Économie de transition

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Une économie de transition est une économie anciennement socialement planifiée ayant amorcée son passage vers une organisation où domine l'économie de marché dans un système capitaliste, et où pour cela:

  • l'État a perdu une grande partie de son rôle dans la production de biens et services, ceci par des privatisations massives
  • l'entrepreunariat privé a été mis en place et a permis l'émergence d'activités nouvelles dépendant du capital privé.

Les anciennes entreprises publiques privatisées sont souvent revendus aux anciens membres de la nomenklatura (souvent l'ancien directeur de l'entreprise) pour un prix modique. Ceux-ci réussissent ainsi à conserver, voire à étendre leur pouvoir dans la société russe malgré le changement de système.

Dans certaines branches d'activités le processus va même jusqu'à la renationalisation des capitaux privatisés au travers de montages financiers. Ainsi, dans le cas du pétrole, alors que la "thérapie de choc" avait conduit à la privatisation des entreprises extractrices de pétroles on assiste depuis 5 années au rachat successif des compagnies par l'État. Le groupe pétrolier public Gazoprom, en Russie, après s'être emparé de la compagnie privée Ioukos vient de racheter le pétrolier Sibnef. L'État russe détient désormais 30% de la production de pétrole de la fédération. Le mouvement de concentration que connaît le secteur pétrolier russe est le parfait exemple d'une réponse prévisible des anciennes institutions russes face aux institutions montées de toutes pièces par les défendeurs de la "thérapie de choc".

Notons toutefois que le terme de « transition » est aujourd'hui contesté[1], notamment à cause du caractère brutal de nombreux changements intervenus lors du passage d'un système à l'autre, ce qui est incompatible avec le caractère progressif que sous-entend le mot « transition ».

Sommaire

[modifier] Les pays concernés

Il s'agit essentiellement des pays d'Europe de l'Est. Certains spécialistes y ajoutent la Chine qui, en pleine mutation, ne connaît que quelques mouvements comparables à celui de la transition. Le phénomène essentiel, à savoir la remise en cause des institutions socialistes, le Parti unique notamment, n'ayant pas eté amorcée en Chine.

[modifier] Europe de l'Ouest

Lors de la transition démocratique espagnole, le pays a du passer de la rigidité imposée par la démocratie organique du régime franquiste (impossibilité pour une entreprise de connaître la faillite) à une économie alignée sur ses voisins européens : lire miracle économique espagnol.

[modifier] Europe de l'est

Ce passage à une économie de marché plus ou moins "pure" s'est opéré très rapidement. L'Union soviétique en est l'exemple de mutation le plus important. On peut y parler d'expérimentation de société libérale sur le plan économique.

Pour les autres pays de l'est, il y a plutôt eu retour à l'économie de marché qu'elles avaient connues dans le passé. Au contraire en Russie, l'économie de marché n'avait jamais existée, la période communiste ayant succédé au régime tsariste.

[modifier] Asie

En Chine, la transformation est moins avancée, vu qu'il existe toujours un important secteur public de production de base, d'ailleurs en grande difficulté, et des pratiques de prix non totalement libres (subvention de l'énergie…). L'économie de marché y concerne plutôt le développement d'autres secteurs économiques par l'initiative privée.

[modifier] Les processus de la transition

Les processus de transition passent par la création d'un certain nombre de régles juridiques ou sociales, telles :

  • les modifications juridiques permettant l'entreprise privée et le marché de concurrence
  • des privatisations massives et rapides des actifs de l'État

[modifier] Les conséquences de la transition

[modifier] Conséquences économiques

La transition vers une économie de marché génère de graves tensions entre ancien régime et nouveau régime économique. Dans la plupart des pays dits "en transition" les réformes économiques sont ou ont été portées par des organismes internationaux tels que le FMI, la Banque mondiale et l'OCDE. Ces trois organismes ont des divergences sur la manière de mener à bien les transformations vers l'économie de marché. Cependant ils s'accordent sur la nécessité d'utiliser le modèle du capitalisme occidental et de le plaquer avec des adaptations limitées dans les pays anciennement planifiés. L'Union européenne (programmes PHARE et TACIS et les aides de la BEI) partent davantage des situations de terrain et du coaching éducatif.

Toujours est-il que se trouvent créés des problèmes de légitimation des nouvelles instiutions face aux anciennes encore très présentes. Pour y remédier, le FMI a encouragé les autorités de ces pays à utiliser une "thérapie de choc" monétaire et financière et à transcrire le plus fidèlement possible dans le droit de ces pays des principes de la propriété privée, de l'entreprenariat et de la concurrence. Étant opposés avec les principes qui régissent les anciennes institutions, ces règles sont souvent contournées voire ignorées par les populations. Cela génère une forme d'immobilisme dans les transformations et pourrait nuire à l'amélioration des conditions de vie dans ces pays. Toutefois les résultats sont généralement favorables sur les chiffres de la croissance économique, surtout dans certains pays.

[modifier] Conséquences sociales

[modifier] Conséquences politiques

[modifier] Bilan

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • János Kornai, Du socialisme au capitalisme, l'exemple de la Hongrie, Gallimard, ISBN 2070721191
  • Stanislaw Gomulka, Lessons from Russia, China, and Eastern Europe, MIT Press, 1998

[modifier] Références

  1. Comme l'indique par exemple Pierre Thorez dans La Russie, CNED/SEDES, 2007, p91.