Mercure de France

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Mercure.

Le Mercure de France est à l'origine une revue française, fondée au XVIIe siècle sous le nom de Mercure Galant, et qui évoluera en plusieurs étapes et rebondissements pour devenir une maison d'édition au XXe siècle.

Sommaire

[modifier] Une revue

Le Mercure Galant est un magazine français fondé à la fin du XVIIe siècle par Donneau de Visé, tout d’abord sous la forme d’un hebdomadaire (puis d’un mensuel), le Mercure Galant, dont le but était d’informer le public des sujets les plus divers et de publier des poèmes ou des historiettes. La première livraison date de 1672. Il est également une maison d'édition.

Le Mercure dont il est question est le dieu romain du commerce et des voleurs, le messager des dieux, que la tradition classique a fini par confondre avec le dieu grec Hermès, dieu protecteur.

La revue continuera à paraître au-delà de la mort de son fondateur. Sous Laroque, elle change de titre en 1724 et devient le Mercure de France. La Harpe en est le rédacteur pendant vingt ans, associé avec Mallet du Pan. Elle cessera de paraître en 1825.

À la fin du XIXe siècle la revue littéraire du Mercure de France est fondée par Alfred Vallette avec un groupe d’amis dont les réunions avaient lieu au café de la Mère Clarisse, rue Jacob. Citons Jean Moréas, Ernest Raynaud, Jules Renard, Remy de Gourmont, Louis Dumur, Alfred Jarry, Albert Samain et Saint-Pol-Roux : la génération symboliste. La première livraison de la revue date du 1er janvier 1890. La revue accède progressivement à la reconnaissance. Mallarmé et Heredia y font paraître quelques inédits. Il devient bimensuel en 1905. Un tel succès, dans un secteur fortement concurrentiel, s’explique par un grand sérieux, une très grande liberté de ton et une capacité à se situer au-dessus des écoles.

En 1889, Alfred Vallette épouse la romancière Rachilde dont l’œuvre et la personnalité feront beaucoup pour le rayonnement de la revue. Auteur du scandaleux Monsieur Vénus, qui lui vaudra une condamnation pour outrage aux bonnes mœurs, elle participe à la revue jusqu’en 1924 et tiendra salon tous les mardis, les fameux « mardis du Mercure », qui virent défiler bon nombre de futurs grands écrivains.


[modifier] Une maison d'édition

Comme nombre de revues, le Mercure se mettra à éditer des livres. Outre les textes symboliques et les premières traductions de Nietzsche en français, l’éditeur publiera les premiers textes de Gide et de Claudel, de Colette, d’Apollinaire. Plus tard : Henri Michaux, Pierre Reverdy, Pierre-Jean Jouve, Louis-René des Forêts, Pierre Klossowski, Eugène Ionesco et Yves Bonnefoy.

En 1958, les éditions Gallimard rachètent le Mercure de France dont la direction est confiée à Simone Gallimard. En 1995, Isabelle Gallimard prend la direction de la prestigieuse maison d’édition.

[modifier] Anecdotes

Le 5 mars 1683, Boursault donna au théâtre la pièce le Mercure galant, ou la Comédie sans titre. Donneau de Visé s’étant plaint qu’on avait eu l’intention de le jouer, pendant longtemps, cette comédie, qui fut jouée et imprimée sous le nom de Poisson, ne fut intitulée que la Comédie sans titre.

C’est chez Mercure de France et avec la complicité de Simone Gallimard que Romain Gary publiera les romans signés Émile Ajar qui permettront à leur auteur d’obtenir deux fois le Prix Goncourt.

Pendant la premiére guerre mondiale, le 17 mars 1916, Guillaume Apollinaire est blessé à la tête par un éclat d'obus dans sa tranchée alors qu'il lisait le Mercure De France.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes