Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

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Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Les emblèmes de la croix rouge et du croissant rouge, les symboles desquels le nom du mouvement est issu.
Les emblèmes de la croix rouge et du croissant rouge, les symboles desquels le nom du mouvement est issu.

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est le plus important regroupement d'organisations humanitaires au monde. Bien souvent, on désigne le mouvement en disant simplement, la Croix-Rouge.

Sommaire

[modifier] Composition

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se compose de trois institutions internationales [1] :

Ces composantes sont strictement indépendantes les unes des autres.

Les organes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont [1] :

  • la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
  • le Conseil des Délégués
  • la Commission Permanente

Le Mouvement, à travers ses sociétés nationales, est composé de 97 millions de membres et volontaires et emploie 300 000 personnes [2].

[modifier] Mission

La mission du Mouvement est de prévenir et d'alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes et des femmes; de protéger la vie et la santé et de faire respecter la personne humaine, en particulier en temps de conflit armé et dans d'autres situations d'urgence ; d'œuvrer à la prévention des maladies et au développement de la santé et du bien-être social ; d'encourager l'aide volontaire et la disponibilité des membres du Mouvement, ainsi qu'un sentiment universel de solidarité envers tous ceux qui ont besoin de sa protection et de son assistance.

Le Mouvement, dans la poursuite de sa mission, est guidé par ses Principes fondamentaux: Humanité, Impartialité, Neutralité, Indépendance, Volontariat, Unité, Universalité

[modifier] Principes fondamentaux

Les Principes fondamentaux de la Croix-Rouge sont le fruit d'un siècle d'expérience ; proclamés à Vienne en 1965, ils donnent leur cohésion aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au Comité international de la Croix-Rouge et à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et garantissent la pérennité du Mouvement et de son action humanitaire.

La XXe Conférence internationale de la Croix-Rouge proclame les principes fondamentaux suivants, sur lesquels repose l’action de la Croix-Rouge :

Humanité

Née du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, la Croix-Rouge, sous son aspect international et national, s’efforce de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Elle tend à protéger la vie et la santé, ainsi qu’à faire respecter la personne humaine. Elle favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples.

Impartialité

Elle ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale ou d’appartenance politique. Elle s’applique seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

Neutralité

Afin de garder la confiance de tous, elle s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux ou philosophique.

Indépendance

La Croix-Rouge est indépendante. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leurs pays respectifs, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui leur permette d’agir toujours selon les principes de la Croix-Rouge.

Volontariat

La Croix-Rouge est une institution de secours volontaire et désintéressée.

Unité

Il ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.

Universalité

La Croix-Rouge est une institution universelle, au sein de laquelle toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider.

[modifier] Les emblèmes

Icône de détail Article détaillé : Emblèmes de la Croix-Rouge.
Le cristal rouge, emblème officiel depuis 2005
Le cristal rouge, emblème officiel depuis 2005

Quatre emblèmes sont actuellement reconnus : la croix rouge, le croissant rouge, le lion-et-soleil rouge (qui n'est aujourd'hui plus usité) et dernièrement le cristal rouge.

D'autres symboles ont été proposés par d'autres pays mais refusés dans un soucis de ne pas multiplier les drapeaux. Ces pays durent choisir entre la croix ou le croissant mais Israël continua malgré tout à utiliser l'étoile de David rouge (Magen David Adom). Ainsi le cristal rouge est choisi en 2005 comme symbole plus neutre sans référence religieuse.

Le choix d'un emblème pour désigner clairement les services médicaux en temps de guerre est une nécessité vitale pour que leur protection puisse être assurée. Il est important de souligner que ce n'est pas seulement l'emblème qui protège les services médicaux, mais leur fonction. Il est donc totalement interdit de s'en prendre à des installations médicales, même si elles arborent un emblème différent de la croix rouge, du croissant rouge ou du cristal rouge.

[modifier] La contestation des valeurs de la Croix-Rouge

Lors de la guerre du Biafra (région sécessionniste du Nigéria), l'action de la Croix-Rouge est paralysée : le Nigéria, qui refuse de qualifier la situation de guerre, s'oppose à l'intervention de la Croix-Rouge. En effet, celle-ci est associée aux conventions de Genève qui concernent les guerres entre États. Les autorités nigérianes qui luttent contre la sécession du Biafra peuvent croire qu'en autorisant l'accès de la Croix-Rouge aux zones de combat, elles reconnaîtront de facto au conflit le caractère de guerre inter-étatique.

Par ailleurs, l'absolue neutralité de la Croix-Rouge, que celle-ci s'applique à défendre en tout temps afin de préserver son droit d'accès aux conflits sans être accusée de prendre parti pour l'un des belligérant, est très critiqué à la fin des années 1960. Ainsi, certains bénévoles s'offusquent de ne pas pouvoir dénoncer les exactions commises par les belligérants sur les populations civiles.

C'est alors que quelques médecins français, au nombre desquels Bernard Kouchner, prennent conscience des limites de l'action humanitaire sous la bannière de la Croix-Rouge et décident de fonder Médecins sans frontières. Ils inaugurent un mode d'action humanitaire gérée par de petites missions privées qui seront, espèrent-ils, plus proches des besoins des populations et loin des structures pesantes de l'action humanitaire traditionnelle. Sortant de l'absolue neutralité de la Croix-Rouge, ils considèrent qu'ils seront mieux à même de dénoncer les exactions commises par les belligérants, étatiques et non étatiques. Ils courront aussi le risque de prendre partie dans les conflits et d'être utilisés par les stratéges de la communication.

C'est ainsi qu'est née une nouvelle génération d'organisations humanitaires, créées par des hommes qui ont fait leur apprentissage au sein de la Croix-Rouge mais ont décidé d'en rejeter certains principes, au nom, considèrent-ils, d'une plus grande efficacité.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. ab (fr) Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Consulté le 25 octobre 2007
  2. (fr) Les Sociétés nationales, Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Consulté le 25 octobre 2007

[modifier] Liens externes