Présent (quotidien)

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 Présent
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Pays France France
Langue(s) Français
Périodicité Quotidienne
Genre Généraliste
Diffusion n.c. ex. ()
Date de fondation 1982
Ville d'édition Paris

Directeur de publication Jeanne Smits
Directeur de la rédaction Jeanne Smits
Rédacteur en chef Caroline Parmentier
Propriétaire SARL Présent
ISSN 07.50.3253

www.present.fr

Présent est un quotidien français du soir, se déclarant d'inspiration nationale et catholique. Fondé en janvier 1982 à l'initiative du Centre Henri et André Charlier et de Chrétienté-Solidarité, établissement et association catholiques traditionalistes, il entend être en opposition au système politique, culturel et social actuel. Sa principale devise est « Dieu, Famille, Patrie », empruntée au grand rabbin Jacob Kaplan[1].

Sommaire

[modifier] Le positionnement idéologique

[modifier] Un « national-catholicisme »

Présent a toujours récusé, depuis vingt ans, la classification d'« extrême droite ». Jean Madiran, cofondateur du journal, s'est particulièrement attaché à nier cette appartenance. M. Madiran s'est pourtant défini comme étant « à droite de l'extrême droite »[2]. Le courant national-catholique du journal Présent est clairement classé à l'extrême droite par Laurent de Boissieu, journaliste politique à La Croix, sur son site personnel France politique, et par des historiens comme Michel Winock[3].

Il revendique une inspiration catholique, d'un catholicisme « de tradition » mais sans suivre la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X dans toute sa logique, le journal s'étant notamment déclaré incompétent pour approuver ou désapprouver le sacre de quatre évêques par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988.

Dans l'édition du 23 juin 1983, à propos de Robert Badinter, alors Ministre de la Justice, Présent, l'appelant le « fourreur errant », écrit :

« Par héritage, il est pour le migrant contre le sédentaire. Pour le cosmopolite contre l'indigène. [...] Pour le marginal contre la société qui rejeta longtemps les Badinter. Pour l'assassin contre l'assassiné. »

Présent a pour références habituelles les théoriciens de la contre-révolution française et du nationalisme contre-révolutionnaire, Charles Maurras et l'Action française, la « haute figure du maréchal Pétain », Mgr Freppel (évêque violemment opposé à la Révolution française, et qui en flétrit le centenaire, en 1889). Il a qualifié de « formidable revue politique littéraire » Les Cahiers français, journal collaborationniste pendant la seconde guerre mondiale. Après la mort du général franquiste Antonio Aleman, Présent en appelle à « un nouvel esprit de croisade ». Le 6 février 1995, le quotidien a organisé une réunion publique en l'honneur de Robert Brasillach, présidée par Maurice Bardèche, lequel se définit lui-même comme « fasciste ». La révolution nationale de Philippe Pétain y est explicitement glorifiée[4].

Présent est par ailleurs opposé à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception.

[modifier] Présent et le FN

Par ailleurs, Présent se reconnaît « proche » du Front national et de Jean-Marie Le Pen, sans toutefois en être l'émanation. Sous la forme d'un mensuel éponyme l'ayant précédé plusieurs années, il est d'ailleurs antérieur à l'émergence de ce parti sur la scène politique française dans la première moitié des années 1980.

Les liens sont cependant bien plus forts que cela : Pierre Durand, fondateur et directeur du journal, fut aussi un des fondateur du FN, dont il fut, dès 1972, le premier trésorier national. De même, Georges-Paul Wagner, contributeur régulier du journal, fut député du Front national de 1986 à 1988.

Les différences d'appréciation entre le journal et cette formation politique sont cependant apparues au cours des deux dernières décennies, la plus flagrante ayant concerné leurs positions sur la guerre en Irak en 2003. Elles peuvent cependant apparaître comme le reflet de la coexistence, au sein du FN de courants divers de l'extrême-droite française. Lors de la scission de Bruno Mégret en 1998, le journal a refusé de prendre parti, ce qui a entraîné un appel au boycott de la part de Le Pen.

La rédaction du journal se considère comme une composante parmi d'autres de ce qu'elle appelle le « mouvement national », chacune avec sa spécificité. L'expression de désaccords sur certains points n'empêchant pas une opposition commune au système politique, social et culturel actuel. Cette position est proche de celle de Radio Courtoisie concernant la notion de « droite plurielle ». Mais Présent, à la différence de cette radio, suit une ligne résolument catholique.

[modifier] Condamnations

Le 31 janvier 1990, Pierre Durand, directeur de Présent, et son collaborateur Alain Sanders, sont condamnés par la première chambre du tribunal civil de Paris à cinquante mille francs de dommages et intérêts, aux dépens et à la publication du jugement, pour « diffamation » envers Olivier Biffaud, journaliste au Monde. Sous le titre « Olivier Biffaud car il ment deux fois », Alain Sanders avait qualifié M. Biffaud « de sorte de sous-Rollat du pauvre […], de militant aigri, d'ex-trotskard (ou assimilé), reconverti dans le rapport flicard façon Plenel ». Le tribunal a estimé qu'il s'agissait là d'« accusations graves » portées contre M. Biffaud, « dont la probité et l'impartialité sont, dans l'article attaqué, sous un titre d'un mauvais goût particulièrement détestable, bassement mis en cause en des termes dont le caractère exempt de prudence et de mesure non seulement est exclusif de bonne foi, mais encore accroît le préjudice subi […] » [5].

Le 2 mai 1990, Pierre Durand, directeur de Présent, est condamné à huit mille francs d'amende pour « diffamation raciale », suite à un article de Jean-Yves Le Gallou. M. Le Gallou avait affirmé que « les jeunes beurs » bénéficient de l'« impunité » lorsqu'ils « voyagent gratuitement dans les transports en commun, lorsqu'ils font des bras d'honneur aux policiers, […] lorsqu'ils attaquent les mairies, les commissariats […], impunité parce que les lois antiracistes et l'application qui en est faite leur donnent des privilèges. » M. Durand a également été condamné à payer cinq mille francs de dommages et intérêts au MRAP, et à payer la publication du jugement dans deux journaux. M. Le Gallou a été condamné aux mêmes peines[6].

Le 13 mai 1993, la XIe chambre de la cour d'appel de Paris infirme un arrêt de relaxe précédent (XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris, 30 octobre 1992) et condamne le quotidien, en la personne de son directeur de publication, Pierre Durand, à 20 000 francs d'amende, et au versement, à chacune des parties civiles (LICRA et MRAP), de 10 000 francs de dommages-intérêts et 5 000 francs au titre de l'article 475-1 du Code pénal. Le journal est reconnu coupable de « provocation à la haine raciale » suite à la publication d'un entretien avec Jean-Marie Le Pen, le 18 août 1989, dans lequel il parlait notamment de « prédateurs arabes ». Dans la même affaire, le Parlement européen s'était opposé à une levée de l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, en arguant du « caractère imparfait et imprécis » de la requête qui lui était présentée[7].

[modifier] Caractéristiques techniques

Présent est diffusé par abonnement postal, mais également en kiosque (depuis 1988) et, depuis mars 2004, par « abonnement Internet ».

Présent paraît cinq fois la semaine, du lundi au vendredi (Paris) ou du mardi au samedi (en Province), les numéros imprimés en début d'après-midi étant toujours datés du lendemain, selon l'usage des quotidiens vespéraux.

Le format du quotidien est approximativement A3 (297 x 420 mm) ou tabloïd et sa pagination de quatre pages pour les quatre premiers numéros de la semaine, et de huit pages pour le numéro daté du samedi, le tout imprimé en caractères plus petits que ceux employés par la presse classique.

Le quotidien vit des seuls apports financiers de ses lecteurs (principalement les abonnements) : pas de ressources publicitaires ni d'aide publique à la presse d'opinion, aide à laquelle il affirme avoir théoriquement droit, mais qui lui est régulièrement refusée par le gouvernement depuis plusieurs années.

En janvier 2002, un hasard a fait coïncider à quelques jours près le numéro 5000 et le 20e anniversaire de parution.

Depuis sa fondation, la Une est chaque jour illustrée, en fonction de l'actualité, par la dessinatrice Chard, de son vrai nom Françoise Pichard, également dessinatrice attitrée de l'hebdomadaire Rivarol depuis la fin des années 1960.

[modifier] Journalistes et chroniqueurs de Présent

[modifier] Quelques chroniques

  • La page Sur les écrans de cinéma (numéro daté du jeudi)
  • Génération décervelée, de Jeanne Smits (numéro daté du vendredi)
  • Au pied de vos lettres, chronique du courrier assurée par Caroline Parmentier (numéro daté du vendredi)
  • La lettre d'Amérique de Christian Daisug (numéro daté du samedi)
  • Présent littéraire (numéro daté du samedi) :
    • diverses critiques littéraires
    • Libérez-vous des chaînes (critiques de télévision)
    • Des Idées et des hommes, d'Yves Chiron
  • la page « Dieu premier servi » (numéro daté du samedi)
  • et, en fonction de l'actualité et de l'espace disponible, les Une et autres pages intérieures consacrées aux événements politiques, sociaux, culturels et moraux.

[modifier] Fondateurs

[modifier] Notes

  1. « Dieu, la famille, et la patrie, voilà en effet les grandes idées que les textes sacrés nous enseignent. Écoutez l'impétueuse éloquence d'Isaïe et d'Ézechiel, ou les chants plaintifs de Jérémie et du roi-prophète. À l'amour de Jehovah ne joignent-ils pas celui du sol natal, de la terre donnée par le Dieu d'Abraham et de Jacob ? Leur enthousiasme n'est-il pas à la fois religieux et patriotique ? » (Jacob Kaplan, Témoignage sur Israël, éd. Regain, 1949, p.45)
  2. Itinéraires, septembre-octobre 1981, cité dans « Le petit monde de la presse "amie" », Le Monde, 9 février 1992
  3. Michel Winock, La France politique. XIXe siècle-XXe siècle siècles, éd. du Seuil, « Points histoire », chapitre 16.
  4. Michel Winock, La France politique. XIXe-XXe siècles, éd. du Seuil, « Points histoire », chapitre 16
  5. Sources :
    • « Pour diffamation envers un journaliste du “Monde” — Le quotidien “Présent” et Alain Sanders condamnés à 50 000 F de dommages et intérêts », Le Monde, 8 février 1990 ;
    • « La presse sous contrôle judiciaire. Un titre de « mauvais goût » ? 5 millions à payer », article signé Jean Madiran, in Présent n° 2006, daté du 9 février 1990.
  6. « Le directeur de Présent condamné pour diffamation raciale », Le Monde, 4 mai 1990
  7. Sources : 1°) article « À la cour d'appel de Paris — Le journal Présent est condamné pour "provocation à la haine raciale" », Le Monde, 18 mai 1993. Arrêt de la Cour d'appel de Paris le 12 mai 1993. 2°) Florence Craye, « Condamnation surréaliste de "Présent" dans l'affaire des "prédateurs arabes" »,, Présent, n° 2827, vendredi 14 mai 1993, pp. 1-2.

[modifier] Liens externes

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