Pierre-Charles-Louis Baudin

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Pierre-Charles-Louis Baudin, né le 18 décembre 1748 à Sedan, mort le 14 octobre 1799 à Paris, est un révolutionnaire et un homme politique français. Il est le père de Charles Baudin.

D'une famille originaire de Lorraine fixée depuis le XVIIe siècle à Sedan, il est le fils d'Anne-Alexandre Baudin, lieutenant général du bailliage de Sedan, et de Charlotte-Louise de Lafeuille, qui appartient à une famille de magistrats. Son père le destinant au barreau, il part étudier à Paris, où il étudie auprès d'un instituteur disciple de Rollin et de Coffin, et entre à Louis-le-Grand. Après des études de droit, il se fait recevoir avocat, mais l'exil du Parlement de Paris, en 1771, l'amène à abandonner cette carrière. Retiré à Sedan auprès de son père, il s'apprête à la reprendre quand Louis XVI rétablit les parlements. Toutefois, par amitié, il accepte de devenir le précepteur des fils de l'avocat-général Gilbert des Voisins. Marié en 1783, il rentre à Sedan, où il devient directeur des Postes.

Élu maire de Sedan en 1790, puis député des Ardennes à l'Assemblée législative le 2 septembre 1791 par 168 voix sur 299 votants, il siège parmi les modérés, mais s'exprime peu; il fait partie du comité d'instruction publique. Le 5 septembre 1792, il est réélu député à la Convention nationale. Lors du procès de Louis XVI, il vote en faveur de l'appel au peuple et la réclusion pendant la guerre suivie du bannissement à la paix, ainsi que pour l'appel au peuple et le sursis.

Nommé en floréal an III, l'un des onze membres du comité de rédaction de la Constitution de l'an III, il favorise la réélection des deux tiers des conventionnels au sein du nouveau Corps législatif. Le jour de son élection à la présidence de la Convention, qui se déroule du 2 au 17 vendémiaire an IV (24 septembre-9 octobre 1795), il fait rendre un décret convoquant les assemblées électorales. Lors de son mandat, la Convention doit faire face à l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, vote une amnistie générale sur les crimes révolutionnaires et prononce l'abolition de la peine de mort à dater de la conclusion de la paix, avant de se séparer le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795).

Élu député des Ardennes au Conseil des Anciens avec 182 voix sur 188 votants le 21 vendémiaire an IV (13 octobre 1795) puis le 22 germinal an V (11 avril 1797), il siège parmi les modérés, combattant aussi bien les néo-jacobins que les royalistes du club de Clichy, et occupe les fonctions de secrétaire, de commissaire aux archives et de président, du 2 au 23 novembre 1795 puis du 19 juin au 19 juillet 1799. En 1799, en pleine poussée néo-jacobine, il s'oppose au club du Manège et à la mise en accusation des directeurs renvoyés le 30 prairial (18 juin 1799), Merlin de Douai, Treilhard et La Réveillère-Lépeaux

Le 14 décembre 1795, il fait son entrée à l'Institut de France.

Partisan de Bonaparte à son retour d'Égypte, il meurt d'une crise de goutte, peu après avoir appris son débarquement à Fréjus.

À son initiative ont été crées les archives nationales et départementales.

[modifier] Œuvres

  • Anecdotes et réflexions sur la Constitution, 1794
  • Réponse à l'écrit de La Harpe que je n'ai point lu, 1794
  • Anecdotes et réflexions générales sur la Constitution, 1795
  • Éclaircissements sur l'article 355 de la Constitution et sur la liberté de la presse, 1795
  • Du fanatisme et des cultes, 1795

[modifier] Sources

  • Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 1, p. 201-202
  • Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, tome 4, 1859, p. 771-773
  • Nicolas Toussaint Lemoyne Desessarts (dir.), Les siècles littéraires de la France, ou Nouveau dictionnaire historique, critique et bibliographique de tous les écrivains français, morts et vivants, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Chez l'auteur, tome 7, 1803, p. 24-26
Précédé par Pierre-Charles-Louis Baudin Suivi par
Théophile Berlier
Président de la Convention nationale
24 septembre-9 octobre 1795
Jean-Joseph-Victor Genissieu
Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux
Président du Conseil des Anciens
2-23 novembre 1795
François Denis Tronchet
Claude-Christophe Gourdan
Président du Conseil des Anciens
19 juin-19 juillet 1799
Louis-Thibaut Dubois-Dubais