Henri d'Orléans (1908-1999)

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Henri d'Orléans fut le prétendant orléaniste au trône de France de 1940 à 1999. Il portait le titre de « comte de Paris ».

Il est né au Nouvion-en-Thiérache, dans l'Aisne, le 5 juillet 1908, et décédé à Cherisy, en Eure-et-Loir, le 19 juin 1999.

Son état civil complet était Henri Robert Ferdinand Marie d’Orléans. Il fut baptisé au Nouvion-en-Thiérache le 25 novembre 1908, avec pour parrain son oncle Ferdinand d'Orléans (1884-1924) et pour marraine sa tante Marie d'Orléans (1865-1909).

Henri d’Orléans, en tant que prétendant orléaniste au trône de France, faisait usage des pleines armes de France (d’azur à trois fleurs de lis d’or). Les armes traditionnelles des Orléans sont les armes de France avec un lambel (lambeau d'étoffe) d'argent en chef.

Sommaire

[modifier] Filiation

Henri d’Orléans était le seul fils de Jean d’Orléans, « duc de Guise » (1874-1940) et de son épouse et cousine germaine Isabelle d'Orléans (1878-1961).

Dès 1926, il est interdit de territoire national en vertu de la loi d'exil de 1886. Il habite donc en Belgique, au Maroc, en Espagne, et enfin au Portugal. En 1929 son père le proclame « comte de Paris ».

En 1931, Henri d’Orléans épouse à Palerme, sa cousine Isabelle d'Orléans et Bragance (1911-2003), née à Eu en Normandie le 13 août 1911, dont il eut onze enfants :


[modifier] Pendant la Seconde Guerre mondiale

Désireux de servir son pays, alors que la loi d'exil le lui interdisait, il s’engagea dans la Légion étrangère, au début de la Seconde Guerre mondiale, sous le nom d'Henri Orliac, nom emprunté en 1909 par le duc de Guise, prétendant au trône de France et son épouse, lors de leur installation au Maroc (Orliac était le nom du clairon du duc d’Aumale).

Il choisit d’abord la cause pétainiste, ce qui lui valut de Pierre Laval la proposition de diriger le ministère du Ravitaillement, ce qu'il considéra comme insultant.

Par la suite, il se prêta, à Alger, en novembre-décembre 1942, à une conspiration organisée par le résistant Henri d'Astier de La Vigerie. Ce complot visait à permettre à Henri d'Orléans de prendre la place de l’amiral Darlan (favorable à la collaboration en 1941). Ce dernier, en effet, après avoir fait tirer sur les Alliés qui débarquaient en Algérie et au Maroc, du 8 au 11 novembre 1942 (voir Opération Torch), avait changé de camp, et, en qualité de haut-commissaire de France en Afrique, y avait maintenu intégralement le régime vichyste, sous un protectorat américain. En outre, la présence de Darlan à la tête des autorités d’Alger empêchait l’unification, pour libérer la France, des forces de la France combattante et de celles de l’armée d’Afrique.

Cette conspiration ne visait pas, en principe, à une restauration, mais à constituer sous l’égide d'Henri d'Orléans, un gouvernement d’union, dans lequel De Gaulle aurait dirigé les affaires politiques et Giraud les affaires militaires, jusqu’à la libération de la métropole. Une fois cette libération réalisée, il aurait appartenu aux Français eux-mêmes de choisir, par la voie électorale, le régime ayant leur préférence.
C’est alors qu’un jeune patriote, Fernand Bonnier de La Chapelle abattit l’amiral... (voir Régime de Vichy en Afrique libérée (1942-43)).

Certains rendirent Henri d'Orléans responsable de cet acte, à travers Henri d'Astier. D’autres, toujours à travers Henri d'Astier, prétendirent y voir un geste du général de Gaulle. Or l’exécution de Darlan n'a pas profité à Henri d'Orléans. À qui le crime a-t-il réellement profité ? A court terme, à Giraud qui a pris la succession de l'amiral, après avoir contribué à faire exécuter Bonnier de La Chapelle avec une hâte suspecte.

L'attitude tortueuse d'Henri d'Orléans au moment de l’assassinat de Darlan entraîna son exclusion des clans de la France libre.

Interdit de séjour en Algérie par la loi d'exil de 1886, il retourna au Maroc espagnol.

Henri d’Orléans était considéré par la plupart des royalistes français comme successeur légitime des rois de France et de Navarre sous le nom d’Henri VI.

Voir "Querelles dynastiques modernes" dans Maison de France.

[modifier] L'après-guerre

" (...) son destin aurait pu être autre si son comportement avait été différent pendant la guerre, en particulier s'il avait porté les armes de la France au combat. Le prince Napoléon, lui, avait saisi l'occasion en venant me demander de servir au front".

Charles de Gaulle à François Flohic, mai 1969 (pour mémoire, dès le 28 décembre 1940, celui-ci avait décidé d'ouvrir la porte "aux chefs français, quelles qu'aient été leurs fautes, qui décideront de tirer l'épée qu'ils ont remise au fourreau" - cité par François Broche, op. cit, p.117).


Après l'abrogation de la loi d'Exil, par l'Assemblée nationale en 1950, Henri d'Orléans rentra en France et s'installa à Louveciennes avec sa famille. Hostile à l'impuissance de la Quatrième République, il soutint au contraire la politique du Général de Gaulle. Celui-ci lui aurait laissé entendre, en 1962, au début de la Cinquième République, qu'il souhaitait le retour de la monarchie. Georges Pompidou aurait déclaré à ce propos, que le général de Gaulle aurait affirmé dans un mot resté célèbre : « Le comte de Paris ? Et pourquoi pas la reine des gitans ? ». Ce mot est cependant nié par certains historiens, ainsi que par l'amiral Philippe de Gaulle, fils du général de Gaulle.

En 1975, il créa la fondation Saint-Louis pour préserver les biens de la famille d'Orléans, dont il était le chef. Il administre aussi la fondation Condé, centre de gériatrie à Chantilly (avec le concours de Monique Friesz, sa gouvernante-secrétaire-dame de compagnie), qui lui fut présentée en 1974 lors d'un dîner parisien par sa fille Chantal, baronne de Sambucy de Sorgue.

Cette femme qualifiée d'énigmatique par Jacques d'Orléans (op. cit.) serait, selon lui, née Elise Friese le 5 novembre 1922 à Paris Xème - mais cet acte de naissance n'est mentionné dans le registre d'état-civil d'aucune mairie d'arrondissement de cette ville - et est mère de sept enfants. Infirmière, "très introduite au sein de l'U.D.F." et liée, entre autres notables locaux, à l'imprimeur Firmin-Didot, elle fut la directrice de 1975 à 1993 du centre de gériatrie dite maison de santé et de cure médicale comte de Paris, appartenant à la Fondation Saint-Louis et gérée par la Fondation Condé (l'hospice Condé fut fondé en 1646 à Chantilly), et "plaça" un des ses beaux-fils au poste de régisseur de la chapelle royale de Dreux.

Le 13/07/1987, elle reçut de François Mitterrand, Président de La République, la médaille d'or du Mérite.

(source : Jacques d'Orléans, "Les ténébreuses affaires du comte de Paris", 1999, p.46, 47 et 201).


En 1983, un drame frappe la famille : le onzième enfant, Thibaut, « comte de La Marche », meurt en République Centrafricaine, après avoir été arrêté et inculpé de recel, puis avoir passé 14 mois en détention provisoire, et avoir par la suite bénéficié d'un non-lieu.

Un des fils du "comte de Paris", François était mort pour la France, en Algérie, en 1960.

Lors de la première cohabitation (1986-88), le comte de Paris se prononça à plusieurs reprises en faveur de François Mitterrand. Le président Mitterrand était une vieille connaissance (jeune étudiant, il avait fait le voyage du Manoir d'Anjou, près de Bruxelles, résidence des Orléans en exil, durant les années 1930). Henri d'Orléans lui était également reconnaissant de lui avoir prouvé une certaine considération, lors des cérémonies du Millénaire capétien (1987).

En 1992, le comte et le comtesse de Paris, séparés de corps et de biens depuis 1986, ont fêté à Amboise leurs "noces de Diamant" (60 ans de mariage).

Le 19 juin 1999, "l'ultime prétendant" (François Broche) meurt au domicile de sa dernière compagne, Monique Friesz.

En raison de ses activités politiques, qu'il finançait avec son argent, et de regrettables erreurs de gestion financière, alors qu'il avait hérité de son père en 1940 d'une fortune encore importante mais déjà très diminuée par les nombreuses successions soumises au code civil français, et aux erreurs de gestion de Philippe VIII, Duc d' orléans ,( c est pure légende de tenter de faire passer son patrimoine comme le premier patrimoine foncier français) composé notamment des restes non encore partagés du domaine forestier du duc d'Aumale en Thiérache,il laisse à ses neuf enfants survivants un patrimoine très amoindri, évaluée en 2003 à la mort de sa veuve - dotée d'un patrimoine personnel - à près de 20 millions d'euros (?) de forêts, objets d'art, bijoux et valeurs financières.

Le reste du "patrimoine Orléans" fait partie de la Fondation Saint-Louis et demeure inaliénable (châteaux d'Amboise et de Bourbon-l'Archambault, domaine de Dreux, immeubles de rapport, collections d'art et 40 tonnes d'archives familiales mises en dépôt aux Archives Nationales).

Le comte échoua dans sa revendication du "legs Montpensier" composé d'un lot important d'argenterie et de bijoux de famille, de la part de la veuve espagnole (1895-1958) de son oncle paternel, le duc Ferdinand de Montpensier (1884-1924), qui aurait fait alors intervenir - selon son neveu Michel de Grèce - le général Franco, chef de l'Etat, morte à Madrid, la duchesse de MOntpensier s"étant secrètement remariée, d' ou héritiers espagnols.

Sur le démembrement méthodique de cet héritage familial par des ventes aux enchères publiques de ces mobiliers, objets d'art, souvenirs historiques ayant parfois une valeur de patrimoine national provenant de Louis-Philippe Ier, de son fils le duc d'Aumale, de la succession du duc de Guise au manoir d'Anjou, du "palais Orléans" de Palerme, de la "Quinta de Anjinho" au Portugal, enfin du manoir du "Coeur-Volant" à Louveciennes, cf. Jacques d'Orléans, op.cit.).

Depuis 1993, cinq de ses neuf enfants, Michel, Diane, Isabelle Hélène et Jacques, surnommés alors "les conjurés d'Amboise", se sont opposés à la gestion par leur père "des affaires familales", et en 2007 tentent encore de négocier la part qui leur revient des biens donnés par leurs parents à la Fondation Saint-Louis, notamment concernant les collections d'art, dont le don n'a jamais été enregistré.

Lorsqu'il créa la Fondation Saint-Louis en 1975, Le Comte de Paris avait racheté toutes les parts de ce patrimoine historique dont il était copropriétaire avec ses cousins, descendants du roi Louis-Philippe. Même si certains d'entre eux offrirent à Henri d'Orléans leur part, il n'en demeure pas moins que la création de cette fondation fut un important sacrifice financier fait par le Prince, lui permettant de lui confier librement cet inestimable patrimoine historique, s'en assurant au passage la présidence.

Son fils aîné lui a succédé comme président d'honneur de ladite fondation.

Le 21 juin 1999, le prince Henri d'Orléans, Comte de paris fut inhumé dans la Chapelle royale Saint-Louis de Dreux.

[modifier] Ouvrages

Tous ces ouvrages ont « Comte de Paris » comme nom d'auteur

  • La maîtrise de l'Air (brochure) (vers 1932);
  • Essai sur le gouvernement de demain (Flammarion, 1936);
  • Le Prolétariat (Œuvres Françaises, 1937);
  • Programme 38, plaquette éditée par le Secrétariat du Prince (?) 1938; un ex. édité par Ernest Flammarion cette même année(archives privées) porte la mention 3ème mille - réédition par la Nouvelle Action française, 1972);
  • Entre Français (Lefevbre, 1947);
  • Textes - 1934-1948, plaquette éditée par le Secrétariat du Prince, 1948 - plusieurs rééditions aux éditions « Royaliste » à partir de 1987:
  • Raison garder (Éditions internationales, 1951 - réédition par la Nouvelle Action française en 1974);
  • Mémoires du roi Louis-Philippe (Perrin, 1973 - préface);
  • Au service de la France : Mémoires d'exil et de combats (Atelier Marcel Jullian, 1979 - rééd. Le Livre de Poche, 1981);
  • Lettre aux Français (Fayard, 1983);
  • L'avenir dure longtemps (Grasset, 1987);.
  • Dialogue sur la France, correspondance et entretiens avec le général De Gaulle - 1953-1970 (Fayard, 1994);
  • Les rois de France et le Sacré (éditions du Rocher, 1996);
  • Mon album de famille textes de Michel de Grèce (Perrin, 1996).

[modifier] Bibliographie

  • François Broche, Le comte de Paris, l'ultime prétendant, Perrin, 2001
  • Renée Pierre Gosset, Expédients provisoires, Fasquelle, 1945
  • Xavier Walter, Un roi pour la France : Henri, comte de Paris 1908-1999, François-Xavier de Guibert, 2002
  • Philippe Delorme, L'Homme qui rêvait d'être roi, entretiens avec Henri, comte de Paris, Buchet-Chastel, 2006
  • Vincent Meylan, Contre-enquête sur le comte et la comtesse de Paris, Pygmalion, 2007
  • Merry Bromberger, Le Comte de Paris et La Maison De France, Plon, 1956
  • Collectif , Le Mariage du Dauphin, Librairie de l'Action Française, 1931

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes

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