Adam

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Representation de Dieu et de la création d'Adam par Michel-Ange sur le plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican de Rome
Representation de Dieu et de la création d'Adam par Michel-Ange sur le plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican de Rome

Adam est un personnage de la Genèse, compagnon d'Ève et père de l'humanité.

Sommaire

Selon le récit biblique

Selon la Bible, au livre de la Genèse, Adam est le premier homme et a été crée par Dieu lors du sixième jour de la Création. Ève fut créée à partir d'une côte d'Adam (Genèse 2:21,22). Le premier couple fut placé par Dieu dans le jardin d'Éden.

Adam et Ève d'Albrecht Dürer, 1507
Adam et Ève d'Albrecht Dürer, 1507

Or, Dieu avait interdit la consommation du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, mais le Serpent (Nahash en hébreu) tenta Ève qui mangea du fruit défendu puis en fit manger à Adam. Ce que certains courants du christianisme nomment péché originel[1] est cette faute commise par ces premiers humains, faute qui cause leur expulsion de l'Éden.

En termes de généalogie biblique, le récit attribue d'abord trois fils à Adam et Ève : Caïn, Abel et Seth, puis de nombreux autres enfants. Il est évident que Eve a au minimum donné naissance à une fille...

Selon des légendes juives non mentionnées dans la Bible hébraïque, Adam eut une première femme, Lilith.

La suite du livre de la Genèse raconte que, dix générations après Adam et Ève, l'humanité née du premier couple a disparu sous le déluge, à l'exception de Noé et de sa famille (sa femme, ses fils Japhet, Sem, Cham et leurs femmes), à qui Dieu a confié la tâche de refonder l'humanité. Ainsi Noé est-il, selon la Bible, le plus récent ancêtre commun à toute l'humanité.

Patriarches
Enfant de :
(Création de Dieu)
Adam
( environ -4000--3000)*

mari de Ève
Parent de :
Caïn
Abel
Seth


Origine du nom d'Adam

L'Ombre ou Adam (1902) par Auguste Rodin, 1840-1917, Musée des Beaux-Arts de Lyon, France
L'Ombre ou Adam (1902) par Auguste Rodin, 1840-1917, Musée des Beaux-Arts de Lyon, France
Adam par Antoine Bourdelle, 1861-1929, Prefecture de Kōbe Japon
Adam par Antoine Bourdelle, 1861-1929, Prefecture de Kōbe Japon

L'explication populaire, qui le fait venir d'Adama (ʾĀḏāma), ne tient pas compte du mode de formation des mots de la langue hébraïque : du plus court au plus long, parallèlement à l'élaboration des notions. C'est donc Adam qui donne Adama et pas le contraire. Dans le texte, la terre n'est nommée adama qu'après la formulation par Dieu du projet de faire Adam. Auparavant, elle s'appelle aretz.

Le midrash propose plusieurs commentaires sur le nom Adam

  1. ADAM, c'est ED (l'Ed, siège de la terre) et DAM (le sang, siège de l'âme)
  2. ADAMA, c'est ADAM MA, l'homme-quoi, l'homme qui pose des questions
  3. ADAM, c'est ADAMA (la terre) et EDAME (je ressemblerai, Isaïe 14:14). C'est celui qui peut s'élever si haut qu'il devient à la ressemblance de Dieu, et descendre si bas qu'il est plus bas que le végétal, voir le minéral.
  4. Il existe un notarikon d'ADaM, Abraham, David, Messie (Avraham David Mashia'h)

Du mot Ed est dérivé ADeret (la cuirasse), ADon (le dominateur), ADir (le fort). En clair, Ed est indice de l'énergie vitale. D'Ed vient Adam, bien sûr, mais aussi Adom (rouge), le rouge étant la couleur la plus « vivante », ce qu'ont bien compris les artistes et publicitaires.

Au début, Adam représente le mâle et la femelle (Dieu créa Adam à Son image, à l'image de Dieu Il le créa, mâle et femelle Il les créa).

Islam

Coran

Le Coran donne une version de l'histoire d'Adam, avec la sourate Al-Baqara.

Créé par Dieu en lui donnant l'image la plus harmonieuse parmi ses créatures, à partir de l'eau et de terre, Adam reçut connaissance des noms de toutes choses et de sa future progéniture (Al-Baqara, 28-31).


Être comblé de la création, avantagé par l'aptitude au savoir et de l'apprentissage Adam après avoir reçu l'enseignement de la part de Dieu, a su dénommer d'autres créatures, tandis que les anges, n'en étant pas enseignés par Dieu n'arrivèrent pas à le faire. Dieu déclara à ce sujet qu'il savait ce qu'ils (les anges) ne sauraient savoir. Ainsi les anges reçurent l'ordre de s'incliner devant Adam pour le saluer, ils s'y appliquèrent, à l'exception d'Iblis qui s'enfla d'orgueil en arguant le fait qu'il était fait de matière plus noble que la terre (le feu) dont est fait Adam, il désobéit aux ordres du seigneur et refusa de s'incliner, il fut compté depuis, comme infidèle parmi les serviteurs du Seigneur et chassé à jamais de Sa miséricorde. Iblis jura pour l'avoir maudit d'œuvrer à faire désobéir Adam et sa progéniture les recommandations du seigneur par la tentation.

Adam habitait au début dans le jardin d'Eden avec sa femme Ève, créée à partir d'une côte de son flanc gauche selon certains recits . Ils désobéirent au commandement divin et mangèrent le fruit de l'arbre interdit. Cependant, en islam, Dieu pardonna à Adam son acte dû à sa nature de faiblesse envers les tentations de satan et de la caractéristique de l'oubli avec laquelle il a été naturellement conçu, il reçut des paroles de Dieu et fut pardonné en contrepartie de ces mots acceptés par Adam à l'issue desquels il fut sorti avec Iblis du paradis et descendu par les anges vers la terre pour y vivre lui et sa progéniture en ennemis avec Ibliss et sa progéniture, en qualité de nouveau maître de la terre, comme il fut annoncé au début par Dieu aux anges.

Tradition

Premier homme et prophète ainsi que père de l'humanité. Il est cité comme héritier de la terre après les djinns. Selon l'exégète d'islam Ibnou Al-Kathir dans son ouvrage « contes de prophètes » la terre a été peuplée avant Adam de djinns une autre espèce de créatures non terriennes anéanties par les guerres et les destructions dont fut rescapé un de leur illustre savant et chef : Iblis.

Dans la Loi d'Adam, il était permis au frère d'épouser sa sœur née d'un autre accouchement pour que la descendance des humains puisse se propager sur terre(ce qui à changé plus tard). Aussi Eve donnait le jour à chaque accouchement à un garçon et à une fille; Quarante fois dans sa vie.

Prophètes de l’islam dans le Coran
Adam Hénoch Noé Shélah Héber Abraham Loth Ismaël Isaac Jacob Joseph Job
آدم ادريس نوح صالح هود ابراهيم لوط اسماعيل اسحاق يعقوب يوسف أيوب
Adam Idrīs Sāli Hūd Ibrāhīm Lût Ismâ`îl Ishâq Ya`qûb Yûsuf Ayyûb

Jethro Moïse Aaron Ézéchiel David Salomon Élie Élisée Jonas Zacharie Jean-Baptiste Jésus Mahomet
شعيب موسى هارون ذو الكفل داود سليمان إلياس اليسع يونس زكريا يحيى عيسى محمد
Chu`ayb Mûsâ Hârûn Dhû'l-Kifl Dâwûd Sulaymân Ilyâs al-Yâs`a Yûnas Zakarīyā Yahyâ `Isâ Muhammad


Adam dans diverses conceptions théologiques

Les Bahá'ís voient en Adam le prophète de Dieu (le terme utilisé est « manifestation de Dieu ») le plus ancien selon l'Histoire connue, et n'excluent pas la possibilité de prédécesseurs oubliés.[2] Adam a débuté le cycle Adamique, un sous-ensemble de la révélation progressive, il y a 6000 ans, qui a culminé avec Bahá'u'lláh.[3] L'histoire biblique d'Adam et Ève est allégorique, selon l'explication de Abdu'l-Bahâ.[4]

Dans l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, la narration biblique d'Adam et Ève y est considérée en partie littérale et en partie symbolique, avec explications dans le Livre de Moïse[5] et dans le Livre de Mormon.[6] Dans Doctrine et Alliances, Adam est nommé l'arcange Michaël (27:11 et 107:54).

Chez les Druzes, Adam représente l'esprit universel et Ève l'âme universelle, « les parents spirituels d'où les âmes Adamiques détiennent leurs identités ».[7]

Les historiens franc-maçons ont affirmé qu'Adam et Ève étaient les premiers franc-maçons de l'histoire. [1]. Ce sont les propos de Ch. Bernardin du Grand Orient. Selon ce récit, Adam avait fait bâtir une loge dont Ève avait été exclue car elle était une femme. Ces thèmes sont représentés dans les écrits de Martines de Pasqually, Claude de Saint-Martin et Willermoz. Il y aussi la légende d'Adam Kadmon, qui est une figure du courant rosicrucien. Le rite de York, certains Vénérables du 28e degré prennent le nom d'Adam. Ce récit maçonnique ressemble à celui des musulmans en un point : la croyance en une religion adamique, quelle qu'elle soit.

Le récit confronté à la science

Aspect scientifique

Le récit d'Adam comme origine de l'Homme a été contredite par Charles Darwin et sa théorie de l'évolution. À cette époque on pensait que les plantes, les animaux et l'homme avaient été créés tels quels, dès l'origine, ou pour repeupler la planète à la suite de catastrophes (telles le Déluge), rejoignant ainsi les conceptions scientifiques de Platon et Aristote sur la théorie des Idées. Lorsque Darwin publie son livre De l'origine des Espèces en 1859, il souleva un tollé général et l'Église éleva les protestations les plus vives. Il publia en 1871 le livre The Descent of Man and Selection in Relation of Sex traitant de la généalogie de l'Homme, où il conclut que les hommes et les singes descendent d'un ancêtre commun, ce qui est à l'opposée du récit d'Adam.[8]

Icône de détail Article détaillé : Créationnisme.

Cette hypothèse évolutionniste est aujourd'hui acceptée par l'Église Catholique, qui situe Adam dans le monde symbolique, où il représente le passage du préhumain à l'humain, au moment où les premiers hommes prennent conscience qu'ils sont d'une autre nature que l'animal, que certains actes leur sont « défendus ».

La théorie de l'évolution de Darwin inclut la notion d'ancêtre commun (titre auquel Noé et son épouse aussi bien qu'Adam et Éve peuvent prétendre dans la Bible), puisque l'évolution d'une espèce repose sur le principe qu'une qualité (on ne parlait pas de gènes à l'époque) est apparue sur un individu, le rendant plus apte à la survie ou à la reproduction, et que la propagation de cette qualité va déterminer un nouveau groupe. Tous les membres de ce groupe ont donc au moins cet individu comme ancêtre commun. La génétique a complété la théorie de Darwin. Nous savons aujourd'hui que les mutations se produisent, toujours chez un seul individu mâle ou femelle, précisément dans les cellules germinales, et tous les autres représentants de l'espèce concernée descendent de lui. L'étude de la généalogie des espèces s'appelle la Phylogénie.

Icône de détail Article détaillé : Évolution (biologie).

De fait, chacun des gènes du baggage génétique humain correspond à un individu, mâle ou femelle, qui les a ensuite propagés à toute l'espèce. Par exemple, Il y a 99% de gènes communs entre l'homme et le chimpanzé[9], ce qui représente qu'une proportion similaire de nos ancêtres communs se trouvent chez les espèces vivantes non-humaines. Une petite partie de l'ensemble de nos ancêtres communs se trouvent dans les groupes des premiers humains, dont les hommes modernes.

Le monophylétisme de l'espèce humaine est bien démontré. L'espèce Homo sapiens (l'homme moderne) est née de la souche Homo erectus à la fois par mutation, et par sélection naturelle, qui a survécue, il y a environ 200 000 ans, quelque part en Afrique. Le peuplement de la Terre aurait commencé il y a 50 à 100 000 ans à partir de là.[10]

Rappelons que l'Homo sapiens ne descendrait absolument pas de l'Homo neandertalensis son cousin, une espèce qui se serait éteinte, il y a environ 28 000 ans, sans laisser de postérité. Rappelons également que la séparation phylétique entre les simiens (quadrupèdes) et les Hominini (bipèdes) ancêtres de l'homme moderne, remonte à quelque 5 à 7 millions d'années. Aucun croisement n'est possible entre ces deux lignées.

Icône de détail Articles détaillés : Évolution humaine et Préhistoire.

Certains chercheurs se sont intéressés, grâce à la génétique, à identifier des ancêtres communs. Le professeur Richard Dawkins s'est intéressé à ce thème de d'ancêtre commun à toute l'humanité. Allan Wilson et ses collègues de l'université de Berkeley, ainsi que le généticien anglais Bryan Sykes ont fait des recherches sur l'ADN mitochondrial, qui n'est transmis que par la mère. Ces recherches ont permis d'identifier plusieurs ancêtres communs femelles, qu'ils ont appelées Ève mitochondriale par association d'idée avec la Génèse. L'Ève mitochondriale aurait vécu en Afrique il y a environ 150 000 ans[10], et est une (parmi d'autres) des ancêtres communes à toutes les femmes. Un groupe de sept autres a été identifié (appelées « Les sept filles d'Ève ») dont il est établi que chaque femme actuelle descend d'au moins l'une d'entre elles.[11],[12]

Des recherches sur le chromosome Y ont permis d'identifier un ancêtre masculin à tous les hommes. Cet individu, appelé Adam chromosome Y, vivait aussi en Afrique, et daterait seulement de 39 000 ans environ.

Mais ni cette Ève mitochondriale, ni cet Adam chromosome Y (qui n'ont pas vécu à la même époque), ne sont l'Adam et l'Ève de la Bible car ils étaient chacun enfant de deux parents de la même espèce, membre de leur espèce et de leur groupe social, au sein duquel chacun s'est accouplé avec un membre de son espèce qui avait des parents distincts.

Ils ne furent pas les premiers Homo sapiens ni les plus anciens humains ou plus anciens ancêtres communs humains. Leur position dans l'arbre généalogique humain est celle du plus récent ancêtre commun par lignée maternelle pure (pour l'Ève mitochondriale) et par lignée paternelle pure (pour l'Adam chromosome Y).

Icône de détail Article détaillé : Ève mitochondriale.


Voir aussi

Liens externes

Sources

Références

  1. Essentiellement des christianismes occidentaux dont le catholicisme romain, à la différence des christianisme orientaux
  2. (en) Adib Taherzadeh, The Covenant of Bahá'u'lláh, George Ronald, Oxford, 1972 (ISBN 0-85398-344-5), p. 32
  3. Lettre écrite au nom de la Maison Universelle de Justice, adressée à un croyant, le 13 mars 1986. Publiée dans (en) Shoghi Effendi, The Universal House of Justice; Hornby, Helen (Ed.), Lights of Guidance: A Bahá'í Reference File, Bahá'í Publishing Trust, New Delhi, 1983 (ISBN 81-85091-46-3), chap. XLI (« Prophets - Manifestations of God »), p. 501
  4. Abdu'l-Bahâ Laura Clifford Barney (trad. Hippolyte Dreyfus), Les leçons de Saint-Jean-d'Acre (An-Núru'l-Abba fi-Mufavadat Abdu'l-Bahá), Presses universitaires de France, Paris, 1982, 315 p. (ISBN 2-13-037588-X), partie II, chap. XXX
  5. Perle de Grand Prix, Moïse 3-5
  6. 2 Nephi 2
  7. (en) The Night of Departure from Eternity, 2005, Gnosis of the Book of Life, Druzenet. Consulté le 2008-01-04. « Adam and Eve stand for The Wholly Mind and The Wholly Soul – the spiritual parents from where Adamic souls derive their identities. »
  8. Jostein Gaarder, Sofies Verden « Le Monde de Sophie », 1991
  9. "Nature", citée dans : Futura Sciences [lire en ligne]
  10. ab James Shreeve, « L'Épopée de l'Humanité », dans National Geographic France, François Marot (dir.), n°78 (03/2006)
  11. Les sept filles d'Ève, par Bryan Sykes, Albin Michel, 2001
  12. La malédiction d'Adam, par Bryan Sykes, Albin Michel, 2003