Sarah Bernhardt

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Sarah Bernhardt photographiée par Nadar
Sarah Bernhardt photographiée par Nadar

Henriette Rosine Bernard[1] dite Sarah Bernhardt, est une comédienne de théâtre française, née le 22 septembre 1844 à Paris dans l'ancien XIIe arrondissement (actuel Ve)[2], morte le 26 mars 1923 à Paris et inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

Elle était surnommée la Voix d'or ou la Divine. Sa mère, Judith-Julie Bernhardt, était une célèbre « courtisane » hollandaise (ou allemande).[3]
On ignore en revanche qui était son véritable père, Sarah ayant toujours entretenu une totale opacité sur son état-civil[4]. Elle eut au moins trois sœurs et souffrit en particulier longtemps de la préférence de sa mère pour sa jeune sœur Jeanne-Rosine, également comédienne.

Sommaire

[modifier] Vie et carrière

Sarah Bernhardt photographiée par Nadar
Sarah Bernhardt photographiée par Nadar

Elle entre au Conservatoire d'Art dramatique sur la recommandation du duc de Morny en 1859. Sortie du Conservatoire en 1862, elle entre à la Comédie-Française qu'elle quitte en 1866 pour l'Odéon. Elle est révélée en jouant Le Passant de François Coppée en 1869 et triomphe dans le rôle de la Reine de Ruy Blas en 1872, ce qui lui vaut d'être rappelée par la Comédie-Française où elle joue dans Phèdre en 1874 et dans Hernani en 1877.

En 1880, elle démissionne avec éclat du « Français » et crée sa propre compagnie avec laquelle elle part jouer et faire fortune à l'étranger. Elle se fait une spécialité des rôles de travesti (Hamlet, Pelléas) inspirant à Edmond Rostand sa pièce L'Aiglon en 1900. Elle joue à Londres, à Copenhague, aux États-Unis 1880-1881, en Russie 1881. Elle rencontre Thomas Edison à New York et y enregistre sur cylindre une lecture de Phèdre. De retour en France, elle dirige le théâtre de la Renaissance à partir de 1893 puis le théâtre des Nations qu'elle rebaptise théâtre Sarah-Bernhardt et où elle joue La Dame aux camélias.

En décembre 1894, elle fait appel à Alfons Mucha pour dessiner ses affiches. Ces six années de collaboration donnent un second souffle à sa carrière.
Vers la fin de celle-ci, Sarah Bernhardt devient également actrice du cinéma muet. Son premier film est Le Duel d'Hamlet en 1900. Elle en tournera huit, dont deux œuvres autobiographiques, la dernière étant Sarah Bernhardt à Belle-Île 1912 qui décrit sa vie quotidienne.

En 1914, on lui remet la Légion d'honneur. Puis elle est amputée d'une jambe en 1915, à l'âge de 71 ans, après une blessure gangrenée consécutive au saut onze ans plus tôt du parapet dans le final de Tosca. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à jouer assise. Ni de visiter les poilus au front[5].

Sa vie privée a été assez remplie. À l'âge de 20 ans elle donne naissance à son seul enfant, Maurice Bernhardt, fruit d'une liaison avec un noble belge, Charles-Joseph-Eugène-Henri, prince de Ligne. Elle connaît par la suite plusieurs amants, dont Charles Haas, mondain très populaire à qui elle vouait une véritable passion alors que lui la traitait en femme légère et la trompait sans états d'âme. Après leur rupture, ils demeurèrent cependant amis jusqu'à la mort de Haas. On compte également des artistes tels que Gustave Doré et Georges Jules Victor Clairin et des acteurs tels que Mounet-Sully et Lou Tellegen. On parle également de Victor Hugo et du prince de Galles. Certaines sources lui prêtent également des liaisons homosexuelles. Proche d'Oscar Wilde, elle lui commande la pièce Salomé en 1892. En 1882, elle se marie à Londres avec un acteur d'origine grecque, Aristides Damala, mais celui-ci est dépendant de la morphine et leur relation ne dure guère. Elle restera cependant son épouse légitime jusqu'à la mort de l'acteur, en 1889 à l'âge de 34 ans.

Elle apporte son soutien à Émile Zola au moment de l’affaire Dreyfus. Elle meurt dans les bras de son fils Maurice le 26 mars 1923, alors qu'elle était en train de tourner un film. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (division 44), à Paris.

Sarah Bernhardt a publié plusieurs livres et pièces de théâtre. Elle a inspiré en partie à Marcel Proust le personnage de l'actrice La Berma dans À la recherche du temps perdu. Proust la désignait parfois dans sa correspondance par "Haras", son prénom à l'envers.

Elle est souvent considérée comme la plus grande tragédienne du XIXe siècle. Sa devise : "Quand même".

[modifier] Théâtre

Sarah Bernhardt dans le rôle de Doña Maria dans Ruy Blas. Tableau de Georges Clairin (1897).
Sarah Bernhardt dans le rôle de Doña Maria dans Ruy Blas. Tableau de Georges Clairin (1897).
Sarah Bernhardt dans le rôle de Théodora de Victorien Sardou. Photographie de Nadar (1882).
Sarah Bernhardt dans le rôle de Théodora de Victorien Sardou. Photographie de Nadar (1882).
Portrait par Jules Bastien-Lepage (1879)
Portrait par Jules Bastien-Lepage (1879)
Portrait par Giovanni Boldini (v. 1880)
Portrait par Giovanni Boldini (v. 1880)

[modifier] Cinéma

[modifier] Livres

Portrait par William Downey, vers 1890
Portrait par William Downey, vers 1890
  • Dans les nuages - Impressions d'une chaise (Éd. Charpentier, Paris, 1878)
  • L'Aveu, drame en un acte en prose (1888)
  • Adrienne Lecouvreur, drame en six actes (1907)
  • Ma double vie, mémoires (Éd. Fasquelle, Paris, 1907 - réed. Phébus libretto, Paris, 2002)
  • Un cœur d'homme, pièce en quatre actes (1911)
  • Petite idole (1920)
  • L'Art du Théâtre : la voix, le geste, la prononciation, etc.

[modifier] Bibliographie

  • Françoise Sagan, Sarah Bernhardt, le rire incassable (Robert Laffont, Paris, 1987)
  • Portrait(s) de Sarah Bernhardt, catalogue de l'exposition Sarah Bernhardt ou le divin mensonge (BNF, 2000) sous la direction de Noëlle Guibert (Éd. Bibliothèque nationale de France, Paris - 208 pages - ISBN 2-7177-2113-4)
  • Jacques Lorcey, Sarah Bernhardt, l'art et la vie, préface d'Alain Feydeau (Séguier, Paris, 2005 - 160 pages - ISBN 2-84049-417-5)

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. ou Henriette Marie Sarah selon certaines sources. De confession juive, elle fut baptisée en 1857 et son nom francisé en Bernard mais ne renia jamais ses origines, comme l'indique le choix de son pseudonyme.
  2. Rue Saint-Honoré selon la comédienne ; au 5, rue de l'école de médecine selon d'autres sources.
  3. [1] et [2]. Sources à prendre avec précaution.
  4. Certains disent qu'il s'agissait d'un Français, officier de marine, du nom de Morel. [réf. nécessaire]
  5. Courrier international

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