Camille Desmoulins

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Portrait de Camille Desmoulins par Jean-Sébastien Rouillard
Portrait de Camille Desmoulins par Jean-Sébastien Rouillard
signature de Desmoulins
signature de Desmoulins

Lucie-Simplice-Camille-Benoît Desmoulins, né à Guise le 2 mars 1760 et mort guillotiné à Paris le 5 avril 1794, est un avocat, un journaliste et un révolutionnaire français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Camille Desmoulins est le fils de Jean-Benoît-Nicolas Desmoulins (1725-1795), seigneur de Bucquoy et de Sémery, lieutenant général au baillage de Guise, en Picardie et de Marie-Madeleine Godart. Il aura 7 frères et soeurs. Camille entre comme boursier au lycée Louis-le-Grand, où il fait de bonnes études : il est primé au concours général, la même année que son condisciple Maximilien de Robespierre. Il devient ensuite avocat à Paris.

Il fait alors partie de l’entourage de Mirabeau. Malgré un bégaiement remarqué, il devient un des principaux orateurs de la Révolution française. Son premier grand discours a lieu devant la foule réunie dans les jardins du Palais-Royal devant le café de Foy le 12 juillet 1789 après le renvoi de Necker.

Il fait ses débuts de journaliste en novembre 1789, où il publie Les Révolutions de France et de Brabant, journal qui comptera 92 numéros. Il y dénonce constamment l’idée du complot aristocratique. Il s’oppose également au suffrage censitaire, en déclarant qu’un tel mode d’élection aurait exclu Jésus-Christ ou Jean-Jacques Rousseau. Son journal est suspendu après la manifestation du Champs de Mars du 17 juillet 1791, bien qu’il n’ait lui même pas participé à cet événement.

Avant la déclaration de guerre de 1792, il est plutôt partisan de la paix, comme son ami Robespierre. Mais il change ensuite d’avis et se range aux côtés de Danton et Marat. Après le 10 août 1792 et la chute de la Monarchie, il devient secrétaire du ministère de la Justice, dirigé par Danton. Il devient de plus en plus engagé dans la voie d’une répression des contre-révolutionnaires. Il est élu à la Convention nationale, où il siège parmi les Montagnards, mais ne joue pas de rôle important. Beaucoup de ses contemporains voient en lui un brillant orateur, mais incapable de jouer un rôle politique[1]. Il s’oppose beaucoup à Jacques-Pierre Brissot, qui l’accuse d’être corrompu. Il publie contre lui Brissot dévoilé et Histoire des brissotins, où il rappelle la versatilité de son adversaire, ancien proche de La Fayette.

Il s’éloigne peu à peu des Montagnards, notamment après la condamnation des Girondins le 30 octobre 1793. Il fonde alors un nouveau journal, Le vieux cordelier, où il attaque les Enragés et lance des appels à la clémence.

Considéré comme dantoniste, il est arrêté en même temps qu’eux, le 31 mars 1794 et est guillotiné le 5 avril 1794.

Camille Desmoulins avait épousé en 1790 Anne Lucile Laridon-Duplessis. Ce jeune couple, qui s’est écrit de nombreuses lettres d’amour, est considéré comme un symbole des « Amours sous la Révolution française ».

Elle sera également guillotinée une semaine plus tard, le 13 avril 1794.

[modifier] Descendance

Camille et Lucile Desmoulins ont eu un fils, Horace-Camille, né le 6 juillet 1792 [2] dont Robespierre sera le parrain lors d’un des premiers baptêmes républicains .[3] Il est élevé avec le fils de Danton chez une nourrice de l’Isle-Adam[4], puis, après l’exécution des ses parents, par sa grand-mère maternelle Anne-Françoise-Marie Boisdeveix (Mme Duplessis). [5] En 1800, Bonaparte lui accorda une bourse d’études au Prytanée français [6]

En 1817, Horace Desmoulins se rend à Haïti pour monter une affaire commerciale et il y épouse Zoé Villefranche avec laquelle il aura quatre enfants[7]. Il y meurt d’une fièvre le 29 juin 1825.

[modifier] Notes et références

  1. *Barère: « Il avait beaucoup d’esprit et trop d’imagination pour avoir du bon sens »
  2. Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île-de-France - 9e année, 1882. (OCLC 1772474)
  3. Baptême républicain de Horace Desmoulins et Parrainage par Robespierre
  4. Danton de Frédéric Bluche
  5. Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 1987. ISBN 2-7028-2076-X
  6. Arrêté du 30 septembre 1800
    Article ler. - Le jeune Horace-Camille Desmoulins, dont le père, membre de la Convention nationale, est mort sur l’échafaud, victime du tribunal révolutionnaire de Paris, est nommé élève au Prytanée français.
    Article 2. - Le ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent arrêté.
  7. Site Généalogie et Histoire de la Caraïbe

[modifier] Œuvres

[modifier] Citations

  • « Voilà mon pistolet, je saurai mourir glorieux » (le 12 juillet 1789, au Palais-Royal)
  • « Brûler n’est pas répondre » (au club des Jacobins, à Robespierre)
  • « Non contents de m’assassiner, ils veulent encore assassiner ma femme ! » (au procès des dantonistes, le 4 avril 1794)
  • « Peuple on te trompe, on tue tes amis ! Mon seul crime n’a jamais été que d’avoir versé des larmes ! » (sur la charrette qui le conduisait à l’échafaud, le 5 avril 1794)
  • « Bourreau, tu donneras les cheveux de ma femme à sa mère » (mot qu’il lança au bourreau, avant de mourir sur l’échafaud)
  • « Lucile ! » (le nom de sa femme, qu’il cria avant que le couperet tombe)

[modifier] Filmographie

  • 1977 - Les amours sous la révolution, Lucile et Camille Desmoulins, téléfilm de Jean-Paul Carrère, avec Bernard Alane (Camille) et Claude Jade (Lucile)

[modifier] Liens internes

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[modifier] Lien externe