Treize poèmes (Jean Lescure)

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Treize poèmes est un recueil de poèmes écrit par Jean Lescure et paru en 1960.

Sommaire

[modifier] Présentation

Treize poèmes dont le titre complet, figurant sur la couverture, précise suivis de La Marseillaise bretonne, est un recueil de 208 pages publié par Gallimard. Il représente, entre 1948 et 1958, dix ans du travail littéraire de Jean Lescure dont il constitue le quatrième des ouvrages majeurs. Selon le prière d'insérer, chacun de ces poèmes a occupé l'auteur « pendant plusieurs mois, parfois plusieurs années » : « ils marquent la cohérence d'une poésie poursuivie comme un exercice de l'esprit appliqué à des possibilités diverses du langage que les circonstances ont offertes à l'auteur ».

[modifier] Composition

Ces poèmes, datés et réunis sous forme chronologique, ont pour titres :

Plusieurs de ces poèmes avaient préalablement fait l'objet de publications bibliophiliques, accompagnés de gravures ou lithographies de peintres de la nouvelle École de Paris que Jean Lescure avait rencontrés à partir de 1937, accompagnant leur travail de préfaces et articles en revues :

  • Les Falaises de Taormina, avec des gravures de Raoul Ubac, Limoges, Rougerie, 1949.
  • Apologie de l’aveugle, dans À la gloire de la main, Paris, Librairie Auguste Blaizot, 1949.
  • Une Rose de Vérone, avec deux eaux-fortes de Fiorini, Paris, 1953.

[modifier] Analyse

Le prière d'insérer, écrit par l'auteur, observe qu'il « reste fidèle aux écrivains qui s'étaient réunis pour faire la revue Messages. Les dédicaces de ces poèmes marquent cette fidélité. De Bachelard à Frénaud et à Queneau, on trouvera ici des amitiés qui composent un univers mental, une espèce d'imagination. Quelques peintres y jouent un grand rôle. »

[modifier] Extrait

Devant chaque moment des choses je m'arrête
devant la nappe où je connais la naissance d'octobre
devant le mur de chaux où midi sonne
devant la lampe où je t'entends venir
devant les lampions pour les fêtes
les papiers sales du matin
l'oliveraie qui met ta robe
l'arbre qui marche sur tes pas
les bruits la nuit qui nomment la distance
devant la profondeur marine où tu respires
gravité du désir tournoiement solaire des roches
je suis ici qui m'accoutume à dire
le poids de la lenteur dans les ruisseaux des bras
la durée de la mort entre tes deux genoux
le regard de l'aveugle sur la fraîcheur des ponts
je gagne sans bouger une ombre difficile
la mer s'est retirée de ses statues de sel
et je te parle sans te voir
sans connaître la fin de l'heure où tu me tiens.
Les falaises de Taormina (1948-1949)

[modifier] Sources

  • Michel-Georges Bernard, Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, Presses Universitaires de France, Paris, 2001 (ISBN 2130509401).
  • Michel-Georges Bernard, Jean Lescure ou Les matins de la parole, suivi d'un choix de poèmes, dans Poésie/première, n° 29, Éditions Edinter, Soisy-sur-Seine, juillet-octobre 2004.

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Chessex, Sur la poésie de Jean Lescure, (Treize poèmes), dans La Tribune de Lausanne, Lausanne, 3 juillet 1960.
  • Léon-Gabriel Gros, Jean Lescure, Treize poèmes, dans Le Figaro Littéraire, Paris, 22 octobre 1960.
  • Georges-Emmanuel Clancier, Jean Lescure, Treize poèmes, dans Mercure de France, Paris, décembre 1960.
  • Jean-Louis Depierris, Treize Poèmes, dans Marginales, Bruxelles, septembre-octobre 1961.

[modifier] Liens internes