Sepp Dietrich

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Josef Dietrich
Surnom : Sepp
Naissance : 28 mai 1892
Hawangen, Allemagne
Décès : 24 avril 1966 73 ans)
Ludwigsburg, Allemagne
Origine : Allemand
Allégeance :  Empire allemand
 Troisième Reich
Arme : Deutsches Heer
Waffen-SS
Grade : SS-Oberstgruppenführer
Service : 1911 - 1945
Conflits : Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes : Bataille des Ardennes
Distinctions : Croix de fer

Josef « Sepp » Dietrich (28 mai 1892 à Hawangen, district de Memmingen en Bavière - 24 avril 1966 à Ludwigsburg, Bade-Wurtemberg) était un officier nazi, jugé et condamné pour crimes de guerre.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Son père étant hôtelier, Dietrich se destine d'abord à une carrière dans la restauration. Il y renonce pour s'engager, en 1911, au 4e régiment royal bavarois d'artillerie à Augsbourg.

En 1914, il part sur le front avec le 6erégiment royal bavarois d'artillerie, mais demande à être muté au 8e régiment royal bavarois d'infanterie. Insatisfait, il se fait muter au 13e bataillon bavarois de blindés d'assaut. Il finit la Première Guerre mondiale comme adjudant avec les Croix de fer de 1re et 2e classe et l'insigne d'argent des blindés. Démobilisé, il rejoint aussitôt les corps francs : avec le Freikorps Oberland, il combat les Polonais en Haute-Silésie en 1920, comme Kurt Daluege, le futur commandant de l'Ordnungspolizei..

[modifier] SS et Waffen-SS

[modifier] Soldat Politique

Rendu à la vie civile, il s'essaie à de nombreux métiers tout en restant membre du Freikorps, transformation de ce corps en ligue (Bund). Sans appartenir formellement au NSDAP, il participe à la tentative de putsch manqué du 9 novembre 1923. À ce titre, il peut être considéré comme un nazi de la première heure. Pour Hitler, il fait partie du cercle restreint des Kampfgenossen.

Il rejoint officiellement le parti nazi en 1926, après la levée de l'interdiction des activités de celui-ci. Son ascension au sein de la hiérarchie SS est particulièrement rapide : le 1er août 1928, il est SS Sturmbannführer. En 1929, il devient SS Standartenführer et responsable de la SS bavaroise, puis SS Oberführer en 1930, année où il est élu député de Bavière au Reichstag, tout en étant garde du corps d'Hitler. En 1931, il est promu SS Brigadeführer.

En 1932, il prend le commandement du SS Begleit-Kommando Der Fürher qui regroupe les gardes du corps de celui-ci et est nommé Gruppenführer SS . Après la nomination d'Hitler comme Chancelier en 1933, Sepp Dietrich reçoit l'ordre de former une troupe militarisée, le SS Stabwache (garde SS d'État-major), chargé de la protection de la chancellerie et embryon de la future Waffen SS (SS en armes). L'unité prend le nom de Leibstandarte SS Adolf Hitler.

Le 30 juin 1934, il participe à Bad Wiessee à la Nuit des Longs Couteaux à la tête de la Leibstandarte. Il commande personnellement les pelotons d'exécution à Berlin et envoie à Reinhard Heydrich une partie des assassins.

Il devient SS Obergruppenführer le 1er juillet. Le 7 mars 1936, la Leibstandarte est à la tête des troupes qui entrent en Rhénanie et, en 1938, elle prend part à l'Anschluss. La Leibstandarte est ensuite intégrée au XVIe Corps d'Armée blindé du général Guderian.

[modifier] Dans la Waffen-SS

À l'entrée en guerre, le 1er septembre 1939, la Leibstandarte entre en Pologne, Dietrich y gagne à nouveau les Croix de fer de 2e et 1re classe. Lors de l'invasion des Pays-Bas et de la France, durant laquelle la Leibstandarte assassine 85 prisonniers anglais à Wormhoudt, Dietrich est toujours à l'avant de ses troupes, faisant le coup de feu comme un simple soldat. Il reçoit la Croix de chevalier de la Croix de Fer le 4 juillet 1940. Puis il combat en Yougoslavie à partir du 6 avril 1941, en Russie dès le 22 juin 1941. Le 1er janvier 1942, il reçoit les feuilles de chêne ; le 14 mars 1943, il reçoit les épées.

Il quitte le commandement de la Leibstandarte, confié au SS Oberführer puis Brigadeführer Theodor Wisch, pour celui du 1er SS Panzer Korps qui comprend : la Leibstandarte, la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend, la 2e Panzerdivision de la Wehrmacht et la 17e Division SS Götz Von Berlichingen.

Il participe à la bataille de Normandie dans la plaine de Caen face aux Britanniques de Montgomery où il passe le plus clair de son temps en première ligne, laissant son chef d'état-major s'occuper de la gestion tactique. Il est nommé SS Oberstgruppenführer, soit général commandant de groupe d'armées le 1er août 1944 ; le 8 août, il ajoute les brillants à sa croix de chevalier.

Après la défaite en Normandie, Sepp Dietrich est chargé de constituer une grande réserve blindée derrière la ligne Siegfried : ce sera la 6e Panzer armée, futur fer de lance allemand dans la bataille des Ardennes. Lors de cette bataille, il a notamment sous ses ordres le Kampfgruppe Peiper, responsable du massacre de Baugnez.

À la fin janvier 1945, Sepp Dietrich reçoit l'ordre de retourner sur le front de l'est, en Hongrie où il doit lancer une offensive entre les lacs Balaton (au sud) et Velmencze (au nord) pour rejoindre les troupes encerclées dans Budapest. L'offensive est un échec et il prend la décision de faire reculer ses troupes plutôt que de les voir anéanties.

Par la suite, le commandant de la 6e Panzerarmee défend Vienne mais doit reculer devant l'avance soviétique.

[modifier] Après-Guerre

Sepp Dietrich prisonnier des Alliés
Sepp Dietrich prisonnier des Alliés

Sepp Dietrich est fait prisonnier le 11 mai, trois jours après la capitulation du Reich. En 1946, il est condamné à la prison à perpétuité par le tribunal militaire international de Dachau pour le massacre de prisonniers de guerre américains à Baugnez. Suite à la remise en cause de certaines phases de l'instruction, le général américain Lucius Clay réduit sa peine à vingt ans de prison. Libéré en 1956, en pleine guerre froide, après les remous suscités autour du procès par le sénateur américain Joseph McCarthy, il est immédiatement arrêté par les autorités allemandes et condamné à dix-neuf mois de prison en 1957 pour sa participation à la Nuit des Longs Couteaux. Définitivement relâché en 1959, il meurt le 21 avril 1966 à Ludwigsburg, âgé de 74 ans.

[modifier] Bibliographie

Deux auteurs ont écrit la biographie de Sepp Dietrich, Charles Messenger (en anglais) et Jean Mabire. Des informations peuvent également être trouvées à travers de nombreux livres, cf bibliographie ci-dessous.

En français:

  • Mabire, Jean Panzers Marsh! Sepp Dietrich, le dernier lansquenet, Jacques Grancher éditeur, Paris (Source peu sérieuse).

En anglais:

  • Bruce, Donald Roger. The Early Career of Sepp Dietrich, 28 May 1892-1 September 1939. Master's Thesis. Tempe, Arizona: Arizona State University, 1977.
  • Gisevius, Hans Bernd. To the Bitter End. Translated by Richard and Clara Winston. Boston: Houghton Mifflin, 1947.
  • Guderian, Heinz. Panzer Leader. Translated by Constantine FitzGibbon. New York: Dutton, 1952.
  • Höhne, Heinz. The Order of the Death's Head: The Story of Hitler's SS. Translated by Richard Barry. New York: Coward-McCann, 1969.
  • Messenger, Charles. Hitler's Gladiator: The Life and Times of Oberstgruppenführer and Panzergeneral-Oberst Der Waffen-SS Sepp Dietrich. No location: Potomac Books, 1988.
  • Messenger, Charles. Hitler's Gladiator: The Life and Wars of Panzer Army Commander Sepp Dietrich. No location: Conway Maritime Press, 2005.
  • Reitlinger, Gerald. The SS: Alibi of a Nation, 1922-1945. London: William Heinamann, 1965.
  • Stein, George H. The Waffen SS: Hitler's Elite Guard at War, 1939-1945. Ithaca, New York: Cornell University Press, 1966.
  • Weingartner, James J. Hitler's Guard: The Story of the Leibstandarte SS Adolf Hitler, 1933-1945. Carbondale and Edwardsville, Illinois: Southern Illinois University Press, 1974.

En allemand:

  • Dienstalterliste der Schutzstaffel der NSDAP.
  • Hausser, Paul. Soldaten wie andere auch.
  • -. Waffen-SS in Einsatz.
  • Hoffmann, Peter. Die Sicherheit des Dictators.
  • Jahncke, Kurt, ed. Das Archiv.
  • Schwarz, Max. MdR: Biographisches Handbuch der Reichstage.
  • Steiner, Felix. Die Armee der Geächten.
  • Wistrich, Robert, and Hermann Weiß. Wer war wer im Dritten Reich. Frankfurt/Main: Fischer-Taschenbuch-Verlag, 1993. ISBN 3-596-243-734.

[modifier] Voir aussi