Umm Qeis
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Umm Qeis[1] est une ville de Jordanie, construite à l'emplacement de l'antique ville de Gadara[2]. La ville s'est aussi appelée Antioche ou Antiochia Sémiramis[3] et Séleucie. Umm Qeis fait partie des cité de la Décapole. Umm Qeis est dans la province jordanienne d'Irbid à 20 km au nord-ouest de la capitale provinciale Irbid et à 3 km au sud du Yarmouk.
[modifier] Le pays des Gadaréniens
La ville n'est pas nommée dans la Bible, mais le territoire qui l'entoure est appelé la région des Gadaréniens[4] dans Matthieu 8:28[5]. Dans les passages correspondants des Évangiles[6], on lit le "pays des Géraséniens”[4]. Les universitaires ont longtemps débattu pour savoir où placer correctement le lieu du miracle et qu'elle était la meilleure traduction moderne. Cependant, les textes les plus anciens sont très clairs : un examen attentif des manuscrits grecs, les textes alexandrins, donne les mêmes lectures (région des Gadaréniens et pays des Géraséniens). Le plus ancien manuscrit de l'Évangile de Matthieu, qui précède les altérations d'Origène, situe le miracle dans le pays des Gadaréniens[7]. La cité hellénistique de Gadara, est considérée comme appartenant à la vaste région de Gerasa, qui pouvait avoir conservé une certaine autonomie[8].
[modifier] Histoire
Le nom de Gadara est vraisemblablement sémitique. Il est probablement dérivé de l'hébreu gader[9] qui signifie "confins" or "frontière". Le site est mentionné bien plus tard. La ville est prise par Antiochos III lors de sa première invasion de la Palestine en -218[10]. La ville est rebaptisée Antiochia Semiramis (ou Antioche) et Séleucie[11]. Alexandre Jannée l'investit et la prend après un siège de dix mois[12]. Pompée l'aurait restaurée vers 63 av. J.-C.[13]. Il semble que la ville décline ensuite sous la domination des Juifs. Elle se donne une constitution libre. C'est de cette date que l'ère de la ville débute. Elle accueille le concile de Gabinius[14]. Elle est donnée par Auguste à Hérode le Grand en -30[15]. L'empereur ne prêta pas attention aux habitants accusant Hérode de cruauté[16].
À la mort d'Hérode, la ville est réunie à la province de Syrie en -4[17]. Au début de la révolte des Juifs, la région est dévastée[18]. Une partie de la cité se rend à Vespasien, qui y place une garnison[19]. Elle reste une ville importante, et devient le siège d'un évêché[20]. Elle tombe aux mains des Arabes, puis est en grande partie détruite par un séisme en 747, et abandonnée.
[modifier] Description
Gadara est l'une des dix villes semi-autonomes de la Décapole.
Umm Qeis correspond à la description que les auteurs anciens font de Gadara. C'est une puissante forteresse[21], proche du Hiéromax[22], à l'est de Tibériade et de Scythopolis, au sommet d'une colline, à trois miles romains de sources d'eau chaude et de bains à Amatha. La ville se trouve sur une arête étroite qui s'amenuise des montagnes de Gilead vers le Jourdain.
L'arête descend en pente douce à l'est, qui forme le seul accès : des trois autres côtés, la ville est séparée de la vallée par un escarpement. Les murs ont une longueur de plus de trois kilomètres. Une importante voie romaine conduit vers l'est à Ḍer‛ah; et un aqueduc la relie au réservoir de Ḳhab, à une trentaine de km au nord de Ḍer‛ah.
Dans la ville se trouvent les ruines de deux théâtres, d'une basilique, d'un temple et de nombreux autres bâtiments importants, ce qui démontre l'existence d'une grande ville. Une rue pavée bordée d'une double colonnade, traverse la ville d'est en ouest.
[modifier] Personnalités liées à la ville
- le philosophe épicurien Philodème de Gadara
- le philosophe cynique Ménippe (milieu du IIIe siècle av. J.-C.)
- le poète Méléagre de Gadara (fin du IIe siècle av. J.-C.)
[modifier] Notes
- ↑ arabe : ʾumm qays, أم قيس
- ↑ hébreu : gad´a-ra, גדרה, grec Gádara, Γάδαρα
- ↑ grec : Antiocheia tis Sémiramis, Αντιόχεια της Σεμίραμης
- ↑ a b grec : chō̇ra tō̇n Gadarēnō̇n, χώρα τῶν Γαδαρηνῶν
- ↑ Mt 8:28
- ↑ Mc 5:1, Lc 8:26 et Lc 8:37
- ↑ Mt 8:28
- ↑ Weber 1989: 9
- ↑ hébreu : gader, סְפָר, frontière
- ↑ Polybe, Histoire, v.71
- ↑ (en) Umm Qais
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XIII, iii, 3; Guerre des Juifs, I, iv, 2
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XIV, iv, 4; Guerre des Juifs, I, vii, 7
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XIV, v, 4; Guerre des Juifs, I, viii, 5
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XV, vii, 3; Guerre des Juifs, I, xx, 3
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XV, x, 2 f
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XVII, xi, 4; Guerre des Juifs, II, vi, 3
- ↑ Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, II, xviii, 1
- ↑ Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, IV, vii, 3
- ↑ Reland, Palestine, 776
- ↑ Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, XIII, iii, 3
- ↑ Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], xvi
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Documentation externe
- Flavius Josèphe, Guerre des juifs français et grec
- Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques français et grec
- Pline l'Ancien, Histoire Naturelle
- Polybe, Histoire
- Jordans authority for tourism, (en) Umm Qais
- (en) Umm Qais
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