Soricidae

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Soricidés (musaraignes)

Musaraigne carrelet (Sorex araneus) &
musaraigne musette (Crocidura russula)

Classification classique

Animalia

Chordata

Vertebrata

Mammalia

Theria

Eutheria

Soricomorpha selon ITIS.
Insectivora selon MSW.

Famille

Soricidae
G. Fischer, 1814

Taxons de rang inférieur

3 sous-familles & 23 genres (Voir texte)
XXX espèces

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Blarina brevicauda, musaraigne à queue courte, mesurant un peu plus de 10 cm, sécrète une toxine (soricidine qui rend sa salive et sa morsure paralysantes. Ceci lui permet de chasser de jour des proies inhabituellement grosses pour une musaraigne (souris, oisillons), qu'elle peut manger la nuit ou les jours suivants. Cette musaraigne nord-américaine est aussi suspectée d'être nécrophage^[1]

Les soricidés (ou Soricidae) sont une famille de mammifères insectivores. Le nom vernaculaire des soricidés est musaraigne^[2].

Les musaraignes sont de petits mammifères, dont l'apparence est celle d'une souris à long museau, mais elles ne sont pas apparentées aux souris : elles appartiennent à l'ordre des insectivores. Elles ne doivent pas non plus être confondues avec les tupaiidés (parfois nommées musaraignes arboricoles), qui constituent un ordre particulier, les scandentiens, sans rapport avec elles.

Sommaire

1 Nomenclature et systématique
- 1.1 Classification classique des Soricidés
- 1.2 Répartition géographique
2 Quelques caractéristiques
- 2.1 Comportement
- 2.2 Reproduction
3 Rôle
4 Musaraignes de France
5 Notes et références
6 Liens externes

[modifier] Nomenclature et systématique

Le terme musaraigne provient du rapprochement des termes mus (souris en latin) et araignée.

Avec 368 espèces de musaraignes, il s'agit de la plus vaste famille d'Insectivores. Elles sont réparties en 26 genres, eux-mêmes groupés en trois sous-familles existant actuellement : Crocidurinae (les musaraignes à dents blanches), Myosoricinae (les musaraignes à dents rouges africaines) et Soricinae (les musaraignes à dents rouges). En plus, la famille contient les sous-familles éteintes Limnoecinae, Crocidosoricinae, Allosoricinae et Heterosoricinae (bien que les Heterosoricinae soient la plupart du temps considérés comme formant une famille séparée).

[modifier] Classification classique des Soricidés

sous-famille Crocidurinae Milne-Edwards, 1872
- Crocidura Wagler, 1832 — crocidures ou musettes
- Diplomesodon Brandt, 1852
- Feroculus Kelaart, 1852
- Paracrocidura Heim de Balsac, 1956
- Ruwenzorisorex Hutterer, 1986
- Scutisorex Thomas, 1913
- Solisorex Thomas, 1924
- Suncus Ehrenberg, 1832
- Sylvisorex Thomas, 1904

sous-famille Myosoricinae Kretzoi, 1965
- Congosorex Heim de Balsac et Lamotte, 1956
- Surdisorex Thomas, 1906
- Myosorex Gray, 1838

sous-famille Soricinae G. Fischer, 1814
- Anourosorex Milne-Edwards, 1872
- Blarina Gray, 1838 — grandes musaraignes
- Blarinella Thomas, 1911
- Chimarrogale Anderson, 1877
- Cryptotis Pomel, 1848
- Megasorex Hibbard, 1950
- Nectogale Milne-Edwards, 1870
- Neomys Kaup, 1829 — musaraignes aquatiques
- Notiosorex Coues, 1877 —
- Sorex Linnaeus, 1758 — musaraignes
- Soriculus Blyth, 1854

[modifier] Répartition géographique

Les musaraignes ont colonisé de nombreux habitats : parmi les terres émergées tempérées importantes, seules la Nouvelle-Guinée, l'Australie et la Nouvelle-Zélande n'ont aucune musaraigne indigène ; l'Amérique du Sud n'en a que dans la partie tropicale de l'extrême Nord. Du point de vue de la diversité des espèces, la famille des musaraignes est la quatrième chez les mammifères, dépassée seulement par les familles des Muridae et des Cricetidae, qui font partie des rongeurs (Muroidea), et la famille des Vespertilionidae chez les chauves-souris.

[modifier] Quelques caractéristiques

Parmi les caractéristiques de la musaraigne on note :

des yeux très petits et une vue réputée mauvaise, compensée par son odorat et des vibrisses très sensibles ;
un petit cri très aigu ;
une odeur très forte (peut-être accompagnée d'un goût repoussant, et peut-être uniquement lorsqu'elle est stressée) est réputée la protéger de certains prédateurs carnivores (et notamment des chats qui la chassent volontiers, mais ne la mangent pas), mais des oiseaux dont le sens olfactif est jugé faible (chouettes, rapaces) la consomment abondamment ;
des pattes à cinq orteils griffus, les rongeurs n'en ayant que quatre.
une capacité d'écholocation chez quelques espèces qui comme les chauves-souris et les odontocètes en bénéficient pour la chasse et la vie nocturne ;
un métabolisme inhabituellement élevé pour un mammifère, ce qui l'oblige à se nourrir presque constamment quand elle ne dort pas, lui interdisant des repos de plus de quelques heures, et plus encore d'hiberner ;
absence d'os zygomatique ;
un cerveau atteignant presque 10 % de la masse corporelle de l'animal (proportion relativement élevée) ;
un pénis (5 millimètres) qui serait le plus petit parmi les vertébrés ;
une denture composée de dents pointues en rangée continue (pas d'espace vide entre incisives et molaires comme chez la souris), et définitivement en place à la naissance (pas de dents de lait) ;
quelques espèces (Blarina brevicauda) sécrètent dans la bouche une toxine (soricidine^[3]) qui rend leur salive et leur morsure paralysantes, ce qui leur permet de chasser de jour des proies inhabituellement grosses pour une musaraigne (souris, oisillons), proies qu'elles peuvent consommer la nuit.

La morsure venimeuse est très rare chez les mammifères (les quelques autres mammifères venimeux connus sont l'ornithorynque, le solenodon et le loris grêle). Ce venin peut conserver une proie vivante et paralysée jusqu'à 16 jours durant, ce qui est un autre record dans le monde des vertébrés venimeux. Elle agit en bloquant les canaux à calcium des cellules et pourrait à l'avenir avoir des usages thérapeutiques, comme d'autres toxines paralysantes qui peuvent dans certaines conditions notamment atténuer la douleur, voire paralyser des cellules tumorales^[4].

Bien que certaines soient dites « aquatiques » (en réalité palustre), la majorité des 368 espèces de musaraignes sont terrestres. Elles creusent des terriers, ou utilisent des terriers creusés par d'autres animaux qu'elles tapissent de végétation pour y mettre bas. Le nid est parfois sur le sol.

Elles semblent apprécier une certaine humidité, ou les terrains rocailleux à la végétation abondante. On les trouve dans les forêts à feuilles caduques, sur les limites de parcelles et les bords des mares, les bords des chemins et fossés, les pâturages fauchés etc. et jusque dans les greniers. Les espèces aquatiques ont un territoire écotonial, vivant exclusivement à proximité des berges, sur quelques mètres carrés seulement quand elles vivent en bord de rivière.

Leur espérance de vie moyenne serait d'un à deux ans dans la nature, et de quatre ans au plus en captivité.

Toutes les musaraignes sont petites, la plupart ne dépassant pas la taille d'une souris, ce qui les classe parmi les micro-mammifères.
L'espèce la plus grande est Suncus murinus vit en Asie tropicale, elle mesure environ 15 centimètres de long et pèse à peu près 100 grammes ;
Plusieurs sont très petites, notamment le pachyure étrusque (Suncus etruscus) qui, avec ses 3,5 centimètres et ses 2 grammes, est un des plus petits mammifères actuels.

[modifier] Comportement

Les musaraignes sont terrestres et se nourrissent essentiellement d'insectes et acariens, accessoirement de vers et autres invertébrés et aliments qu'elles trouvent dans la litière et sous les végétations épaisses, mais certaines chassent dans les arbres, sous le sol ou sous l'eau et le long des berges. Les espèces venimeuses chassent parfois des proies plus grosses.

[modifier] Reproduction

Les musaraignes mettent bas une ou plusieurs fois dans l'année, après un temps de gestation de trois à quatre semaines ; elles ont jusqu'à dix petits qui naissent sans poils et aveugles. Après avoir quitté le nid, les petits forment des « caravanes » quand chacun s'accroche à la queue de celui qui le précède. Le sevrage se produit le plus souvent dans un délai de deux à quatre semaines et la maturité sexuelle survient dès deux à trois mois.

[modifier] Rôle

A leur échelle, ces micro-mammifères sont de très efficaces carnassiers, souvent considérés comme auxiliaires utiles de l'agriculture et du jardinage, en raison de la chasse presque incessante qu'ils font aux insectes qui vivent au sol et à leurs larves, dont une grande partie sont considérés comme "ennemis des cultures" et des forêts quand ils pullulent. Les musaraignes dévorent toute l'année une quantité très importante d'insectes, à des endroits peu accessible à d'autres mammifères insectivores et aux oiseaux : sous la neige, dans les abattis d'arbres et entrelacs de branches et racines, dans les terrains pierreux, couches épaisses de feuilles, trous profonds etc, et sous l'eau pour la Musaraigne aquatique.