Repentance de l'Église

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La repentance de l'Église est une expression journalistique et fausse, voulant exprimer la manifestation de repentance des autorités ecclésiales par rapport aux fautes commises par des membres de l'Église dans son Histoire, et s'accompagne également du pardon.

Elle a eu lieu dans les années 1990 et fait suite à un renouvellement de la théologie catholique intervenu lors du concile Vatican II, notamment sur les questions d'œcuménisme et de dialogue inter-religieux.

Le dialogue inter-religieux a notamment fait l'objet d'une déclaration de Paul VI lors du concile en 1965, Nostra Ætate, qui fixe les principes en matière de relations entre le christianisme et les autres religions.

Sommaire

[modifier] Affaire Galilée

Icône de détail Article détaillé : Galileo Galilei.
Icône de détail Article détaillé : Révolution copernicienne.

Jean-Paul II fit état du souhait d'étudier cette question dès le début de son pontificat en 1979. Il nomma une commission d'étude spécialisée en 1981, composée d'historiens, de savants, et de théologiens, afin de mener les travaux dans un esprit de sincérité et de recherche de la vérité.

Sans surprise, la réhabilitation de Galilée, dont la condamnation avait été essentiellement liée à des motifs politiques, fut prononcée. [réf. nécessaire]

[modifier] Relations avec le judaïsme

Voir aussi : Antijudaïsme chrétien dans l'histoire


Icône de détail Article détaillé : Oremus et pro perfidis judaeis.
Voir aussi : version germanophone et version italophone
Voir aussi :
* Bibliographie sur l'Église catholique la Seconde Guerre mondiale
* Bibliographie sur Pie XII

Des prises de position de certains responsables catholiques, tels que Ludwig Kaas dans les années 1930, juste avant la prise de pouvoir par Hitler, de certains membres du haut clergé en France, et les silences de trop de chrétiens face aux rafles sont de nature à interpeller sur l'histoire des relations entre le christianisme en général et le judaïsme. [réf. nécessaire]

Les Églises chrétiennes ont exprimé des repentances :

  • Les principales prises de position du protestantisme se trouvent dans Spiritualité théologie et résistance, Presse Universitaire de Grenoble, 1987, pp. 151 à 182.
  • L’Épiscopat allemand et l’Épiscopat polonais ont fait une déclaration sur l’attitude de leur Église pendant la guerre à l’occasion du 50ème anniversaire de la libération d'Auschwitz en 1995 (Documentation Catholique n° 2110, pp. 188-191).
  • En 1997, les évêques de France ont fait une déclaration de repentance.
Voir : La déclaration de repentance des évêques de France
  • En mars 1998, une déclaration émanant de la Commission vaticane pour les relations avec le judaïsme, comportant une introduction de la main du pape lui-même, appelait les chrétiens à une prise de conscience et à la reconnaissance de la spécificité de la Shoah. Elle admettait l'existence d'une culture antijudaïque diffusée par l’Église dans le passé. L'accueil fait à cette déclaration fut mitigé, certains considérant qu'elle se positionnait trop en retrait de la déclaration faite par l'épiscopat français l'année précédente.
Voir : Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah

Sans entrer, dans cet article, dans le détail de l'histoire des relations entre le christianisme et le judaïsme, on retiendra quelques grandes lignes : Au IVe siècle, l'antijudaïsme commença à apparaître chez certain Pères de l'Eglise, ainsi qu'au siècle suivant dans le code théodosien. Au VIIe siècle, une mention considérée de nos jours comme offensante pour les juifs -en raison de l'évolution actuelle du sens du vocabulaire dans les langues vernaculaires- fut introduite dans les « Grandes oraisons » du Vendredi saint (Oremus et pro perfidis judaeis[1]). Par la suite, il y eut régulièrement des persécutions des Juifs (pogroms, expulsions, ghettos, autodafés...), le phénomène culminant avec les marranes. Puis dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'antijudaïsme se transforma en antisémitisme, avec comme conséquence la Shoah.

A la demande de l'historien Jules Isaac, de certains catholiques, comme Jacques Maritain, une nouvelle prière fut progressivement introduite dans la liturgie du vendredi saint. Jean XXIII supprima la mention incomprise en 1959. Le concile adopta une déclaration sur les relations interreligieuses en 1965 (Nostra Ætate), puis la prière du Vendredi saint fut modifiée par Paul VI dans le missel en 1966, puis à nouveau en 1969. Le catéchisme pour adultes fut également révisé en 1991 dans ce sens.


Citation de Jean-Paul II

« vous êtes nos frères bien aimés, et en un certain sens nos frères aînés » Jean-Paul II à la synagogue de Rome en 1986

Pour approfondir

Juifs et chrétiens au temps de la rupture, essai historique par Albert de la Rochebrochard

[modifier] Repentance de l'an 2000

Le 12 mars 2000, une repentance plus générale relative aux erreurs des membres de l'Église a été faite solennellement dans la basilique Saint-Pierre de Rome. [réf. nécessaire]

Selon certains observateurs, la repentance sur l'Inquisition a été assortie d'une estimation minimale du nombre des victimes. Il ne semble pas que les ordres dominicain et franciscain qui en furent les principaux agents, aient déjà fait une déclaration concernant leur responsabilité dans cette période d'intolérance religieuse. [réf. nécessaire]

Quelques-uns, autour du théologien Hans Küng [réf. nécessaire], considèrent la repentance de l'an 2000 comme un geste médiatique qui n'a pas été suivi d'actes majeurs tendant à la concrétiser, à l'exception de l'abandon de la théologie du Vetus Israël / Verus Israël déjà initiée par le théologien Marcel Simon, et portée à la connaissance du grand public par la déclaration conciliaire Nostra Ætate (28 octobre 1965).

[modifier] Notes

  1. La traduction littérale en français serait : « Prions pour les juifs perfides ». En traduisant ainsi, on s'expose à un contre-sens. À l'époque de la rédaction, perfidis se comprenait : qui a manqué de foi, infidèle, ou parjure (qui n'a pas été fidèle à ses engagements) et n'avait pas le caractère très péjoratif de déloyauté qu'on peut actuellement lui prêter

[modifier] Bibliographie

  • Galileo Galilei, 350 ans d'histoire (1633-1983), Ouvrage collectif sous la direction de Mgr Poupard , Desclée International, Tournai 1983.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe