Joël Le Tac

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Joël Le Tac (né le 15 février 1918 à Paris et décédé le 8 octobre 2005 à Maisons-Laffitte dans les Yvelines) est un résistant français, Compagnon de la Libération et homme politique.

Note : pour accéder à une photographie de Joël Le Tac, voir le paragraphe Sources principales et liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Seconde Guerre mondiale

En 1939, il est étudiant en droit et est mobilisé à la déclaration de guerre. Il passe par Saint-Jean-de-Luz pour rejoindre la Grande-Bretagne et s'engage dans les FFL. Il est affecté à la 1re compagnie d'infanterie de l'Air formée le 29 septembre 1940 par le vice-amiral Muselier, commandant provisoire des FAFL.

Opération SAVANNA

Il est l'un des cinq soldats français de l'équipe parachutée le 15 mars 1941 près de Vannes pour l'Opération Savanna, montée par le Deuxième Bureau du commandant Dewavrin et par le Special Operations Executive : il s'agit d'abattre les pilotes de la Kampfgeschwader (escadrille de combat) 100, basés à l'aérodrome de Meucon[1]. Il reste en France.

Opération JOSÉPHINE B

En mai 1941, il aide la mission JOSÉPHINE B - un commando français libre de la 1re compagnie de parachutistes - à détruire la centrale de Pessac (en Gironde) qui alimente en électricité les U-Boot[2].

Il rejoint la Grande-Bretagne en passant par l'Espagne.

Réseau OVERCLOUD

Joël Le Tac « Joe » et son radio, Alain de Kergorlay « Joe X », viennent organiser en Bretagne le premier réseau-action en zone occupée, le réseau OVERCLOUD (dépendant du Special Operations Executive, section RF). Quatre opérations sont réalisées[3] :

  • leur arrivée en Bretagne, dans la nuit du 13/14 octobre 1941 : c'est la première arrivée par voie maritime d'agents du service Action du BCRA.
  • retour en Angleterre de Fred Scamaroni, réussi le 30 décembre 1941,
  • retour en Angleterre de sept agents, dans la nuit du 4/5 janvier 1942.
  • retour en France, le 1er février de Joël La Tac (qui va à Rennes pour des missions de sabotage), avec son frère Yves (qui va à Paris, chargé d'une mission de propagande pour la France Libre) et Peulevay (agent du MI6, qui va à Rennes).
Aux mains de l'ennemi

Le 5 février 1942, il est arrêté, ainsi que ses parents, son frère et sa belle-sœur.

Il est détenu à Angers, puis à Fresnes jusqu'en juillet 1943. Il est alors envoyé au camp du Struthof en Alsace, et en septembre 1944 est transféré à Dachau, puis à Neuengamme et finalement à Gross-Rosen en Silésie. Lors du "convoi de la mort" de janvier 1945, il est le seul survivant d'un wagon de 100 personnes. Il va ensuite à Dora, puis à Bergen-Belsen, où il est libéré par les Anglais le 15 avril 1945.

[modifier] Après la guerre

En 1953, il travaille comme journaliste pigiste pour Paris-Presse et Paris Match.

En 1958, il est élu député de Paris UNR (qui deviendra l'Union démocratique pour la Ve République de 1967 à 1971, l'Union des démocrates pour la République de 1971 à 1976 puis le RPR), dans le 18e arrondissement, à Montmartre, et sera réélu sans interruption jusqu'en 1981. En 1959 il devient secrétaire général de la fédération UNR de la Seine.

En 1981-1983, il est président de l'Institut national de l'audiovisuel.

[modifier] Mandats de député

[modifier] Distinctions

France
Royaume-Uni
  • Military Medal

[modifier] Sources principales et liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle.
  • Paul Bonnecarrère, Qui ose vaincra. Les Parachutistes de la France Libre, Paris, Fayard, 1971

[modifier] Notes et références

  1. François Broche, Georges Caïtucoli, Jean-François Muracciole, La France au combat, de l'Appel du 18 juin à la victoire, Paris, Perrin/SCÉRÉN-CNDP, 2007, p. 403-404. Les pilotes allemands faisaient un trajet journalier entre Vannes, où ils étaient logés, et l'aérodrome. Entre-temps, des logements avaient été montés dans la base, et leur trajet, au cours duquel devait avoir lieu l'attaque, avait cessé.
  2. François Broche, Georges Caïtucoli, Jean-François Muracciole, La France au combat, de l'Appel du 18 juin à la victoire, Paris, Perrin/SCÉRÉN-CNDP, 2007, p. 404
  3. Les Réseaux Action de la France Combattante, 1986, p. 108-112.