Psychologie masculine

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Article principal : homme.

Cet article, est un sous article, concernant l'homme, entendu comme, individu de sexe masculin et d'espèce humaine, par opposition à la femme (individu de sexe féminin).et ici, il est question de la psychologie masculine.

Les approches de la psychologie masculine, du fonctionnement psychique de l'homme sont multiples et il existe,pour ainsi dire, autant d'approches, que de psychologies.

Sommaire

[modifier] Première approche : L'identité masculine dans la psychologie analytique

Parmi les disciplines ayant décrit la construction de la masculinité et le fonctionnement du système psychique, se trouve la psychologie analytique.

[modifier] L'intégration des caractères masculins

  • L'intégration des caractères masculins se ferait par l'acceptation de sa féminité par l'homme. Tout comme la femme devrait accepter sa masculinité. Ce processus se fait avec difficulté pour les deux genres. Pour l'homme, la part de féminité sera nommée l'Anima.

« L'anima est féminine ; elle est uniquement une formation de la psyché masculine et elle est une figure qui compense le conscient masculin. Chez la femme, à l'inverse, l'élément de compensation revêt un caractère masculin, et c'est pourquoi je l'ai appelé l'animus. Si, déjà, décrire ce qu'il faut entendre par anima ne constitue pas précisément une tâche aisée, il est certain que les difficultés augmentent quand il s'agit de décrire la psychologie de l'animus. Le fait qu'un homme attribue naïvement à son Moi les réactions de son anima, sans même être effleuré par l'idée qu'il est impossible pour quiconque de s'identifier valablement à un complexe autonome, ce fait qui est un malentendu se retrouve dans la psychologie féminine dans une mesure, si faire se peut, plus grande encore. Pour décrire en bref ce qui fait la différence entre l'homme et la femme à ce point de vue, donc ce qui caractérise l'animus en face de l'anima, disons : alors que l'anima est la source d'humeurs et de caprices, l'animus, lui, est la source d'opinions ; et de même que les sautes d'humeur de l'homme procèdent d'arrière-plans obscurs, les opinions acerbes et magistrales de la femme reposent tout autant sur des préjugés inconscients et des a priori. [1] »

[modifier] Processus d'intégration ou individuation

L'individuation est, pour Carl Gustav Jung, l'Archétype du Soi qui suscite et dynamise un processus.

L’individuation est un concept propre à la psychanalyse jungienne, mieux nommée psychologie analytique. Ce concept ne peut s'entendre (avoir du sens) que par rapport aux autres concepts dans le cadre de la théorie élaborée en psychologie analytique.

«  L'individuation n'a d'autre but que de libérer le Soi, d'une part des fausses enveloppes de la persona, et d'autre part de la force suggestive des images inconscientes. [2] »

L'individuation est caractéristique de la seconde moitié de la vie : quand l'homme a établi sa place dans le monde une nouvelle exigence peut se faire valoir à lui : celle d'être vraiment lui-même, être ce qu'il est, tout ce qu'il est, et seulement ce qu'il est.

Une telle exigence est loin de ce que certains ont voulu en faire : si, dans ce processus, l'individu se sent parfois en lien intime avec l'univers, comme un microcosme à l'image du macrocosme, ce n'est là qu'un des aspects d'un processus complexe qui passe par différentes étapes de conscientisation, confrontation et intégration des contenus de l'inconscient.

Jung a décrit quelques unes des principales étapes de ce processus, selon les contenus inconscients avec lesquels l'individu a selon lui affaire : la persona représente pour lui l'identification de la personne avec son rôle dans la société, l'ombre contient tout ce que la personne juge moralement répréhensible, l'anima (pour les hommes), ou l'animus (pour les femmes) représentent respectivement les valeurs féminines et masculines.

Pour Jung, nombre de conflits inconscients à l'origine de troubles névrotiques résultent de la difficulté à accepter cette dynamique qui vient décentrer le sujet conscient de sa position habituelle et le confronter à des parts de lui-même qu'il avait l'habitude d'ignorer.

[modifier] Les figures auxquelles un homme s'identifie pour être lui-même

« Au Moyen Âge, bien avant que les physiologistes aient démontré que notre structure glandulaire confère à chacun de nous des éléments à la fois mâle et femelle, un dicton voulait que "chaque homme porte en lui une femme". Et c'est cet élément féminin dans chaque homme que j'ai appelé l' anima. Cet aspect féminin est essentiellement une certaine façon, inférieure qu'a l'homme de se rapporter à son entourage, qu'il cache aux autres tout autant qu'à lui-même. Même lorsque la personnalité visible d'un individu paraît normale, il se peut qu'il dissimule aux autres et à lui-même cette "femme qu'il porte en lui" et dont l'état est quelquefois déplorable»[3].

"Apparition de la femme qui est en l'homme". Ici Psyché et éros.
"Apparition de la femme qui est en l'homme". Ici Psyché et éros.

Selon Jung, les figures féminines de la catégorie Anima se révèlent en général aux hommes. C’est pourquoi il la nomme la part féminine de l’homme. Dans le cadre de la clinique, ou simplement en suivant ses rêves jour après jour sur une longue période, et en prenant conscience de cette part féminine et de ces personnages qu’il a en lui, le masculin réel de l’homme se met à se développer. Jung nomme ce processus l’individuation.

L’aboutissement de cette réalisation se ferait en général, selon lui, par la rencontre avec la figure de la femme sage vers la fin du processus. Les personnages masculins ( bien que relevant en général de la psyché féminine ) apparaissant parfois dans l’homme au cours de ce processus.

Constituant l'anima, part féminine de l'homme on distingue :

Chaque niveau correspondrait à un niveau de maturité psycho-affective : "L'anima du quatrième niveau, stade le plus élevé, correspond à une sagesse transcendante, sous l'image d'Athéna, la Sophia des gnostiques, les initiatrice et les muses. La dimension féminine entre en étroite relation avec la dimension masculine." [4].

[modifier] Les freins au développement de soi

Certains éléments familiaux dont l'absence de père ( ou d'homme -genre masculin- ) ou la présence d'une mère castratrice ( omnipotente, sur-autoritaire, exigeante)

[modifier] Premier exemple : L'absence du père

Des auteurs comme Guy Corneau[5] ont accédé à la notoriété en soulignant les effets de l'absence du père. .

Corneau étudie la blessure morale dont souffrent certains hommes qui ont manqué de contacts de qualité avec leur père. Cette analyse se base autant sur sa propre vie (notamment avec, ou plutôt, sans son père Alcide) que sur les constats faits dans son cabinet de psychologie analytique. Le succès de librairie l'amène à donner des conférences et à intervenir en radio et en télévision, au Québec d'abord, dans la francophonie ensuite.

En 1992, il reprend un concept né à Vancouver sous le nom de M.E.N (Men Evolution Network) et lance avec d'autres le Réseau Hommes Québec. L'idée est de donner la possibilité à des hommes de toutes conditions, de se retrouver dans des groupes de parole et d'écoute autogérés pour approndir la réflexion et la conduite de sa vie. Le même concept est aussi mis en route pour des groupes de femmes avec le Réseau Femmes Québec Ces versions masculines et féminines prendront modestement racine dans les pays d'Europe francophone. Son intérêt initial pour la planète des hommes n'en fait pas un adepte du masculinisme et s'il est ponctuellement critiqué sur certains aspects du féminisme il n'en est pas un détracteur.

[modifier] Deuxième exemple : La violence des mères castratrices

[modifier] Les mères dévorantes

«  Les mères dévorantes ont plus besoin de leur enfant que celui-ci n’a besoin d’elles. « Elles ont plus besoin de la masse phallique de leur enfant dans les bras (prétextant des soins à leur donner) que de leur conjoint adulte dans les bras de qui elles éprouvent des joies moins intenses ». Le corps de leur enfant leur appartient. Ainsi par exemple, elles gardent le nourrisson au sein le plus longtemps possible. Exemple : Julie ayant eu à faire face aux geste incestueux de son père, qui voulait toucher sa poitrine, raconte que celui-ci a été allaité par sa mère jusqu’à l’âge de 4 ans. Il devait aller chercher un tabouret pour la tétée. Cette mère captatrice s’était attaché en toute bonne conscience son enfant au nom de l’amour maternel, freinant le moment nécessaire de l’indépendance de son enfant[6]. »


[modifier] Les mères envahisseuses

«  Karine évoque son étonnement et sa tristesse après la mort de son père, survenue 3 ans après celle de sa mère quand elle réalisa, en rangeant la maison familiale, que le seul objet personnel de son père était un portefeuille usé avec ses cartes de sécurité sociale et d’ identité. Cet homme n’écrivait pas, ne lisait pas et avait terminé sa vie dans un fauteuil, paralysé. Bien que la maison lui appartenait, rien n’était vraiment à lui sinon ce portefeuille et le fauteuil. Il n’y avait pas de traces d’un vécu intime et personnel dans la maison. Sa femme avait tout envahi. Elle avait pris possession de la maison : casseroles, peintures, œuvres d’art, photos, disques. Tout était à elle quand elle vivait encore et elle se plaignait du mauvais caractère de son époux, et ne comprenait pas son attitude agressive puisqu’elle pensait sincèrement lui être complètement dévouée. Cette femme au caractère doux et sensible gérait la vie de son mari, le maternait, faisait de lui un enfant supplémentaire, ne lui laissant aucune place dans la maison. Et lui s’était laissé faire au point de tout lui remettre [7]. »

[modifier] Troisième exemple : Une place d'assisté ou de dominé dans la famille

Un des autres points freinant le bien-être et la place qu'occupe l'homme dans la famille. Sans être forcément toujours le dominant, il a son mot à dire et des actions à mener tant pour son épanouissement que pour l'épanouissement de sa famille.

« Un petit test pour les femmes : réfléchissez à la façon dont est réparti le pouvoir dans votre maison. Votre compagnon a-t-il un coin à lui. Y a-t-il des tiroirs que vous n’ouvrez pas ? Souvent c’est la femme qui domine à la maison, allant jusqu’à gérer le salaire de son mari. Ces abus souvent commis en douceur pour le bien de l’autre peuvent faire beaucoup souffrir. Les abusives envahissent l’espace physique mais aussi l’espace sonore. Elles parlent à la place des autres. Les mères abusives ne sont pas conscientes des violences exercées sur le corps de leur enfant. Elles répètent les lavements, soumettent l’enfant constipé à l’introduction de suppositoires, le gavent de nourriture. Souvent elles sont confortées par la règle sociale et s’appuient dessus. Ainsi Stéphanie, 9 ans, ayant une verrue sur le visage va à l’hôpital, accompagnée de sa mère. Elle se souvient de ce moment de honte où elle a dû se déshabiller devant le professeur de médecine et son aréopage d’étudiants pour détecter d’autres verrues ou boutons éventuels. Le plus révoltant pour elle c’était la soumission de sa mère qui permettait cela. En cas de maladie le corps de l’enfant est palpé, touché, manipulé sans son autorisation. Toutes ces situations sociales où les frontières du corps de l’enfant ne sont pas reconnues participent au dépouillement de son identité de sujet. Ce sont les mères qui sont les premières complices. Les mères envahisseuses sont comme l’eau, elles s’infiltrent partout. La maison est leur territoire, il n’y a aucun lieu où elles n’ont pas le pouvoir de pénétrer. Une de mes patientes de 33 ans habitait chez ses parents et souffrait de cette dépendance affective à tel point qu’elle ne s’étonnait pas de l’absence de clef à la porte de sa chambre. Habituée à ne pas être respectée dans son territoire, elle ne sentait pas le besoin de fermer sa porte. Elle trouvait normal cet état de fait et elle avait peur de blesser ses parents en leur demandant une clef.[8] »

[modifier] Quatrième exemple : Les violences sexuelles

Un des freins majeurs au développement en tant qu'homme est la violence sexuelle subie.

«  …L'abus sexuel d'un enfant peut avoir lieu au sein même de la famille, par un parent, un beaux-parents, un frère ou une sœur ou d'autres familiers, ou en dehors de la famille, par exemple par un(e) ami(e), un(e) voisin(e), une personne en charge de l'enfant, un(e) professeur ou un(e) agresseur inconnu(e). Quoi qu'il en soit, quand un abus sexuel a été perpétré, l'enfant développe un ensemble de sentiments et de pensées en rapport avec sa détresse. Aucun enfant n'est préparé psychologiquement à faire face à des stimulations sexuelles répétées. Même un enfant de 2 ou 3 ans qui ne peut pas savoir que cette activité sexuelle "c'est mal", va développer des problèmes résultant de son incapacité à faire face à cette sur stimulation. L'enfant de 5 ans ou plus qui connaît l'abuseur et qui y est attaché, se retrouve pris au piège entre l'affection et la loyauté qu'il éprouve pour cette personne et le sens qu'il a que cette activité sexuelle n'est vraiment pas bonne. Si l'enfant essaye d'échapper à la relation sexuelle, l'abuseur peut menacer l'enfant de violence ou d'abandon ("loss of love"). Quand l'abus sexuel a lieu dans la famille, l'enfant peut craindre la colère, la jalousie, ou la honte d'autres membres de sa famille ou avoir peur que sa famille éclate si le secret est dévoilé. Un enfant victime l'abus sexuel prolongé développe en général une mauvaise estime de lui-même, le sentiment d'être "bon à rien" et une conception anormale de la sexualité. L'enfant peut se replier sur lui-même, il peut s'avérer incapable d'accorder sa confiance aux adultes et éventuellement il deviendra suicidaire. Certains enfants qui ont été abusés sexuellement, ont du mal établir des relations avec d'autres, sauf sur le plan sexuel. Certains enfants abusés sexuellement deviennent à l'âge adulte, eux-mêmes des abuseurs ou des prostitués ou des personnes avec de sérieux problèmes. Mais attention cela n'est pas systématique et une personne victime qui fait un travail sur elle, une psychothérapie le découvrira petit a petit en cours de traitement et en apprenant a faire la part des choses.[9] »

[modifier] Les solutions au développement de soi :

[modifier] Premier exemple - Les psychothérapies

Bien que l'approche développée dans ce texte sur l'identité masculine, soit la psychologie analytique il existe de nombreuse autres approches. En fait, d'une manière générale, la psychothérapie (thérapie de la psyché) est une pratique visant à donner du sens, à soigner et éventuellement à résoudre les problèmes découlant d'une souffrance psychique rencontrée par des individus et pouvant se manifester par des symptômes comme la dépression, l'anxiété ou éventuellement par des troubles du comportement (par exemple, alimentaire). L'aspect central de cette pratique relève de la relation entre le psychothérapeute et le patient, ce qui peut lui permettre de projeter ce qui le trouble dans l'image du thérapeute, ce que les psychanalystes appellent transfert. Les écoles sont nombreuses et correspondent à des références et à des pratiques très différentes voire contradictoires.

Que la violence soit ancienne issue de la triade maman, papa, bébé ou actuelle avec votre conjoint(e), les hommes peuvent sortir de l'épreuve de violence par le haut. Ainsi selon Marlène Frich, psychologue clinicienne[10] :

« …Pour le sujet violent, l’autre idéalisé doit être totalement bon. Aucune défaillance n’est permise. Lorsque cette image idéalisée de l’autre est ternie (ce qui ne peut manquer d’être), il devient totalement mauvais et la violence vient justifier et rétablir de gré ou de force l’image antérieure. Pour l’autre, la « victime », le schéma est identique. Le partenaire est idéalisé et bon. Lorsque la violence surgit, il devient mauvais et, en même temps, la « victime » se vit comme mauvaise puisqu’elle n’a pas pu ou su être à la hauteur des attentes de l’autre. La problématique des partenaires est commune mais l’un des deux est chargé de l’exprimer (est-elle plus difficilement contrôlable chez lui ?) dans le passage à l’acte. Les pulsions sont agies par l’un mais présentes chez l’autre, bien que combattues et réprimées. Celui qui agit réalise son désir, même réprouvé, et satisfait ses tendances masochistes par la punition et l’opprobre. Celui qui subit obtient des satisfactions fantasmatiques en s’identifiant à l’agresseur (dans le passage à l’acte) en lui faisant agir ses propres fantasmes. La violence conjugale recouvre un conflit psychique vie-mort. Ce qui peut aider ces couples ou ces sujets à sortir de cette problématique est un travail psychique qui leur permettra de quitter la violence fusionnelle qui annihile, détruit, tue, pour accéder au conflit positif, à une forme d’agressivité créatrice et génératrice de la pensée et de l’individualisation.» [11] »

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[modifier] Deuxième exemple - Les Réseau Hommes

Les Réseaux Hommes ont été créé en 1992 au Québec, par Guy Corneau, psychanalyste et écrivain, qui le définit comme "un laboratoire d'expérimentation où se crée une véritable intimité entre hommes et d'où émerge une parole masculine dégagée des jeux de pouvoir et de séduction".

«  Il me semble que nous rencontrons tous, à un moment ou à un autre, un sentiment de défaite intérieure. Il peut se greffer sur un événement extérieur, mais il peut aussi surgir quand tout semble aller pour le mieux. Et c’est pire, parce que l’on ne comprend pas pourquoi, subitement, on se trouve dans cet état-là. C’est comme si tout ce qui faisait notre vie avait perdu de son sens. On a le sentiment de s’être engouffré dans une impasse, de s’être construit sur du vent. L’émotion qui domine n’est pas forcément de l’ordre de la tristesse. Cela peut être de la colère, de la rage. Quoi qu’il en soit, on se retrouve dans une position de victime. Bien entendu, on peut avoir été victime d’un accident, d’une crise économique ou, bien avant cela, de parents maltraitants. Mais accuser les autres n’a rien de constructif. Une fois que l’on a dit : « C’est la faute de maman, de mon conjoint, de mon patron… », que peut-on faire ? Je crois qu’il est plus intéressant de considérer l’échec comme l’occasion d’une prise de conscience : ce qu’il peut nous révéler, c’est qu’avant d’être victime des autres, nous sommes victimes de nous-même, de notre propre fonctionnement. [12] »

L'objectif de l'association est de mettre en place des petits groupes d'une dizaine de participants, exclusivement masculins, se réunissant régulièrement pour parler, échanger, sur le mode de l'intimité et de l'authenticité. Des règles de communication rigoureuses et une batterie d'exercices pré-expérimentés les aident à entrer dans ce type d'échanges.

Ce type de réseau existe dans toute la francophonie occidentale.

[modifier] Deuxième approche : L'identité masculine dans la psychanalyse

[modifier] Le complexe d'Œdipe

Icône de détail Article détaillé : complexe d'Œdipe.

Concept théorique central de la première topique de Sigmund Freud, et l'une des découvertes principales de la psychanalyse, le complexe d'Œdipe se définit comme l'ensemble de pulsions qui pousse l'enfant mâle, lors du troisième stade du développement (stade « œdipien » ou « génital », entre deux et trois ans, après le stade « oral » et le stade « sadique-anal »), à ressentir une attirance pour sa mère et une hostilité pour son père.

Selon Freud, l'élaboration d'un complexe d'Œdipe constitue une étape normale dans le développement psychologique des garçons. La mère étant perçue, depuis le premier stade du développement, comme la « nourricière » qui procure du plaisir (en donnant le sein), le petit garçon tend progressivement à « se l'approprier ». Cette pulsion tendre déclenche le complexe proprement dit, qui se déroule alors en trois phases :

La phase phallique
Le garçon a l'intuition des jeux sexuels existants entre ses parents et prend conscience qu'il existe entre eux une complicité d'où il est exclu. La frustration qu'il en ressent provoque plusieurs comportements typiques où l'enfant tente de s'interposer entre son père et sa mère (il entre dans la chambre parentale sans frapper, par exemple). Il finit par entrer en rivalité directe avec son père et exhibe son pénis à sa mère.
La castration symbolique
Le père s'oppose aux désirs de l'enfant et prend, aux yeux du garçon, la stature d'une figure autoritaire susceptible de le punir. L'enfant s'imagine la castration soit comme sanction par le père dans leur rivalité (on parle alors de « complexe d'Œdipe positif »), soit comme identification à la mère dans un désir inversé de séduire alors le père (il s'agit dans ce cas d'un « complexe d'Œdipe inversé », lequel rend compte de l'ambivalence et de la bisexualité humaine). Dans un cas comme dans l'autre, cependant, les pulsions sexuelles constitutives du complexe sont refoulées. Aussi cette étape génère-t-elle souvent des traumatismes et des névroses.
La résolution du conflit 
Le refoulement des pulsions sexuelles dure jusqu'à l'adolescence, âge auquel la crainte de la castration amène le garçon à renoncer à la satisfaction sexuelle avec l'un ou l'autre de ses parents et lui permet ainsi de sortir du complexe d'Œdipe, de chercher d'autres partenaires sexuels que sa mère, et de construire désormais sa propre personnalité en empruntant des éléments aussi bien à son père qu'à sa mère.

[modifier] L'angoisse de castration

Icône de détail Article détaillé : angoisse de castration .

L'angoisse de castration se comprend comme un concept central de la psychanalyse. Elle peut se formuler comme complexe de castration, et repose sur un fantasme originaire, celui de la castration, comme expliquant la différence des sexes.

Comme fantasme, la castration se distingue en ce qu'elle organise la vie fantasmatique. Comme complexe, elle est liée au complexe d'Œdipe - Œdipe se crevant les yeux étant compris comme symbole de ce châtiment. Comme angoisse, elle caractérise la névrose par son opposition à l'angoisse de mort.

Le petit garçon interprète la castration comme menace : celle d'une autorité paternelle réprimant la sexualité. Ce complexe de castration survient donc au sortir de l'Œdipe, comme renoncement à l'objet maternel et comme marquant le début de la période de latence et de la formation du surmoi. Des auteurs postérieurs à Sigmund Freud ont cependant compris le surmoi comme instance bien plus précoce.

[modifier] Notes et références

  1. C.G. Jung " Dialectique du moi et de l'inconscient ", Idées / Gallimard, 1973 p 179 et 181.
  2. Dialectique du Moi et de l'Inconscient, Carl Gustav Jung, (ISBN 2-07-032372-2)
  3. C.G. Jung " L'homme et ses symboles ", Robert Laffont, 1964 p 31.
  4. in La Psychanalyse jungienne, Collection Essentialis, ED. Bernet-Danilot, Avril 2002
  5. "Père manquant, fils manqué", publié en 1989 et vendu à plus de 155.000 exemplaires en français et traduit dans une dizaine d'autres langues
  6. Eliane Jung-Fliegans, dans "Violence au féminin et sexualité
  7. Eliane Jung-Fliegans, dans "Violence au féminin et sexualité
  8. Eliane Jung-Fliegans, dans "Violence au féminin et sexualité
  9. Frederic Fappani, Qu’est ce que l'abus sexuel ? Ed. arfe-cursus.com, Paris, 2004.
  10. "Violences conjugales, comment en sortir ?", ed. Lien social, 2003
  11. Marlène Frich, psychologue clinicienne, in "Violences conjugales, comment en sortir ?", ed. Lien social, 2003
  12. Guy Corneau,« Commençons par faire la paix avec nous-même », Psychologie.com, Paris.