Île d'Elbe

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L'île d'Elbe
L'île d'Elbe

L'île d'Elbe est la plus grande île de l'archipel de Toscane avec 224 km² de superficie et 147 km de côtes. Longue de 29 km et large de 18,5 km, elle est située entre la Corse et la Toscane, à la frontière entre les mers Ligure et Tyrrhénienne. Elle est séparée du continent italien par le canal de Piombino, large d'une dizaine de kilomètres. C'est un site protégé comme les autres îles de l'archipel toscan.

Elle offre des paysages très variés, forêts de hêtres et de pins, vignobles et vergers, criques de sable fin nichées au pied de falaises abruptes. L'île comporte huit communes (Portoferraio, Marciana, Marciana Marina, Campo nell'Elba, Rio Marina, Rio nell'Elba, Capoliveri, Porto Azzurro) et fait partie de la province de Livourne. Son point culminant, le Monte Capanne ( 1 019 m), domine le village de Marciana.

Portoferraio — du nom du fer qu'exploitaient les Étrusques, puis les Romains — avec 10 000 habitants, sur une population insulaire d'environ 28 000 habitants, est sa plus grande agglomération et son port le plus important.

Giannutri conserve les vestiges d'une villa romaine, aux riches mosaïques.

Marina di Campo, située au sud-ouest de l'île sur la commune de Campo nell'Elba, offre une belle plage de sable fin et un petit aéroport (aéroport de Marina di Campo Teseo Tesei, code AITA : EBA).

[modifier] Histoire

L'île convoitée pour sa richesse en minerai de fer fut originairement habitée par les Ligures Ilvates (d'où son nom originel Ilva) et a appartenu successivement aux Étrusques, aux Carthaginois, aux Phocéens, puis aux Romains.

Possession pisane au XIe siècle, puis gênoise en 1290, elle fit partie du royaume de Naples en 1736, après avoir été une possession des Médicis.

Annexée par la France en 1802 (senatus-consulte du 26-08-1802), intégrée au département de Méditerranée en 1811, elle fut donnée en toute souveraineté à Napoléon Ier en 1814 (suivant le Traité de Fontainebleau du 11 avril 1814) et il y fut exilé pendant trois cents jours. On y trouve la Villa Napoleonica de San Martino, sa résidence d'été, et la Palazzina dei Mulini devenue le musée et la bibliothèque Napoléon. Le règne elbois de l'empereur Napoléon est l'épisode le moins connu de l'épopée. L'île fut pendant trois cents jours le centre de tous les intérêts où affluaient officiers et simples soldats en quête d'un emploi, représentants des armées étrangères pour surveiller l'ex-Empereur, espions de tous bords venus délivrer ou assassiner Napoléon, étrangers curieux d'approcher celui qui régnait sur l'Europe un an auparavant. Napoléon profita de ce court règne pour réformer et moderniser l'île. Il ouvre des routes, modifie le droit, s'occupe d'urbanisme et d'architecture, dynamise l'économie, etc. Cet épisode nous est connu grâce au récit détaillé de Pons de l'Hérault, administrateur des mines de Rio Marina.

Napoléon y séjourna jusqu'à son retour en France (Cent-Jours), le 26 février 1815. Après la seconde abdication de Napoléon, l'île fut attribuée par le Congrès de Vienne au Grand-duché de Toscane. Elle devint italienne en 1860.

Du 17 juin au 19 juin 1944, la garnison allemande fut attaquée et vaincue par les troupes françaises du général de Lattre de Tassigny venues de Bastia (Opération Brassard) comprenant la presque totalité des effectifs de la 9e division d'Infanterie coloniale, des Tabors marocains, des tirailleurs sénégalais et un groupe de commandos s'y illustrèrent. Selon les témoignages, des exactions furent commises.

[modifier] Personnalités

  • L'apnéiste Jacques Mayol se donna la mort en décembre 2001 dans sa résidence de Capoliveri.
  • Pons de l'Hérault, opposant à Napoléon Ier, envoyé en 1809 pour administrer les mines de fer de l'île. Il réforma totalement cet établissement. Bon gestionnaire, son souci du dialogue avec les ouvriers et du progrès social en faisait un des personnages les plus populaires de l'île, au point de faire de l'ombre à Napoléon. Pour les ouvriers, il était nostro babbo (notre père). On lui doit le récit le plus vivant et le plus complet sur le règne elbois de Napoléon, soit Souvenirs et Anecdotes (publication moderne par Christophe Bourachot, Les éditeurs libres, 2005).
Portoferraio sur l'île d'Elbe
Portoferraio sur l'île d'Elbe

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