Édom

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Édom est un peuple mentionné dans la Bible, aujourd'hui disparu de l'actuelle terre d'Israël. Son ancêtre fondateur est Esaü, frère de Jacob (Israël). Ennemi historique d'Israël avec Moab et Ammon, il est pourtant appelé à appartenir à l'assemblée d'Israël dès la troisième génération, contrairement aux deux derniers.
Il est allégoriquement identifié dans la tradition juive avec l'empire romain, et plus tard, avec la chrétienté.

Les Édomites sont parfois appelés Iduméens.

Sommaire

[modifier] Origine et peuplement

Édom signifie « roux », ou « rouge » en Hébreu, car Ésaü, premier-né des jumeaux d'Isaac et Rebecca, naît recouvert d'une toison rouge. Selon une autre étymologie, Esaü aurait reçu ce surnom après avoir vendu son droit d'aînesse contre un plat de lentilles rouge.

Les Édomites sont également appelés Iduméens dans les textes gréco-romains. Des documents égyptiens de la fin du XIIIe siècle av. J.-C. et du début du XIIe mentionnent leur existence. Ils occupent une région comprise du sud de la mer Morte jusqu'aux abords du golfe d'Aqaba.
La liste des rois d'Édom mentionnée dans la Genèse laisse supposer qu'il s'agit plus d'une confédération de princes régnant chacun sur leur cité que d'une lignée de monarques à part entière. On estime que les Édomites viennent occuper le site de Pétra dès le Ier millénaire. Ils occupent et aménagent les hauteurs d'Umm el Biyara, où l'on a retrouvé des vestiges de maisons et de citernes datés du VIIe siècle av. J.-C.

On sait peu de choses sur l'occupation de Pétra par les Édomites, mais ils ont laissé le souvenir d'un peuple sage, fabriquant des textiles et des céramique de qualité et possédant une certaine maîtrise dans le travail des métaux.

[modifier] Guerres contre Israël

S'appuyant sur un territoire facile à défendre, enrichi par les péages ou le pillage des caravanes qui transitent de l'orient vers l'Égypte, Édom est un ennemi constant d'Israël. Plusieurs passages de l'Ancien Testament attestent d'une haine tenace entre les deux peuples (II Rois, II Chroniques, Psaumes CXXXVII, Abdias; Jérémie). Vers 845 av. J.-C., coalisés avec d'autres tribus arabes, les Édomites pillent le palais de Jérusalem. 50 ou 60 ans plus tard, Amasias s'empare de leur forteresse appelée « la Roche ». Les Édomites se libèrent de la tutelle israélite vers 735 av. J.-C. et participent à l'invasion de Jérusalem menée par le babylonien Nabuchodonosor au VIè siècle av. J.-C. Les Judéens étant emmenés en exil à Babylone, les Édomites viennent s'installer dans la région d'Hebron et abandonnent le site de Pétra au profit des Nabatéens.

[modifier] La forteresse de Sela

Le mot hébreu Sela signifie « la Roche » et désigne dans la Bible (II Rois, XIV,7; Isaïe, XVI,1) la forteresse édomite que les historiens ont longtemps identifié à Pétra où à Bosra. On s'accorde désormais à situer Sela plus au nord, à environ 10 kilomètres au sud de Tafila. Amasias s'en empare et y fait 10 000 prisonniers que ses hommes jettent vivants du sommet de la montagne. Jérémie et Abdias interpellent les Édomites en disant  : « Toi qui demeures dans les fentes du roc ».

[modifier] La conversion au Judaïsme

Après les conquêtes hasmonéennes de Jean Hyrcan Ier, les Édomites, ou Iduméens, sont convertis au Judaïsme par le nouveau pouvoir, semble-t-il sous la contrainte. La conversion semble cependant avoir été finalement sincère, puisque plus de 150 ans après celle-ci, 20 000 Iduméens se seraient joints aux Juifs pour combattre les romains pendant la Première guerre judéo-romaine[1]. Après cette date, les textes ne marquent plus de différences entre juifs et iduméens.

[modifier] Hérode le Grand

L'un des plus célèbres Édomites du passage à l'ère chrétienne, par son père Antipater, est le roi de Judée, Hérode le Grand.

[modifier] Notes et références

  1. Flavius Josèphe, la Guerre des Juifs.