Daniel de Cosnac

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Daniel de Cosnac, (1627, Cosnac - 18 janvier 1708, Aix-en-Provence), prélat français.

D’origine limousine (commune de Cosnac, Corrèze), issu d'une famille sur laquelle Saint-Simon disait qu'elle fournissait des évêques " de père en fils", il fut attaché fort jeune à la maison du prince de Conti (gouverneur du Languedoc) en qualité de gentilhomme à Pezenas où se produisit grâce à lui la troupe itinérante de Molière qui prit alors le titre de "comédiens de S.A.S. le prince de Conti". Il se trouva donc mêlé aux troubles de la Fronde ; il semble qu’il ait fait le bon choix puisqu’il décida le prince à faire la paix avec la cour et resta fidèle à Mazarin. Cette attitude lui valut en récompense l'évêché de Valence et de Die, quoiqu'il n'eût que 24 ans (1654), et n’eût même pas encore reçu les ordres religieux : il ne le fit qu’après sa nomination. Peu après, il devint aumônier de Monsieur, frère du roi, déplut à ce prince par les efforts même qu'il fit pour le ramener au bien et le rapprocher de Madame, et fut, sur la demande du prince, enfermé au Fort-l'Evêque. Sa propre vie pourtant ne semble pas avoir été exemplaire et Saint-Simon écrit de lui : « Personne n'avait plus d'esprit ni plus d'activité, d'expédients, de ressources ; né pour l'intrigue, il avait le coup d'œil juste, au reste peu scrupuleux et extrêmement ambitieux ». Il rentra cependant en grâce et fut nommé en 1687 archevêque d'Aix et commandeur du St Esprit. Il fut présent également au mariage de Louis XIV à St-Jean-de-Luz où il prononça le discours et fit la quête avec une bourse de daim brodée aux armes de France et d'Espagne. Aumônier de la reine d'Angleterre, il devient possesseur de tapisseries dites de Mortlake qui obligèrent les héritiers à agrandir les salons de leur château.

Une anecdote racontée que François-Timoléon de Choisy tient sans doute de Cosnac lui-même montre l'humour de cet homme épris de pouvoir et d'action. Cosnac se rend chez M. de Paris (l'archevêque de Paris[1]). « Le Roi, lui dit-il, monseigneur, m'a fait évêque; mais il s'agit de me faire prêtre. — Quand il vous plaira, répondit M. de Paris. — Ce n'est pas là tout, répliqua M. de Valence; c'est que je vous supplie de me faire diacre. — Volontiers, lui dit M. de Paris. — Vous n'en serez pas quitte pour ces deux grâces, monseigneur, interrompit M. de Valence; car, outre la prêtrise et le diaconat, je vous demande encore le sous-diaconat. — Au nom de Dieu, reprit brusquement M. de Paris, dépêchez-vous de m'assurer que vous êtes tonsuré, de peur que vous ne remontiez la disette des sacrements jusqu'à la nécessité du baptême."


Cosnac a laissé des Mémoires, qui n'ont été publiés qu'en 1852, par le comte Jules de Cosnac. Ces mémoires, écrits par un homme d'esprit, qui avait été mêlé à toutes les intrigues de la cour, offrent un vif intérêt[2]

  1. On désignait les évêques et archevêques par le nom de leur diocèse
  2. Il est possible de les télécharger ici

[modifier] Sources

  1. M.-M. Macary, Châteaux de Corrèze, p.6-7, 1977
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