Hépatite E

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Virus de l’hépatite E
Virus de l’hépatite E au microscope électronique
Virus de l’hépatite E au microscope électronique
Classification classique
Règne Virus
Groupe Groupe IV ((+)ssRNA)
Famille Non assignée
Genre Hepevirus
Espèce
Virus de l'Hépatite E
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L’Hépatite E est une hépatite virale (inflammation du foie) provoquée par une infection par un virus, le virus de l'hépatite E (HEV). L'infection par ce virus a été décrite pour la première fois en 1955 au cours d'une épidémie à New Delhi, en Inde. [1]

Sommaire

[modifier] Virologie

Les particules virales ont un diamètre de 27 à 34 nanomètres, n’ont pas d’enveloppe et contiennent un seul brin d’ARN enroulé dans le sens positif, et long d'environ 7300 bases. Les particules virales ont été mises en évidence pour la première fois en 1983[2] mais sa structure moléculaire a été clonée en 1990 seulement. [3]

Il a été classé initialement dans la famille des caliciviridae. Toutefois, son génome ressemble de très près à celui du virus de la rubéole. Il est maintenant classé comme membre unique du genre Hepevirus, et aucune famille n’a encore été rattachée à ce genre.

[modifier] Epidémiologie

L'incidence de l'hépatite E est plus élevée chez les adultes entre 15 et 40 ans. Bien que les enfants contractent aussi souvent cette infection, ils présentent moins souvent une infection symptomatique. Les taux de mortalité sont généralement faibles, car l'hépatite E est une maladie "à guérison spontanée", dans la mesure où elle disparaît généralement d’elle-même et que le patient retrouve la santé sans traitement. Toutefois, pendant la durée de l 'infection (généralement plusieurs semaines), la maladie altère gravement la capacité de travail de la personne atteinte, sa capacité de prendre soin des membres de sa famille, et de se procurer de la nourriture. L'hépatite E évolue parfois vers une grave maladie du foie, et est mortelle dans environ 2% des cas. Cliniquement, elle ressemble à l’hépatite A, mais chez la femme enceinte la maladie est plus souvent grave et associée à un syndrome clinique appelé "hépatite fulminante". Les femmes enceintes, en particulier au cours du troisième trimestre, présentent une élévation du taux de mortalité de la maladie jusqu’à environ 20%.

[modifier] Caractéristiques

L'hépatite E est très répandue dans la plupart des Pays en développement et fréquente dans tous les pays au climat chaud. Elle est très répandue en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et du centre, en Inde et en Amérique centrale. Elle se propage principalement par le biais de la contamination fécale de l'approvisionnement en eau ou en nourriture. La transmission directe de personne à personne est rare. Des épidémies d’hépatite E se produisent le plus souvent après de fortes pluies et après les moussons en raison de la perturbation de l'approvisionnement en eau qu’elles entraînent. Les principaux foyers se situent à New Delhi, en Inde (30000 cas en 1955 -1955), en Birmanie (20000 cas en 1976 - 1977), au Cachemire, en Inde (52000 cas en 1978), Kanpur, en Inde (79000 cas en 1991), et en Chine (100000 cas entre 1986 et 1986).

[modifier] Réservoir animal

Les animaux domestiques ont été désignés comme pouvant servir de réservoir au virus de l'hépatite E, dans certaines études montrant des taux d'infection supérieur à 95% chez les porcs domestiques. [4] La transmission après la consommation de viande de sanglier et de viande crue de chevreuil a également été signalé. [5] Le taux de transmission à l'homme par cette voie et son importance pour la santé publique sont toutefois encore mal définis. Les rats sont également porteurs du virus. [6]

[modifier] Epidémies récentes

En 2004, sont survenues deux grandes épidémies, toutes les deux en Afrique sub-Saharienne. Il y a eu une épidémie au Tchad, au cours de laquelle, à partir du 27 Septembre, on a dénombré 1442 cas et 46 décès. Le Soudan, qui a été troublé récemment par les conflits (voir Guerre civile au Darfour), a connu également une grave épidémie d'hépatite E. A partir de Septembre 28, on a signalé 6861 cas et 87 décès, principalement dans la région ouest du Darfour. L’UNICEF, Médecins sans frontières, La Croix-Rouge, et d'autres organisations internationales de santé travaillent actuellement à augmenter les approvisionnements en savon, à creuser de nouveaux puits, et au ravitaillement en eau ainsi qu'au traitement des réserves par le chlore. Toutefois, les ressources existantes ne sont pas suffisantes, les fonds et le personnel nécessaires font gravement défaut dans la région pour assurer la santé et la qualité de vie des populations. De plus en plus, l'hépatite E se propage dans les pays développés avec des cas rapportés au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Japon. La maladie semble être une zoonose dont on pense que les animaux sont à l'origine. Les cerfs et les porcs sont deux espèces qui ont été impliquées.

[modifier] Prévention

L'amélioration de l’assainissement est la mesure la plus importante. Elle consiste à traiter et à éliminer les déchets humains, à améliorer la qualité de l’approvisionnement en eau, à améliorer l'hygiène personnelle et la qualité sanitaire de la préparation des aliments. Ainsi, les stratégies de prévention de cette maladie sont semblables à celles qui concernent de nombreuses autres infections qui affligent les pays en développement qui ont besoin et à grande échelle du financement international des projets d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux. Un vaccin basé sur les protéines virales recombinantes a été récemment mis au point et testé dans une population à haut risque (personnel militaire d'un pays en développement).[7] Le vaccin semble être efficace et sûr, mais des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer la réalité de la protection à long terme et le rapport coût-efficacité de la vaccination contre l’hépatite E.

[modifier] Références

  1. Gupta DN, Smetana HF, « The histopathology of viral hepatitis as seen in the Delhi epidemic (1955-56) », dans Indian J. Med. Res., 1957, 45 (Suppl.), p. 101-13
  2. Balayan MS, Andjaparidze AG, Savinskaya SS, et al« Evidence for a virus in non-A, non-B hepatitis transmitted via the fecal-oral route », dans Intervirology, 1983, 20 (1), p. 23-31
  3. Reyes GR, Purdy MA, Kim JP, et al« Isolation of a cDNA from the virus responsible for enterically transmitted non-A, non-B hepatitis », dans Science, 1990, 247 (4948), p. 1335-9 [texte intégral]
  4. Satou K, Nishiura H, « Transmission dynamics of hepatitis E among swine: potential impact upon human infection », dans BMC Vet. Res., 2007, 3, p. 9 [texte intégral] [texte intégral]
  5. Li TC, Chijiwa K, Sera N, et al« Hepatitis E virus transmission from wild boar meat », dans Emerging Infect. Dis., 2005, 11 (12), p. 1958-60 [texte intégral]
  6. RatBehavior.org
  7. Shrestha MP, Scott RM, Joshi DM, et al« Safety and efficacy of a recombinant hepatitis E vaccine », dans N. Engl. J. Med., 2007, 356 (9), p. 895-903 [texte intégral]

[modifier] Liens externes