Juiverie

Une juiverie est, au Moyen-Âge, un quartier où habitent les juifs, un ghetto. Au fil du temps, le sens de ce dernier terme a été banalisé, car utilisé pour signifier tout enfermement de quelque type que ce soit mettant un groupe à part.

[modifier] Moyen Âge

C'est le quartier abritant au Moyen Âge la communauté juive. Les Juifs se sont toujours regroupés en ville pour être proche des synagogues où le service n'a lieu qu'en présence de 10 hommes et pour pouvoir disposer de viande cachère qui nécessite un abattage rituel. Mais de plus, l'Église ou le pouvoir ont très souvent exigé que cette résidence soit obligatoire comme dans le cas des carrières du Comtat-Venaissin.

Le mot juiverie se retrouve dans de nombreux noms de places, rues ou quartiers français, par exemple à Alençon, Apt, Avignon, Bagnols-sur-Cèze, Beaupréau, Carpentras,Châlons-en-Champagne, Chambéry, Changé,Châteauneuf-du-Rhône, Crémieu, Draguignan, Épernay, Étampes, Fréjus, Guérande, L'Isle-sur-la-Sorgue, Labruguière, Lourmarin, Lyon, Le Mans, Lorgues, Marvejols,Montmirail, Montrichard, Nantes, Nice, Niort, Parthenay, La Perrière, Pernes-les-Fontaines, Pézenas, Richebourg, Riez, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Sens, Sézanne, Valensole, Vienne et Vitry-en-Perthois. De même, on trouve des rues des Juifs à Agen, Argentan, Arnaville, Arquèves, Aumale, Aups, Authumes, Autrécourt-sur-Aire, Barembach, Baugé, Baume-les-Dames, Bavay, Bazoches-sur-Vesles, Behonne, Bergheim, Bernaville, Billy-sous-Mangiennes, Blois, Bogny-sur-Meuse, Boncourt-sur-Meuse, Boulay-Moselle, Bourges, Bouxwiller, Blevaincourt, Brie-Comte-Robert, Brognon, Brumath, Bruyères-le-Châtel, Bugnicourt, Buis-les-Baronnies Buxy, Caen, Cambrai, Chablis, Châlons-en-Champagne, Charny-sur-Meuse, Chartres, Chevillon, Cires-lès-Mello, Clermont-Ferrand, Commercy, Coullemont, Courtenay (Loiret), Cousolre, Darnétal, Dompierre-sur-Helpe, Dury, Écardenville-la-Campagne, Échenoz-la-Méline, Estrun, Étréaupont, Étrepy, Fénétrange, Flavy-le-Martel, Fontaine-Guérin, Fraillicourt, Fresnois-la-Montagne, Froeningen, Gauville, Gerstheim, Gespunsart, Gondrecourt-le-Château, Gonnelieu, Gorron, Gourdon (Lot), Granville, Hagenbach, Hannogne-Saint-Rémy, Haute-Amance, Havrincourt, Honnecourt-sur-Escaut, Huppy, Ingersheim, Jeanménil, Joigny, Joigny-sur-Meuse, Kingersheim, Laferté-sur-Aube, Lagnieu, Lametz, Landifay-et-Bertaignemont, Landouzy-la-Ville, Lays-sur-le-Doubs, Ligny-le-Châtel, Lingolsheim, Livry-sur-Seine, Maroilles, Marolles-sous-Lignières, Matougues, Maulévrier, Mécrin, Mervent, Mommenheim, Montcenis, Montebourg, Monthermé, Montmartin-sur-Mer, Moyen, Montmorency-Beaufort, Montreuil (Pas-de-Calais), Mulhouse, Mussy-sur-Seine, Nettancourt, Neuillé-Pont-Pierre, La Neuville-au-Pont, Niedermodern, Nyoiseau, Orléans, Pagny-la-Ville, Péronne, Péroy-les-Gombries, Pierregot, Pissotte, Plainfaing Plomion, Poix-du-Nord, Pompierre-sur-Doubs, Pont-Hébert, Prisces, Quiévy, Quincampoix, Réguisheim, Remilly-sur-Lozon, Résigny, Ribeauvillé, Richwiller, Riquewihr, Rouen, Rougemont (Côte-d'Or), Rougemont (Doubs), Royan, Rue, Sablé-sur-Sarthe, Sains-Richaumont, Saint-Blimont, Saint-Denis-d'Anjou, Saint-Dié-des-Vosges, Saint-Florentin, Saint-Genix-sur-Guiers, Saint-Laurent-Nouan, Saint-Martin-d'Ablois, Saint-Maurice-sur-Aveyron, Saint-Rémy (Côte-d'Or), Sarrey, Schalbach, Schweighouse-sur-Moder, Senaide, Seppois-le-Bas, Sommevoire, Soppe-le-Bas, Soufflenheim, Souvigny, Strasbourg, Suèvres, Tarascon, Théméricourt, Thenelles, Thièvres, Le Titre, Valmy, Varennes-en-Argonne, Vaudrey, Vauvert, Vaux-lès-Rubigny, Vertrieu, Vecqueville, Vertus, Villebon (Eure-et-Loir), Volmunster, Walschbronn et Wissembourg. Les impasses des Juifs existent à Bellegarde, Bourges, Grussenheim, Ingwiller, Méré, Pont-de-Veyle, La Réole, Rouffach et Schwindratzheim. On trouve aussi une rue Judaïque et une barrière Judaïque à Bordeaux, mais aucune avenue des Juifs n'existe en France. Pour la plupart, ces noms de rues remontent au Moyen Âge sauf en Alsace, où l'implantation juive fut parfois plus récente. Ces villes sont représentées sur cette carte fournie par Google où chaque punaise bleue représente une rue de la juiverie et chaque marqueur jaune une rue des Juifs (attention à l'affichage en plusieurs étapes).

A Paris, la rue de la Harpe a été connue au Moyen Âge sous le nom de rue de la Juiverie. D'autres rues ont aussi porté ce nom (notamment la rue de la Cité) ou celui de rue des Juifs (cf. Jacques Hillairet, « Dictionnaire historique des rues de Paris »).

[modifier] Époque contemporaine

« Juiverie », terme venu du Moyen Âge, est devenu péjoratif et n'est plus usité aujourd'hui (les termes de « juiverie internationale » ou « juiverie cosmopolite », couramment usités pendant le régime de Vichy, sont maintenant très fortement connotés dans le style de l'extrême-droite antisémite ou des théories conspirationistes fondées sur les Protocoles des Sages de Sion). « Juiverie » était synonyme de « ghetto » terme venu du quartier de Venise du même nom, qui fut le premier quartier où les juifs furent relégués dans une partie de la ville où ils étaient assignés et à laquelle ils devaient se limiter. Le terme n'est pas employé par les occitanophones du XV^e siècle qui vivaient dans ce qui allait devenir le Vaucluse ou la Gironde.