menant aux gorges.

Le Cap Carbon, à l'entrée de la baie de Béjaïa.
Le Cap Carbon, à l'entrée de la baie de Béjaïa.

La végétation, en certains endroits du bord de la route, constitue un véritable fouillis de plantes sauvages, de lierre, de vigne vierge, de lianes épineuses, de ronces ; sur les pentes douces ou abruptes, des frênes, des pins, des chênes-verts, des chênes-liège, des eucalyptus émergent des gros buissons de genêts et de lentisques au milieu desquels, souvent une eau limpide trace des sillons de fraîcheur et de vie.

Les gorges offrent un décor grandiose et titanesque par sa beauté et ses proportions. L’âpreté des roches en surplomb, la sévérité des montagnes s’élevant à pic sur les deux rives du canon qui murmure au fond de l’abîme, la route constamment suspendue sur l’abîme, tantôt creusée dans le flanc de la montagne, tantôt établie sur des arches de maçonnerie aux endroits durs de la paroi, des oiseaux de toutes sortes, points noirs la-haut, très haut, tellement haut qu’ils semblent planer près du toit du monde, font ressentir au milieu de ce paysage, la fragilité de l’homme, et nul parmi ceux qui traversent ne peut se défendre d’un sentiment d’inquiétude ; c’est sans doute pour cette raison qu’on l’appelle « Chaabet-el-Akhra ».

Vue sur Béjaïa, et le mont Yemma Gouraya en arrière plan.
Vue sur Béjaïa, et le mont Yemma Gouraya en arrière plan.

Lorsqu’on escalade les pentes de Gouraya et qu’on aboutit au mausolée, on jouit d’un panorama incomparable. Au bas, la ville apparaît comme un petit village de lilliputiens. Dans la buée opaline du matin disparaît la ligne d’horizon et le ciel semble se confondre avec la mer. Vers le sud-ouest, sur le flanc de cette montagne, apparaît Toudja noyée dans la verdure où coulent intarissables des sources arborant au milieu d’orangeraies séculaires, et, en face les massifs imposants des Babor et des Bibans jonchés d’une multitude de villages, points blancs à peine visibles. Lorsque le soleil, disparaissant à l’horizon, laisse derrière lui des nuages étincelants d’or, toutes ces montagnes sont diaprées des plus vives couleurs et se réfléchissent avec une netteté sur la nappe transparente et mobile ; ce spectacle grandiose se ternit ensuite progressivement, sous l’influence des vapeurs humides de la mer, en passant par des nuances des plus variées. À ce spectacle enchanteur, la rade offre un havre aux navires et barques de pêche que peu de côtes de la Méditerranée possèdent. C’est sans aucun doute, pour ces raisons que les Phéniciens avaient choisi ce lieu pour l’un de leurs comptoirs-colonies, que les Romains conservèrent et que an-Nacer ibn Hammad (des Hammadides) y édifia sa capitale.

Béjaïa posséde un aéroport (Soummam, code AITA : BJA).

[modifier] Sport

Le football existe à Béjaia depuis 1924, c'est à dire au temps où cette charmante ville ancienne capitale des hammadites s'appelait encore bougie.

C'était à l'époque où les associations sportives n'étaient dans l'esprit de leurs fondateurs qu'un moyen pour rassembler, sensibiliser et mobilier les algériens –alors sous le joug du colonialisme- autour de la cause nationale, et un moyen d'aider les jeunes à préserver leur identité culturelle et civilisationnelle menacée dans son intégrité.

Le champ de la pratique de ce sport le plus populaire s'est ensuite élargi au fil des années par la création des clubs aux fortunes diverses mais guidés tous par le même mot d'ordre :l'algerie sportive ne peut et ne pourra être qu'une algerie « algérienne » . Apres l'avenement de l'independance ce sera une autre ligne ,une autre politique et une autre aventure. Et pour concrétiser la nécessité pour toute individu de connaître et bien connaître son passé pour se lancer vers son futur nous avons cru utile de présenter même brièvement une rétrospective du football à bejaia.

  • Avant l'indépendance

1924 : création par monsieur PIANELLI d'un club de football constitué uniquement de français dénommé la Générale

1926 : création par monsieur DELSOL d'un club dénommé Football Club bougiote (FCB) constitué essentiellement de français

1928 : création par feu ABDELHAMID BABA AISSA du premier club de football destiné aux algériens dénommé EL RACHIDIA

1930 : création par feu SADDEK ZERRARI et feu MOHAMED KHAMSI d'un club destiné lui aussi aux algériens dénommé L'ESPERANCE

1936 : création par feu MAITRE BOUDJELLIL BOUCHENAK de la jeunesse sportive musulmane bougiote (JSMB) club né d'une fusion entre les deux clubs crées en 1928 et 1930 el rachidia et l'espérance.

1944 : création par feu ABDELHAFID TAMZALI du club sportif bougiote (CSB) ce club avait comme dirigeants aux cotés de feu tamzali MM. Feu abdelmadjid bouyahia,feu tedjiza djelloul,feu laadjouze el hacchemi,feu saidi fatah,zaouche ahmed dit hamidou,feu youcef kebbache ,mahindad fatah ,talantikit mustaphaet abdelhafid keramane.

1947 : création par feu AOUCHICHE SAID de l'union sportive bougiote (USB),ce club avait comme dirigeants aux cotés de feu aouchiche MM. Ahmad ougana (secrétaire général fusillé en 1956 par l'armée française),salah haddahoum,kasri allaoua,tamzali mokhtar,laadjouze omar ,feu boualem boudraham,amrani moussa et d'autres.

1954 : création par feu ABDELHAFID TAMZALI du mouloudia olympique bougiote 'MOB) club né un certain 20 aout de la fusion des deux clubs crées en 1944 et 1947 le CSB et l'USB .l'assemblée générale qui a déclaré la naissance de ce club s'est tenue dans un local commercial situé au lieu dit sidi abdelhaq.

1956 : création de l'entente sportive bougiote ESB par MM. Abderrahim zoubir et ziani boualem . ce club révolutionnaire regroupant tous les militants sportifs etait sous l'égide des dirigeants de la wilaya3 et servait de couverture pour les déplacements et les réunions de coordination qu'effectuaient ces dirigeants dans toute la région de la kabylie.

  • Après l'indépendance

1973 : création par monsieur AIT ARAB KHOUDIR du ghalia sport de Bejaia (GSB)

1974 : création par MM. Ziani,ouakkouche,mehdi et benzaid du naceria club de Bejaia (NCB)

1977 : naissance suite à la réforme sportive code de l'eps du mechaal baladiat bejaia (MBB)

1978 : création par monsieur abdelhamid talah du chabab riadhi bidhal el hamadia de bejaia (CRBHB) club du complexe costumes de bejaia (CCB).

1982 : création par monsieur TOUFIK DJENNIDI de l'association sportive de la wilaya de bejaia (ASWB)

1984 : création par monsieur le recteur de l'université de l'ASSUC de bejaia

1990 : création par MM. Khelloufi mokhtar,bachir bouchekhchoukh,saadi bouabdellah,moussa addour belkacem youknane,mohamed chelhab, maitre mohand benouaret et d'autres de la jeunesse sportive ighil ouazoug (JSIO)

11 mai 1991 : création par mohamed chelhab,moussa madouni,mouloud kadri,hocine benkhanouche et d'autres de l'union sportive de la Soummam (USS)

Actuellement la ville de Bejaia dispose de 2 grands clubs parmi l’élite algérienne : La JSM Béjaïa (Jeunesse Sportive Medinat Bejaia) qui est en première division algérienne, et Le MO Béjaïa (Mouloudia Olympique de Béjaïa) qui est lui en deuxieme division algerienne

[modifier] Origine du mot bougie

Le mot bougie n'est apparu dans la langue française qu'au XIVe siècle. Tiré de Bugaya, une ville d'Algérie qui fournissait une grande quantité de cire pour la fabrication des chandelles[2],[3]. La bougie comme telle fut développée au milieu du XIXe siècle, et se distingue de la chandelle par sa matière première et l'utilisation d'une mèche de coton tressé. Le tressage permet à la mèche de se courber et de se consumer : inutile alors de la moucher. La misérable chandelle disparaît alors, et la cire perd de son intérêt.

  • Nombre de communes : 52
  • Nombre de Daïras : 19
  • Population totale :990951 statistiques 2006
  • Taux d'urbanisation : 39,7%
  • Indicatif téléphonique : +213 (34)

[modifier] Protocole d'Amitié

Béjaïa a un protocole d'Amitié avec :

[modifier] Voir aussi


[modifier] Leonardo Pisano (Leonardo Fibonacci)

Leonardo Pisano (v. 1175 à Pise, Italie - v. 1250) est le premier grand mathématicien de l'ère chrétienne du monde occidental. Fibonacci (de son nom moderne) ou Leonardo Fibonacci, connu à l'époque sous le nom de « Leonardo Pisano » (Léonard de Pise), mais aussi de « Leonardo Bigollo » (bigollo signifiant « voyageur » en italien), s'appelait probablement en réalité « Leonardo Guilielmi ».

Né à Pise en Italie, son éducation s'est faite en grande partie en Afrique du Nord. Son père, Guilielmo Bonacci, vivait à Béjaïa (Bougie, Bgayet, Bugia) où il était le représentant des marchands toscans en Algérie, en Tunisie et au Maroc auprès de la douane, et où Fibonacci commença son éducation en mathématiques. À cette époque, Béjaïa était un grand centre intellectuel, où résidaient des savants comme Sidi Boumedienne, Ibn Hammad, Abd al-Haqq al-Ishbili et Abu Hamid al-Sarir. En 1202, Fibonacci en rapporta les chiffres arabes et la notation algébrique (dont certains attribuent l'introduction à Gerbert d'Aurillac). Ceci illustre les liens entre la vitalité commerciale des villes d'Italie de l'époque et la créativité scientifique et artistique de leurs membres.


Université Abderrahmane Mira de Béjaia
Université Abderrahmane Mira de Béjaia

Le guide touristique: BÉJAIA ET SA RÉGION coordonné par Nacer Arbane

[modifier] Notes et références

  1. Adoption du budget primitif - Le maghreb du 14 avril 2007, sur Bgayet.net.
  2. « Bougie », d'après TLFi (Trésor de la Langue Française sur Internet).
  3. Origine de la Bougie (Chandelle de Bougie) - Bgayet.net, 2007.
  4. Les jumelages de Brest, Mairie-Brest.fr, 16/11/07.

[modifier] Liens externes