Mgr Pierre de Saint-Priest d'Epinac

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Pierre de Saint-Priest, né le 10 mai 1540 à Apinac, mort le 10 mai 1599 à Lyon. Chef du parti ligueur.

Troisième fils et quatrième enfant de Pierre (+1556), Seigneur d'Espinac et Lieutenant général du Roi pour la Bourgogne, et de Guicharde d'Albon, fille de Guillaume III et sœur de Monseigneur Antoine d'Albon.

Chanoine-comte, à 10 ans en 1552, il fit des études à Paris puis à ? où il fut reçu "docteur en l'un et l'autre droit". Chamarier en 1559 et doyen du chapitre en 1569 ; plusieurs fois désigné par ses confrères pour les représenter. Il fut aussi abbé de l'Île Barbe et d'Ainay et prieur de Saint-Rambert.

En 1573, Antoine d'Albon résigna en sa faveur la dignité épiscopale, et sur les instances du pape Grégoire XIII, le roi accepta ce choix. Pierre d'Espinac prit possession de son siège le 2 octobre 1574. Il est le premier titulaire noble de cet évêché à avoir fait figurer une couronne sur ses armes ecclésiastiques.

Homme de talent, zélé dans l'exercice de sa charge, on le vit prêcher dans sa cathédrale, administrer les sacrements et participer aux processions. En 1577 il publia de nouveaux statuts synodaux en y incluant les prescriptions du Concile de Trente. Il s'efforça de remettre un peu de tenue dans ses abbayes où étaient délaissés la règle et l'office divin. C'est en 1585 que fut fondée, par l'Ordre des Chartreux, à la Croix-Rousse, la Chartreuse du Lys-Saint-Esprit. Mgr d'Espinac consacra le grand autel de Saint-Jean Lien vers un homonyme?, relevé après les ravages des huguenots.

Il ne resta malheureusement pas longtemps dans son diocèse : député aux États de Blois en 1577, il présida, en tant que Primat des Gaules, l'assemblée du clergé tenue à Melun en 1579.

Il fut envoyé en ambassade en Angleterre par le roi Henri III, avant son retour définitif en 1590. Ayant été ligueur, d'ailleurs modéré, il s'attira l'inimitié du roi Henri IV, ce qui explique la fin de son temps d'ambassade qui coïncide avec l'avènement de ce roi. Il faut reconnaître qu'il avait tout fait pour ! En effet, lorsqu'Henri IV cherchait à regagner son royaume et à se rattacher les villes, il utilisait trois procédés : ralliement volontaire, attaque et rachat.
Pour avoir l'air de céder à la force mais sans dommages, les bourgeois de Lyon ont négocié une attaque simulée avec le comte d'Ornano qui opérait pour le roi dans le sud-est. Mgr d'Espinac a tenté de s'opposer à cette manœuvre et d'intimider les bourgeois de Lyon, il ne fut pas écouté et s'est alors retiré dans son palais épiscopal. Les bourgeois ont crié "Vive la France", (et non "Vive le roi") et ont dévalisé les drapiers pour porter foulards de soie blanche !

Le château d'Ombreval, aujourd'hui mairie de Neuville-sur-Saône
Le château d'Ombreval, aujourd'hui mairie de Neuville-sur-Saône

Pendant les neuf années qui lui restaient, il se plaisait à résider dans le château d'Ombreval à Vimy. Ce château avait été construit en 1458 par Monsieur d'Ombreval ; il fut ensuite en la possession de la famille Buatier, jusqu'à ce qu'il fut acquis par Mgr d'Espinac en communauté avec sa sœur Madame de Gresolles en 1586. Cette acquisition fut réalisée pour la somme de 7 500 écus versés à Symphorien Buatier seigneur de Montjoli. A la mort de Mgr d'Espinac, sa sœur fut contrainte de vendre le château pour payer les dettes de son frère. Il fut acquis par Jean Livet, secrétaire de l'archevêque de Lyon, qui s'était enrichi aux dépens de son maître. Ce château sera embelli plus tard Camille de Neufville de Villeroy, lui aussi archevêque de Lyon, et, après bien des transferts de propriété, vendu en 1964 à la municipalité de Neuville-sur-Saône qui y a établi la mairie.

Mgr d'Espinac mourut à Lyon, le 9 janvier 1599, et fut inhumé dans la chapelle Sainte-Madeleine de la cathédrale Saint-Jean.