Romain Zaleski

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Romain Zaleski, né à Paris le 7 février 1933 [1], est un homme d'affaires et l'une des premières fortunes de France.

[modifier] Biographie

Romain Zaleski est né en 1933, dans une famille de l'aristocratie polonaise, troisième de quatre enfants. Son père, Zygmunt, est écrivain et professeur de lettres polonaises à la Sorbonne [2], délégué du ministre des Cultes et de l'Instruction polonais [3]. Sa mère est propriétaire terrienne, médecin et capitaine dans l'armée de l'intérieur polonaise Armia Krajowa [4]. Résistants, en 1943, pendant que son frère ainé André succombe de maladie à Villard-de-Lans, son père est arrêté en France, torturé à Paris et déporté à Buchenwald d'où il sera libéré par les Américains et décoré par Charles De Gaulle. Sa mère est arrêtée par la Gestapo à Varsovie en 1944 et déportée à Ravensbruck[2] tandis que son frère Pierre résistant ayant pris le maquis avec la AK, sera arrêté par les Bolchéviques et n'a la vie sauve qu'à cause de son jeune âge. Libéré il est rapatrié en France où, devenu ingénieur au CEA [2] il participe à l'invention de la pile à neutrons rapides [5]. Romain lui a servi comme d'autres enfants pour la résistance polonaise, d'agent de liaison portant des documents[6].

Élève au Lycée Janson-de-Sailly, il obtient l'accessit en maths et en physique au concours général de 1951 et une mention très bien au bac [2]. Il entre à l'École Polytechnique (X1953) et est diplômé de l'École nationale supérieure des mines de Paris (1958). Il entre dans la haute fonction publique, et participe à la fin des années 1960 à plusieurs cabinets ministériels, dont celui de François-Xavier Ortoli, ministre de l'Industrie.

En 1972, il quitte le service de l'État, pour intégrer puis diriger le groupe financier (Compagnie internationale de banque) et de luxe (fourrures) Révillon. À la fin des années 1970, il devient trésorier de l'UDF.

Contraint de quitter Révillon en 1979, il devient consultant de la Comilog [2], pour le compte de laquelle il entre en contact le sidérurgiste italien Carlo Tassara, créancier de l'exploitant minier franco-gabonais, au bord du dépôt de bilan [7]. Après lui avoir évité le dépôt de bilan, il entre au capital de la société italienne et en prend le contrôle en 1984 [7]. Il en fait une holding de droit luxembourgeois et se spécialise à partir de 1994 dans le secteur de l'exploitation et de la transformation des métaux, ainsi que dans la banque.

Il commence par investir les bénéfices de Carlo Tassara dans le capital du troisième producteur italien d'électricité, Falck-Sondel. Il en détient 38,7% quand il s'oppose en 1996 à l'OPA de Compart, cédant finalement trois ans plus tard ses parts avec une plus-value de 300 millions d'euros, qu'il investit aussitôt dans le nouveau groupe énergétique. En 2001, il s'associe à EDF et Fiat dans l'OPA hostile sur l'italien Montedison [2]. En 2005, il cède ses 20% du capital de ItalEnergiaBis à l'entreprise française pour un milliard d'euros [7].

En achetant 7,4 % du capital d'Arcelor[8], il est devenu le premier actionnaire du sidérurgiste européen, et l'homme clé dans l'OPA de Mittal Steel sur Arcelor donnant sa préférence à l'indien contre le russe Severstal [9].

Vice-président du holding italien Mittel, il détient à travers sa holding 13% du groupe Eramet [10], 11% d'Edison [2], et plus de 3 % de VINCI [11]. Deuxième actionnaire de la banque Intesa-San Paolo, à hauteur de 6%, il a acquis en novembre 2007 plus de 2% de Mediobanca et Generali[12]. Actionnaire de poids et administrateur du groupe Arcelor-Mittal[13], il revend 25 millions de ses actions au groupe pour 1,165 milliard d'euros, et démissionne du conseil d'administration[11].

Évaluant son capital familial financier à 9,173 milliards d'euros, Challenges le classe 5e plus grosse fortune française en 2007. De part sa forturne personnelle (environ 2 milliards d'Euros), il est le 13e milliardaire français [14] et 488e mondial selon le classement de Forbes. Pour autant, il reste très discret, résidant en Italie depuis 1991 dans une villa de la banlieue de Milan [7] ou à Borno.

[modifier] Honneurs

  • Chevalier de la Légion d'honneur [15]

[modifier] Références

  1. Rapport annuel, Arcelor, 2006. p 11
  2. abcdefg Bruno Delessard, Enigmatique - Romain Zaleski, financier, Magazine Challenges, 22 novembre 2007. [lire en ligne]
  3. [pdf] Historique de la section de Langue, littérature et civilisation polonaises, Université Lille III
  4. Kawalerowie Virtuti Militari 1792-1945. Słownik biograficzny, tom II, część 2, Koszalin 1993
  5. (fr) Georges Vendryes, « Cinquantième anniversaire du Centre de Marcoule - Exposé de Georges Vendryes sur la filière française des réacteurs à neutrons rapides et Phénix », 14 octobre 2005. Consulté le 6 février 2008
  6. (en) Gail Edmondson, « Romain Zaleski: The Frenchman Who Is Shaking Up Italy Inc. », BusinessWeek, 18 juin 2001. [lire en ligne]
  7. abcd Benoit July, « Romain Zaleski », Le Soir, 10 mai 2006
  8. Natacha Tatu, « Arcelor-Mittal : l'étrange Monsieur Z », Le Nouvel observateur nº2173, 29 Juin 2006 [lire en ligne]
  9. (en) Notice sur Romain Zaleski sur Forbes.com
  10. Eramet : le titre continue de battre des records, Boursier.com, 13 décembre 2007
  11. ab « Zaleski grimpe à plus de 3% du capital de Vinci », Challenges.fr, avril 2008
  12. « Romain Zaleski détient 2,2 % de Mediobanca », La Tribune, 13 novembre 2007
  13. Conseil d'administration du groupe Arcelor-Mittal
  14. Voir Liste des milliardaires de France en 2007
  15. Décret du 13 juillet 2005, Journal officiel n° 163 du 14 juillet 2005
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