Olivier Guimond

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Olivier Guimond (21 mai 1914 à Montréal - 29 novembre 1971 à Montréal) est un comédien et humoriste québécois.

Sommaire

[modifier] Biographie

Olivier Guimond est issu d'une famille d'artistes du burlesque; ses deux parents étant des artistes de renom. Au début de sa carrière, on l'appelle Ti-Zoune junior puisque le nom de scène d'Olivier Guimond, père était Ti-Zoune. Sa mère, Effie McDonald, étant anglophone, il est baptisé Oliver. Plus tard, Radio-Canada décide de l'appeler Olivier.

À l'âge de 7 ans, Olivier Guimond est placé par ses parents au Mont-Saint-Louis à Montréal, où il reste jusqu'à 16 ans.

En 1932, il réussit à convaincre son père de le laisser monter sur scène. À 18 ans, il fait donc ses débuts au Théâtre Impérial de Québec. Il joue les seconds rôles et les figurants aux côtés de ses parents. Rêvant de devenir vedette de son propre spectacle de burlesque, il quitte la troupe de ses parents. Son père accepte mal cet affront.

En 1934, Jean Grimaldi le remarque et l’engage pour faire partie de sa troupe. Il travaillera pour Jean Grimaldi jusqu’en 1957. Il chante et joue la comédie notamment en compagnie de Manda Parent. C’est avec elle qu’il crée le sketch « Trois heures du matin », qui devient un classique du burlesque québécois.

Il se marie à une danseuse de la troupe de Jean Grimaldi, Evelyn Drummond. À la même époque, il fait la connaissance de la chanteuse Alys Robi, de qui il tombe aussi amoureux. Par conséquent, son mariage avec Evelyn Drummond ne dura que neuf mois. Son épouse le quitta et s’exila aux États-Unis. Sa relation passionnée avec Alys Robi prend fin alors que la carrière de la chanteuse prend un essor international.

Peu de temps après, il fait la connaissance de Jeanne-D'Arc Charlebois, chanteuse de la troupe de Jean Grimaldi. Il se marie en 1946. Il a deux fils avec Jeanne-D'Arc Charlebois, Richard et Marc. Son fils Richard Darbois est un comédien français spécialisé dans le doublage. Au milieu des années 1950, Jeanne-D'Arc Charlebois quitte Olivier Guimond et le Québec. Olivier Guimond rencontre Manon Brunelle en 1959 avec qui il a un autre fils, Luc Guimond.

Olivier Guimond se fait connaître rapidement dans les différentes troupes de burlesque de Montréal et il joue avec les meilleurs acteurs de cette tradition comme Arthur Petrie, Juliette Petrie, Rose Ouellette et Paul Desmarteaux (avec qui il constituera un duo comique célèbre en début de carrière). On se souvient davantage du duo qu'Olivier Guimond interpréta à de nombreuses reprises avec Denis Drouin, son "straight man" (faire-valoir). Il côtoyera également dans les années 1950 , les Paul Berval, Jacques Normand, Gilles Pellerin et autres dans les cabarets montréalais en pleine effervescence à cette époque.

Sa rencontre avec l'univers télévisuel en 1958, lui permet de franchir une étape importante dans sa carrière. Cette année-là, le producteur Noël Gauvin l'engage, et Olivier Guimond devient la vedette de la célèbre émission de variétés Music-Hall, diffusée par Radio-Canada. À Télé-Métropole, à partir de 1965, il interprète le rôle principal dans la série télévisée Cré Basile, écrite par son ami Marcel Gamache. Il joue aussi dans d'autres séries, notamment Le Zoo du Capitaine Bonhomme, La Branche d'Olivier, Smash, et dans des opérettes, dont Les Trois valses et La Vie parisienne.

Sa popularité atteint des records et sa phrase fétiche « Qué qua fa là là ! » se retrouve sur toutes les lèvres. En 1966, soit un an après les débuts de l’émission Cré Basile, il est couronné Monsieur Radio-Télévision au Gala des Artistes. Il devient alors l’un des plus grands humoristes que le Québec ait connu.

Son numéro de gardien d'une maison enneigée de Westmount au Bye-Bye de 1970, avec Denis Drouin jouant l'anglophone, est l'un des numéros les plus célèbres de l'histoire de cette revue humoristique annuelle[1]. Grâce à ses aptitudes innées pour les expressions comiques et à son extraordinaire souplesse, on le compare à Charlie Chaplin.

Le 29 novembre 1971, Olivier Guimond meurt à l’Hôpital Maisonneuve de Montréal à l’âge de 57 ans. Le 2 décembre, les funérailles ont lieu en l’église St-Alphonse d’Youville (Montréal). C’est tout le Québec qui était en deuil et une foule imposante (25 000 personnes) fût présente à la cérémonie et autour de l’église.

[modifier] Filmographie

[modifier] Honneurs

  • Olivier Guimond est élu M. Télévision en 1966
  • En 1999, le Gala des Oliviers a été nommé en mémoire d'Olivier Guimond. Cet événement annuel vient souligner et récompenser publiquement le travail des artistes et des artisans québécois oeuvrant dans le milieu de l'humour.
  • Pour souligner le dixième anniversaire de son décès, la Ville de Montréal inaugure en 1981 le Parc Olivier-Guimond dans le quadrilatère formé des rues Dickson, Boileau, Monsabré et Pierre de Coubertin, tout près de l’endroit où a vécu Olivier Guimond pendant de nombreuses années[2]

[modifier] Anecdotes

  • On se souvient d'Olivier Guimond pour le slogan «Lui, y connaît ça»[3], apparu en 1966, dans la publicité produite pour la brasserie Labatt.
  • Olivier Guimond fut la grande vedette lors de l'inauguration du Théâtre des Variétés de Montréal, le 23 septembre 1967.
  • En 1997, le comédien québécois Benoît Brière incarne Olivier Guimond dans la série télévisuelle Cher Olivier, diffusée sur les ondes de TVA et réalisée par André Mélançon. La série est un succès tant auprès des journalistes que du public et remporte neuf prix, dont celui du public, au Gala des prix Gémeaux de 1997.

[modifier] Sources

[modifier] Bibliographie

  • Manon Guimond, Olivier Guimond, Québécor (Montréal), 1982, 311 p.
  • Luc Guimond, Mon père, Mon héros, Édimag (Montréal), 1997, 283 p.

[modifier] Notes

  1. Extraits du Bye Bye 1970 dont la scène Westmount
  2. Olivier Guimond
  3. Extrait de la publicité de Labatt sur YouTube