Maître Eolas

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Maître Eolas est le pseudonyme de l'auteur d'un blog juridique français, « Journal d'un avocat », ouvert en 2004, où il traite de l'actualité de sujets juridiques et raconte « l'envers du décor du Palais »[1]. Il se présente comme avocat au barreau de Paris.

Sommaire

[modifier] Le personnage et son activité

Le pseudonyme du bloggueur vient du mot gaélique irlandais eolas qui signifie connaissance, information. Son pseudo exact est « Eolas » tout court ; l'ajout du « maître » est dû à des contraintes techniques pour son nom de domaine. Ce sont ses lecteurs qui ont pris l'habitude de l'appeler maître Eolas. Depuis, Eolas a lui-même adopté l'expression en deux mots dans l'URL de son blog.

Ses billets relatent des anecdotes d'audience, expliquent des décisions dont la presse se fait écho - voire les rectifient en cas d'erreur d'interprétation des journalistes[2]-, commentent des réformes législatives. En outre ils proposent à ses lecteurs de se glisser à la place du juge et de proposer la décision qu'ils auraient eux-mêmes prise dans une affaire où les faits sont exposés, les plaidoiries et réquisitions résumées, et où il explique finalement les possibilités qu'offre la loi (rubrique « Soyez le juge »).

Ce blog a connu d'année en année un succès grandissant, et est notamment régulièrement lu par d'autres avocats, des magistrats, des greffiers, et d'autres intervenants du monde judiciaire qui établissent souvent un dialogue avec l'auteur (rectifiant parfois un propos erroné...) et les autres lecteurs, faisant des commentaires une valeur ajoutée de ce blog.[3]

Depuis la fin de l'année 2007, le blog est également ouvert à de nouveaux intervenants qui se sont précédemment démarqués par la qualité de leurs commentaires : Dadouche et Gascogne, tous deux magistrats. Une consœur se faisant appeler Fantômette, a récemment écrit un billet sur la commission disciplinaire dans les prisons.

[modifier] Le prix Busiris

Eolas est le créateur d'un prix parodique, le prix Busiris[4], qui récompense des personnes qui ont publiquement proféré « une affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit »[5].

Le nom du prix renvoie au personnage de Busiris, spécialiste du droit de la Guerre dans la pièce La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux, qui après avoir démontré à la demande de Démokos que la manœuvre des navires grecs lors de leur arrivée était une insulte à Troie, et ne pouvait être réparée que par la guerre, démontre aussitôt le contraire quand Hector menace de l'emprisonner (Acte II scène 5).

[modifier] Palmarès

  • François Fillon, premier prix Busiris, 9 mai 2006, pour avoir, au micro de France Info, successivement rappelé que la présomption d'innocence était un principe fondamental en droit français, puis exigé que le premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin, prouve son innocence dans l'affaire Clearstream.
  • Pascal Clément, 13 juin 2006, pour avoir, au micro d'Europe 1, successivement justifié l'exercice de poursuites disciplinaires contre un magistrat alors qu'aucune faute n'était établie à son encontre, puis justifié l'amnistie accordée à Guy Drut alors qu'il avait été pénalement condamné.
  • Dominique Baudis, 20 juin 2006, pour avoir, en tant que président du CSA, affirmé le 13 juin 2006 que « que la Constitution de la Ve République lui permet d'évaluer l'appartenance d'une formation politique à la majorité ou à l'opposition parlementaires à la lumière de l'attitude adoptée par cette formation », avant d'affirmer le 20 juin suivant que « Dans sa mission de protection du pluralisme, le CSA ne prétend en aucun cas situer une formation politique contre son gré » ;
  • Alberto Gonzales, 19 janvier 2007, pour avoir soutenu devant le Sénat des États-Unis que si la Constitution américaine interdisait de suspendre l'habeas corpus, cela ne signifiait pas qu'elle reconnaissait pour autant ce droit.
  • Xavier Bertrand, 2 février 2007, pour avoir déclaré au micro d'Europe 1, au sujet de la loi sur le droit au logement opposable, que « La logique du droit opposable, c'est justement qu'on n'ait pas besoin de se tourner vers les tribunaux ».
  • Éric Ciotti, 21 septembre 2007, pour avoir soutenu à l'Assemblée nationale que diviser par deux le délai de recours contre un refus d'asile contribue à réaffirmer la vocation universelle de la France à faire de son sol un lieu d'accueil pour ceux qui sont martyrisés.
  • Claude Guéant, 4 février 2008, pour avoir affirmé que les étrangers devaient respecter nos lois pour s'intégrer, mais que Carla Bruni ayant épousé une « personnalité » deviendrait automatiquement française de ce fait, en violation de l'article 21-1 du Code civil.
  • Rachida Dati, 3 mars 2008, pour avoir déclaré sur France 2 que la loi sur la rétention de sûreté était « rétroactive d'application immédiate ».
  • Jean Dionis du Séjour, 24 avril 2008, pour avoir déclaré sur Canal + le 21 avril 2008 que la LCEN était une très bonne loi mais qu'il fallait la changer car elle est inadaptée.
  • Rachida Dati, 16 juin 2008, pour avoir tenu, lors de la réception des intervenants du procès Fourniret, les propos suivants : « La loi sur les peines planchers a déjà été appliquée : 9250 décisions ont été rendues par les tribunaux, c'est la preuve que cette loi était nécessaire et attendue », quand ladite loi impose les peines planchers aux juges.

[modifier] Billets fameux

  • Le mardi 20 septembre 2005 à 16:43, Eolas écrit un billet intitulé "Eduardo" [6] où il explique le cas d'un jeune enfant, Edouardo, qui lit un tome de Harry Potter pendant que ses parents et leur avocat tentent de faire annuler un OQTF à leur encontre.

[modifier] Sources et références

  1. Le Monde, 15 blogueurs leaders d'opinion sur la toile. 6 avril 2006.
  2. Brèves de justice : "On ne peut être juge et partie, mais peut-on être juré et partie ?
  3. Les blogs juridiques français arrivent à maturité 20 septembre 2006
  4. Libération, Baudis, la rue Parmentier et les blogs 23 juin 2006.
  5. Billet « And the Winner Is... » du 9 mai 2006.
  6. Eduardo
  7. N'y a-t-il que les vierges qui puissent se marier ?

[modifier] Liens externes