Discussion Modèle:Prusse orientale/Annexion des États
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L'État teutonique constitue un exemple de théocratie militaire et monastique qui exista au nord de l'Europe orientale du XIIIe siècle au XVIe siècle: le Grand Maître de l'Ordre teutonique y régnait en temps que seigneur temporel et spirituel à la fois. Son existence structure l'histoire régionale : après qu'il ait passé, l'histoire de la Prusse laisse ce territoire objet d'une dispute entre la nation allemande et la nation polonaise.
Au nord, la Livonie des Porte-Glaives et l'Estonie sous domination danoise au sortir des Croisades baltes.
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[modifier] Description
L'État de l'Ordre des chevaliers teutoniques joue un rôle important dans le cadre de la colonisation germanique en Europe orientale.
L'Ordre étant d'essence religieuse et militaire, les cités bâties en son nom dans le cadre de la colonisation de cette région s'ajoutent à la chrétienté. Les peuplades païennes rencontrées disparaissent culturellement ou sont converties au fil de l'épée (c'est le cas des Borusses). Sur ces terres, d'autres les remplacent provenant du Saint-Empire romain germanique: c'est le Deutsche Ostsiedlung.
Son existence est singulière puisqu'il s'agit du seul territoire fondé en Europe par un ordre militaire sur le modèle des États latins d'Orient : l'Ordre du Temple n'a jamais bâti que des commanderies disséminées, et il disparaît en 1312, devenu gênant pour le pouvoir séculier français. Quant aux Ordres ibériques, ils sont satellisés (rattachés) à la couronne de Castille ou du Portugal à l'issue de la Reconquête.
Géographiquement situé le long de la mer baltique sur les terres de la Prusse orientale (Königsberg), de Prusse occidentale (Dantzig) et sur les pays baltes, les terres rattachées à l'Ordre teutonique forment une enclave entourée d'ennemis mortels. D'un point de vue géostratégique, l'État teutonique est en soi menaçant pour le royaume de Pologne qui se retrouve face aux principautés du Saint-Empire romain germanique, avec l'Ordre teutonique dans son dos.
L'Ordre trouve un ennemi magistral par l'alliance des Lituaniens et des Polonais, rapprochement dont il est la cause principale en tenant compte également d'une menace russe potentielle. La majorité des terres de l'État passent ensuite dans l'obédience polonaise à compter de 1466; en 1525, le reliquat disparaît : l'État cesse d'être une théocratie monastique pour se fondre dans la Prusse ducale.
[modifier] Chronologie de l'État des Teutoniques
[modifier] Contexte
- Expansion du christianisme du Ve siècle au XVe siècle | Occident chrétien > Croisades baltes
- de 1211 à 1225, Hermann von Salza se bat contre les Hongrois mais l'Ordre n'en tire aucun bénéfice et doit se retirer des zones conquises de haute lutte.
- en:Origins of Prussia
[modifier] Fondation
Toile murale de la Philipps-Universität de Marbourg.
La formation d'un état germanique d'obédience religieuse et monastique dans cette zone de l'Europe doit principalement à une situation d'affaiblissement du pouvoir dans le royaume de Pologne nommée le « démembrement territorial », qui dure jusque 1320. Conrad de Mazovie, l'un des quatre ducs concurrents, offre aux Teutoniques une assise territoriale le long de la Vistule ; les Chevaliers Teutoniques s'en serviront comme base de départ pour mener les Croisades baltes et soumettre les peuples du Nord.
Trois dates fondatrices sont identifiables auprès de souverains divers : 1226, 1231 et 1234.
- mars 1226 : Par la chrysobulle de Rimini, Frédéric II confère aux Teutoniques la mainmise sur la terre de Prusse, prise aux Vieux-Prussiens, et le Kulmerland. Le document est ratifié par un nombre important d'archevêques et de chefs d'État du Saint-Empire. (chrysobulle | Rimini)
- 1231 : territorialisation : cession par Conrad de la Kulmerland, Chełmno Land (Treaty of Kruschwitz), aux Teutoniques et aux Porte-Glaives.
- 1234 : Hermann von Salza présente un faux document au pape Grégoire IX : l'État teutonique est officialisé.
- Après 1236 : incorporation des Livoniens de Courlande à l'État teutonique et rattachement de l'Ordre des Porte-Glaives à l'Ordre Teutonique.
- 1237 : Elbling et la Pogesanie, les Borusses écrasés (coa pour Commons).
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1242 : Frombork Frombork, (fondée sous le nom de Frauenburg)
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1255 : fondation de la montagne du roi (Königsberg), future capitale de la Prusse, actuellement enclave de la Russie.
- Les batailles de Skuodas (1259) et de Durbe (1260) menées par l'État teutonique et les Porte-Glaives pour tenter de contrôler la Samogitie constituent la poursuite des conflits hérités des Croisades baltes.
- 1296-1306 construction du château de Golub-Dobrzyń ; d'un village, les Teutoniques érigent une cité.
- 1422 : deux mois de guerre avec les polonais-lituaniens ravagent la ville (Gollub War)
[modifier] Expansion
- 1308 : Ladislas Ier Lokietek, duc de Cujavie, doit faire appel à l’Ordre Teutonique pour faire face à une révolte de la Poméranie de Gdansk. Les Teutoniques ajoutent à leur État le castrum et le port de . ; ils occupent militairement toute l’embouchure de la Vistule (Pomérélie), privant la Pologne d’un libre accès à la mer (1308-1309). Gdańsk devient Dantzig, rattachée à l'état teutonique puis assimilée à la Prusse orientale, c'est le début d'un contentieux territorial qui va faire mal jusque 1939 (le fameux corridor de Dantzig dans les discours-brûlots du petit moustachu).
- 1309-1454 : annexion du duché de Poméranie par les Teutoniques (coa pour Commons)
- Ladislas Ier de Pologne#Conquête de la Poméranie de Gdańsk par les Teutoniques
- En Poméranie, la bourgeoisie allemande de Tczew et de Gdańsk lorgne vers les margraves de Brandebourg alors que la noblesse polonaise des campagnes reste loyale à Ladislas le Bref. En août 1308, le Brandebourg, à l’appel de la bourgeoisie, envahit la Poméranie et assiège Gdańsk. Les Chevaliers teutoniques sont appelés à l’aide par les Polonais. Mais après avoir rejeté le Brandebourg, l’Ordre teutonique entend bien conserver la région pour l'intégrer à son État. Le 13 octobre 1308, les Teutoniques s’emparent de Gdańsk, massacrent les habitants polonais et conservent la ville. Ladislas ne contrôle plus que la partie méridionale de la Poméranie.
- En février 1309, les Teutoniques s’emparent de Tczew. En avril, ils demandent aux Polonais de leur payer une forte rançon pour quitter la Poméranie de Gdańsk, ce que Ladislas refuse. La conquête de la Poméranie s’achève en septembre 1309, lorsque les Teutoniques s’emparent de Świecie après un siège de deux mois. Le contrôle de la Poméranie permet aux Teutoniques de transférer leur capitale de Venise à Malbork (Marienburg).
(fin du démembrement territorial)
- Ladislas Ier de Pologne#Guerre contre les Teutoniques pour la possession de la Cujavie
- En 1330, la guerre contre les Teutoniques reprend. Ceux-ci mènent des raids contre des villes de Cujavie et de Grande Pologne, mettant à sac Radziejów, Bydgoszcz et Nakło. En représailles, Ladislas, soutenu par les Lituaniens, traverse la Vistule et attaque la région de Chełmno. Une trève de sept mois est conclue le 18 octobre 1330. Malheureusement pour la Pologne, l’alliance avec la Lituanie se rompt suite à une querelle entre Ladislas et Gediminas.
- En juillet 1331, les armées bohémienne et teutonique lancent une attaque conjointe contre la Grande Pologne et la Cujavie, les deux armées devant se rejoindre à Kalisz. La ville de Gniezno est dévastée mais la cathédrale est épargnée. En septembre, les Teutoniques, commandés par Dietrich von Altenburg, arrivent aux portes de Kalisz. L’armée tchèque n’est pas là. Jean de Luxembourg, qui s’est arrêté en Silésie pour régler la succession du duché de Głogów, a du faire face à la résistance de Bolko II le Petit. Ne pouvant se permettre de laisser du temps à Ladislas, les Teutoniques décident d’envahir la Cujavie sans attendre l’arrivée des Tchèques.
- La nuit du 23 au 24 septembre, le premier affrontement direct entre Polonais et Teutoniques se produit dans la région de Konin. Trois jours plus tard, dans la région de Radziejów, une armée polonaise de 5 000 hommes, avec à sa tête Ladislas le Bref et Casimir le Grand, tombe sur l’arrière-garde des Teutoniques. Profitant de l’effet de surprise, les Polonais gagnent la bataille et capturent Dietrich von Altenburg. L’affrontement final a lieu l’après-midi, près du village de Płowce. Les Polonais sont vainqueurs mais la bataille ne se termine pas. Pour une raison inconnue, une partie des Polonais, emmenés par le prince Casimir, quitte le champ de bataille. Profitant de la confusion, Dietrich von Altenburg s’évade et se replie avec ses troupes sur Toruń. Cette bataille a un grand impact psychologique sur les Polonais. Elle montre que les Teutoniques ne sont pas invincibles. Cette victoire montre aussi les limites de la puissance de Ladislas Ier le Bref. Il peut repousser les offensives mais il est dans l’incapacité de reconquérir.
- Peu de temps après, des négociations s’ouvrent avec les Teutoniques à Inowrocław mais elles n’aboutissent pas à un traité de paix. En 1332, l’Ordre, sous le commandement d’Othon von Luterberg, lance une nouvelle grande offensive militaire contre la Cujavie. Cette fois, les forces polonaises ne peuvent arrêter la marée teutonique. Le 20 avril 1332, après deux semaines de siège, les Teutoniques s’emparent de Brześć Kujawski, la capitale de la Cujavie. Les deux autres plus importantes places fortes de la région (Inowrocław et Gniewkowo) tombent aussi très vite dans leurs mains. Ladislas ne peut que constater la perte du duché qu’il avait hérité de son père. En août 1332, Jean de Luxembourg et Charles Robert sont appelés à être arbitres dans le conflit entre Polonais et Teutoniques. Le légat du pape impose un armistice qui laissent aux Teutoniques leurs conquêtes récentes, la région de Dobrzyń et la Cujavie.
- 1346 : rachat de Talinn aux Danois
- 1382 : cession par les Lituaniens de la Samogitie ; cette terre restera cependant rebelle à la domination teutonique (révoltes en préambule de la bataille de Grunwald.)
[modifier] Guerre contre la Pologne-Lituanie
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- 1410 - 1466 (cette guerre se poursuit par la guerre de Treize Ans)
- leur catastrophe : 15. Juli 1410 bei Tannenberg Schlacht bei Tannenberg
Bien que complètement défaits dans cette bataille, l'armée polonaise ne transforme pas l'essai et se retire du siège de Malbork, se mobiliser après la victoire compte tenu du contexte géopolitique qui invoque l'hostilité des potentats voisins : Duché de Silésie, Duché de Bohême, Margraviat de Moravie et Royaume de Hongrie.
- 1411 : Premier traité de Thorn, statu quo ante bellum
- en Livonie : Milice du Christ de Livonie
- 1421 : conflits entre réguliers et séculiers. La Livonie s'efface au profit de l'État teutonique.
- 1422 : l'État teutonique cède la Samogitie au Grand-Duché de Lituanie, après quarante années marquées par des rébellions.
- 1455 : ajouter (après) l'acmé de l'état teutonique.
- 1466 : Second traité de Thorn : les terres cédées par les Teutoniques sont rattachées à la Prusse royale polonaise.
[modifier] Déclin
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- 1466 - 1525
- 1525 : Albert de Brandebourg, converti à Luther, sécularise l'ordre-état teutonique en duché héréditaire ; premier duché protestant fidèle à Luther, il devient la Prusse ducale selon un hommage-lige au suzerain polonais : Prussian Homage - histoire complète.
- 1562 : réforme luthérienne ; Gotthard Kettler se convertit lui aussi à Luther. le Duché de Courlande, héritant de la Livonie des Porte-Glaives est l'objet d'une sécularisation.
[modifier] Postérité
L'existence de l'État teutonique a laissé une marque fondamentale dans la perception de l'histoire de la Prusse au XIXe siècle, justifiant la politique du Drang nach Osten puis la revendication nazie du Lebensraum par des légitimations d'ordre historiographique. Cependant les points de vue développés a-posteriori sur cette lutte à mort entre germaniques et polonais des temps médiévaux jusque la Renaissance a plus à voir avec une récupération dans le contexte du bellicisme qui a pris corps dans l'idée de nation au XIXe siècle, éminement politique puisque la nation allemande s'est forgée dans la mobilisation contre ses ennemis (confere Prusse et Empire allemand).
La confrontation avec la Pologne apparaît avec cette expérience, le militarisme prussien ne l'oubliera jamais dans ses conceptions stratégiques visant à contrer le panslavisme : ce fut Hindenburg qui imposa de nommer sa victoire de 1914 sur l'armée russe comme la seconde bataille de Tannenberg, pour effacer le souvenir de la défaite majeure de l'Ordre en 1410.
Ludendorff sent the official dispatch from Tannenberg, and the battle was named Battle of Tannenberg at the direct request of Hindenburg. Hindenburg chose Tannenberg because of its historical signifance; it is the location were the en:Teutonic Knights were defeated by the Slavic forces at the en:Battle of Grunwald. Interestingly, an ancestor of Hindenburg had fallen at the battle in 1410.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Source
(à traduire : diocèses, villes et terres fondées)
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Deutschordensland ».
[modifier] Liens internes
- Colonisation germanique en Europe orientale (Ostsiedlung): (article anglais)
(Formation du Royaume de Prusse)
| Histoire de la Prusse |
|---|
en:Monastic State of the Teutonic Knights de:Deutschordensland
[modifier] Autres modifications
- sécularisation (homonymie)
- sécularisation : Philosophie politique > ou sécularisation (philosophie) ?
- sécularisation d'un État (?) biens d'un état monastique ou ecclésiastique passant du pouvoir régulier au séculier.
