Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt

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Théroigne de Méricourt.Miniature sur ivoire par François Hippolyte Desbuissons.
Théroigne de Méricourt.
Miniature sur ivoire par François Hippolyte Desbuissons.

Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, née le 13 août 1762 à Marcourt dans l'ancienne principauté de Liège et morte le 23 juin 1817 à l'hôpital de la Salpêtrière de Paris, est une femme politique française, héroïne de la Révolution.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fille de Pierre Terwagne, de Xhoris et d’Élisabeth Lahaye, de Marcourt, Anne-Josèphe, prénommée plus tard Lambertine, est confiée à différentes tantes à l'âge de cinq ans, suite au décès de sa mère, puis à un couvent. Elle rentre chez son père, qui s'est remarié, à douze ans et, l'année suivante, en mésentente avec sa belle-mère, elle s'enfuit de ce milieu familial de paysans propriétaires pour devenir ce qu'il est convenu d'appeler une demi-mondaine.

Après avoir vécu à Paris, Londres et en Italie, et connu des aventures multiples, elle se jette dans la Révolution française dès 1789 et elle participe à la prise de la Bastille. Le 5 octobre 1789, Théroigne est à la tête du cortège qui va à Versailles pour ramener le "boulanger, la boulangère et le petit mitron". Elle présente les revendications du peuple à Marie-Antoinette, qu'elle dévisage avec mépris. Habillée en amazone, portant un pistolet et le sabre qui lui fut offert après la prise de la Bastille, Théroigne, plus connue à Paris sous le nom de « la Belle Liégeoise », tient un salon, rue du Boulay, où on retrouve Siéyès, Camille Desmoulins, Pétion, Brissot, Fabre d'Églantine, Romme, qu'elle affectionne particulièrement, et d'autres encore.

Théroigne crée avec Romme le Club des Amis de la loi, qui se fond dans le célèbre Club des Cordeliers. Fin 1790, endettée, accusée d'avoir pris part aux excès des 5 et 6 octobre à Versailles, elle rentre dans son pays natal et s'installe à Liège, où elle est arrêtée dans la nuit du 15 au 16 février par le nouveau pouvoir autrichien. Internée à Kufstein dans le Tyrol, elle est libérée par l'empereur Léopold II d'Autriche et se retrouve à Paris à la fin de l'année 1791.

Le 26 janvier 1792, elle est reçue pompeusement aux Jacobins. Elle se range alors du côté de Brissot, s'affirmant nettement républicaine.

Elle est de tous les combats. Elle est favorable à la guerre, au printemps 1792, et tente de créer une « phalange d'amazones ». Elle participe activement à l'invasion du palais des Tuileries par le peuple de Paris le 10 août 1792. En mai 1793, à l'Assemblée nationale, accusée de soutenir Brissot, chef de file des Girondins, elle est prise à partie par des femmes qui la fouettent toute nue. Cet acte dégradant et son opinion d'une révolution « ratée » la précipitent dans la folie ; elle est internée pendant les 23 dernières années de sa vie.

Sa vie qui fait d'elle l'une des premières féministes de l'histoire, inspira Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal et Sarah Bernhardt lui prêta sa voix au théâtre.

Le peintre belge Daniel Seret lui a consacré une fresque dans le village qui la vit naître: [1]

[modifier] Publications

  • Discours prononcé à la Société fraternelle des minimes, le 25 mars 1792, l'an quatrième de la liberté, par Mlle Théroigne, en présentant un drapeau aux citoyennes du faubourg S. Antoine (1791) Texte en ligne
  • Aux 48 sections (179?) Texte en ligne

[modifier] Bibliographie

  • Marcellin Pellet, Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt (1886)
  • Léopold Lacour, Les Origines du féminisme contemporain. Trois femmes de la Révolution : Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe (1900)
  • Paul Hervieu, Théroigne de Méricourt (pièce de théâtre, 1902)
  • Gustave-Armand-Henri de Reiset, La Vraie Théroigne de Méricourt (1903)
  • Edmond et Jules de Goncourt, Portraits intimes du XVIIIe siècle (2 volumes, 1857-58)
  • Élisabeth Roudinesco, Théroigne de Méricourt : Une femme mélancolique sous la Révolution, Seuil, Paris, 1989.
  • Théroigne de Méricourt, La Lettre-mélancolie, Lettre adressée à Danton (mort en 1794) en 1801, transcripte par Jean-Pierre Ghersenzon, éd. établie par Jackie Pigeaud, Verdier / L’Éther Vague, 2005.

[modifier] Liens externes