Gaston Bachelard

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Gaston Bachelard, né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, est un philosophe des sciences et de la poésie français.

Épistémologue illustre, il est l'auteur d'une impressionnante somme de réflexions liées à la connaissance et à la recherche.

Sommaire

[modifier] Parcours

  • Études secondaires au collège de Bar-sur-Aube.
  • 1902 : Répétiteur au collège de Sézanne.
  • 1903 à 1905 : Service militaire au 12e Régiment de Dragons de Pont-à-Mousson.
  • 1907 à 1913 : Commis des Postes et Télégraphes à Paris.
  • 1913 à 1914 : En disponibilité pour raison d'études (préparation au concours d'élèves ingénieurs des Télégraphes).
  • Mobilisé du 2 août 1914 au 16 mars 1919, 38 mois de front dans les unités combattantes.
  • Croix de guerre (citation à l'ordre de la division).
  • 1919-1930 : Professeur de physique et de chimie au Collège de Bar-sur-Aube.
  • 1922 : Agrégation de philosophie
  • 1930 à 1940 : Professeur de philosophie à la Faculté des Lettres de Dijon.
  • 1940 à 1955 : Professeur à la Sorbonne (chaire d'histoire et de philosophie des sciences), directeur de l'institut d'histoire des sciences et des techniques.
  • 1951 : Officier de la Légion d'honneur.
  • 1959 : Commandeur de la Légion d'honneur.
  • 1961 : Grand Prix national des Lettres.

[modifier] Sa pensée

Dans son ouvrage essentiel : Le nouvel esprit scientifique (1934), Gaston Bachelard opère un dépassement du débat empirisme/rationalisme, tout comme Karl Popper, deux auteurs que l'on oppose parfois. Pour Bachelard, le matérialisme rationnel se trouve au centre d'un spectre épistémologique dont les deux extrémités sont constituées par l'idéalisme et le matérialisme.

Dans son œuvre, Bachelard se livre à une critique sévère de l'inductivisme et de l'empirisme. Le fait scientifique est construit à la lumière d'une problématique théorique. La science se construit contre l'évidence, contre les illusions de la connaissance immédiate. C'est en ce sens que Bachelard parle d'une « philosophie du non ». L'accès à la connaissance comme l'histoire des sciences est donc marquée par une « coupure épistémologique », qui opère une séparation avec la pensée pré-scientifique. Produire des connaissances nouvelles, c'est donc franchir des « obstacles épistémologiques »[1], selon l'expression de Bachelard qui parle aussi de rupture épistémologique.

Pour Bachelard, toute connaissance est une connaissance approchée : « Scientifiquement, on pense le vrai comme rectification historique d'une longue erreur, on pense l'expérience comme rectification de l'illusion commune et première. »

Bachelard plaide pour une épistémologie concordataire. Il considère qu'il faut dépasser l'opposition entre empirisme et rationalisme : « Pas de rationalité à vide, pas d'empirisme décousu ». L'activité scientifique suppose la mise en œuvre d'un « rationalisme appliqué » ou d'un « matérialisme rationnel. »

Ses idées ayant de nombreuses affinités avec celles de Ferdinand Gonseth, il contribua avec celui-ci à la création et rayonnement de la revue Dialectica.

Dans la deuxième partie de son œuvre, Bachelard se consacre à une étude approfondie de l'imaginaire poétique. Dans un texte resté célèbre, le dormeur éveillé, il déclare : « Notre appartenance au monde des images est plus forte, plus constitutive de notre être que notre appartenance au monde des idées ». Il plaide alors pour les douceurs de la rêverie et se laisse aller aux évocations que lui inspire « la flamme d'une chandelle ».

[modifier] Œuvres

[modifier] Bibliographie

  • Dominique Lecourt, L’épistémologie historique de Gaston Bachelard (1969). Vrin, Paris, 11e édition augmentée, 2002.
  • Dominique Lecourt, Bachelard, Epistémologie, textes choisis (1971). PUF, Paris, 6e édition, 1996.
  • Suzanne Bachelard (éditeur), Fragments d'une poétique du feu, PUF, Paris, 1988. ISBN 2130414540
  • Guy Lafrance, Gaston Bachelard, profils épistémologiques, Presse de l'Université d'Ottawa, 1987. ISBN 2760301532
  • Michel Vadée, Bachelard ou Le nouvel idéalisme épistémologique, Éditions Sociales, Paris, 1975.
  • Jean Libis, Gaston Bachelard ou la solitude inspirée, essai, Berg international, 2007

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Expression désignant chez Bachelard toutes les représentations qui bloquent ou freinent les avancées scientifiques