Anarcho-syndicalisme

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Drapeau du syndicalisme libertaire.
Drapeau du syndicalisme libertaire.

L'anarcho-syndicalisme est l'un des courants de l'anarchisme dit communiste, qui place la lutte des classes au centre de sa problématique de changement social.

En d'autres termes, le militant anarchosyndicaliste pose le syndicat comme forme naturelle d'organisation des classes ouvrières et paysannes, et refuse le principe de parti, d'association ou de regroupement corporatiste. Le syndicat est alors la structure qui permet aux classes opprimées de s'organiser à la base et de mener la lutte selon les choix des individus regroupés en collectifs et non selon des directives données par un bureau politique (en d'autre termes, du bas vers le haut et non du haut vers le bas).


Sommaire

[modifier] Historique

Anarchisme
« L'anarchie c'est l'ordre moins le pouvoir »
Courants

Anti-industrielAutonome
CapitalisteChrétien
Collectiviste
CommunisteFéministe
EcologiqueIndividualiste
InsurrectionnelMutualiste
PhilosophiquePrimitiviste
SocialisteSyndicaliste

Concepts

AcratieAction directe
Amour libreAnationalisme
Anticapitalisme
Anticléricalisme • Antiétatisme
AntifascismeAntimilitarisme
Antiparlementarisme
Antipatriotisme
AntithéismeAthéisme
AutogestionBlack Bloc
Classe ouvrièreCollectivisme
EntraideFédéralisme
Gradualisme
Grève généraleIllégalisme
MutuellismeNaturisme
Néo-malthusianismeNudisme
Objection de conscience
PacifismePlateformisme
Propagande par le fait
Réappropriation
Reprise individuelleSabotage
SymbolismeSynthésisme
Végétarisme

Histoire

Précurseurs de l'anarchisme
Histoire de l'anarchisme
Chronologie de l'anarchisme
Presse anarchiste
1ere internationale
Congrès de Saint-Imier
Fédération jurassienne
Commune de ParisChristiania
Makhnovtchina
Bande à Bonnot
Affaire Sacco et Vanzetti
Mai 68
Premier maiPunk
Révolution mexicaine
Révolte de Kronstadt
Révolution espagnole
Révolte du Chiapas

Presse anarchiste

Alternative libertaire
CQFDEkintza Zuzena
FreedomGreen Anarchy
Infos et analyses libertaires
Le Monde libertaire
Rojo y NegroSicilia libertaria
Solidaridad Obrera
Tierra y Libertad
Umanità Nova

Organisations

Alternative libertaire
Anarchists Against the Wall
CNTCGAGARAS
Fédération anarchiste
NEFAC
OCLOLSOSL
SCALP

« À mauvaise paye mauvais travail ! »
Portail de l'anarchisme
v · d · m

Le syndicalisme révolutionnaire est apparu vers la fin du XIXe siècle, marquant certaines des pages essentielles de l'histoire du mouvement ouvrier. Ainsi, il est l'un des courants fondateurs de la CGT française de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, de nombreux militants anarchistes comme Émile Pouget (rédacteur en chef de la revue Le Père Peinard) ou Fernand Pelloutier. L'anarcho-syndicalisme devient un des courants importants du syndicalisme français, en réaction à la montée en puissance du Parti communiste français durant les années 1930, au sein de la CGT-U Il en résultera une scission et la création par des militants syndicalistes purs (anarchistes) et des syndicalistes révolutionnaires d'une éphémère CGT-SR, dont la Charte fonde l'anarchosyndicalisme français. Cette organisation regroupera environ 2000 adhérents selon un de ses animateurs, Paul Lapeyre (interview pour la revue anarchiste "Les Œillets rouges" en 1986). La CGT-SR ne survivra pas à la Seconde Guerre mondiale, ses adhérents rejoignant la CGT en 1945, préparant la fondation de Force ouvrière ou créant la CNT française (Confédération Nationale du Travail).

Mais l'heure de gloire de l'anarchosyndicalisme est espagnole : c'est en 1936, lors de l'insurrection des militaires franquistes et des milices d'extrême droite que la CNT espagnole, confédération anarchosyndicaliste forte de deux millions d'adhérents, lance un vaste mouvement de collectivisation des terres et des industries dans les zones qu'elle contrôle. Les militants de la CNT sont parmi les premiers à se rendre au front et à donner un coup d'arrêt à l'avancée des troupes franquistes, côte à côte avec les soldats restés fidèles à la république et des militants marxistes. La suite de la guerre verra l'affaiblissement de la CNT face aux manœuvres hégémoniques du parti communiste stalinien, et la fin de la guerre en 1938 verra une répression brutale s'abattre sur les militants espagnols, pour beaucoup contraints de se réfugier en France. Ces derniers formeront la base des maquis anarchistes du sud de la France, et seront à l'origine de la création en 1946 de la CNT française.

Confrontés à l'omniprésence de militants marxistes dans les milieux syndicaux, l'anarchosyndicalisme n'arrivera jamais à retrouver l'influence idéologique dont il jouissait au début du siècle ; quoique ces dernières années, on assiste à un retour en force des idéologies autogestionnaires, antiautoritaires et anti-capitalistes dans les discours militants.

[modifier] Pratiques et idéologie de l'anarcho-syndicalisme

Le thermomètre des salaires (1896)
Le thermomètre des salaires (1896)

Les militants anarchosyndicalistes ont théorisé nombre de pratiques syndicales. S'ils ont beaucoup réfléchi sur la grève générale comme moyen pour la classe ouvrière de se réapproprier ses outils de production, ils ont aussi popularisé l'action directe (occupations, piquets de grève),le sabotage[1] (refus de produire des marchandises de qualité, et boycott par les prolétaires des produits en question) comme moyens d'action, ainsi que, dans certains cas, la réappropriation directe des richesses produites.

Prônant l'antiautoritarisme et le libre choix des travailleurs en lutte quant aux modalités de l'organisation et du suivi des conflits, et refusant toute idée d'État, fut-il prolétarien, les anarchosyndicalistes (et les anarchistes en général) se sont très souvent trouvés férocement opposés aux militants d'obédience marxiste.

Un principe majeur de l'anarchosyndicalisme est de lier fortement la lutte contre les formes d'exploitation et d'aliénation dans la société actuelle avec l'objectif visé de construire une société communiste libertaire. En d'autres termes, l'anarcho-syndicalisme en tant que théorie et pratique, intègre une vision d'un projet politique global. Ce lien fort entre anarchosyndicalisme et communisme libertaire se traduit par une identité de principes et de pratiques : démocratie directe, rotation des tâches, anti-autoritarisme, solidarité, fédéralisme. On observe cependant, à des titres divers selon les organisations qui se réclament de l'anarcho-syndicalisme, des écarts entre ces principes et les pratiques concrètes. Dans certains cas, l'écart devient si grand, l'attachement à certains de ces principes si faible, que l'identité "anarcho-syndicaliste" ou encore "anarchiste" est régulièrement niée : un travail de redéfinition identitaire et généralement stratégique est alors à l'œuvre.

À la différence du courant anarcho-syndicaliste nord-américain (les IWW principalement), le courant européen s'est orienté vers une démarche globaliste : ses militants ont étendu leur réflexion et leurs pratiques dans de nombreux domaines, bien au-delà de la stricte (et nécessaire selon eux) action syndicale : éducation, formation, bibliothèques, libération sexuelle, etc.

Les militants anarchosyndicalistes escomptent mettre en œuvre un tel projet politique dès qu'un rapport de forces favorable permette d'enclencher un processus révolutionnaire.

Une partie des anarchosyndicalistes est organisée au niveau international au sein de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT), reconstruite en 1922 et héritière de la Première Internationale du même nom ((AIT).

Depuis le début des années 1990, l'AIT a connu un renouvellement : les groupes qui se sont éloignés des positions anarchosyndicalistes au profit de tactiques syndicalistes révolutionnaires (au sens marxiste du terme) ont été exclus (CNT dite Vignoles en France, groupe de Rome de l'USI Italienne). Mais elle a été rejointe par de nouveaux groupes, notamment d'Europe de l'Est (Russie, tchéquie, slovaquie) et ce quelques années à peine après le Chute du mur de berlin. Après le congrès de 2000, ce redéploiement, timide mais réel se confirme (Serbie, Brésil, etc ... )

En France, il existe depuis 1993 deux organisations dénommées "CNT", mais une seule est reconnue comme section de l'AIT (depuis le congrès de décembre 96) et s'intitule "CNT-AIT".

Aujourd'hui le mouvement anarchosyndicaliste se développe donc aussi en marge de l'AIT. En France, on doit par exemple citer la CNT française, parfois appelée CNT-Vignoles, mais aussi des organisations de taille plus modestes comme l'Union des Anarcho-Syndicalistes (UAS) (sous-marin du Parti des travailleurs œuvrant exclusivement au sein de la Confédération générale du travail - Force ouvrière), le Syndicat Intercoporatif Anarchosyndicaliste (SIA) et le Groupement d'Action et de Réflexion AnarchoSyndicaliste (GARAS).

Sur le plan international, la CGT espagnole (CGTe), la SAC suédoise, le groupe de Rome de l'USI en Italie se revendiquent également - au moins partiellement - de l'anarchosyndicalisme.

La CNT-AIT quant à elle cherche à réinterprêter l'anarchosyndicalisme à la lumière de l'apport d'autres courants (situationnisme, communisme de conseil, anarchisme ouvrier de la FORA? autonomie populaire etc...) [2]


[modifier] Notes et références

  1. Cette technique fut théorisée par Emile Pouget dans une brochure largement diffusée et récemment rééditée : Le sabotage, 1913, Mille et une nuit, 2004. Notes et postface de Grégoire Chamayou et Mathieu Triclot.
  2. CNT AIT TOULOUSE ANARCHOSYNDICALISME ! > L'anarchosyndicalisme questionné

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Organisations

  • http://garas.over-blog.org Site du Groupement d'Action et de Réflexion AnarchoSyndicaliste (GARAS)
  • http://www.cnt-ait-fr.org/ Site de la Confédération Nationale du Travail - Association Internationale des Travailleurs
  • http://cnt-f.org Site de la CNT, syndicat anarchosyndicaliste et syndicaliste révolutionnaire : Luttes internationales, autogestion, démocratie directe, action directe...

[modifier] histoire

[modifier] critiques