Économie sociale

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On regroupe sous le terme d'économie sociale tout un pan de l'activité économique qui n'est

  • ni une entreprise capitaliste, puisque ses buts et ses règles internes sont différents (pas d'objectif de partage de profit). Elles peuvent cependant être parfois en concurrence avec des entreprises capitalistes sur un même marché.
  • ni une entreprise publique, puisqu'elles dépendent du secteur privé. Elles partagent cependant des objectifs avec le secteur public.

On parle de tiers secteur : le premier secteur étant le secteur capitaliste dont le but est la rentabilisation des investissements par la recherche maximum de profit, et le deuxième secteur étant le secteur public dont l'activité cherche à satisfaire l'intérêt général. L'appellation tiers secteur amène à considérer l'économie sociale comme une forme pour « entreprendre autrement »[1].

On parle aussi d'économie sociale et solidaire[2] en y incluant de nouvelles formes d'activités, dont notamment l'insertion par l'activité économique.

La 2e Rencontre internationale sur la globalisation de la solidarité (Québec, octobre 2001) a défini ainsi l'économie sociale : « L'économie sociale et solidaire désigne un ensemble d'initiatives économiques à finalité sociale qui participent à la construction d'une nouvelle façon de vivre et de penser l'économie à travers des dizaines de milliers de projets dans les pays du Nord comme du Sud. Elle place la personne humaine au centre du développement économique et social. La solidarité en économie repose sur un projet tout à la fois économique, politique et social, qui entraîne une nouvelle manière de faire de la politique et d'établir les relations humaines sur la base du consensus et de l'agir citoyen ».

Sommaire

[modifier] Composition et principes de l'économie sociale

[modifier] Les 4 familles de l'économie sociale

Dans la pratique, l'économie sociale correspond à des types d'organisation avec des statuts juridiques précis :[réf. nécessaire]

L'économie sociale présente une proportion importante des entreprises et des emplois au sein de l'Union européenne. Les plus importantes sont les coopératives avec 63 millions de membres et plus de 370 milliards d'euros de chiffre d'affaires ; puis les mutuelles de prévoyance avec 47 millions de sociétaires et un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros ; ensuite les 25 millions de familles couvertes par des coopératives et des mutuelles d'assurance pour un chiffre d'affaires de 40 milliards ; et enfin les 40 millions d'associés et 3 millions de salariés animant des associations. [3]

L'Amérique du Sud, le Canada et l'Europe de l'Est bénéficient aussi d'une part importante de l'économie sociale. }}

[modifier] Les lois

L'économie sociale se compose des activités économiques exercées par des sociétés, principalement des coopératives et des mutuelles, ainsi que par des associations. Elle a sa propre éthique, qui se traduit par les principes suivants :

Certains rapprochent l'économie sociale des communautés du logiciel libre.

[modifier] Historique du mouvement coopératif et mutualiste

Voir histoire de l'économie sociale.

[modifier] Définitions et activités par pays

[modifier] Aux institutions de l'Union Européenne

Le Comité économique et social européen, une des institutions de l'Union Européenne traditionnellement plus actives en matière de soutien à l'Économie Sociale vient de publier une étude sur l'Économie Sociale dans les 25 pays membres de l'Union.[4]

Au Parlement européen il existe un "intergroupe parlementaire de l'économie sociale".

[modifier] En Belgique

En Région flamande, selon le VOSEC, « l'économie sociale consiste en une diversité d'entreprises et d'initiatives qui mettent en avant dans leurs objectifs la réalisation de certaines plus-values sociales et qui respectent les principes suivants : priorité du travail sur le capital, processus de décision démocratique, implication sociale, transparence, qualité, durabilité. Une attention particulière est portée à la qualité des relations internes et externes. Ces organisations offrent des biens et des services sur le marché et engagent leurs moyens économiques d'une manière efficace dans le but d'assurer leur continuité et leur rentabilité. »

En Région wallonne, le Conseil wallon de l'Économie sociale (CWES) a adopté en 1990 une formulation issue de ce genre de démarche dans laquelle le concept d'économie sociale se construit (1) en identifiant les principales formes d'organisation que l'on retrouve - a priori - dans le troisième secteur et (2) en affirmant l'existence d'une éthique spécifique à ces organisations.

Définition de l'économie sociale "L'économie sociale se compose d'activités économiques exercées par des sociétés, principalement coopératives, des mutualités et des associations dont l'éthique se traduit par les principes suivants:

finalité de service aux membres ou à la collectivité plutôt que de profit, autonomie de gestion, processus de décision démocratique, primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus." (Conseil Wallon de l'Économie Sociale[1990])

[modifier] En France

En France, l'économie sociale regroupe les mutuelles, les coopératives, les associations et les fondations. Elle représente 10% du PIB et des emplois.

Les CRES (Chambres régionales d'économie sociale) fournissent un soutien logistique (information, conseil, études) au secteur au niveau régional et le CEGES au niveau national.

Il existe depuis 1982 une Direction interministérielle de l'économie sociale (DIES). De 2000 à 2002, il y a eu un secrétariat d'État a l'économie solidaire dépendant du ministère de l'économie, avec a sa tête Guy Hascoët.

[modifier] En Suisse

Depuis 2004, les acteurs de l'ESS commencent à se regrouper au sein d'Association pour la promotion de l'économie sociale et solidaire (ESS). Les premières expériences se situent en Suisse romande (partie francophone). Genève a crée une Chambre de l'ESS[5]

[modifier] Critiques

Des économistes comme Milton Friedman soulignent que vouloir faire d'une entreprise autre chose que ce qu'elle est, à savoir une entité dont la finalité est de faire du profit, c'est obtenir l'effet exactement inverse : la pauvreté généralisée. Il résume cela de façon lapidaire en « la seule responsabilité sociale de l’entreprise c’est faire du profit »[6]. Ignorer les règles élémentaires de l'économie, c'est pour Friedman décourager l'effort et appauvrir tous les individus, surtout les plus pauvres.

Dans La Révolte d'Atlas, la philosophe Ayn Rand adopte une position proche, soulignant que vouloir ignorer les règles de base de l'économie au profit d'objectifs « sociaux » ou « solidaires » c'est aller à la catastrophe selon elle. Elle dépeint ainsi une usine dont les dirigeants décident de fonctionner suivant les principes d'une économie sociale ou solidaire, ce qui débouche sur le chômage et la pauvreté pour tous : plus aucune incitation n'est là pour motiver les travailleurs et la rémunération non au mérite mais selon les besoins a fait fuir les plus compétents tout en introduisant la jalousie et la haine.

Plus récemment, l'économiste libéral Pascal Salin soulignait dans Libéralisme (2000) que l'« économie sociale » ne permet pas à ses yeux un exercice clair des responsabilités individuelles et entrainaient une déresponsabilisation nuisible à tous car la liberté individuelle ne trouve plus sa contrepartie nécessaire dans la responsabilité. Seul un système fondé sur le droit de propriété permet à ses yeux un système efficace et surtout juste. Il écrit ainsi : « On ne peut pas dire qu'il existe différents modes d'organisation de la responsabilité sociale (ou responsabilité à l'égard d'autrui) ; il y en a un seul : la définition des droits de propriété. Le marché en est la résultante éventuelle, mais ni nécessaire ni suffisante. S'il est fondé sur des droits de propriété, il est alors le seul système d'échange qui repose effectivement sur la responsabilité. Le secteur associatif, par exemple, l'économie sociale, si à la mode, sont des structures floues qui ne permettent pas l'exercice correct des responsabilités.»[7]

[modifier] Notes et références

  1. Comment entreprendre autrement n°029 Août 2007
  2. C E G E S
  3. Source : Commission Européenne (4 mars 1993)
  4. Accès à l´étude: http://www.eesc.europa.eu/groups/3/index_fr.asp?id=1405GR03FR
  5. voir le site internet: APRÈS, Chambre de l'économie sociale et solidaire
  6. Un oeil libertarien sur la RSE, la responsabilité sociale de l'entreprise, Québécois libre
  7. Pascal Salin, Libéralisme, Odile Jacob, 2000, ISBN 9782738108098, pp.105-106

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

EcoSociale - Annuaire des acteurs de l'économie sociale et solidaire