Reilhac (Cantal)

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Reilhac
Carte de localisation de Reilhac
Pays France France
Région Auvergne
Département Cantal
Arrondissement Arrondissement d'Aurillac
Canton Canton de Jussac
Code Insee 15160
Code postal 15250
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Picard
2001-2008
Intercommunalité Communauté d'agglomération du bassin d'Aurillac
Latitude
Longitude
44° 58′ 28″ Nord
         2° 25′ 19″ Est
/ 44.9744444444, 2.42194444444
Altitude 582 m (mini) – 867 m (maxi)
Superficie 8,89 km²
Population sans
doubles comptes
957 hab.
(1 999)
Densité 107 hab./km²

Reilhac est une commune française, située dans le département du Cantal et la région Auvergne.

Sommaire

[modifier] Géographie

Cette commune est voisine à l'Ouest et au Sud de celles de Crandelles et de Naucelles; Elle est séparée au Nord de la commune de Jussac et de la haute vallée de l'Authre par une petite montagne basaltique (alt. 712 mètres) et un col où passait l'ancien chemin royal d'Aurillac à Mauriac, et à l'Est de celle de Saint-Simon et de la vallée de la Jordanne par la montagne où se trouvait l'ancien oppidum de Saint-Jean-de-Dône (alt. 828 m.).

Son territoire comprend une partie de la vallées de l'Authre et de son versant ouest dans lequel se trouvent deux vallons qui remontent vers le plateau de Dône: celui de Vaureilles où il y a La Réginie et Tourtoulou, et celui de Reilhaguet, arrosé par la Baïsse, qui prend sa source, au delà de Labeau, près de La Bastide à 905 mètres d'altitude sur la commune de Saint-Simon, et qui se jette dans l'Authre à Lagarde.

Sa superficie était d'environ mille hectares, dont la moitié de plaine, et la moitié de prés de montagne qui sont séparés les uns des autres par des tertres plantés de haies d'arbres. Les versants au sud sont beaucoup plus recherchés, ils sont arrosés par de nombreuses sources.
A cette surface, il faudrait ajouter les terres d'estive que les principales fermes possèdent en montagne et où elles ont des burons, sur d'autres communes comme Girgols.

Le village de Reilhaguet comprend plusieurs maisons attestées au XIVe siècle;
Le vallon de Vaureilles, soit environ 200 hectares, a été conservé par Naucelles lorsque les deux communes, qui avaient été fusionnées, ont été à nouveau séparées.

Lieux habités:

- Le Bourg où se trouvent l'église, la mairie et l'école;
- Brousse: village sur une hauteur située sur la rive gauche de l'Authre;
- Broussette; château et moulin situés en contrebas de Brousse; - La Cam;
- Cap-del-Couderc: partie ouest du bourg;
- Capelle; hameau situé entre La Garde et Brousse, sur la rive gauche de l'Authre;
- La Garde: hameau qui est situé près de la confluence de la Baïsse et de l'Authre et qui surveillait le pont d'Esclauzel;
- Lasplagne; hameau près du pont sur la Baïse;
- Jonquières;
- Les Landes: lotissement communal sur la route de Jussac;
- Long-Camp;
- Meissac: château et ferme situés en contrebas du bourg et qui surveillait le gué sur la Baïsse;
- Onzac; hameau sur la crête dominant Jussac et Reilhaguet;
- La Réginie; hameau avec château (rattaché à Naucelles);
- Reilhaguet; village situé sur la partie haute de la Baïse;
- Tourtoulou; hameau avec château (rattaché à Naucelles);
- La Vayssière; ferme situé sur le versant sud dominant le vallon de Reilhaguet;

[modifier] Démographie

La population de Reilhac a longtemps été stabilisée aux environs de deux mille habitants, dont les deux tiers de bovins.

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
419 487 814 768 901 957
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes

[modifier] Histoire

Au XVIIIe siècle, de nombreux habitants de Reilhac étaient marchands chaudronniers ambulants. Parmi eux, ceux qu'on appelait les "Bretons" avaient pour habitude de partir pour la Bretagne pour des campagnes d'un an et demi en moyenne. Ces migrations temporaires devenaient parfois définitives quand les jeunes gens célibataires prenaient femme dans leur territoire de travail. Ont ainsi fait souche en Bretagne, en majorité dans les villes et les bourgs, des Delmas, Delom, Lavaissière, Abeil, Bruel, Caumel, Combes, Costéroux, Dandurand, etc. Lire : Nos ancêtres auvergnats, l'immigration auvergnate en Bretagne, Serge Duigou, Ressac.

[modifier] Lieux et monuments

Église paroissiale Saint-Laurent (IMH), prieuré construit par l'abbaye Saint Géraud d'Aurillac sur un cimetière plus ancien. Elle dépendait à partir de 1233 de l'archidiaconnat d'Aurillac. Le chœur roman, voûté et terminé par une abside à trois pans, a été construit au XIIe siècle. Il s'ouvre par un arc triomphal - qui porte le clocher à peigne - sur une nef construite plus tard par la communauté des habitants sur le modèle d'une grange d'environ 20 mètres sur 8. On y entre par une porte refaite au XIXe siècle dans la façade sud; elle comportait une chaire en bois sculpté, une cuve baptismale et au fond une tribune en bois pour les hommes; elle est percée de trois chapelles latérales dont le vocable est Sainte-Catherine dite de Messac, Notre-Dame dite d'Aletz (devenue du Saint-Sacrement), et Saint-Pierre dite de Cayrac. Pierre Moulier, dans "Églises romanes de Haute-Auvergne", fascicule II, fait remarquer que la sculpture romane représentant Saint Laurent qui est scellée au dessus de la porte de l'église de Jussac, provient sans doute de celle de Reilhac.

Abords de l'église: croix de cimetière double-face du XVIe siècle, sarcophages carolingiens;

Le bourg, qui comporte quelques anciennes maisons, a été agréablement aménagé autour de la nouvelle mairie et de l'ancien presbytère, avec une fontaine et un mail ombragé de tilleuls qui bordent l'école;

Le nouveau cimetière est situé en haut du bourg: plusieurs belles tombes anciennes en basalte mériteraient une conservation. On trouve en contrebas l'entrée du chemin de crête qui conduit à Lavayssière et à Roudadou. Il a été aménagé et balisé pour les randonneurs; il permet de rejoindre le village de Saint-Jean de Dône ou celui de Tourtoulou par Reilhaguet.

Châteaux privés :

  • de Reilhac qui était situé sur le puech boisé qui domine le bourg et d'où il surveillait l'ancienne voie d'Aurillac à Mauriac: il a disparu depuis longtemps; Sa source a été canalisée pour alimenter Messac; Une borne milliaire de l'ancien chemin royal subsiste au niveau du col vers Jussac, mais elle a été déplacée de l'autre côté de la route pour faire l'accès au lotissement communal.
  • de Broussette tour carrée du XIVe siècle (IMH) qui ressemble à celle de Pesteils, chapelle (IMH)) construite vers 1335 par Eustache Fabri, bailli des Montagnes d'Auvergne, fils de Benoit, ingénieur de l'artillerie du Louvre, décédé en 1354, puis par successions aux familles de Cayrac, de Veyre, de Roquemaurel, de La Garde de Saignes; À partir de la fin du XVIIIe siècle, il est ensuite possédé par la famille Delzons.
  • de Messac (ensemble fortement remanié avec une tour ronde du XIIIe siècle) construit pour surveiller le guée sur la Baysse; Messac était un fief militaire avec une justice qui relevait de l'abbé d'Aurillac et qui a été possédé par plusieurs générations de chevaliers, puis par succession aux familles du Crozet de Bellestat, de La Garde de Saignes. Ensuite aux familles de Caissac, puis de Méallet de Fargues. Il est ensuite possédé par les famille Prax et Maitrier. Sa ferme possédait une Montagne à Girgols avec un Buron.
  • de Tourtoulou (logis de la fin du XVIe siècle} construit par la famille Serieys qui l'a possédé depuis Antoine, bourgeois d'Aurillac qui achéte le mas de Tourtoulou en 1465, jusque a Marguerite de Serieys mariée avec Philebert de Vigier qui le lègue à la famille Cambefort. Un oratoire y a été établi au deuxième étage vers 1740 par le RP Jacques Cambefort, prieur de Maintenon, aumonier de la Maison de Noailles. Il est ensuite possédé pendant tout le XIXe siècle par la famille Durif.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1802 1804 Jean-Baptiste MOUNTAIN -
1804 1808 Jean BASTIDE -
1808 1825 Pierre GRIFFEILLES -
1825 1827 Jean PRAX - juge
1827 1840 Francois BESSE - officier
1840 1844 Pierre Royre -
1844 1848 Jean Larroumes -
1848 1878 Jean-Louis PRAX - commandeur de la Legion d'honneur
1878 1881 Pierre MAGIS -
1881 1881 Charles PRAX - officier
1881 1884 Pierre BRUEL -
1884 1925 Gerard Chandon -
1925 1929 Jean BOUYSSOU -
1941 1944 Pierre FOURNIER - commerçant à Aurillac
1965 1969 Pierre SERPEAU -
1968 1971 Pierre MAS -
1971 1977 Andre MARTINET - commerçant à Aurillac
1977 1989 Marie-Louise SERPEAU - comptable
1989 Jean Pierre PICARD -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Astog de Messac, chevalier, fils de Raymond, était gardien de la tour de Naucelles pour l'abbaye d'Aurillac. Il meurt à Messac en 1290 et veut être enterré à l'église des Cordeliers (Notre-Dame-aux-Neiges).
  • Benoit Fabri, fils de Guillaume Fabri, seigneur de Jussac, dirigeait les travaux de l'artillerie du Louvre, et habitait Broussette où son fils Eustache, bailli des Montagnes d'Auvergne, a fait construire la chapelle de Broussette en 1335. Il est enterré en 1354 dans une autre chapelle qu'il avait fondée à l'église de Saint-Paul-des-Landes .
  • Antoine de Tourtoulou, a été assassiné en 1525 devant la grange de Roquenatou, sans doute par Nicolas de Cayssac, son beau-frère qui était seigneur de Messac. En 1523, d'après le procès-verbal de l'enquête criminelle, MM. de Beauclair, de Sedaiges , de Messilhac , de La Roque, de La Moissétie et de Tourtoulou avaient eu une violente dispute sur la place publique devant la chapelle du chateau de Roquenatou: Antoine de Tourtoulou porta un coup de couteau appellé "manduiroune" a Bertand de Caissac, et prit la fuite. Ledit sieur de Sedaiges le poursuivit l'épée à la main, mais affaibli par la perte de sang, il tomba sans connaissance et sa vie fut longtemps en danger. La famille de Tourtoulou s'établit alors en Languedoc où elle subsiste sous le nom de Toutoulon.
  • La famille Delzons, a donné de nombreux hommes de Lettres:

- Alexandre Delzons (1800-1859), fils du Général d'Empire Alexis Delzons (1775-1812), était président du tribunal d'Aurillac. Il a fait d'importantes études historiques sur la région d'Aurillac au Moyen-Age. Sa fille Aglaée, qui a passé son enfance à Broussette, a été la mère des trois frères Charmes, Francis Charmes, directeur de La Revue des Deux Mondes , Xavier (1849-1919), fondateur du Comité des travaux historiques et scientifiques au ministère de l'Instruction publique, membre de l'Académie des sciences morales et politiques , et Gabriel (1850-1886), brillant écrivain au Journal des débats, auteurs de nombreuses études sur la Turquie, la Palestine, l'Égypte, le Maroc. Nommé tuteur de ses neveux Delzons, Xavier s'occupa d'entretenir le parc de Broussette.

  • Philibert de Vigier, secrétaire du roi Louis XIII, interprête en langue germanique, habitait à Tourtoulou qui appartenait à sa femme Marguerite Sérieys. N'ayant pas d'enfants, elle teste en 1648 en faveur de son cousin germain Jean Cambefort (1609-1655), conseiller au baillage d'Aurillac, petit-fils d'Antoine et de Delphine Sérieys de Tourtoulou, dont l'autre fils François Cambefort était devenu ministre a la Cour de Constantinople , puis général des armées ottomane. Jacques Cambefort, prieur de Maintenon, chapelain de la Maison de Noailles , chanoine d'Aurillac, habitait Toutoulou où il a établi un oratoire qui subsiste aujourd'hui.
  • Henri Durif (1807-1881), juge de paix, historien du droit local, auteur avec Charles Nodier en 1847 de Voyage pittoresque dans l'Ancienne Auvergne et le Velay, puis en 1861 du Guide historique, archéologique, statistique et pittoresque du voyageur dans le département du Cantal, dédié a sa fille unique Berthe morte a vingt-trois ans en 1860 après avoir épousé Charles Prax (1821-1913). Il habitait a Tourtoulou et il est l'auteur de la notice sur Naucelles dans le Dictionnaire statistique du Cantal . Sa soeur Marie était mariée au docteur Louis Laparra (1800-1855) longtemps maire de Marmanhac.
  • La famille Prax a donné de nombreux officiers:

- Jean-Louis (1786-1877), général, longtemps maire de Reilhac, avait fait toutes les guerres de l'Empire ;
- Maurice (1832-1870) capitaine tué par les Prussiens;
- Léon (1834-1927), général commandant d'Aurillac, dont les deux fils sont aussi morts pour la France;
- Louis (1854-1950), général, professeur à l'École de guerre;
- Charles (1829-1913), leutenant-colonel, qui a été maire de Reilhac et deux fois de Naucelles.

L'écrivain Maurice Prax (1881-1962), rédacteur en chef de La Vie Parisienne et du journal Le Matin , auteur de chroniques dont le style a inspiré Alexandre Vialatte, et dont certaines ont été recueillies en 1932 dans Auvergne et Auvergnats, réédité en 2006 avec les jolies illustrations de Fonfrède. Il y évoquel son enfance a Reilhac.
"Suis-je un Auvergnat ? Je suis né à Tours, et j'ai pour la Touraine une tendresse émue ; il me suffit d'apercevoir la Loire pour avoir le cœur léger. Mon père était né à Bayonne et les coteaux de Jurançon avaient porté la jeunesse des siens. Mais ma mère est de Crandelles, un tout petit village du Cantal qui a l'air d'être tombé dans un trou ; sage petit village qui a le bonheur d'être administré par un poète qui n'a jamais écrit de vers, mais qui a donné à l'Auvergne de délicieux romans embaumés de l'air du pays, joli petit village qui a l'électricité, le téléphone, son école ménagère, - et un monument aux morts d'une rare et simple grandeur. - Tout le sang du côté de ma mère est d'Auvergne, du Bouyssou, de Burc, de Lapierre, de Lesse.

S'il est vrai que ce sont les souvenirs d'enfance qui ont le plus de poids dans la mémoire des pauvres hommes arrivés déjà à la descente de la vie, il est encore plus vrai que ce sont les souvenirs de vacances qui demeurent les plus vivaces parmi ces souvenirs juvéniles. Et c'est en Auvergne que j'ai couru, hors des classes, libre, aventureux et fantaisiste, pendant les mois d'été qui étaient chauds en ce temps-là. Une veste de toile, un chapeau chinois à larges bords, - ça coûtait six sous, - des mollets nus et toujours déchirés, j'étais heureux, j'étais fier d'être heureux. Et j'attrapais des écrevisses, des coups de soleil, et des truites ! Suis-je Auvergnat ? Je n'ose le dire : je ne suis pas, en tout cas, un pur sang d'Auvergne et je n'ai pas le droit de participer aux grandes épreuves auvergnates. - Je suis tout juste un demi-sang. - Je ne dois pas me risquer à galoper sur les pistes du régionalisme intégral ; je suis autorisé, seulement, à trotter. Un demi-sang !...

Mais j'aime bien l'Auvergne et je l'aime avec un piété particulière. J'y possède tout d'abord un coin de terre qui m'est sacré. Il n'est pas large. Il est tout en profondeur. Il est juché au haut d'une crête, au-dessus du village de Reilhac, dans le cimetière, qui est doucement et amicalement champêtre. L'autre jour encore je suis allé fleurir ce petit coin de terre, le seul bien que j'aie au monde. Mon grand-père, qui suivit Napoléon jusqu'à Waterloo - dix-huit blessures et les pieds gelés - y repose. Mes deux frères y reposent - Charles, capitaine des cuirassiers ; Robert, capitaine aviateur. C'est sous cette terre que bien des familles françaises se trouvent aujourd'hui réunies, pères et enfants. J'aime l'Auvergne pour ce coin de terre. Je l'aime aussi parce que je la connais. A pied, à cheval, à bicyclette, enfin en auto, je l'ai parcourue dans tous les sens."

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Reilhac sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes