Squalus acanthias

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Aiguillat commun
Aiguillat tacheté
Squalus acanthias
Squalus acanthias
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Chondrichthyes
Sous-classe Elasmobranchii
Superordre Euselachii
Ordre Squaliformes
Famille Squalidae
Genre Squalus
Nom binominal
Squalus acanthias
Linnaeus, 1758
Statut de conservation IUCN :


VU A2bd+3bd+4bd : Vulnérable

Répartition géographique

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Aiguillat commun, Aiguillat tacheté ou Aiguillat

L’aiguillat commun est aussi appelé aiguillat tacheté ou simplement aiguillat, a aussi pour noms anglais : spiny dogfish, dogfish ou grayfish. C'est une petite mais agressive espèce de requin. L'aiguillat commun est le représentant le plus courant des squales ou « chiens de mer », regroupant plus de 100 espèces de différentes tailles, possédant la même forme hydrodynamique. Il existe 15 espèces d'aiguillats, dont l'aiguillat coq, l'aiguillat de Cuba et l'aiguillat à nez court.

Sommaire

[modifier] Distribution

L'aiguillat se retrouve entre les eaux fraîches et peu profondes des zones tempérées et subarctiques de l'Hémisphère Nord, dans les océans Atlantique et Pacifique[1]. Il vit à des profondeurs de 10 à 200 mètres, mais on l'a déjà vu dans des profondeurs de 960 mètres. C'est un poisson migrant au rythme des saisons, se tenant dans des eaux à des températures entre 5 et 16 °C (42 et 60 °F) et qui va se reproduire plus au large.

[modifier] Atlantique Ouest

Du Labrador jusqu'à la Caroline du Nord, puis vers les Antilles, plus au large. Pour, l'hiver, les aiguillats migrent vers le sud, ou parfois en eaux plus profondes, et ce, plus vite dans les eaux plus septentrionales. On a remarqué des déplacements étendus, impliquant une bonne vitesse de croisière (10 km par jour), chez des individus marqués, à l'ouest de l'Atlantique[2].

[modifier] Atlantique Est

De la Scandinavie jusqu'au Maroc, pénétrant dans la Mer Noire et la Méditerranée. Le marquage en Norvège indique que leurs stocks migrent en automne pour gagner les eaux à l'ouest des îles Shetland et Orkney et qu'il retourne à la côte norvégienne au début du printemps.

tête d'aiguillat commun
tête d'aiguillat commun

[modifier] Description

Leur surnom de chiens de mer est du au fait que ces requins se déplacent et chassent souvent en groupes nombreux, comme les chiens.

Le corps fusiforme s'allonge sur près de 85 centimètres et pèse environ 4 kilogrammes. L'aiguillat commun est généralement gris ardoise ou brunâtre, avec des taches blanches sur le dos, et des taches gris pâle ou blanches sur le ventre. La femelle plus grande que le mâle peut atteindre 1,2 mètre. Les mâles adultes sont munis de ptérygopodes. La coloration du dos va du gris ardoise au gris brunâtre et elle tourne au gris pâle, puis au blanc sur le ventre; quelques rangées irrégulières de taches blanches sur les dos et gris pâle sur le ventre. Caractéristique chez squales, l'œil est grand, ovale et blanc à la pupille noire qui semble vous regarder presque avec malice. Les deux nageoires dorsales de l'aiguilat commun sont chacune précédées d'une épine forte, fixe, pointue et venimeuse, quoique non mortelle, pouvant décourager d'éventuels prédateurs. La queue hétérocerque, sa tête aplati au museau obtus, ainsi que l'absence de nageoire anale, contribuent grandement à son hydrodynamisme. Ses mâchoires sont symétriquement garnies de petites dents coupantes à une pointe, orientée vers les commissures de la bouche.

Petis chiens de mer et leurs sacs vitellins, extirpés de l'utérus par dissection (d'une femelle conservée en solution).  À la naissance, les petits n'ont pas fini de se nourrir de leur sac vitellin, dont le volume est beaucoup plus petit que sur la photo. Ici, les poissons mesurent environ 17 cm.
Petis chiens de mer et leurs sacs vitellins, extirpés de l'utérus par dissection (d'une femelle conservée en solution). À la naissance, les petits n'ont pas fini de se nourrir de leur sac vitellin, dont le volume est beaucoup plus petit que sur la photo. Ici, les poissons mesurent environ 17 cm.
Museau d'aiguillat commun vu partiellement par transparence: on y voit les petites écailles de la peau et plus spécialement les pores (plus lumineux), qui mènent aux ampoules de Lorenzini, leur permettent de sentir les champs électriques.
Museau d'aiguillat commun vu partiellement par transparence: on y voit les petites écailles de la peau et plus spécialement les pores (plus lumineux), qui mènent aux ampoules de Lorenzini, leur permettent de sentir les champs électriques.

[modifier] Biologie

La fécondation a lieu dans les oviductes entre février et juin. Les femelles portent ordinairement de 4 à 6 «chiots» pendant 18 à 24 mois, (c'est période de gestation la plus longue connue chez les vertébrés; l'éléphant n'en a que pour 21 mois). Les chiots naissent en hiver, dans les zones plus chaudes, au large et vers le Sud. Ce sont des répliques exactes des adultes, mesurant entre 22 et 33 cm de long, soit le quart de leur longueur maximale. Les mâles sont matures à l'âge de 4 ou 5 ans et les femelles de 7 à 8 ans.

La croissance de l'aiguillat commun est lente et sa longévité surpasse celle de la plupart des requins: il peut vivre jusqu'à 25 ou 30 ans. Ce n'est pas très long si on considère qu'une femelle ne met au monde pas plus qu'une centaine de requins dans sa vie, versus des milliers, voire des millions, pour la plupart des autres poissons. Les anneaux visibles sur les épines des nageoires dorsales permettent de mesurer l'âge et la vitesse de croissance du requin, à l'instar des anneaux sur les sections d'arbres ou des otolithes chez les poissons osseux.

L'aiguillat est vorace et son alimentation est très diversifiée. Le chiot se tient dans les eaux de surface ou à des profondeurs moyennes dévorant méduses (cnidaires) et autres organismes planctoniques. Lorsqu'il atteint 40 cm ou environ 5 ans, il descend graduellement à de plus grandes profondeurs. Il se nourrit de poissons, tels le capelan, le hareng, le maquereau, la morue, le saumon et le merlu, de mollusques, tels le calmar et le buccin, de crustacés, tels les crabes, les amphipodes et les crevettes, et aussi de polychètes.

Dissection durant un laboratoire de biologie.  Le foie, assez volumineux chez les individus en santé, apparaît ici en gris.
Dissection durant un laboratoire de biologie. Le foie, assez volumineux chez les individus en santé, apparaît ici en gris.

[modifier] Pêche et Alimentation

En Norvège, on pêche l'aiguillat toute l'année, à l'aide de palangres et de filets. Dans le Golfe Saint-Laurent, il fait partie des espèces qu'on retrouvent souvent parmi les prises accidentelles.

Les pêcheurs commerciaux vous diront - catégoriquement, sans aucun doute - que l'aiguillat (Squalus acanthias) est le requin le plus courant. Ce requin n'est pas très apprécié des pécheurs côtiers gaspésiens, entre autres, au point que certains cessent de pêcher quelque temps pour permettre à ces squales de passer et éviter ainsi de faire dévorer à mesure les poissons qui mordraient à leurs lignes.

Pendant la seconde guerre mondiale, on pêchait l'aiguillat pour en extraire la vitamine A contenue dans l'huile de son foie.
La production de vitamines synthétiques a mis fin aux besoins d'huile de foie d'aiguillat, mais néanmoins ce poisson présente toujours une importance économique. Il s'est révélé comme ayant une bonne chair pour la cuisine; il est souvent utilisé comme spécimen dans les classes de biologie et d'anatomie; converti en farine de poisson, il sert à alimenter les animaux familiers.

La chair est blanche et sur le côté adipeux on y voir des «chevrons» rougeâtres. Elle est généralement vendue en filets, à l'état frais ou congelé. Sa chair grasse et tendre est délicieuse fumée. L'aiguillat peut être poêlé ou rôti et se retrouve dans divers plats. Il contient 2% d'acides gras Oméga-3. Les britanniques l'utilisent pour leur fameux plat de « fish and chips ».

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Jadis, on ne considérait pas l'aiguillat du Pacifique Nord comme étant de la même espèce.
  2. Poissons de la Côte Atlantique du Canada, A. H. Leim et W. B. Scott, Office des recherches sur les pêcheries du Canada, Ottawa 1972.