Sirène (mythologie)

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Statue funéraire de sirène, v. 370 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Statue funéraire de sirène, v. 370 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

Une sirène (en grec ancien Σειρήν / Seirến, sans étymologie sûre d'après le Dictionnaire étymologique de la langue grecque de Pierre Chantraine) est une créature mythologique hybride : mi-femme et mi-oiseau (tradition antique) ou mi-femme et mi-poisson (tradition médiévale).

Sommaire

[modifier] Dans la mythologie ancienne

Dans la mythologie grecque, les sirènes sont des êtres moitié-femme et moitié-oiseau qui chantent au-dessus des mers pour attirer les navigateurs et les faire se noyer. Elles passent pour les filles d'Achéloos et de Terpsichore, Melpomène ou Astérope, ou bien de Phorcys et de Céto, ou bien d'Œagre et de Calliope selon les versions.

Ulysse et les sirènes
Ulysse et les sirènes

Elles sont généralement au nombre de trois, mais certains auteurs en comptent beaucoup plus. Les noms les plus cités sont :

  • Aglaophone la belle voix
  • Aglaopé le beau visage
  • Leucosie la blanche
  • Ligée au cri perçant
  • Himeropa la douce
  • Parthénope au visage de jeune fille
  • Pisinoé la persuasive
  • Thelxiépie/Thelxinoé l'enchanteresse
  • Thelxiopé la troublante
  • Molpé le chant étrange
  • Raidné le progrès
  • Télès la parfaite

Traditionnellement, lorsqu'elles sont trois, une joue de la lyre, une autre de la flûte et la troisième chante.

La première mention des sirènes dans la littérature se trouve chez Homère, au chant XII de l'Odyssée, dans un des plus fameux passages du récit : Ulysse s'est fait attacher au grand mât de son navire pour pouvoir écouter le chant des sirènes , pendant que ses compagnons rament, les oreilles bouchées par la cire.

Cependant, Homère ne fait aucune allusion à des femmes-oiseaux. Le texte semble même suggérer qu'il pense à des femmes normales se tenant au bord de la mer, contrairement à certaines représentations grecques. Selon certaines interprétations, les sirènes n’étaient autre chose que des courtisanes qui demeuraient sur les bords de la mer de Sicile et qui séduisaient les marins.

Les Romains racontent d'ailleurs que les sirènes étaient à l'origine des femmes normales, les suivantes de Proserpine, et que c'est suite à l'épisode de l'enlèvement de Proserpine que Cérès, la mère de Proserpine, a transformé les sirènes en femmes-oiseaux.

Très fières de leur voix, elles défient les Muses, filles de Zeus et de Mnémosyne. Les Muses remportent le défi et exigent une couronne faite des plumes des Sirènes. Vaincues, elles se retirent sur les côtes d'Italie méridionale, tout près des détroits où sévissent Charybde et Scylla. Elles charment les marins par leur chant harmonieux, assises dans une prairie sur l’île d'Anthémoessa, autour d'un grand amas d'ossements d'hommes et de peaux en putréfaction.

[modifier] Folklore

Sirène à queue de poisson dans la cathédrale de Conflert (Irlande)
Sirène à queue de poisson dans la cathédrale de Conflert (Irlande)

Aujourd'hui, les légendes disent que ce sont des êtres moitié-femme et moitié-poisson. Elles sont tenues par l'appel de l'océan. Elles sont immortelles ; les deux premiers siècles de leur vie elles s'amusent et découvrent l'océan, mais ensuite elles se sentent seules et veulent aimer et se faire aimer par un humain.

Elles sont tantôt représentées avec une queue de poisson d'un seul tenant ou divisée en deux.

Dans l'imaginaire celte, la sirène séduit les pêcheurs en mer et enlève les enfants[réf. nécessaire]. La sœur jumelle de Douarnenez, la Marie Morgane, porte deux jambes au lieu d'une queue de poisson[réf. nécessaire].

[modifier] En Afrique

En Afrique la sirène est Mami Watta, son nom est une adaptation de l'anglais mommy water, elle est aussi appelée Yemendja dans la tradition du vaudou haïtien, un culte spécial lui est même consacré (En Haïti, elle n'est pas appelée Yemanja mais plutôt Simbi ; Yemanja est plus usité à Cuba ou au Brésil). C'est la mère des eaux, déesse crainte des pêcheurs, elle symbolise aussi bien la mer nourricière que l'océan destructeur. Mami Watta est avant tout une divinité éwé, dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo (mais aussi au Nigéria, au Cameroun, au Congo-Brazzaville) où elle symbolise la puissance suprême, de même que la déesse Durga du panthéon hindouiste symbolise la shakti. Mami Watta est souvent représentée en peinture où elle figure sous les traits d'une sirène ou d'une belle jeune femme brandissant des serpents.

[modifier] Bibliographie

  • Jacqueline Leclercq-Marx, La sirène dans la pensée et dans l'art de l'Antiquité et du Moyen Âge – Du mythe païen au symbole chrétien, Académie royale de Belgique, 1997 (réédition 2002) ;
  • Édouard Brasey, Sirènes et Ondines, Éditions Pygmalion, Paris, 1999.

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

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