Huguenot
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Le terme Huguenot est l'ancienne appellation donnée par leurs ennemis aux protestants français pendant les guerres de religion. À partir du XVIIe siècle, les Huguenots seront appelés Religionnaires, car les actes royaux employaient le terme de Religion prétendue réformée pour désigner le protestantisme[1].
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Son étymologie est disputée.
L'hypothèse couramment admise[2]indique que le mot vient de Eignot de l'allemand Eidgenossen, utilisé d'abord en Suisse et signifiant confédérés ou conjurés, et l'influence du patronyme de Bezanson Hugues, un des premiers chefs protestants suisses ayant négocié l'alliance des cantons. Au sein du Petit-Conseil de Genève ce fut le nom donné aux partisans des Cantons suisses, les partisans du duc de Savoie étant les "Mamelouks". L'encyclopédie catholique[3] propose également l'étymologie Hugon, en référence au lieu de rassemblement des réformés de Tours qui portait le nom d'un comte de sinistre mémoire.
Théodore de Bèze, proche collaborateur et continuateur de Jean Calvin, mentionne une étymologie populaire évoquant un légendaire et hérétique roi « Hugonet », mais cette origine n'est pas retenue.
[modifier] Histoire
Dès avant l'Edit de Nantes, des Huguenots fuient le royaume à cause des pressions et brimades de plus en plus violentes exerçées par le pouvoir royal.
En 1685, la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV supprime définitivement leur liberté de culte et leur survie est clairement en cause s'ils ne se convertissent pas au catholicisme. C'est cet événement majeur qui naturellement conduit la plupart des Huguenots à fuir pour les Provinces unies des Pays-Bas, l'Angleterre, la Suisse ou les principautés allemandes (Cassel, Brandebourg, ...). Le chiffre d'un million de personnes est couramment cité.
Ainsi dans L'Encyclopédie, à l'article « Réfugié », on trouve cette citation : « Louis XIV, en persécutant les protestants, a privé son royaume de près d'un million d'hommes industrieux » (article qu'on suppose de Voltaire mais écrit par Dumarsais).
Ceux qui restèrent en France furent persécutés jusqu'au milieu du XVIIIe siècle par les dragons, soldats chargés de persécuter les Protestants en les traitant comme ils l'auraient fait en pays conquis. Certaines grottes du sud de la France portent le nom des huguenots (notamment les prédicants de passage) qui s'y cachèrent pour ne pas être arrêtés.
Les catholiques galiciens et les réformistes, comme Jacques Lefèvre d'Étaples, furent parmi les prédécesseurs des Huguenots. Ceux-ci suivirent le mouvement initié par Martin Luther en Saxe, puis organisé par Jean Calvin à partir de Genève. Ils formèrent les Églises réformées en France, appelées dédaigneusement « religion prétendue réformée » dans les textes officiels.
[modifier] Parcours des Huguenots
Il y a des Huguenots qui ont fui aux Provinces Unies des Pays Bas. Plusieurs s'exilèrent vers la Nouvelle France (Canada) au XVIIè siècle. Bon nombre tentèrent ensuite l'aventure sud-africaine, où le pouvoir les installa dans la colonie du Cap. D'autres partirent sur l'île de Manhattan en Nouvel Amsterdam (l'actuelle New York).
[modifier] Les Huguenots en Brandebourg
Durant les dix ans qui suivirent la guerre de Trente Ans et l'Édit de Nantes, parmi le million de Français qui quittent la France, 50 000 émigrent en Brandebourg dont la plupart sont Huguenots.
Les Prussiens accueillirent volontiers ces Français car leur économie était au plus bas suite à cette guerre de Trente Ans et à cinq épidémies de peste qui firent, à elles seules, 140 000 victimes.
Les Princes-électeurs de Hesse et du Brandebourg voyant l'opportunité d'accueillir cette population huguenote souvent bien formée et d'un bon niveau intellectuel, prennent des mesures d'accueil à peine dix jours après la révocation de l'édit de Nantes, soit le 28 octobre 1685. Des lopins de terres leurs sont réservés, ainsi que la possibilité de mettre en place une administration parallèle judiciaire et pénale. Les persécutés se transforment en colons. Les nombreux privilèges accordés aux Huguenots, particulièrement ceux liés à la propriété terrienne, attisèrent la jalousie. Malgré cela, l'intégration des Français se passa relativement bien et apporta des "plus" : la venue de nouveaux métiers tels les métiers de l'horlogerie, par exemple, et de nouveaux fruits et légumes, tels les oranges, les citrons, les choux-fleurs, les petits pois,les artichauts etc.
L'influence des Huguenots français est aujourd'hui remarquable dans les grandes villes d'immigration telles que Berlin ou Francfort-sur-le-Main. Berlin à elle seule, ayant accueilli plus de 35 000 huguenots français, a construit son économie pré-industrielle ainsi que son centre économique autour du capital et du savoir faire des artisans et commerçants huguenots. Certains quartiers de Berlin ressentent toujours cet héritage. C'est le cas notamment du quartier de la Friedrichstadt, premier foyer d'installation des Huguenots à Berlin.
Parler le français était à cette époque prestigieux, ce qui fit que la plupart des riches Allemands voulurent des professeurs français pour leurs enfants. Ainsi tous les domaines de la culture allemande furent influencés par les colons huguenots. Aujourd'hui, cette influence est attestée par de nombreux signes, tels, par exemple, sur la place du Gendarmenmarkt à Berlin où beaucoup de pancartes ont des noms français. De nombreux termes allemands (devenant cependant entre temps de plus en plus désuets) viennent du français : comme "etepetete" ("être-peut-être" - servant à qualifier une femme prétentieuse) ou "Muckefuck" (de faux-mocca ) pour un café un peu trop clair. (voir l'article sur l'article sur la langue allemande). Après la fin de l'occupation française pendant les guerres napoléoniennes une réaction nationaliste fait disparaître cette tendance.
Des îlots de peuplement virent aussi le jour dans le sud: la ville de Erlangen en Franconie (Bavière), près de Nuremberg) fut fondée par des Huguenots. Près de la frontière tchèque, dans la région du Fichtelgebirge, (nord de l'actuelle Bavière), une tradition perpétue le peuplement protestant : la décoration des fontaines pour Pâques en forme de fleur de lys (Osterbrunnen, photo).
[modifier] Les Huguenots en Afrique du Sud
L'émigration des Huguenots vers l'Afrique du Sud n'a concerné que moins d'un millième des 200 000 protestants qui quittèrent la France après la révocation de l'édit de Nantes. Ce sont 178 familles qui, de 1688 à 1691, firent le voyage sur 4 bateaux dont le principal était l'Osterland.
Ces protestants étaient originaires pour l'essentiel de deux groupes de régions, l'une s'étendant en arc de cercle de la Flandre à la Saintonge, l'autre allant du Dauphiné au Languedoc en passant par la Provence.
[modifier] Les Huguenots des Etats-Unis
Les Huguenots venus directement de France, en particulier après la révocation en 1685 de l'Edit de Nantes par Louis XIV, se sont ajoutés à ceux qui sont passés par l'Angleterre et les Provinces-Unies. Ils ont été nombreux à participer à la croissance de la Nouvelle-Amsterdman (la future New York) et de Boston. Plusieurs d'entre eux ont débarqué au Cap Fourchu dans le Mayflower, aux côtés d'Anglais, près de Boston.
Entre New York et Boston, ils ont fondé Nouvelle-Rochelle, où ils se sont intégrés aux anglophones en anglicisant leur nom, celui de Rochelle étant un peu sulfureux car la ville avait été assiégée par le cardinal de Richelieu en France. [4]
En Virginie, qui fut le troisième lieu de croissance démographique sur la côte Est, la ville de Manakin, non loin de Richmond (l'ancienne Jamestown) sur la James River, conserve son nom d'origine indienne, où un groupe de sept cents Huguenots se sont établis. [5]Les huguenots y sont arrivés en décembre 1700, directement d'Angleterre, la couronne leur ayant donné officiellement des terres sur le Nouveau Monde, acheminés sur les baeaux "Mary and Ann", le "Ye Peter and Anthony" et le "Nassau".
On les trouve même dans la quatrième et dernière zone de la côte Est, les deux Caroline. Au XVIIe siècle, alors que la Georgie a été utilisée comme pénitencier, les deux Caroline sont annexées un peu après la Virgine par de nouveaux colons, dont beaucoup de Hugenots. En Caroline du Sud, le bateau le « Richemond » (nom français) débarqua une cinquantaine de familles en 1685, l'année de la révocation de l'Édit de Nantes. Le voyage a été financé par la couronne d'Angleterre, afin que les huguenots développent la culture de la vigne, du mûrier et de l'olivier.
Le huguenot américain le plus célèbre est Davy Crockett, issu de la famille française des Croquenage, qui anglicise son nom en fuyant en Angleterre. En 1830, il est le représentant à des trappeurs de la "frontière sauvage" du Tennessee, à 700 kilomètres de l'Atlantique, et y combat la loi du Président Jackson qui veut déporter les Indiens au délà du Mississipi. Christophe Colomb a alors découvert l'Amérique depuis 340 ans, mais au Nord du Rio Grande, les cinq sixième du territoire sont au mains des amérindiens qui vivent librement et 95% des colons sont agglutinés sur les 13 petites provinces de la Côte Est. Cela ne va pas durer. En 1848, la ruée vers l'or attire 300 000 personne en Californie, 35000 kilomètres de rails sont posés et les indiens disparaissent presque.
[modifier] Le plus célèbre des huguenots
C'est certainement Henri de Navarre, fils de Jeanne d'Albret et futur Henri IV. Il fut forcé d'abjurer pour sauver sa vie lors du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), puis prétendre à la couronne de France en 1593 (« Paris vaut bien une messe ! » dit-il à cette occasion).
Pendant son règne, il restaura la paix civile en France en signant l'édit de Nantes (13 avril 1598) et en donnant certaines places fortes aux protestants.
[modifier] Voir aussi
- Église wallonne
- Croix huguenote
- Protestantisme
- Église réformée de France
- Jean Calvin
- Henri IV
- Édit de Nantes
- Huguenots d'Afrique du Sud
[modifier] Liens externes
- Le musée du Désert
- Huguenots de France et d'ailleurs
- The National Huguenot society
- Deutsche Hugenotten-Gesellschaft
- The Huguenot Web Site
- Les Huguenots, cent ans de persécutions, 1685-1789 par M. de Janzé, ancien député. 1886. Ouvrage en ligne.
[modifier] Notes et références
- ↑ Voir la discussion de Jean-Louis Guez de Balzac dans le Socrate Chrestien, 10e discours (1623) sur la meilleure façon de nommer les protestants.
- ↑ Pour la première fois par le père Maimbourg, jésuite, dans son "Histoire de la Réforme", origine reprise par Voltaire et Sismondi avec citation d'autorité.
- ↑ Huguenot
- ↑ Notice - De l'esprit de conquête au Refuge
- ↑ Huguenots of Manakin Home Page