Gilles de Robien

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Gilles de Robien, le 5 novembre 2003.
Gilles de Robien, le 5 novembre 2003.

Gilles de Robien, né le 10 avril 1941 à Cocquerel (Somme), est un homme politique français. Cet admirateur de Valéry Giscard d'Estaing est depuis l'élection présidentielle de 2007 proche du Nouveau Centre (parti politique de centre-droit d'inspiration giscardienne créé par les opposants à la stratégie de François Bayrou durant la campagne présidentielle et la campagne législative de 2007). Il préside un cercle de réflexion Société en mouvement dont l'idéologie prend ses racines dans les politiques de Valéry Giscard d'Estaing, ce cercle est associé au Nouveau Centre et à l'UMP.

Sommaire

[modifier] Origines et cursus

Le comte Gilles de Robien est le fils du comte Jean de Robien et d'Éliane Le Mesre de Pas. La famille de Robien est d'origine bretonne, marquisat de Robien (Roch Bihan), et de noblesse d'extraction chevaleresque depuis 1389 (issu selon autre source Le Noir de Tournemine, de Jacques Boschier allié en 1212 à dame Jeanne d'Avaugour de Robien). Ses armes sont : d'azur à 10 billettes d'argent 4, 3, 2 et 1 (noblesse antérieure à 1605, par alliance a la maison de Robien, issue de la Maison ducale de Bretagne. La devise de cette famille est : « sans vanité ni faiblesse »).

Il suit sa scolarité à l'école de la Providence d'Amiens puis au collège Saint-Jean-de-Béthune à Versailles. Il poursuit ses études en droit suite à l'obtention à Amiens d'une capacité en droit, équivalent au baccalauréat. Il exerce depuis 1965 la profession d'agent général d'assurance à Amiens.

[modifier] Fonctions électives

Il est également l'auteur de la loi du 11 juin 1996 sur l'aménagement et la réduction du temps de travail, dite « loi Robien ».

[modifier] Fonctions politiques

En 1990, Gilles de Robien devient membre du Bureau exécutif et du Comité directeur du parti républicain. Il siège parallèlement au Conseil National et au bureau politique de l'UDF, à partir de 1991. Opposé à la ligne politique libérale de Démocratie libérale dirigée par Alain Madelin, l'ancien Parti républicain séparé de l'UDF, il quitte DL après la réintégration des Présidents des Conseils régionaux élus avec les voix du Front National et participe à la fondation du PRIL. Depuis le 29 novembre 1998, il est membre du bureau politique et vice-président de l'UDF. Il occupe les fonctions de président du groupe UDF à l'Assemblée nationale de 1995 à 1997.

De mai 2002 à mai 2005, il assure la fonction de Ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer des gouvernements Raffarin 1, 2 et 3. À ce titre il met en place les radars automatiques en France. Depuis, la France compte 3 000 morts de moins par an sur les routes.

En 2004, il est la tête de liste de l'union UMP-UDF aux élections régionales en Picardie, avec dans son équipe Élodie Gossuin, Miss France 2001. Comme beaucoup d'autres députés sortants de la majorité dans la plupart des régions, il échoue face à la gauche.

Le 3 juin 2005, Gilles de Robien est nommé ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Dominique de Villepin. Sa gestion des suites de l'agression d'Etampes (professeur poignardée par un lycéen en pleine classe) est fortement contestée, tant sur la mise en cause de « la société dans son ensemble » pour des faits qui relèvent de la responsabilité individuelle, que sur la volonté d'introduire des policiers dans les établissements scolaires. Le 29 décembre 2005, la presse révèle que les appels au secours de Karen Montet-Toutain n'avaient pas été suffisamment pris en considération par l'administration de l'Éducation nationale.

Il est désigné en octobre 2005 chef de la délégation de la 33e session de la Conférence générale de l'UNESCO.

Gilles de Robien est suspendu de ses responsabilités dans les instances exécutives de l'UDF le 14 juin 2005, y compris de la vice-présidence, en raison de ses fonctions au Gouvernement qui lui valent souvent d'être critiqué au sein même de son parti.

Seul centriste du gouvernement, il se trouve dans une position inconfortable, où il doit s'efforcer d'être fidèle à la fois à Jacques Chirac, qu'il connaît de longue date, et du parti auquel il appartient depuis 30 ans. Il a notamment été proche de François Bayrou, dont il a dirigé la campagne présidentielle en 2002, mais marque aujourd'hui son éloignement devant son positionnement d'« électron libre » - ce qui lui vaut les foudres de bon nombre des personnalités du parti centriste (Hervé Morin, Maurice Leroy, Marielle de Sarnez...). Malgré sa désapprobation de la stratégie du président de l'UDF - stratégie pourtant confirmée à 97 % par les militants votants au Congrès de Lyon de 2006, il affirme solennellement devant le Conseil National de l'UDF du 10 juin 2006 qu'il soutiendra la campagne présidentielle de François Bayrou en 2007, « seul candidat UDF légitime » à ses yeux. Il a fondé un cercle au sein de l'UDF, Société en Mouvement, pour regrouper ses partisans. Le 31 mars 2007, il déclare cependant son ralliement à Nicolas Sarkozy dans une interview parue dans le Journal du Dimanche.

Gilles de Robien qualifie les meneurs des manifestations étudiantes de mars 2006 contre le CPE d'« agitateurs », reprenant à son compte la terminologie de François Missoffe ou d'Alice Saunier-Seité, ministre des Universités du Gouvernement de Raymond Barre.

Parmi les décisions de Gilles de Robien en tant que ministre de l'Éducation nationale, on note la promotion de la méthode syllabique d'apprentissage de la lecture[1], la revalorisation de l'apprentissage[réf. nécessaire] et l'assouplissement de la carte géographique scolaire. Dans ces fonctions, Gilles de Robien a accordé une attention toute particulière aux enseignements fondamentaux, et plus particulièrement à l'apprentissage de la langue. Il a mis l'accent sur l'importance de la lecture et a souhaité un renforcement en même temps qu'une clarification de l'enseignement grammatical. Cependant, plusieurs discours ministériels sont à prendre avec précaution. La dernière circulaire sur la lecture en est un exemple : en 2006, de Robien disait bénéficier d'un fort courant scientifique dans sa promotion de la méthode syllabique[2], mais plusieurs scientifiques cités ont affirmé par la suite qu'ils ne cautionnaient pas les propos du ministre[3].

Gilles de Robien impose de profondes modifications des décrets régissant le statut des enseignants du secondaire. Ces nouveaux décrets seront fortement contestés par la profession, tant sur la forme que sur le fond. Parmi les réformes menées par Gilles de Robien figure le dispositif des mentions complémentaires, qui instituaient la bivalence des enseignants volontaires. Malgré la très forte incitation menée par le ministre, seul 27 lauréats (sur toute la France, toutes disciplines confondues) obtiennent une mention complémentaire en 2006, et 17 en 2007[4]. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal pour ne citer qu'eux, candidats à l'élection présidentielle 2007, annoncent au cours de leur campagne qu'ils abrogeront lesdits décrets s'ils sont élus, puis engageront de réelles discussions avec les différents intervenants sur ces dossiers.

Le 16 mai 2007, Gilles de Robien annonce qu'il ne se représente pas aux élections législatives de la 2e circonscription de la Somme. Selon lui « pour s'investir sur sa ville (Amiens) et sa métropole (Amiens Métropole)[réf. nécessaire] ».

Depuis le 1er août 2007, il est délégué du Gouvernement français au conseil d'administration de l'Organisation internationale du travail. Le 5 octobre de la même année, il est nommé ambassadeur « chargé de promouvoir la cohésion sociale »[5].

Déclarant se retirer de la vie politique locale le 16 mars 2008, au soir de sa défaite aux élections municipales à Amiens, il revient sur sa décision pour prendre la tête de l'opposition municipale, qui ne présente pas de candidat face à Gilles Demailly, et ne prend pas part aux votes, le 21 mars.

[modifier] Décoration

Le 30 janvier 2008, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[6].

[modifier] Citations

[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. Arrêté du 24 mars 2006 modifiant l'arrêté du 25 janvier 2002 fixant les programmes d'enseignement de l'école primaire
  2. « Les méthodes globales d'apprentissage de la lecture sont nocives », 9 décembre 2005.
  3. « Lecture : Retour sur l'épisode Robien, un an après », Café pédagogique du 17 décembre 2007.
  4. US Magazine n°656 du 15/09/2007, p. 31.
  5. Décret du 5 octobre 2007.
  6. Décret de nomination.

[modifier] Liens internes

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François Fillon
Ministre français de l'Éducation nationale
2 juin 2005 - 15 mai 2007
Xavier Darcos
Jean-Claude Gayssot
Ministre français des Transports
7 mai 2002 - 31 mai 2005
Dominique Perben