Robert L'Herbier

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Robert L'Herbier (né Robert Samson) né le 5 février 1921 dans le village de St-Antoine-de-Bienville (devenu la ville de Lauzon et aujourd'hui ville de Lévis au Québec) et décédé le 1er janvier 2008[1] à Laval (Québec) des suites d'une longue maladie. Il était un chanteur, un auteur-compositeur et un administrateur québécois.

Sommaire

[modifier] Biographie

Robert L'Herbier étudia la musique pendant 12 ans, notamment le piano avec Alphonse Tardif à Lévis et le chant avec Isa Jeynevald-Mercier à Québec.

En 1939, il débuta sa carrière à titre d'annonceur-chanteur à la station radiophonique CHRC de Québec. Inspiré par le cinéaste français Marcel L'Herbier, Robert Samson devient définitivement, Robert L'Herbier. En 1940, il quitte la région de Québec avec ses parents pour s'établir à Sherbrooke pendant une période de deux ans. Il obtient rapidement son émission à CHLT où ses talents de chanteur sont mis à contribution.

Au printemps de 1942, il apprend que l'un des chanteurs vedette de l'émission Les Joyeux Troubadours (Paul Charpentier) est mobilisé et doit quitter son poste. Il s'agit de l'émission la plus populaire de l'époque. Robert L'Herbier auditionne et optient le poste. Cela propulsera sa carrière. Il s'installe définitivement à Montréal en 1942.

De 1942 à 1948, il fut donc la vedette de l'émission radiophonique Les Joyeux Troubadours de la Société Radio-Canada (SRC) à Montréal.

En 1942, il enregistra deux chansons de guerre :

  • « Ton p'tit kaki »
  • « Sur les ailes de France »

ainsi que deux de ses premières compositions :

  • « Rita »
  • « Dis-moi des mots d'amours »

À l'été 1945, il épousa la chanteuse et accordéoniste Rolande Désormeaux qu'il rencontre sur le plateau de l'émission Les Joyeux Troubadours. Ils auront une fille nommée Emmanuelle et deux fils: Benoît et feu François.

Le couple se produisit également à l'émission radiophonique Fantaisie musicale de la SRC.

En 1947, le duo triompha pendant sept semaines (en février) sur la scène du Théâtre Arcade de Montréal dans la revue musicale Mon homme de Francis Carco, aux côtés de des artistes Paul Guèvremont, Germaine Giroux, Denise Saint-Pierre et Noël de Tilly. Le couple jouera aussi dans la pièce Mon seul amour de Pierre Wolff, sur la scène du Théâtre National à Montréal.

De 1947 à 1950, il anima le Café-concert Kraft avec la chanteuse Lucille Dumont à la station de radio CKAC de Montréal.

De 1947 à 1951. il chanta avec son épouse au Théâtre Arcade et au Théâtre National.

En 1948, il enregistra les chansons « Fascination » et « Valse bleue » qui paraissent au printemps sur 78 tours Bluebird.

En 1949, il fonda avec la revue Radio '49 avec Fernand Robidoux. C'était un magazine bimensuel qui faisaitt la promotion des vedettes de la radio et de la chanson locale du Québec. Elle présenta le premier palmarès publié dans un périodique du Québec, ainsi qu'un concours de la chanson qui avait comme mandat de stimuler la création de chansons originales québécoises.

En 1950, il tint à Sherbrooke en le premier rôle de l'opéra-comique d'Henri Miro, Le Roman de Suzon.

[modifier] Chanteur à succès dans les années 1950

Dans les années 1950, il accumule les succès sur disque

  • « Heureux comme un roi » (son plus grand succès qui sera vendu à plus de 35 000 exemplaires. Un record pour l'époque.).
  • « Voudras-tu » (une de ses compositions qui fut éditée en France sous le nom de « Robert Verdier ».).
  • « La polka d'amour »
  • « Tango d'un soir »
  • « Tout le long des rues »
  • « Son voile qui volait »
  • « Destin »

Son répertoire sur disques est composé principalement de chansonnettes françaises, des adaptations contemporaines de refrains folkloriques, ainsi que ses propres compositions. Il a aussi enregistré quelques rares versions françaises de chansons américaines.

Parmi ses plus grands succès qu'il a endisqué, on retrouve notamment des chansons écrites par d'autres compositeurs et chanteurs français :

Au début des années 1950, le chanteur français Claude Robin a notamment enregistré sa chanson « Pour un oui, pour un non ».

Robert L'Herbier devint le premier chanteur québécois qui enregistra sur disque 45 Tours. Ses chansons « Fascination » et « Valse bleue » enregistrées sur 78 tours Bluebird furent reprises sur 45 tours RCA Victor au début des années 1960.

[modifier] Le début de sa carrière à la télévision

Le 27 décembre 1953, Robert L'Herbier et son épouse firent leurs débuts à la télévision à l'émission Showtime télédiffusée par la CBC à Toronto.

De 1954 à 1959, ils animèrent la très populaire émission télévisée Rolande et Robert à Radio-Canada.

En 1954, ce duo participa aussi à 18 émissions de radio hebdomadaires partagées entre les stations radiophoniques CKVL, CKAC et la SRC.

En 1955, ils fondèrent L'amicale de la chanson avec Jean Rafa et Jean Bertrand. Cette association avait comme mandat de s'occuper de l'édition et de faire la promotion de la chanson francophone.

En 1956, il initia le Concours de la chanson canadienne de la SRC dans le but d'encourager la création de chansons originales en langue française et de promouvoir l'industrie du disque canadien. Le concours fut réorganisé en 1961 sous le vocable Chansons sur mesure, avec la participation des pays de la Communauté radiophonique des programmes de langue française.

En 1956-1957, il fut président-fondateur de la maison d'édition Société amicale de la chanson Inc..

[modifier] Décès de son épouse Rolande Désormeaux

Rolande Désormeaux est atteinte d'un cancer en 1962 et elle fera sa dernière émission publique en novembre 1962 lors de l'émission « Jeunesse d'aujourd'hui » à Télé-Métropole. Elle est décédée le 15 mai 1963, à l'âge de 37 ans, dans leur maison à Duvernay (Laval (Québec)).

[modifier] Le début de sa carrière à titre d'administrateur à Télé-Métropole (aujourd'hui le Réseau TVA)

En 1960, il mit fin à sa carrière de chanteur et entra au service de la nouvelle station de télévision CFTM-TV (Canal 10) de Télé-Métropole (qui deviendra TVA) à Montréal. Son passage à la programmation de Télé-Métropole amena une réelle révolution au sein de la télévision québécoise en faisant la promotion de la culture québécoise populaire, et cela à deux niveaux principalement:

1) Dans les années 1960, Robert L'Herbier favorisa l'intégration des artistes du burlesque et des cabarets montréalais au sein de nouvelles émissions . Ainsi le public québécois voyait pour la première fois au petit écran des comédiens burlesques tels Manda Parent, Denis Drouin, Olivier Guimond, Gilles Pellerin, Léo Rivest, Gilles Latulippe dans des émissions comiques inspirées du mode burlesques telles Le Zoo du Capitaine Bonhomme, Cré Basile et Symphorien.

2) Au niveau de la chanson populaire, en programmant des émissions ("Jeunesse d'aujourd'hui", "Les Tannants", "Le Jardin des Étoiles", etc.) à l'écoute des goûts du public québécois.

Devant les succès de sa stratégie de programmation, Robert L'Herbier connut une ascension rapide au sein de Télé-Métropole

  • 1961 : Adjoint au directeur de la programmation à Télé-Métropole à Montréal.
  • 1962-1966 : Directeur de la programmation.
  • 1966-1968 : Assistant-gérant.
  • 1968-1985 : Vice-président à la programmation et à la production, directeur de JPL Production et membre du conseil d'administration de Télé-Métropole jusqu'en 1985.
  • 1985 : Il se retire de son poste de vice-président.
  • 1987 : Il prend sa retraite de Télé-Métropole.

Dans les années 1960-1970, Il engagea plusieurs artistes de varétés, dont Pierre Lalonde, Pierre Marcotte, Shirley Théroux, Roger Giguère, Claude Blanchard, Joël Denis, Michel Girouard qui ont fait leur marque dans l'histoire de Télé-Métropole.

En septembre 1979, il engagea le journaliste Jacques Moisan à titre de chef d'antenne du Réseau TVA.

[modifier] Un retraité très actif dans le monde des communications

  • 1987-1994 : Il est consultant pour Michel Chamberland, directeur à la programmation de TVA.
  • 1994 : Il fut consultant pour le réseau de télévision TQS puis pour le Groupe Vidéotron.
  • 1995-1997 : Il rédigea une chronique hebdomadaire dans le Journal de Montréal dans laquelle il racontait ses souvenirs de chanteur et d'administrateur.
  • 1999 : Il lança sa biographie intitulée « Heureux comme un roi » et écrite par son fils Benoît.

[modifier] Honneurs

À titre d'auteur-compositeur, il possède une trentaine de chansons, dont une dizaine furent éditées en France.

  • 1946 et 1948: Nommé l'artiste le plus populaire et il reçut la médaille d'or de l'hebdomadaire Radiomonde.
  • 1967: Le trophée-mention du Gala des artistes pour son apport à l'expansion de la télévision québécoise.
  • 1989: Le trophée Hommage au Gala MetroStar. À cette occasion, sa fille Emmanuelle lui a interpréta une version spéciale de Heureux comme un roi.
  • 1991: Il reçut l'Ordre du mérite de l'Association canadienne des Radiodiffuseurs.
  • 1992: Il reçut une médaille lors du 125e anniversaire du Canada.
  • 1996: Honoré lors du Gala du 35e anniversaire de la fondation de Télé-Métropole.

[modifier] Références

  1. Canadian Communications Foundation - Fondation Des Communications Canadiennes

[modifier] Source

  • Benoit L'Herbier, Robert L'Herbier, Heureux comme un roi , Les Éditions de L'Homme, 1999
  • Archives de la Société d'histoire régionale de Lévis.

[modifier] Extrait vidéo