Orléanisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Blason du duché d'Orléans
Blason du duché d'Orléans

L'Orléanisme est un courant politique français du XIXe siècle qui désigne les partisans de la maison d'Orléans et du régime de la monarchie de juillet, et qui s’est parfois appliqué aux courants politiques de la droite modérée.

Sommaire

[modifier] Orléanisme sous l'Ancien Régime

Depuis la mort de Louis XIV en 1715, suivie de la Régence confiée à Philippe, duc d’Orléans, s’était organisée autour de la branche d’Orléans une opposition à l’absolutisme qui réunit alors de grands aristocrates. Le courant orléaniste se développe face à la royauté. Durant la Révolution de 1789, le duc d’Orléans, Philippe Égalité, est même pressenti par certains (Mirabeau, Sieyès, Choderlos de Laclos) pour occuper le pouvoir, dans la mesure où il paraît constituer un compromis entre l’Ancien Régime et les idées de la Révolution .

L'orléanisme est surtout le nom donné au mouvement d'adhésion à Louis-Philippe et à la branche d'Orléans en général. Il correspond à une vision politique intégrant les acquis de 1789, mais souhaitant l'exercice des libertés et la canalisation réaliste des poussées sociales intempestives. L'orléanisme est d'abord un courant touchant au libéralisme conservateur. Après 1830, les orléanistes s'opposent donc aux légitimistes, pour lesquels la Révolution a brisé l'ordre monarchique multiséculaire; c'est l'origine du destin parallèle de deux des droites - la troisième étant la droite bonapartiste - selon René Rémond.

[modifier] Orléanisme au pouvoir

Le fils de Philippe Égalité, Louis-Philippe, s’autoproclame duc d’Orléans à la mort de son père, alors que ce titre non héréditaire était traditionnellement attribué au frère du roi ; héritier des valeurs révolutionnaires et nationales, il fait figure de derniers recours après l’effondrement de la branche aînée des Bourbons (1830) et fonde la monarchie de Juillet, régime modéré qui permet à la grande bourgeoisie d’accéder enfin au pouvoir.

Le courant politique de l’orléanisme ne saurait se résumer à une sorte de dynastie. L’orléanisme est d’abord une conception assez moderne et laïcisée de la monarchie qui n’est plus de droit divin et qui, ce qui est le plus fondamental, trouve son origine dans la volonté populaire. Le serment prêté à la Charte remplace le sacre. C’est un véritable régime constitutionnel inspiré du modèle anglais qui remplace un régime dominé par l’autorité du Roi en monarque absolu. L’orléanisme s’appuie dès lors sur le Parlement avec une formation en système bicaméral. Avec les répressions des insurrections ouvrières, comme celle des canuts de Lyon en 1831, et en assurant les intérêts de la bourgeoisie d’affaires, l’orléanisme, alors considéré comme « modéré », glisse vers le conservatisme.

[modifier] Orléanisme sous la IIIe République

Durant les premières années de la IIIe République, les orléanistes jouent un rôle politique important. Ils soutiennent Adolphe Thiers avant de se rabattre sur le général Mac Mahon, comme chef d’État. Face aux légitimistes, leur principale opposition (qui soutiennent Henri de Bourbon, le comte de Chambord) et qui prônent un retour à l’Ancien Régime, les orléanistes (partisans, eux, du comte de Paris, comme successeur au trône de France) adhèrent progressivement aux institutions républicaines, et au système parlementaire. Même après le ralliement des légitimistes au comte de Paris, au lendemain de la mort du comte de Chambord (1873), les orléanistes restent fidèles au nouveau régime, la République, dont ils souhaitent qu’elle soit conservatrice et qu’elle protège leurs intérêts.

[modifier] Sous la Ve république

Sous la Ve République, l’historien René Rémond plaça les présidents Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac dans la tradition orléaniste, (le bonapartisme et le légitimiste étant les deux autres traditions)[1], même si ces traditions ont toutes les trois perdues une grande partie de leur sens au XXe siècle.

[modifier] Notes et références

  1. Alain-Gérard Slama, "Vous avez dit bonapartiste ?" in L'Histoire n°313, octobre 2006, p. 60-63

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • BARJOT Dominique, CHALINE Jean-Pierre, ENCREVE André, La France au XIXème siècle, 1814-1914, Paris, P.U.F., 1995, 656p.
  • CHIAPPE Jean-François, La France et le Roi, Perrin, 1994, 706p.
  • GRONDEUX Jérôme, Histoires des idées politique en France au XIXe siècle, La Découverte, 1998, 122p.
  • NEANT Hubert, La politique en France XIX-XXe siècle, Paris, Hachette, 1991, 222p


Prétendants au trône de France