Armand Jean d'Allonville

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Armand Jean d'Allonville
Naissance : 13 juillet 1732
Dommartin-le-Saint-Père
Décès : 24 janvier 1811 78 ans)
Londres
Origine : Française
Allégeance : Armée royale française
Armée Condé
Arme : cavalerie
Grade : Général
Service : 1746 - 1796
Conflits : guerre de Sept-Ans
Commandement : brigade de cavalerie
les cadres d'Allonville
Faits d'armes : bataille de Rocourt
Bataille de Rossbach
Distinctions : ordre royal et militaire de Saint-Louis
Famille : Famille d'Allonville (branche d'Oysonville-d'Arnancourt)
Photo: Blason d'Allonville

Armand Jean d'Allonville, né le 13 juillet 1732, à Dommartin-le-Saint-Père, au diocèse de Toul, en Champagne- mort le 24 janvier 1811, à Londres et a été enterré fin 1811, à Saint-Pancrace.

Ce comte est nommé général après différentes campagnes. Il reçoit quinze blessures à la bataille de Rossbach, ce qui lui vaut la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis à l'âge de 25 ans, et l'honorable surnom de balafré[1]. Comme il est noble et royaliste il sert dans les armées des émigrés.

Sommaire

[modifier] Sa famille

Armand Jean d'Allonville est un membre de la famille d'Allonville, de la branche d'Oysonville-Arnancourt du nom de leurs fiefs successifs dans la Beauce, puis en Champagne. Il est l'un des fils du Marquis Edmé d'Allonville (15 septembre 1694-3 mars 1783), fils de François III d'Allonville. Edmé avait épousé Antoinette Sauvage du Chatelier (1713-30 novembre 1793, à Fuligny, fille de Pierre Sauvage du Chatelier, le 6 juin 1728 à Fuligny.

Armand Jean d'Allonville est le frère d'Antoine Charles Augustin d'Allonville et de Jean Nicolas mort dans l'armée de Condé, le 2 décembre 1793, à la bataille de Berstheim[2], en Alsace, pour sauver la vie du duc d'Enghien Louis Antoine de Bourbon-Condé.

Charles d'Allonville (1400-1479)
 x Bertrande de Richebourg d’Oysonville (1440-1528)
 |
 |  --> Symon d'Allonville d'Oysonville (1458-1533)
        x Étiennette d’Autry   (1460-1493)       
        |       
        | --> François d'Allonville d'Oysonville (1486-1536)
              x Louise de Buz (1510-)
              |
              | -->  Antoine d'Allonville du Plessis-Saint-Benoist (1538-1598)
              |       x Jacqueline de L’Isle
              |       |
              |       | --> Sous-branche des d'Allonville du Plessis-Saint-Benoist.
              |   
              | --> François II d'Allonville d'Oysonville (1529-1615)    
                     x Jehanne du Monceau (1540-1560) 
                     x Jeanne de Billy (1544-1605)
                     |       
                     | -->  Jacques d'Allonville d'Oysonville (1568-1630)
                           x Anne David
                           |       
                           | --> Edmé d'Allonville d'Arnancourt (1592-1664)
                                   x Antoinette de Hérisson du Vigneux 
                                    |
                                    | --> François III d'Allonville d'Arnancourt (1653-1694)
                                           x Madeleine de Masseron d’Amboise 
                                           |
                                           | --> Edmé II d'Allonville (1694-1783)
                                                 x Antoinette Sauvage du Chatelier (1713- 1793)


Edmé II d'Allonville (1694-1783)
x Antoinette Sauvage du Chatelier (1713- 1793)
|
| --> Armand Jean d'Allonville (1732-1811)
|      x Marie Françoise Jehannot de Bartillat (1744-1817) 
|     |       
|     | --> Armand François d'Allonville (1764-1832)
|     |      x 1) Charlotte Le Vavasseur (1769-1799) 
|     |      | 
|     |      | --> Marie-Louise d’Allonville] (1794-1877)
|     |      |     x Alexandre Louis d’Allonville (1774-1852)
|     |      |                                                                            
|     |      x 2) Céleste Octavie de Munnich (1785-1851)
|     |      | 
|     |      | --> Pierre d’Allonville (1821-1877)
|     |           x  Valérie de Lauzières-Thémines
|     |           |
|     |           | --> Emmanuel Armand d'Allonville (15 mai 1841-1912)
|     |                                  
|     | --> Alexandre Louis d’Allonville (1774-1852)
|     |
|     | --> Antoine Jean Baptiste d'Allonville (1765-1811)
|     |     x Céleste Octavie de La Bourdonnaie-Liré (1790-1851)
|     |     |    
|     |     | --> Armand-Octave-Marie d’Allonville (1809-1867)
|     |      
|     |   --> Louis d'Allonville (1771-1814)
|     
|--> Antoine Charles Augustin d'Allonville (1735-1792)
|        
|--> Jean Nicolas d'Allonville (1735-1792)

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la Révolution

Il assiste à la bataille de Rocourt
Il assiste à la bataille de Rocourt

L'aîné des fils d'Edmé, le comte Armand Jean, dit le balafré devient seigneur de Verdelot, de château de La Roche, de Valéry, du château de Launay-Renault, de Replonge, etc. dans la Brie.

Armand entre au service du Roi en 1746, lors du siège de Mons, à 14 ans, sous le maréchal de Saxe. Il assiste à la bataille de Rocourt et de Lawfeld, en 1746 et 1747. D'abord cornette, puis lieutenant aux carabiniers, puis capitaine au régiment de cavalerie de Lameth, il reçoit, à la bataille de Rossbach, en 1757, quinze coups de sabre, dont dix sur la tète d'où sa balafre. Relevé du champ de bataille par l'ennemi, il obtient la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, n'étant alors âgé que de vingt-cinq ans[3].

Deux de ses fils ont le droit de monter dans un des deux carrosses de suite du Roi, afin de la suivre à la chasse, en 1787. Le cliché représente un modèle de gala, moins lourd que ceux utilisés pour les chasses.
Deux de ses fils ont le droit de monter dans un des deux carrosses de suite du Roi, afin de la suivre à la chasse, en 1787. Le cliché représente un modèle de gala, moins lourd que ceux utilisés pour les chasses.

En 1767, le roi le nomme capitaine de carabiniers, puis en 1770 lieutenant-colonel d'une des cinq brigades de ce régiment d'élite. Fin 1771, il devient mestre de camp. Armand fait le reste de la guerre de Sept-Ans, comme mestre de camp[4] en second du régiment.

Puis, il est nommé en 1776, mestre de camp général de cavalerie et ensuite mestre de camp cette fois-ci du 5e régiment de chevau-légers, à Verdun, en 1779[5].

Brigadier, le 1er mars 1780, fait maréchal des Camps et des armées du Roi, le 1er janvier 1784 ; en 1788, il reçoit le commandement d'une grosse brigade de cavalerie, dans la 2e division des évêchés, commandée par André-Claude Marquis de Chamborant[6].

[modifier] Pendant la Révolution

Il combat dans l'armée du duc de Bourbon.
Il combat dans l'armée du duc de Bourbon.

Armand Jean d'Allonville vit avant la Révolution à Langres, où il possède des biens, mais il est syndic de la noblesse et du clergé à Soissons, lors de la préparation des États généraux[7]. Il fait un don patriotique à la municipalité de Soissons de 800 francs, le 17 juin 1790.

Mais, en 1791, Armand émigre comme beaucoup de nobles qui ne peuvent plus se faire obéir ou voient leurs amis massacrés par les révolutionnaires ou emprisonnés par les conventionnels. En 1793, il est dans Maastricht assiégée. Il combat en Flandres, dans le petit corps du duc de Bourbon, puis en 1794-1795, avec un corps de gentilshommes portant son nom, le régiment d'Allonville.

Il commande en émigration les gentilshommes de la province de Champagne. En 1794, il est capitaine dans le régiment émigré de Béthisy. Faute de soldats en nombre suffisant, les officiers sont en partie dégradés dans les armées contre-révolutionnaires.

Mai 1795, il lève, en Westphalie, des troupes. N'étant pas prêt sa légion reste en Angleterre pendant le débarquement des émigrés à Quiberon en juin/juillet 1795, malgré le fait qu'il jouit de la protection du comte d'Artois et du duc d'Harcourt[8].

Septembre 1795, Armand Jean d'Allonville est commandant à Guernesey, puis au camp de Ryde, dans l'île de Wight. Ce corps émigré de quatre compagnies compte 240 volontaires, tous anciens officiers ou gentilshommes. Les cadres d'Allonville doivent débarquer après les autres et encadrer les volontaires royalistes et des anciens prisonniers[9] carmagnoles[10].

Les trois premières compagnie prennent toutefois part à la courte occupation de l'île d'Yeu, à la fin de 1795. Une imposante flotte de débarquement, 4.000 Anglais, des munitions, des armes, et d'autres unités d'émigrés :

  • le régiment de Choiseul,
  • les cadres d'Allonville et de Williamson,
  • Rohan cavalerie, les chasseurs d'York,
  • et les régiments de Castres et de Mortemar...

mais elles ne ne débarquent pas en Vendée. Sur terre des milliers de Vendéens sont prêts à balayer les faibles forces républicaines. Mais seuls une poignée d'émigrés débarquent. Le comte d'Artois tarde. Des renforts républicains viennent renforcer les troupes déjà sur place et les Anglais ne veulent pas attaquer Noirmoutier défendue par 2.000 hommes et une puissante artillerie[11].

Mal vêtus et obligés de camper et de faire le métier de simples plantons, les cadres d'Allonville s'en montrent outrés et quelques uns tiennent des propos de la plus grande indécence, d'après les Anglais. Ce qui donne en novembre et en décembre 1796, un prétexte pour leur licenciement par leurs alliés.

Pensionné à cinq shillings par jour, après le licenciement des troupes, le comte d'Allonville vit dans la misère, en Angleterre. Cité à Londres, le 12 avril 1806, il y meurt en 1811. A la fin du XIXe siècle siècle, on pourra encore voir sa tombe dans le vieux cimetière de Saint-Pancrace.

[modifier] Descendance

Blason des Jehannot de Bartillat : D'azur, au chevron d'or; au chef de même, chargé d'un lion léopardé de gueules.
Blason des Jehannot de Bartillat : D'azur, au chevron d'or; au chef de même, chargé d'un lion léopardé de gueules.

Armand Jean d'Allonville se marie avec Marie-Françoise Jehannot de Bartillat (8 août 1744-1817), fille du marquis Louis Joachim Jehannot de Bartillat, colonel d'un régiment qui porte son nom et Jeanne Pouyvet de Lablinière, le 29 février 1764.

Armand Jean d'Allonville est le père entre autres de :

  • Armand François d'Allonville, maréchal de camp, historien. On lui attribue la paternité du plan de Barclay de Tolly qui organise la retraite des troupes russes dans la campagne de 1812.
  • Il est le père également d'Alexandre Louis d’Allonville , maréchal de camp, préfet, historien...
  • Anne-Marie d'Allonville (1769-après 1873) se marie avec le comte de Mertrus Saint-Ouen, un capitaine de cavalerie.
  • Le vicomte Antoine Jean Baptiste d'Allonville (19 octobre 1765-septembre 1811 Londres), chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Malte, reçu de minorité, non profès entre comme sous-lieutenant au régiment d'Artois cavalerie, en 1780. Nommé capitaine au régiment de Quercy-cavalerie, en 1784, il est présenté à la cour, avec son frère aîné, le 21 janvier 1788. Pendant la révolution, il devient major au service de Portugal. Antoine épouse Céleste Octavie de la Bourdonnaye-Liré (1790-1851), le 3 février 1807 (famille alliée aux du Guesclin). Ils sont les parents du général Armand-Octave-Marie d’Allonville (1809-1867).

Un autre frère, Louis d'Allonville (4 octobre 1771-28 janvier 1814 Lymington) est lui aussi chevalier de Malte non profès, reçu dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le 10 décembre 1771, entre sous-lieutenant au régiment de Quercy-cavalerie, en 1787. Alexandre épouse Fanny Dixon, avant 1808. Il est mort officier d'artillerie et a laissé un fils à Sainte-Lucie, qui deviendra capitaine dans les chasseurs.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. B. de Fournas, d'après Christian de Bartillat
  2. Théâtre d'une première bataille gagnée sur les Français par les troupes des Émigrés de Condé et les Autrichiens.
  3. Les cordons sont très peu nombreux sous l'Ancien Régime et réservé aux vieux officiers ayant minimum 25 ans de service comme officier
  4. Colonel
  5. État militaire de France pour l'année 1780, de Montandre-Lonchamps, p. 384.
  6. T 169 Papiers d’Allonville
  7. Bulletin de la Société historique et archéologique de Soissons, par Société historique et archéologique de Soissons, p.88.
  8. Mémoires, qui pourront servir à l'histoire du parti royaliste françois durant la dernière révolution, Par comte Joseph Geneviève de Puisque, p.109.
  9. MEMOIRES SECRETS DE 1770, A 1830 PAR M. LE COMTE D'ALLONVILLE, Par M. Le Comte D'allonville, p.380
  10. Surnom des prisonniers républicains
  11. Histoire de la guerre de la Vendée et des Chouans, depuis son origine jusqu'à la pacification de ... Par Alph. de Beauchamp.

[modifier] Bibliographie

T 169 Papiers d’Allonville, Dates extrêmes : 1459-1795, Importance matérielle : T 169/1 à 15 et T* 169, Modalités d’entrée : Séquestre révolutionnaire. Titres de propriété, correspondance d’affaire, reconnaissances, contrats d’achat et d’échange,terrier, aveux, procédures, baux, actes de foi et hommage, plans, mémoires et arpentage concernant des biens situés dans les départements de Seine-et-Marne (terres des Loges, Verdelot, Tiercelieux, la Roche, Launoy-Regnault, Replonge et Gatignon), dans l’Aisne (terres de la Couarde, Loué et Vallery), ou l’Essonne (seigneurie du Plessis à Authon-la-Plaine). Biens à Paris : maison rue Saint-Antoine. Mémoires de fournisseurs.

PINASSEAU (Jean), L’émigration militaire. Campagne de 1792, Armée royale, I, composition, ordres de bataille, notices À à C, Paris 1957, p. 78-79.

[modifier] Articles connexes

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[modifier] Liens et documents externes