Golan

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Le plateau du Golan[1], parfois appelé Gaulanitide, est une région syrienne occupée par Israël, conquise suite à la guerre des Six Jours. L'annexion de cette région dans le giron de l'État hébreu a eu lieu le 14 décembre 1981 (un acte condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies), et n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Plateau du Golan
Plateau du Golan

Sommaire

[modifier] Géographie

Du point de vue naturel, le Golan est une continuité des chaînes du mont Hermon. Il est situé dans la partie Nord du cours du Jourdain entre les versants du mont Hermon et le fleuve de Yarmouk (Heromax selon les livres latins). Il a été réputé par la richesse de son sol d'origine basaltique et de ses pâturages. Les géographes grecs et arabes avaient parlé de son importance stratégique.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

D'après la Bible, le Golan fait partie de la terre d'Israël promise par Dieu aux Hébreux. A l'époque de Moïse (Moshe), il était habité par les Emorrites. Le Golan fût ensuite donné à la tribu de Manassé (Menashe). Le roi David en refit sa conquête et l'intégra au royaume d'Israël. Par la suite, la possession du plateau alterna au fil des guerres entre les Israélites et les Araméens de Damas. Le Golan et sa capitale Gamla jouent un rôle central dans la Guerre des Juifs, de Flavius Josèphe. Il donne son nom à un chef de la révolte contre les Romains, Judas le Galiléen dit aussi le Golanite.

[modifier] Empire ottoman

A la fin du XIXe siècle, l'Empire ottoman installe sur le plateau du Golan des familles de Circassiens, un terme désignant à l'époque des réfugiés musulmans de diverses ethnies (Tcherkesses, Adygués, Abazas, voire Daguestanis et Kumyks, sauf les Tchétchènes, considérés comme un groupe distinct) du Caucase conquis par l'Empire russe, dans le but d'en faire un poste avancé pour contrôler les Bédouins arabes, rétifs à toute autorité. Ces familles fondent la ville de Quneitra, comme d'autres fonderont celle d'Amman. À l'époque, la région est également peuplée de Druzes, avec quelques villages d'autres communautés, dont des Alaouites.

[modifier] Mandat français

Le mouvement sioniste revendique rapidement le Golan comme partie du foyer national juif en Palestine.

A la fin des années 1930, certains Circassiens ont également caressé l'idée d'établir au Golan un foyer national circassien (à l'instar du foyer national juif annoncé dans la déclaration Balfour), d'autres choisissent le camp des nationalistes arabes syriens qui demandent la fin du mandat français et des divisions territoriales introduites par celui-ci. Le rêve d'un État ou d'une entité autonome sur les hauteurs du plateau ne se concrétisera jamais, au profit d'une région au sein du territoire de la Syrie.

[modifier] République de Syrie

La Syrie a envahi la Galilée en 1948 afin d'empêcher la création de l'Etat d'Israël. Après avoir été repoussées par la Hagana, les troupes syriennes se sont cantonnées sur le Golan. Entre 1948 et 1967, la plateau a servi de base aux bombardements réguliers et aux infiltrations de guerilla contre les villages israéliens situés en contrebas. Lors de la guerre des six jours et sous la pression des fermiers de Galilée, Israël conquit l'ensemble du Golan en deux jours de combat. Lors de la guerre du Kippour de 1973, l'armée syrienne parvient à reconquérir environ 60 % du Golan avant de reculer devant l'armée israélienne qui est parvenue à faire une poussée en direction de Damas sur une trentaine de kilomètres en territoire syrien. Lors de ces combats, de nombreux pays arabes envoyèrent des soldats (Maroc, Jordanie, Koweït). La Syrie a toujours exigé un retrait de l'armée israélienne sur ses positions du 4 juin 1967 alors qu'Israël a toujours fait valoir la ligne de frontière de 1923, définie par la France et le Royaume-Uni, puissances mandataires au Levant. La question de la souveraineté globale sur le Golan marque depuis plusieurs décennies une condition majeure au processus de paix, pour Damas.

[modifier] Israël

Position géographique du Golan
Position géographique du Golan

Autre carte plus détaillée de la région

La région du Golan présente plusieurs atouts stratégiques pour Israël. Sur le plan militaire, elle a longtemps constitué un avantage géographique sur les positions occupées par l'armée syrienne. Toutefois, aujourd'hui, c'est surtout la question de l'eau qui est au cœur de l'agenda politique israélien et régional. Une partie des affluents du Jourdain y trouve sa source et 35% de l'alimentation aquifère du pays provient de cette région. Il convient de citer qu'un tiers de la production vinicole israélienne provient de cette région. Après son élection, le premier ministre Ehud Barak imposa un moratoire sur le développement des implantations israéliennes dans le Golan afin de faciliter les négociations de paix avec la Syrie, sous les auspices du président américain Bill Clinton. Suite à l'échec des pourparlers, cette décision a été levée le 13 avril 2000 et en février 2001, le gouvernement de Ariel Sharon a annoncé la reprise du développement structurel de la région. En juin 2007, le president syrien Bachar El Assad a déclaré pouvoir accepter une présence juive sur le Golan. Cette déclaration a été interpretée par les opposants à un eventuel désengagement du Golan comme une acceptation du fait que cette région a été dans son histoire deux fois plus longtemps israelienne que syrienne et que de ce fait, Israel ne devrait pas s'y retirer.

La population du plateau est d'environ 35.000 personnes, pour moitié des Juifs dispersés dans une vingtaine de Kibboutz et de Moshav, et pour moitié des Druzes habitants quatre villages au pied du Hermon. La capitale du plateau est la ville de Katzrin. L'économie est basée sur l'agriculture et le tourisme vert. Le Golan est particulièrement réputé pour ses pommes, son eau de source et son vin primé internationalement.

[modifier] Nations-Unies

Depuis 1974, la Force des Nations unies chargée d´observer le dégagement est chargé de vérifier la démilitarisation de la zone.

[modifier] Notes

  1. arabe : al-jūlān, الجولان; hébreu : golan, גולן