Nonza

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Nonza
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Pays
drapeau de la France
     France
Région Corse
Département Haute-Corse
Arrondissement Bastia
Canton Sagro-di-Santa-Giulia
Code INSEE 2B178
Code postal 20217
Maire
Mandat en cours
Jean-Marie Dominici
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse
Latitude
Longitude
42° 47′ 07″ Nord
         9° 20′ 42″ Est
/ 42.7852777778, 9.345
Altitudes moyenne : 120 m
minimale : 0 m
maximale : 841 m
Superficie 804 ha = 8,04 km²
Population sans
doubles comptes
67 hab.
(1999)
Densité 8 hab./km²
Carte de localisation de Nonza
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Nonza est une commune française, située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.

Sommaire

[modifier] Géographie

Village de Nonza
Village de Nonza

Nonza est une commune du nord du Nebbio, sur la côte occidentale du Cap Corse, située entre Ogliastro, au nord, Olcani à l'est et Olmeta-du-Cap au sud. La commune se présente sur le flanc du Monte Stello, mais son territoire ne grimpe que jusqu'à la Cime di Macchiella (847 m).

Le village de Nonza se perche en nid d'aigle sur une hauteur surplombant la mer Méditerranée, autour de l'église Santa Ghjulia. Il est traversé par la route D80 qui fait le tour du Cap Corse. Les maisons à l'architecture sombre et homogène se fondent dans le site et vont jusqu'à se souder en bordure de la falaise. Contrairement aux autres communes du Cap, Nonza ne présente qu'un seul groupe d'habitations. Du fait de sa position, le village ne présente qu'une faible ouverture sur la mer. Bien au contraire, la tour paoline, construite au XVIIIe siècle sur les restes du château des Avogari, domine la mer du sommet d'une falaise de plus de 100 m (le Monte). Sa vue imprenable sur le golfe de Saint-Florent en fit d'ailleurs un poste stratégique pour Pascal Paoli. Le seul accès à la mer qu'offre Nonza est sa plage de galets noirs, constituée artificiellement à partir des rebuts de la carrière d'amiante exploitée autrefois à Albo, sur la commune d'Ogliastro. La violence des lames cependant, phénomène répandu sur la côte ouest du Cap et accentué par le caractère abrupt de la grève artificielle, rend la baignade dangereuse.

[modifier] Histoire

Le site du village fut occupé dès la préhistoire. Des peintures rupestres, datées du IIe millénaire av. J.-C., ont été découvertes dans une grotte nommée Grotta Scritta.

Nonza est situé à l'emplacement de l'ancien camp romain de Castrum Nuntiae. Étymologiquement, le nom du lieu en latin signifie annonciateur, car le belvédère sur lequel fut construit la forteresse semblait propre à annoncer toute tentative d'incursion dans les Agriates à la colonie de Mariana, située sur la côte orientale. A la fin de l'époque romaine, sainte Julie, la patronne de la Corse, y aurait été martyrisée. Le premier lieu de culte et de pèlerinage à sainte Julie fut bâti à Nonza à la suite de cet évènement, puis le sanctuaire détruit par les Barbaresques en 734. A propos de pirates qui menaçaient les navigateurs et les villages côtiers, une vieille légende circulait à Nonza : Lors d'une attaque de Nonza par les barbaresques, le commandant de la place s'étant trouvé seul pour défendre le village, les femmes sont venues à la rescousse. Le commandant avait placé les canons en divers endroits. Allant de l'un à l'autre il tirait avec l'aide des femmes. Et sur la Teddia, il hurlait des ordres à ses troupes fictives. Tant et si bien que les barbaresques croyant avoir affaire à un grand nombre d'ennemis bien armés prirent la fuite. (d'après le site officiel de la commune)

L'existence du village n'est confirmée qu'au Moyen Âge, avec les premiers statuts datés de 1109. Nonza s'organise autour du château de Peverelli, seigneurs locaux, château qui fut détruit en 1489 par les Génois. A partir de 1336, Nonza fut au centre du fief des Avogari et De Gentile. Ces seigneurs capcorsins d'origine génoise étendait leur domaine sur Brando, Olcani, Olmeta et une partie d'Ogliastro. Ce territoire correspond approximativement à la pieve religieuse. Le seigneur Vincentello II (1523-1625) exerçait des droits féodaux dans les Agriates et l'Ostriconi, au-delà du golfe de Saint-Florent. Ceci permettait de subvenir aux besoins du village. Faute d'un banc agricole suffisant, les deux tiers des céréales étaient cultivés sur ces terres : la majorité des agriculteurs capcorsins s'exilait donc en été. Le troc offrait de nombreux produits méditerranéens (huile d'olive, vin, raisin) en provenance de Sardaigne, de Toscane ou de Ligurie.

En 1625, la république de Gênes mit fin aux seigneuries locales en imposant une domination directe du gouverneur. Lors de la révolte des Corses contre Gênes, au XVIIIe siècle, Nonza subira de nombreux remous dus à son lien économique à la "terre ferme". Cependant, en 1757, Nonza se rallia à Pascal Paoli. Lors de la conquête française, Nonza était considéré comme un point stratégique d'implantation militaire dans le Cap corse. Le village fut pilonné de la mer pendant toute la journée du 24 août 1768 pour assurer la marche de trois colonne d'infanterie du général Grandmaison. Les 1 200 soldats français firent rapidement prisonniers les troupes corses, au nord du village. La tradition raconte que le commandant corse Jacques Casella fut l'auteur d'un haut-fait à cette occasion : ce soldat blessé resta seul dans la tour paoline ; en criant des ordres dans la tour et grâce à un ingénieux système de ficelles qui lui permettait de faire tirer plusieurs armes en même temps aux meurtrières, il fit croire à une forte résistance et n'accepta de reddition qu'avec les honneurs militaires et le droit d'emporter les armes. La légende veut qu'en voyant Casella sortir de la tour sur des béquilles, Grandmaison demanda où était le reste de la troupe et que le vieux soldat aurait répondu : « La voilà, c'est moi ! » Il fut reconduit dans le Nebbio, auprès de Paoli.

Au XIXe siècle, malgré un important exode rural débuté un siècle plus tôt, la popularisation des desserts en Europe ouvrit au Cap Corse la production et la commercialisation du cédrat. La culture de cet agrume commence en Corse vers 1830. Les bandes de relief s'élevant à moins de 300 m d'altitude furent réaménagées avec des haies pour protéger les cédratiers du gel et du vent et des sociétés d'irrigation furent montées pour abreuver ces arbres capricieux. Les fruits étaient centralisés par les propriétaires depuis différentes marines. À Nonza, ils étaient triés, conditionnés (entiers par caisses, ou en tranches barriques d'eau de mer et stockés dans les magasins de la marine. Ceux-ci recevaient des commandent de grossistes de Livourne, Marseille ou Nice, qui livraient confiseurs ou parfumeurs à travers toute l'Europe occidentale. Le transport était assuré par brick ou goélette, depuis Saint-Florent ou l'anse de Fornali, avec des équipages locaux. Les navigateurs assuraient en retour le transit des farines et divers matériaux de construction. Le cédrat est toujours produit à Nonza mais la construction, sous le Second Empire, de la route D80, qui ceinture le Cap Corse, a centralisé les opérations de commercialisation sur Bastia et son port.

De nombreux habitants de Nonza s’expatrièrent au cours du XIXe siècle pour fuir les conditions de vie difficile au village, le chômage et le déclin agricole. Certains émigrèrent vers le continent, à Marseille en particulier, mais beaucoup également vers l'Amérique, à Porto Rico et Saint-Domingue pour la plupart.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Karl Burini
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
61 137 71 68 86 67
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Ressources et vie locale

Maisons à Nonza
Maisons à Nonza

Les quelques ressources et productions locales sont :

Le 22 mai constitue la fête patronale du village. Au cours de cette fête, dédiée à sainte Julie, ont lieu une foire et un pèlerinage. La période estivale est marquée de nombreuses manifestations culturelles et sportives qui attirent de nombreux touristes et visiteurs.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Tour paoline (Torra paolina)

Le Monte, sommet de la falaise dominant la mer, représente une position stratégique et fut donc choisit par les seigneurs Avogari pour y bâtir leur château au XIIe siècle. Cette forteresse médiévale fut détruite par les Génois en 1489.

En 1760, Pascal Paoli ordonna la construction d'une tour de guet au sommet du Monte, afin de surveiller le Golfe de Saint-Florent. Cette tour de schiste gris vert, carrée, se situe à l'emplacement de l'ancien château, soit à 167 m d'altitude. Elle est bâtie sur le modèle des tours génoises : trois étages, une guardiola, une terrasse crénelée pourvue de trois échauguettes. La tour est aujourd'hui inscrite aux Monuments historiques.

[modifier] Église piévane Santa Ghjulia

Après le Concile de Trente, vers 1575, l'église Santa Ghjulia fut reconstruite dans le style classique, sur un sanctuaire préroman. Elle contient un autel en marbre polychrome datant de 1694, une toile du XVIe siècle représentant Sainte Julie crucifiée, ainsi que des statues anciennes. L'église fut transformée quasi-entièrement en 1854 et 1872, et, en 1893, il lui fut adossé un clocher au sommet ogival.

Aujourd'hui, les murs de cette église paroissiale sont peints d'un badigeon rose, elle est couverte de teghjie de lauze, et présente une façade tripartite décrite comme suit : deux pilastres jaunes la soulignent et soutiennent un entablement surmonté d'un fronton. L'église Santa Ghjulia est inscrite aux Monuments Historiques.

[modifier] Fontaine Santa Ghjulia

Lors du martyre de Sainte Julie, la légende raconte que ses seins coupés furent jetés contre un rocher, d'où aurait jailli une source miraculeuse. Cette source, appelée parfois fontaine aux mamelles, est située sous la route à l'entrée nord de Nonza. On y accède par un chemin en escalier de 54 marches. Les eaux de la fontaine Sainte Julie sont supposées miraculeuses et sont le but d'un pèlerinage. Près de la fontaine se trouve la chapelle Santa Ghjulia.

Un monumental escalier de 150 marches descend de la chapelle vers la marine. Cet ancien port, aujourd'hui ruiné, disposait de quelques entrepôts (magazzini) et de sept gondoles au XVIIIe siècle.

[modifier] Couvent San Francescu

Quelques années après la fondation du couvent de Bonifacio par Saint François d'Assise, le père Parenti, son successeur, fonda le couvent de Nonza en 1236. Ce couvent de l'ordre franciscain appartenait à l'observance mineure de la Corse.

Les restes du couvent sont situés en bordure de mer, à un kilomètre environ au sud du village de Nonza et font face au golfe de Saint-Florent.

[modifier] Autres églises

  • Chapelle de confrérie Sainte-Croix, située à proximité de l'église paroissiale ;
  • Chapelle Notre-Dame-de-Lavasina, au quartier de Borgivechju ;
  • Chapelle rurale Santa Maria, à l'est.

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Sainte Julie : la sainte patronne de la Corse aurait été martyrisée par des païens à Nonza ;
  • famille Peverelli : cette famille génoise fut le foyer des premiers seigneurs capcorsins ;
  • famille Avogari de Gentile : cette dynastie de seigneurs du Cap corse, originaire de Gênes, dont le fief s'étendait d'une côte à l'autre au sud du cap, était en partie originaire de Nonza.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Nonza sur le site de l'Insee

[modifier] Liens externes