Philippe de Gaulle

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Philippe de Gaulle durant la Seconde Guerre Mondiale
Philippe de Gaulle durant la Seconde Guerre Mondiale

Philippe de Gaulle, né le 28 décembre 1921, fils de Charles et Yvonne de Gaulle, est un officier de marine et homme politique français.

Sommaire

[modifier] Mariage

Il épouse, le 30 décembre 1947 à Poncin (Ain), Henriette de Montalembert de Cers, née en 1929. Elle appartient à la famille du marquis de Montalembert. L'amiral de Gaulle dit d'elle : « Elle est le contraire de ces femmes sophistiquées et artificielles dont le genre ne me séduit guère ». Le couple a eu 4 enfants:

  • Charles de Gaulle né en 1948, avocat élu UDF, passé au Front National
  • Yves de Gaulle né en 1951
  • Jean de Gaulle né en 1953, ancien député de Paris
  • Pierre de Gaulle

[modifier] Carrière militaire

En mer le 18 juin 1940 avec sa famille, il n'entend pas l'Appel lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée en Grande-Bretagne, et s'engage le 20 dans la Marine française libre (FNFL). Combattant pendant toute la Seconde Guerre mondiale, il est affecté en 1944 à la 2e DB et commande un peloton du Régiment Blindé de Fusiliers Marins. Le 25 août 1944, il participe à la libération de Paris, et est envoyé depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés au Palais-Bourbon dans les locaux de l'Assemblée nationale. Il doit négocier seul au milieu d'eux, désarmé, au risque d'être abattu si les choses tournent mal. Il se bat dans les Vosges pendant l'hiver 1944-1945. Pendant la guerre d'Algérie, au moment du putsch des généraux, son navire appareille à temps pour éviter qu'il ne soit éventuellement fait prisonnier par les militaires rebelles. Il poursuit une carrière militaire dans la marine comme pilote de chasse dans l'aéronavale, ce qui le mènera au grade d'amiral en 1971. Son surnom dans la Marine était "Sosthène"[réf. nécessaire].

[modifier] Carrière politique

Philippe de Gaulle a été sénateur RPR, puis UMP de Paris, de 1986 à 2004. Notons qu'à la fin des années soixante, un parti gaulliste "légitimiste", le Centre des Républicains Libres se constitua. Mené par le bouillant Joseph Bozzi, frère du député Jean Bozzi, il préconisait le recours à l'amiral Philippe de Gaulle comme seul héritier possible du gaullisme. Son influence demeura très faible et il ne semble pas que Philippe de Gaulle ait jamais cautionné ce projet.[réf. nécessaire]

En 2006, Philippe de Gaulle devient membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté.

[modifier] Décorations

Le général de Gaulle n'a jamais fait son fils compagnon de la Libération, sans doute par refus de prêter le flanc à d'éventuelles accusations de népotisme[réf. nécessaire]. Pourtant, de l'avis de certains gaullistes et compagnons, Philippe de Gaulle n'aurait pas été le dernier à mériter cette distinction suprême, étant donné son engagement immédiat dans la France Libre et ses états de services dans l'armée pendant cinq ans, souvent en première ligne. Philippe de Gaulle ne se vit pourtant même pas remettre la médaille de la Résistance: son père lui dit incidemment qu'au comité chargé de l'attribution de cette distinction, "on ne t'a pas proposé".

[modifier] Mémoires

Il est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et surtout d'un ouvrage intitulé De Gaulle, mon père, publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel Tauriac. Cet ouvrage, qui a obtenu un grand succès en librairie et bénéficié d'une forte couverture médiatique, est sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne la guerre d'Algérie. Philippe de Gaulle a ainsi été condamné le 23 mars 2006 par la Cour d'appel de Montpellier à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1500 euros de frais de justice à chacun des trois harkis plaignants, pour « diffamation envers des agents de l'autorité publique ». Il avait en effet écrit : « Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100 000 Harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ». La Cour a estimé qu'il insinuait par là que les harkis assassinés étaient morts par leur propre faute ou leur erreur de choix.

D'autres passages ont été également dénoncés, tel celui attribuant les événements de mai 1968 à l'action occulte de services secrets étrangers. Lorsqu'il évoque les propos de son père sur le peuple juif, on a pu noter qu'il n'emploie pas une seule fois le terme de Shoah ou de génocide. Quant à certains défenseurs de la mémoire du Maréchal Pétain ou du général Henri Giraud, dont le petit-fils de ce dernier Henri-Christian Giraud, ils ont évidemment fort peu goûté les propos très sévères de Philippe de Gaulle sur Pétain, sur le régime de Vichy ou Giraud, qui fut le rival principal de son père.

Les historiens ont également été très critiques (voir bibliographie ci-dessous). Pierre Nora par exemple, a écrit que l'amiral avait « maréchalisé » et « pétainisé » le général. Il a fait relever par Jean Lacouture et Éric Roussel les grossières erreurs factuelles commises par Philippe de Gaulle.

L'amiral a également été longtemps critiqué pour son refus d'ouvrir les archives de son père (à la disposition du public depuis peu).

[modifier] Bibliographie

  • Par Philippe de Gaulle :
  • Sur Philippe de Gaulle :
    • Réplique à l'amiral de Gaulle, par Henri-Christian Giraud (dir.), Monaco, éd. du Rocher, 2004
    • Les erreurs de l'amiral de Gaulle , par Jean Mauriac, Le Monde, 28 mars 2004
    • Du Général à l'Amiral , par Pierre Nora (dir.), Le Débat, mars-avril 2005

[modifier] Voir aussi

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