Abbaye de la Pierre-Qui-Vire

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Abbaye Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire
Ville Saint-Léger-Vauban
Pays France France
Région Bourgogne Bourgogne
Département Yonne
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Ordre de saint Benoît
Début de la
construction
1850
Fin des travaux 1953
Style(s)
dominant(s)
Gothique
Partie ancienne de l'Abbaye
Partie ancienne de l'Abbaye
Partie récente de l'Abbaye
Partie récente de l'Abbaye

Le monastère Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire est situé au centre du Morvan, au sud du département français de l'Yonne. Il est bâti dans un site sauvage et boisé, sur une rive du Trinquelin, petit torrent qui court entre les rochers granitiques.

Le nom du lieu dit, la Pierre-Qui-Vire, provient d'une caractéristique naturelle. Il s'agit d'une roche qui, posée sur une autre, pouvait être mise en mouvement par une simple pression humaine. Aujourd'hui la roche est scellée et surmontée d'une statue de la Vierge Marie.

Sommaire

[modifier] Historique

Le monastère est fondé en 1850 par le père Jean-Baptiste Muard (1809-1854), prêtre du diocèse de Sens. Désireux de fonder une communauté religieuse, il découvre la règle de saint Benoît lors d'un voyage à Subiaco (Italie). Saisi par l'équilibre de vie qu'elle propose entre travail et prière, il rentre en France en 1848 avec ses deux premiers compagnons et effectue son noviciat monastique à la Trappe d'Aiguebelle. En 1850, il installe sa communauté naissante dans les forêts du Morvan, sur un domaine donné par la famille de Chastellux, au lieu-dit « La Pierre-qui-Vire ».

Le Père Muard meurt le 19 juin 1854, à l'âge de 45 ans.

Une vingtaine de frères compose alors la communauté qui connaît une rapide expansion. En 1859, elle s'agrège à l'ordre bénédictin (Congrégation de Subiaco).

Contrainte à l'exil en 1880, puis en 1904, la communauté ne retrouve son monastère qu'en 1921 et ne l'a plus quitté depuis.

Les bâtiments actuels sont édifiés de 1850 à 1953. L'église consacrée en 1871 a été profondément remaniée en 1992. En 2006 et 2007 des travaux importants sont menés pour mettre aux normes l'hôtellerie qui datait de 1952.

La Pierre-qui-Vire a donné naissance à de nombreux monastères tant en France qu'à l'étranger (États-Unis, Angleterre, Viêt-Nam, Madagascar, Congo).

Icône de détail Article détaillé : Jean-Baptiste Muard.

[modifier] La Pierre-qui-Vire aujourd'hui

Une abbaye est par vocation un lieu de prière. C'est aussi un lieu de travail, en particulier dans le cas d'une abbaye bénédictine ou cistercienne. La formule « ora et labora » (prie et travaille), bien que ne figurant pas dans la Règle de Saint Benoît, résume bien les prescriptions de la Règle qui prône l'alternance harmonieuse de la prière et du travail. Le travail a un autre but, celui de permettre à la communauté de subvenir à ses besoins : « Les moines seront vraiment moines s'ils vivent du travail de leurs mains » (chap.48).

[modifier] L'hôtellerie

L'hospitalité tient une place de premier rang dans la Règle de Saint Benoît : « Tous les hôtes seront reçus comme le Christ » (Chap. 53). Les moines de la Pierre qui Vire accueillent ainsi au long de l'année (sauf en janvier), celles et ceux qui en font la demande. L'hôtellerie (remise aux normes en 2006-2007) leur permet d'accueillir une cinquantaine de retraitants, y compris des familles et groupes.

[modifier] L'imprimerie et la librairie

En 1951, des moines de l'abbaye créent une collection d'art : les Éditions Zodiaque. Parallèlement à l'activité d'édition, ils installent une imprimerie dans un bâtiment. Celle-ci fonctionnera jusqu'au début des années 2000. Devant les difficultés et le coût d'une modernisation devenue nécessaire, les frères décident de vendre les Éditions Zodiaque en 2000.

Un bâtiment de l'abbaye abrite une librairie, qui offre un large choix d'ouvrages de foi et de spiritualité, ainsi que des produits de l'artisanat monastique et des fromages de la ferme. Dans le même bâtiment, une exposition retrace l'histoire du monachisme et de la règle de Saint Benoît. Elle présente la fondation de l'abbaye et permet une approche intéressante de la vie monastique.

[modifier] La ferme de l'abbaye

En 1938, une ferme proche de l'abbaye est achetée afin d'être exploitée par les moines. A la fin des années 1950, l'abbaye se rallie à l'Institut national de la recherche agronomique. La ferme pratique alors l'agriculture intensive, et compense la pauvreté des sols par l'apport massif d'engrais et de fertilisants chimiques. En 1970, l'abbaye met fin à sa collaboration avec l'INRA et se tourne vers l'agriculture biologique. À partir des années 1980, la ferme adhère à la marque Bio-Bourgogne, elle se spécialise dans les fromages de lait de vache (proches du fromage d'Époisses) et depuis 1994 dans les fromages de chèvre.

En 1988, la ferme est confiée à un couple d'agriculteurs, afin de poursuivre la modernisation.

Aujourd'hui, la ferme est rentable, et fait vivre quatre familles. Six mille fromages "Pierre-qui-Vire" sont fabriqués chaque mois, leur nom est désormais une marque déposée et ils sont couronnés du fameux label AB (Agriculture Biologique).

[modifier] Homonyme

L'Abbaye de la Pierre-Qui-Vire est aussi le nom donné à :

[modifier] Sources

  • Victor Petit, Description des villes et campagnes du département de l'Yonne, 1870, réédition : librairie Voillot, Avallon, 1988
  • La Pierre-qui-Vire : réalisé par les Ateliers de la Pierre-qui-Vire, Yonne ISBN 2-7215-0005-8
  • Réseau de Fermes de Démonstration et de Références BIOBOURGOGNE - Ferme de l’Abbaye de la Pierre Qui Vire 2003 - SEDARB

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Galerie photos

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