Alexandre Jannée

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Alexandre Jonathan (Jannée, en grec) (ou Yannaï), roi hasmonéen de Judée et Grand prêtre de Jérusalem (10376 av. J.-C.), frère d’Aristobule Ier Philhellène et fils de Jean Hyrcan Ier.

À la mort d’Aristobule, sa femme Salomé Alexandra libère ses trois frères emprisonnés, se remarie probablement avec le plus âgé en vertu de la loi du lévirat. Alexandre Jannée supprime d’abord un de ses frères qui revendique la royauté. Il prend le titre de grand-prêtre et de roi de Judée, ce qui provoque l’hostilité des pharisiens, qu’il fait massacrer en grand nombre.

Alexandre Jannée dirige le pays avec une poigne de fer, réprime les révoltes intérieures soutenues par le mouvement pharisien, en particulier la révolte des paysans contre le poids des taxes royales. Il est probablement le premier hasmonéen à frapper monnaie.

[modifier] Le règne

Alexandre Jannée engage une armée de mercenaires, en particulier des Pisidiens et des Ciliciens et se lance dans plusieurs guerres : il tente de s’emparer de Ptolémaïs qui fait appel à Ptolémée IX Lathyre, qui débarque de Chypre. Jannée doit lever le siège. Ptolémée Lathyre s’empare de d’Asochis en Galilée, puis de Scythopolis et bat Jannée sur les bords du Jourdain à Asophon (Zaphôn). Jannée fait appel à Cléopâtre qui oblige Ptolémée Lathyre à se retirer à Chypre (102). Jannée se retrouve maître du terrain, se tourne vers Galahad et s’empare de Gadara et d’Amathonte, mais Théodore, fils de Zénon, le surprend et récupère tous ses biens après avoir tué 10 000 Juifs. Jannée attaque alors la côte philistine, s’empare de Raphia et pousse jusqu’à Rhinocolure (El-‘Arish), puis remonte la côte d’Anthédon. Ayant isolé Gaza, il s’en empare après un siège d’un an et massacre une partie de ses habitants (96). Puis il se tourne vers la Transjordanie, fait démolir Amathonte et soumet la Galaaditide. Il est défait par le roi nabatéen Arétas II qui lui tend une embuscade au moment où il attaque le plateau du Golân. Moab et Galahad passent sous le contrôle des Nabatéens.

En 84, lors d’une campagne d’Antiochos XII contre les Nabatéens, Alexandre Jannée essaie vainement de s’opposer au passage des armées séleucides dans la plaine en construisant une ligne de défense entre Kephar-Saba et Joppé. Antiochos XII est vaincu et tué au sud de la mer Morte et Arétas II de Nabatène prend le pouvoir à Damas. Le roi nabatéen marche bientôt contre la Judée et bat Jannée près d’Adida.

L’année suivante, Alexandre Jannée occupe Geras (Jerash). Une colonie juive s’y installe. Il s’empare de la Décapole et du Golân (Gamala) entre 83 et 80.

A la fin du règne d’Alexandre Jannée, le royaume hasmonéen comprend la Judée, l’Idumée, la plaine philistine et celle du Sharon, la Samarie, la Galilée jusqu’au mont Thabor, le plateau du Gôlan, la Galahaditide et la Moabitide. Dans tous les territoires conquis, le roi a imposé la circoncision et la Loi juive, mesure qui provoque des révoltes locales comme à Pella. Pour assurer la sécurité de son royaume face aux Nabatéens, Jannée fait bâtir deux forteresses : l’Alexandréion face à la Galaaditide et Machéronte face à la Moabitide.

En 76, Alexandre Jannée meurt de maladie lors du siège de Ragaba, dans le territoire de Géras. Son fils Hyrcan II, grand prêtre et prince juif hasmonéen, règne sous la tutelle de sa mère Salomé Alexandra (76–67).

[modifier] La révolte des Pharisiens

En 96, les pharisiens mettent en doute la légitimité du sacerdoce d’Alexandre Jannée. La foule le conspue le jour de la fête des Tabernacles. En représailles, le roi fait massacrer 6000 personnes.

En 88, Alexandre Jannée se décide à négocier avec les Pharisiens révoltés. Ceux-ci refusent toute discussion et font appel au roi séleucide Démétrios III qui bat Jannée près de Sichem. Cependant les 6000 Juifs de l’armée de Démétrios l’abandonnent bientôt et ce dernier se hâte de regagner la Syrie. Jannée écrase alors les révoltés et s’empare de leur chefs réfugiés dans Bémésélis (Misilya, au sud de Jenîn ?). Huit cent d’entre eux, ramenés enchaînés à Jérusalem, sont crucifiés au cours d’un banquet, tandis qu’on égorge sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants. Terrifiés, 8000 opposants s’enfuient en exil (Damas ?).

[modifier] Descendants