1654 en France

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Cette page concerne l'année 1654 du calendrier grégorien.

Chronologie de la France

1653 en France - 1654 - 1655 en France

Sommaire

[modifier] Janvier

[modifier] Février

[modifier] Mars

  • Vendredi 20 mars : Réponse à la Lettre d’une personne de condition, touchant les règles de la conduite des Saints Pères dans la composition de leurs ouvrages pour la défense des vérités combattues et de l'innocence calomniée, d'Antoine Arnauld, le Grand Arnauld.
  • 21 mars :
    • À 4 heures et demie du matin, l'archevêque de Paris meurt. À 5 heures, le chapitre s'assemble. Retz n'a pas prêté serment, s'il ne le fait pas promptement l'archevêché est mis en régale. Un notaire apostolique, déguisé en garçon tapissier, pénètre au château de Vincennes et fait signer à Retz une procuration donnée à un prêtre, Pierre Labeur, pour que ce dernier puisse prendre en son nom possession de l'archevêché. Pierre Labeur, introduit, prête serment et prend possession de la cathédrale au nom de Retz.
    • Le théologal proclame le nom du nouvel archevêque du haut du jubé. À 10 heures, le secrétaire d'État, Le Tellier, arrive à son tour. Il veut signifier au chapitre que, Retz n'ayant pas prêté le serment de fidélité requis, le siège est considéré comme vacant et le diocèse mis en régale. Apprenant ce qui vient de se passer, il ne peut que se retirer. Un exempt et des archers occupent l'archevêché. Le même soir, démarche infructueuse du chapitre au Louvre en faveur de Retz.
    • Le roi suivi des ducs de Guise, de Joyeuse, d'Épernon, de de Candale, des maréchaux de Gramont, du Plessis-Praslin, de l'archevêque de Reims (Henri de Bourbon, est fils naturel d'Henri IV et de la duchesse de Verneuil qui n'est pas sacré) et de l'évêque de Beauvais (Nicolas Choart de Buzenval) pour ordonner que Condé soit jugé par défaut.
    • Bossuet prononce le Premier Panégyrique de saint Benoît.
  • 27 mars : Un arrêt du Conseil interdit de reconnaître l'autorité des chanoines Chevalier et Lavocat, vicaires généraux désignés par Retz pour administrer le diocèse.
  • 28 mars :
    • En présence du roi et des pairs de France, les chambres du Parlement assemblées condamnent le Prince de Condé qui est déchu du nom de Bourbon à la peine capitale pour haute trahison. Viole, Lenet, de Persan, Marsin sont convaincus de lèse-majesté et de félonie et condamnés à avoir la tête tranchée. En attendant, ils sont exécutés en effigie, place de Grève. Lenet, secrètement à Paris, a trouvé que son effigie n'était pas trop ressemblante.
    • Abattu par quinze mois de détention et découragé par l'hostilité persistante du pouvoir royal à son égard, Retz signe sa démission d'archevêque de Paris et la remet entre les mains du premier président Pomponne de Bellièvre. Il résidera au château de Nantes, sous la surveillance du maréchal de La Meilleraie, en attendant la confirmation de son successeur par le pape. Il sera alors libéré, se retirera à Rome et recevra les revenus de sept abbayes pour pouvoir y vivre selon son rang. Il reprend sa démission dès son arrivée en Italie.
  • 30 mars :
    • Après avoir signé sa démission d'archevêque, Retz est transféré à Nantes sous bonne garde.
    • Retz quitte Vincennes sous bonne escorte pour aller à Nantes. Il donne à La Meilleraie sa parole de ne pas s'échapper. Selon lui, cette promesse n'était valable que pour la durée du voyage. Pour La Meilleraie la promesse couvrait la totalité du séjour à Nantes.
    • Fouquet signe l'acte d'achat à Mme de Beauvais de sa propriété de Saint-Mandé. Fouquet n'y séjournera que trois ans, de 1655 à 1658.


  • L'archevêque de Paris tombe gravement malade. Les amis du Coadjuteur prennent leurs mesures en vue de lui assurer la succession de son oncle.
  • En mars (à la Notre Dame de mars), Saler ("un brave et honnête garçon que je connois, il y a longtemps"), envoyé par Condé, pour faire savoir à Mademoiselle qu'il n'est pour rien dans l'arrestation du duc de Lorraine. Il séjourne à Saint-Fargeau.

[modifier] Avril


  • Printemps : Adresse à l’illustre Académie parisienne de mathématiques et Traités de l'équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air de Pascal.
  • Avril-juillet : À Nantes, Retz dispose d'un appartement dans le château, utilise les services d'un nombreux personnel, peut se promener sur les remparts et recevoir des visites. Mais le pape Innocent X refuse d'entériner sa démission de l'archevêché de Paris. Mazarin, persuadé que la résistance du pape ne peut s'expliquer que par les intrigues des agents de Retz, à Rome, l'abbé Charrier, dit Charrier le Diable, et Malclerc, envisage le transfert du prisonnier à Brest ou à Brouage. Les amis de Retz lui conseillent de s'évader. Son secrétaire, Guy Joly, imagine le scénario de la fuite.
  • Fouquet achète la seigneurie de Moulins-Neufs à Lézigné près de Durtal pour, dit Petitfils, "se laver de la roture des marchands d'Angers".

[modifier] Mai

[modifier] Juin

7 juin : Sacre de Louis XIV
7 juin : Sacre de Louis XIV

[modifier] Juillet


[modifier] Août

  • Jeudi 6 août : Prise de Stenay en présence de Louis XIV.
  • 8 août : Peu après 5 heures de l'après-midi, Retz réussit à s'enfuir du château de Nantes. Pendant que ses valets font boire les gardes, il enfourche un palonnier de carrosse fixé à une corde et se fait descendre le long de la muraille. Des complices l'attendent, qui le font monter à cheval et l'entraînent. Mais il fait une chute et se brise l'épaule. Vers 7 heures, il franchit la Loire près d'Oudon. II passe la nuit couché dans une meule de foin, puis caché dans une grange.
  • 9 août : Retz arrive à Beaupréau, duché apporté par sa cousine, chez son cousin par alliance, le duc de Brissac. Il y dicte trois lettres, l'une révoquant sa démission d'archevêque de Paris, les deux autres au chapitre de Notre-Dame et aux curés de la capitale. Il affirme que sa démission d'archevêque lui a été extorquée par la force.
  • 11 août : Escorté par les fidèles du duc de Brissac et par ceux de son frère aîné Pierre de Gondi, duc de Retz, il arrive à Machecoul, où il est mal reçu par le vieux duc de Retz, le chef de la branche aînée, qui craint les représailles de La Meilleraie. (Il y eut deux ducs de Retz de 1633 à 1659 : Henri de Gondi (1590-1659), cousin du cardinal, et Pierre de Gondi (1602-1676), son frère aîné. En effet, par privilège spécial, le chef de chacune des deux branches de la maison de Gondi pouvait porter le titre ducal.)
  • 13 août : Retour de la cour vers Péronne après être allée assister à la prise de Stenay.
  • 14 août : À Péronne, Mazarin apprend l'évasion de Retz et entre dans une violente colère, tandis qu'à Paris le chapitre de Notre-Dame se félicite de l'événement. Cosnac est surpris de la colère de Mazarin. Il était en effet en train de converser avec lui quand la nouvelle est arrivée.
  • Nuit du 14 au 15 août : Retz, accompagné d'une trentaine de fidèles, s'embarque sur une chaloupe, à l'embouchure du Falleron et va mouiller au Croisic. Il réussit à s'embarquer pour l'Espagne. Le chapitre de Notre-Dame fera, effrontément, chanter un Te Deum.
  • 15 août : Le reste de la cour arrive à Péronne.
  • 17 août : Vers 11 heures du matin, Retz aborde à Belle-Ile, fief de sa famille. Île qui sera aussi le fief d'un autre proscrit, Fouquet. Pendant ce temps, les soldats de La Meilleraie occupent Machecoul, la terre du frère aîné du fugitif.
  • 22 août : Arrêt du Conseil déclarant vacant l'archevêché de Paris et ordonnant au chapitre de désigner quatre nouveaux vicaires généraux (les chanoines s'exécuteront le 28 août). Exil du père de Retz en Auvergne.
  • 25 août : Le siège d'Arras par les Espagnols assistés de Condé est levé, le roi de France y a concentré toutes ses troupes (Maréchaux de La Ferté, Turenne, d'Hocquincourt) pour secourir la forteresse. C'est le moment fort de cette campagne. Turenne a battu les Espagnols et Condé qui assiégeaient la ville.
  • 27 août : Bossuet est nommé grand-archidiacre du chapitre de Metz.
  • 28 août : Les chanoines de Paris, attachés à Retz, exécutent l'ordre royal et désignent quatre nouveaux vicaires généraux.


  • Fouquet achète la terre et la seigneurie des Moulins-Neufs pour valider le mythe d'une noble origine.

[modifier] Septembre

  • 9 septembre : Retz quitte Belle Île, avec quatre compagnons, dans une barque de pêcheurs.
  • 12 septembre : Retz, qui a quitté Belle-Ile, débarque à Saint-Sébastien et informe le baron de Vatteville, gouverneur de Guipûzcoa, de son arrivée. Vatteville avertit aussitôt le gouvernement de Madrid.
    • Retz passe la moitié du mois de septembre à Saint-Sébastien. Il soigne son épaule, refuse de se rendre à Madrid ou de rejoindre Condé aux Pays-Bas espagnols. Il demande seulement l'autorisation de traverser l'Espagne pour se rendre à Rome.
  • 18 septembre : Mazarin est averti du séjour de Retz en Espagne.
  • 21 septembre : Mazarin ordonne au Parlement de faire le procès de Retz.
  • 27 septembre : Mort du chevalier de Guise, des suites de la blessure, dont parle Mademoiselle : "M. de Joyeuse fut blessé en une occasion, deux jours avant l'attaque des lignes d'Arras, au bras, qu'il eut cassé. Il servoit à sa charge de colonel de la cavalerie, qu'il avoit eue par la mort de son beau-père. On l'apporta à Paris, où il fut longtemps malade, et mourut sur la fin de septembre en 1654. ". Louis de Lorraine, qui devint devint duc de Joyeuse. Sur Louis de Lorraine, duc de Guise (11 janvier 1622-27 septembre 1654), Mazarin : « Il est léger et capable de se jeter à tort et à travers dans toute mauvaise affaire. » Il avait épousé Marie de Valois, fille unique et héritière de Louis-Emmanuel, duc d'Angoulême.
  • 29 septembre : Contre la distinction du droit et du fait, formulée par Antoine Arnauld, un bref d'Innocent X confirme qu'il a condamné les cinq propositions comme étant dans l'Augustinus et au sens donné par Jansenius.

[modifier] Octobre

  • Jeudi 1er octobre :
    • Pascal s'installe rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel (aujourd'hui le 54 de la rue Monsieur-le-Prince) ; ce sera son dernier domicile.
    • Retz se met en route dans une litière offerte par le roi d'Espagne. Il passe par Tolosa, Pampelune, Tudela (où il reste bloqué trois jours par une émeute), Saragosse (où il visite Notre-Dame del Pilar).
  • 14 octobre : Retz arrive à Vinaroz, port situé au sud de l'embouchure de l'Ebre. Il embarque sur une galère de l'escadre espagnole de Naples et appareille vers six heures du soir.


[modifier] Novembre

  • Dimanche 1er novembre : Toussaint. Monsieur, à son habitude, séjourne à Orléans.
  • 3 novembre : Après avoir traversé la Méditerranée occidentale, par Palma, Port-Mahon, le détroit de Bonifacio et l'île d'Elbe, Retz débarque à Piombino. Bien reçu par le grand-duc de Toscane, Ferdinand II, il se rend à Florence et à Sienne avant de prendre le chemin de Rome.
  • 9 novembre : La princesse de Conti fait une chute de cheval, ce qui retarde son départ avec Cosnac pour rejoindre la Catalogne, départ prévu le 12.
  • 17 novembre : Mort glorieuse du marquis de Plessis-Bellière en Italie. Il était le mari de Suzanne de Bruc, amie fidèle de Fouquet et Précieuse.
  • 23-24 novembre : Nuit de feu de Pascal dans la maison de Patris qui loue sa maison près du palais d'Orléans, entre les portes St-Germain des Prés et Saint Michel sur le fossé d'enceinte. Mémorial de Pascal «Depuis environ dix heures et demie du soir jusques environ minuit et demi», véritable dialogue de Pascal avec Dieu. «Oubli du monde et de tout, hormis Dieu. Il ne se trouve que par les voies enseignées par l'Évangile. » Nuit du mémorial qui marque la « seconde conversion» de Pascal.
  • 28 novembre : Retz arrive à Rome et s'installe chez son ami l'abbé Charrier. Le lendemain, le pape Innocent X lui donne audience, l'assure de sa protection et lui accorde de quoi vivre. Mais les cardinaux de la faction de France lui témoignent leur hostilité.
  • 30 novembre : Départ de la princesse de Conti et de Cosnac pour la Catalogne où ils doivent rejoindre le prince. Ce départ avait été différé du 12, suite à une chute de cheval de la princesse. Ils le rejoignent à Remoulins.

[modifier] Décembre