Fêtes, coutumes et jours fériés en Suisse

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Les fêtes, coutumes et jours fériés en Suisse sont particuliers à la Suisse, pays multiculturel. En effet, la Suisse est constituée de la fédération de 26 cantons souverains et le territoire est partagé en quatre zones linguistiques.

De par la diversité culturelle la plupart des fêtes sont locales ou régionales. Certaines fêtes sont célébrées dans toute la Suisse comme la fête nationale suisse, le Jeûne fédéral ou les principales fêtes religieuses. Les cantons sont compétents et déterminent eux-même leur propres jours fériés[n 1] ainsi à côté des principales fêtes communes à tous les cantons certains jours fériés locaux diffèrent selon les cantons, voire entre communes d'un même canton.

Sommaire

[modifier] Fête nationale

Icône de détail Article détaillé : Fête nationale suisse.
Feu de la fête nationale suisse à Reinach en 2005
Feu de la fête nationale suisse à Reinach en 2005

La fête nationale suisse se réfère à l'acte fondateur de la Confédération de 1291[n 2] conclu par les représentants des trois cantons primitifs : Uri, Schwytz, Nidwald[1],[2] (par la suite rejoint par Obwald). Ce document est redécouvert qu'au XVIIIe siècle siècle et la fête du 1er août n'est célébrée que depuis 1891, à l'occasion de la commémoration du 600ème anniversaire du pacte de 1291 qui est alors choisi comme acte fondateur plutôt que le serment de 1307. La date du 1er août est déterminée ainsi car ce pacte qui renouvelle une alliance a été signé au début du mois d'août (date précise inconnue). La fête nationale de 1891 était prévue comme événement unique. C'est sous la pression des suisses de l'étranger que l'on commence, à partir de 1899, à la célébrer annuellement.

Le 1er août chaque commune organise à la tombée de la nuit feu de joie, cortège aux lampions et allocutions. Éventuellement un feu d'artifice. Le feu de joie évoque les signaux utilisés autrefois comme moyen visuel de transmission[FII 1]. Il est également célébré sur la prairie du Grütli, le lieu légendaire où les premiers Confédérés se sont réunis lors de leur conjuration contre les baillis autrichiens et ont prêté le Serment du Grütli[3].

Le 1er août est un jour férié officiel dans toute la Suisse depuis 1994 seulement. En effet, jusqu'alors le 1er août était un jour ouvrable, seuls quelques cantons (Zurich, Schaffhouse et Tessin) considérèrent cette journée comme fête légale, les autres cantons considérant uniquement un demi-jour férié[FII 1]. Une initiative populaire est lancée en 1991, lors du 700ème anniversaire afin de rendre le 1er août férié dans toute la Suisse. L'initiative est acceptée le 26 septembre 1993 par votation[4].

[modifier] Jeûne fédéral

Icône de détail Articles détaillés : Jeûne fédéral et Jeûne genevois.

Au XVIe siècle siècle les cantons réformés instituent des journées de prière et de pénitence hebdomadaires ou mensuelles en raison des épidémies de peste et des disettes (Bâle en 1541, Zurich en 1571, Berne en 1577). Genève avait institué dès 1567 un jour de jeûne et de prière, répété irrégulièrement, au gré de l'actualité locale[5]. Dès 1643 les cantons catholiques instituèrent eux aussi des journées de recueillement et de prière.

La Diète fédérale fixa un jour de jeûne célébré pour la première fois en commun par les cantons catholiques et protestants, ainsi le premier Jeûne fédéral est célébré dans toute la Suisse le 8 septembre 1796. Ensuite pendant la République helvétique, sous l’Acte de médiation et sous la Restauration, le jeûne est maintenu même si catholiques et protestants choisissent des jours différents[6].

En 1832, sur proposition du canton d'Argovie, le Jeûne fédéral a été décrété « jour d’action de grâces, de pénitence et de prière pour toute la Confédération helvétique » par la Diète fédérale. Il est fixé au troisième dimanche de septembre. Le canton de Genève continue d'observer sa propre date de jeûne, le jeudi qui suit le premier dimanche de septembre (il est appelé Jeûne genevois).

[modifier] Autres fêtes principales

[modifier] Fêtes locales

Une sélection de fêtes et coutumes.

[modifier] Coutumes de fin d'année

Klausjagen à Küssnacht
Klausjagen à Küssnacht

Le Klausjagen[FI 1] de Küssnacht (la chasse à Nicolas) à lieu le soir de la veille de la Saint-Nicolas, le 5 décembre. Un cortège accompagnant Saint Nicolas lors de son passage à travers le village est composé des Geisselklepfer qui font claquer les fouets puis des Iffelträger (porteurs de mitre épiscopales en carton) défilent avec leurs coiffes ajourées et éclairées de l'intérieur par des bougies suivis par Saint-Nicolas et un tintamarre de cloches, grelots et cors. Cette coutume d'origine paienne où les ancètres essayaient de chasser les mauvais esprits et les démons se christianisa pour lui donner un sens civilisé[7].

Saint Nicolas [FIII 1] à Fribourg. Saint Nicolas est le saint patron de la ville. Chaque premier samedi de décembre se tient un marché et une procession se déroule à travers le centre ville, commençant au Collège St-Michel et terminant à la Cathédrale Saint-Nicolas. Normalement, la procession commence au coucher du soleil vers 17h et se termine à 18h30. A ce moment, le Saint Nicolas descend de son âne et monte sur le balcon de la cathédrale. Traditionellement, il tient un discours qui contient des passages satirique sur les évènements de la ville de l'année écoulée[8].

  • Nünichlingler

Les Schnabelgeissen d'Ottenbach[FI 2]. Durant la Sträggelenacht les fantômes revêtus de draps blancs et portant un crâne en bois hurlaient et faisaient des claquements sinistres pour faire peur aux habitants. Jusqu'en 1900 une coutume était pratiqué dans tous le district d'Affoltern (Knonau), de nos jours Ottenbach est le seul endroit ou perdure cette croyance très ancienne. Le premier et le deuxième vendredi de décembre des groupes se déguisent en fantôme avec un long bec en bois et des cornes en imitant les fantômes d'alors[9].

Le Brunnensingen [FIII 2] à Rheinfelden (Chants de fontaines) commémore une épidémie de peste dont on présume qu'elle a été causée par l'eau des fontaines publiques. Douze hommes survivants de cet événement qui eu lieu en 1541 firent devant les fontaines le voeu de protéger les habitants contre ce fléau. Leur confrérie fût placée sous l'invocation de Saint-Sébastien, guérisseur de la peste. Chaque année le 24 décembre à 23 heures et le 31 décembre à 21 heure, douze membres de la confrérie forment cortège puis en cercle devant chaque fontaine chantent un ancien cantique de Noël[10].

Les Trychler[FI 3] de la vallée supérieure de l'Aar (Oberhasli) est une des plus ancienne coutume de la région. Accompagnés de tambours des groupes de jeunes hommes traversent bruyamment hameaux et villages dès minuit du 25 au 26 décembre et jusqu'au dernier jour ouvrable de l'année en secouant en rythme lent et cadencé de grosses cloches de vaches, les Trycheln. La veille du dernier soir nommé Ubersitz en est l'apogée : Tous les groupes de la région convergent vers la localité désignée [11]. L'0rigine de cette coutume est antérieure à la chrétienté. Avec ce bruit lent et cadencé les habitants des vallées s'emploient durant les longues nuits hivernales à effrayer les démons[12].

La Laternenvisitation[FIII 3] de Wil (Inspection des lanternes) est une coutume qui tire ses origines d'une ordonnance municipale et protocolaire : au XIXe siècle il est demandé aux habitants qu'en période troublée il faut faire brûler une « lumière protégée » (une lanterne) devant chaque maison. Chaque année, le soir de la Saint-Sylvestre, la commission du feu devant s'assurer de l'exécution de l'ordonnance inspecte chaque lanterne de la localité. De nos jours cette inspection se fait toujours mais sans contrainte officielle. C'est devenu un cortège festif avec enfants, lampions et lanternes colorées et musique avec pour seul éclairage les fanaux allumés pour l'occasion[13].

Les Silvesterkläuse[FI 4] sont une coutume du canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures, les plus connus, mais aussi de Wald et Stäfa dans le canton de Zurich. Le matin de la Saint-Sylvestre mais aussi le 13 janvier (le jour de l'antique Saint-Sylvestre selon le calendrier Julien) les groupes de Silvesterkläuse, masqués et costumés, se rendent dans tous les villages et hameaux.

Les Bärzeli[FI 5] de Hallwil est une fête qui a réapparu à partir de 1949. Elle se tient le 2 janvier et son origine est soit Saint-Berchtold ou alors la légende des Perchten, des démons imaginaires fantastiques et effrayants. Différents personnages forment le cortège.

[modifier] Coutumes hivernales

Les Japonais de Schwytz
Les Japonais de Schwytz
  • Les trois Rois

Les Japonais de Schwytz[FI 6]. Pour l'Épiphanie la Société des Japonais à Schwytz (qui n'ont de japonais que le nom) organise les jeux de carnaval depuis 1863. Les nouvelles relations diplomatiques entre la Suisse et le Japon fut le thème des premiers jeux. Ils ont eu beaucoup de succès. Depuis, le thème est répété et un spectacle a lieu tous les cinq ans. Les membres de l'association sont vêtus de costumes japonais et joue une pièce qui commente les événements contemporains[14]. La pièce a lieu tous les cinq ans mais chaque année ils défilent costumés lors du cortège du 6 janvier.

Saint-Sébastien[FI 7], officier romain, patron des archers et des pestiférés est fêté à Estavayer-le-Lac le dimanche le plus proche du 20 janvier et le 20 janvier à Saint Maurice et Finhaut en Valais pour la bénédiction du « pain de Saint-Sébastien ». A Finhaut une épidémie de peste noire eu lieu entre 1632 et 1638[15]. Le pain est confectionné en pièce montée avec une croix en pain d'épices à son sommet. Après la bénédiction le pain est découpé et distribué à la population puis une procession avec la statue du Saint porté par des soldats, accompagnés par le clergé local et par un détachement d'honneur de l'armée avec bannières et tambours parcourt la localité. A midi on mange le « riz de Saint-Sébastien » qui est un gâteau de riz.

Les Schlitteda[FI 8] en Engadine ont lieu le samedi ou le dimanche, à la fin janvier et au début de février. Les filles et les garçons à marier en habits de fête font une excursion organisée en traîneau se rendant de villages en villages, le long des lacs et cours d'eaux selon l'itinéraire prévu. A la halte de midi on partage la soupe à l'orge, la spécialité de la région et l'on danse. De retour au point de départ la tradition veut que la jeune fille invite son compagnon chez elle à souper, puis tout le monde termine la soirée en dansant[16]. Cette tradition provient des Knabenschaften, des sociétés de jeunes gens célibataires[17].

[modifier] Florales et printemps

Fête de l'Eierleset à Arlesheim
Fête de l'Eierleset à Arlesheim

A part la fête religieuse de Pâques il y a un certain nombre de traditions et jeux profanes mettant en scène les œufs comme symbole de fertilité avec le retour de la belle saison[FII 2] : la course aux œufs ou le lancer des œufs sont pratiqués dans les campagnes, notamment à Bâle-Campagne et à Effingen en Argovie. La course aux œufs oppose deux équipes, l'une jouant l'hiver et l'autre le printemps, l'une devant récolter les œufs et l'autre devant faire un parcours. L'équipe gagnante est celle qui termine en premier . La fête de l'Eierleset à Effingen est particulière car c'est un cavalier qui symbolise l'hiver. Il doit rendre visite aux auberges des villages avoisinants et sa chevauchée doit être retardée par l"Eierbueb" qui symbolise le printemps[18].

Mai-Einsingen[FIII 4] à Zurich. Le 30 avril de chaque année une corporation d'étudiants (la Studentengesangverein) donne un concert à minuit pour saluer l'arrivée du moi de mai. Cette tradition est pratiquée depuis 1879. Après un repas et un cortège à travers la ville la chorale se réunis au Lindenhof pour chanter à minuit[19].

La fête des Camélias (festa delle Camelie)[FIII 5] à Locarno est une fête des fleurs existant depuis 1923. Elle a lieu pendant cinq jours à la pentecôte et présente plus de 300 variétés de Camélias, fleur orientale qui trouve à Locarno un climat doux et humide propice. On en trouve dans de nombreux parcs publics et privés qui font la réputation de la ville pour cette tradition. Au bord du lac Majeur se trouve le parc des Camélias qui s'étend sur 5'000 m2. Il présente des variétés de Camellia japonica, reticulata et sasanqua[20]. La fête des Camélias est réputée dans le monde entier [21],[22].

La Maggiolata[FII 3] au Malcantone (Tessin) se déroule le 1er mai ou le premier dimanche du mois de mai. Les enfants, parfois costumés, dansent autour d'un arbre de mai décoré pour fêter l'arrivée du printemps[23].

Le Maibär de Bad Ragaz et Le feuillu dans la champagne genevoise (Cartigny, Confignon, Onex) ont lieu le premier dimanche de mai et le Pfingstsprützlig dans le Fricktal qui a lieu en juin le dimanche de Pentecôte sont trois fêtes très semblables alors qu'elles sont distantes l'une de l'autre[FII 4]. Un cône de verdure porté par des enfants cachés à l'intérieur ou monté sur un chariot est la bête (ours à Bad-Ragaz) et l'eau est présent comme symbole de fertilité et de croissance. A Bad-Ragaz le cortège traverse la station thermale. À la fin l'ours est jeté dans la rivière[24]. A Genève les fontaines sont décorées, un garçon et une fille représentent le roi et la reine[25]. Le compositeur Émile Jaques-Dalcroze a composé un jeu du Feuillu[26]. Dans le Fricktal le Pfingstsprützlig se déroule encore dans les localités de Sulz et Ganzingen. Un animal de verdure dont le porteur ainsi camouflé est privé de vue, doit asperger les spectateurs avec l'eau de la fontaine[27].

[modifier] Fêtes estivales et automnales

La Fête des vignerons[FIII 6] est une fête traditionnelle qui a lieu cinq fois par siècle à Vevey, la dernière en 1999. Organisée par la Confrérie des Vignerons de Vevey depuis 1797 elle célèbre le raisin, le vin et les travaux des vignerons. A la fin du XVIIIe siècle, la Confrérie des Vignerons qui est alors composée de bourgeois, propriétaires des terres, décida de récompenser les travaux des vignerons-tâcherons méritants. Alors qu'à cette époque, il était plutôt de coutume de réprimander les négligents et paresseux, ils décidèrent de valoriser les efforts entrepris par les vignerons afin d'améliorer des méthodes culturales. Des experts de la Confrérie notèrent, jugèrent et classèrent donc les vignerons-tâcherons. Ainsi allait naître une cérémonie de couronnement des meilleurs tâcherons qui est à l'origine de la fête. En été une arène est spécialement construite pour l'occasion sur la place du marché ou se produisent des milliers de participants dans un spectacle choral et théâtral découpé en quatre saisons que président les divinités païennes, Palès, Bacchus et Cérès[28].

La fête des vendanges de Neuchâtel et la festa della Vendemmia de Lugano[FIII 7] ont lieu fin septembre. Cortèges de chars fleuris avec des scènes de la vie rurale et viticole.

La Castagnata[FIII 6]. à Locarno et d'autres localités du Tessin. La châtaigne (castagna en italien) est cultivée au Tessin. En automne on grille les châtaignes en public sur les places ou au bord du lac dans de grands chaudrons puis distribués aux passants.

Le Gansabhauet[FIII 8] est une fête unique en Suisse qui à lieu à Sursee. D'origine très ancienne, les premières traces écrites remontent à 1821. Cette coutume serait une distraction en relation avec le paiement de la dîme aux monastères de Muri et de Saint-Urban sous l'Ancien Régime le 11 novembre, jour de la Saint-Martin. Chaque année ce jour là une oie morte est suspendue par la tête à un fil sur une scène devant l'Hôtel-de-Ville. De jeunes garçons portant une longue robe rouge pourpre (dès 1880), un masque en forme de soleil et un bandeau sur les yeux tentent alors, l'un après l'autre, de lui trancher le cou au moyen d'un sabre émoussé[29]. Des biscuits en forme de soleil sont également confectionnés[30].

Le Zibelemärit[FIII 9] (le Marché aux oignons en suisse alémanique bernois) est une fête traditionnelle aux origines incertaines qui se tient chaque année à Berne le quatrième lundi de novembre. On y achète et consomme des spécialités locales à base d'oignon. Le marché ouvre aux alentours de trois ou quatre heures du matin, et se conclut à seize heures par une bataille de confettis puis par des soirées familiales ou amicales. Dans les salles de restaurant on mange des plats à l'oignon (soupes, gateaux) et des groupes folkloriques masqués, les Zibelegringe, animent la soirée.

[modifier] Rites religieux

  • Pâques

Les processions de la semaine sainte[FIII 10] à Mendrisio sont très anciennes, elles remontent aux environs de 1600. La cérémonie du jeudi évoque la montée du Christ au Calvaire avec un spectacle vivant où 200 personnes portant de magnifiques costumes et 50 chevaux interprètent juifs et romains jusqu'à la crucifixion du Christ. La procession du vendredi saint est plus ancienne (XVe siècle). Autour des statues du Christ mort et de la Sainte Vierge, au son d'une musique funèbre, la procession représente la mise au tombeau. Des enfants portent les objets de la Passion: cierges, échelle, éponge, marteau, clous, fouet, etc. La procession à lieu le soir, elle commence et se termine au couvent des moines Servites qui ont joué un rôle important à Mendrisio. La ville est décorée au moyen de transparents peints et éclairés de derrière, parfois vieux de quelques centaines d'années qui représentent des scènes bibliques[31],[32].

Procession des Pleureuses[FIII 11] à Romont. Le Vendredi-Saint défilent dans le bruit trépidant des crécelles les Pleureuses, vêtues et voilées de noir, suivent la Vierge, représentée par une jeune fille, elle-même précédée d'une grande croix portée par un pénitent en cagoule noire. Cette procession s'est profondément transformée et simplifiée au cours de l'histoire. Ses origines sont une représentation théâtrale le Mystère de la Passion qui existait dès 1456. Représentation de la vie humaine dans ses rapports avec Dieu, ce spectacle fut supprimé en 1755 et remplacé par une procession du Vendredi-Saint. A la suite de l’incendie en 1843 de l'endroit où étaient entreposés les croix et les vêtements des pénitents, la procession s'est encore simplifié et les Pleureuses sont maintenant seules à défiler[33],[34].

L'Auffahrtsumritt[FII 5] à Beromünster (la cavalcade de l'Ascension). Cette procession à cheval est attestée depuis 1420 il s'agit alors d'une tournée à cheval du prêtre présentant le Saint Sacrement et accompagné de quelques fidèles. C'est après 1509 que la procession fût élargie en une procession populaire des rogations. Dès l'aube et pour plusieurs heures 200 cavaliers et 2000 pèlerins à pied escortés de soldats, d'instruments à vent et d'une chorale d'église font un parcours le long des frontières de la commune. Comme une procession de la Fête-Dieu, le cortège fait des haltes pour des prédications ou la lecture d'un texte. La procession retourne dans l'après-midi au point de départ, en ville, accompagnée du son des cloches[35],[36].

  • Fêtes de Saints (Saint-Placide / Engelweihe
  • Fête-Dieu

Fête des pêcheurs[FIII 12] à Estavayer-le-Lac (lac de Neuchâtel). Saint-Laurent est le Saint patron de la ville, le dimanche qui suit le 10 août la corporation des pêcheurs organise procession, banquet, messe puis la cérémonie de bénédiction des bateaux et des filets de pêche. Cette coutume existe depuis 1658[37],[38].

[modifier] Coutumes des corporations, les fêtes de tir

Le Vogel-Gryff[FIII 13] du Petit-Bâle à Bâle. Le quartier du Petit-Bâle sur la rive droite du Rhin est relié à la ville dès 1225 par la construction du pont sur le Rhin. Les trois corporations du Petit-Bâle sont représentées par des emblèmes qui existent depuis le XVIe siècle Wilder Mann (le sauvage), Leu (lion) et Vogel Gryff (oiseau fantastique) celui-ci donna son nom à la fête. Le 13, le 20 ou le 27 janvier en fin de matinée, un radeau descend le Rhin avec à bord un équipage formé de deux tambours, deux porte-drapeaux, deux canonniers tirant sans cesse des salves et le Wilde Mann (le sauvage) qui brandit un sapin déraciné. Celui-ci sautille, le regard toujours braqué du côté du Petit-Bâle. En aval du Mittlere Brücke (pont du milieu), il est accueilli par les deux autres personnages. À midi ils dansent sur le pont du côté du Petit-Bâle en faisant attention de ne pas aller ni regarder du côté du Grand-Bâle. Après-midi et le soir, les trois personnages continuent de danser dans les rues du Petit-Bâle. Le but de cette fête est d'entretenir l'amitié et l'appartenance au quartier du Petit-Bâle. [39],[40].

Crémation du Böögg  au Sechseläuten de 2006
Crémation du Böögg au Sechseläuten de 2006

Sechseläuten[FIII 14] de Zurich. (Suisse allemand: Sächsilüüte, littéralement sonnailles de six) Fête des corporations existant dans sa forme actuelle depuis 1904 qui a lieu le troisième lundi d'avril[n 3]. L'événement principal de la fête est, à 18 heures, la crémation sur un bûcher d'une effigie de l'Hiver nommée le Böögg. Il s'agit d'un bonhomme de neige qui renferme des pétards. À l'origine, un Böögg était un personnage masqué fauteur de trouble terrorisant les enfants durant les périodes de carnaval. Le temps qui sépare la mise à feu du bûcher de l'explosion des pétards situés dans la tête du Böögg est considéré comme une prédiction du temps de l'été qui suivra. Le temps le plus court fut de 5,07 minutes en 1974, le plus long de 26,23 minutes en 2001. La crémation du Böögg clôture le cortège des guildes de la ville (Zünfte) qui se termine sur la place ou le Böögg sera brûlé, le Sechseläutenplatz (Place du Sechseläuten). Alors que le Böögg brûle, les cavaliers du cortège galopent autour de celui-ci. Le soir les différentes corporations se rendent visite mutuellement. Le dimanche précédant le Sechseläuten a lieu un cortège d'enfants (Kinderumzug) en costumes nationaux et historiques. [41],[42].

Les Fêtes de tir et fêtes de la jeunesse :

  • Les Abbayes de Montreux et Nyon
  • Knabenschiessen à Zurich
  • Ausschiesset à Thoune
  • Stecklitragen à Wil
  • Tir du Grütli

[modifier] Commémorations traditionnelles

  • Saint-Jacques à Bâle
  • Commémoration de la bataille de Sempach
  • Commémoration historique de Morat
  • Pèlerinage de Näfels
  • Pèlerinage de Stoss
  • Pèlerinage de Morgarten
  • Fête de Dornach
  • L'Escalade de Genève
  • La Restauration de Genève
  • Fête de la Constitution à Neuchâtel
  • Fête des fontaines
  • Les Landsgemeinde
  • Les Mistralia de Disentis

[modifier] Les fêtes de l'enfance et de la jeunesse

  • Kinderfest de Saint-Gall
  • Fêtes scolaires romandes
  • Fête du Bois à Lausanne
  • Solätte à Berthoud
  • Le Bachfischet d'Aarau

[modifier] Autres

  • Banntag de Bâle-Campagne [43]
  • La Brächete de Zäziswil
  • Inalpe / Poya / Désalpe
  • Marchés aux bestiaux / Marché-Concours de Saignelégier
  • Le Räbeschilbi de Richterswil

[modifier] Manifestations sportives traditionnelles

[modifier] Chronologie des fêtes principales

[modifier] Fêtes civiles

Certaines fêtes sont cantonales (voir le tableau des jours fériés) :

[modifier] Fêtes religieuses

Certaines fêtes sont célébrées uniquement dans quelques cantons (voir le tableau des jours fériés) :

[modifier] Les jours fériés

Les cantons choisissent leur propres jours fériés, jusqu’à huit dans l’année. 21 cantons utilisent intégralement cette possibilité. Légalement, les jours fériés sont assimilés à des dimanches et ont donc les mêmes restrictions que ceux-ci en matière d'ouverture des magasins et des entreprises et de trafic routier.

Les jours fériés varient donc beaucoup d’un canton à l’autre. Seuls Noël, le Nouvel An et le 1er août sont communs à tous, les autres fêtes (Vendredi saint et Lundi de Pâques, Ascension, Lundi de Pentecôte et Fête-Dieu, Assomption et Toussaint, Jeûne fédéral) étant reconnues par les cantons selon leur tradition principalement religieuse (catholique ou protestante). Seule la fête nationale, le 1er août, est ancrée dans la constitution fédérale.

À côté des jours fériés, il y a également des jours chômés. Ces jours-là, non assimilés à des dimanches, de nombreuses entreprises et administrations sont néanmoins fermées dans le canton concerné.

[modifier] Tableau récapitulatif des jours fériés

Date Nom F : Jour férié, C : Jour chômé
AG AI AR BE BL BS FR GE GL GR JU LU NE NW OW SG SH SO SZ TG TI UR VD VS ZG ZH
1er janvier Nouvel An F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
2 janvier Saint-Berchtold F F C C F C F[n 4] C C C F F C
6 janvier Épiphanie F F F
1er mars Indépendance F
19 mars Saint-Joseph F[n 5] F F F F F
Premier jeudi d'avril Fahrtsfest F
mobile (le 21 mars en 2008) Vendredi saint F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
mobile (le 24 mars en 2008) Lundi de Pâques F F F F F F C F F F F C C C C F F C F F F F F C F
mobile (le 1er mai en 2008) Ascension F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
mobile (le 12 mai en 2008) Lundi de Pentecôte F F F F F F C F F F F C C C C F F C F F F F F C F
1er mai Fête du Travail F F F C F F F F F
23 juin Commémoration du plébiscite F
mobile (le 22 mai en 2008) Fête-Dieu F F F F F C[n 6] F F F F F F F F
29 juin Saint-Pierre et Paul F
1er août Fête nationale F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
15 août Assomption F F F F F F F F F F F F F
jeudi suivant le 1er dimanche de septembre Jeûne genevois F
lundi suivant le 3e dimanche de septembre Lundi du Jeûne fédéral C F
25 septembre Fête de Saint-Nicolas-de-Flüe F
1er novembre Toussaint F F F F F F F F F F F F F F
8 décembre Immaculée Conception F F F F F F F F F F
25 décembre Noël F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
26 décembre Saint-Étienne F F F F F F C F F F F[n 7] C C F F C F F F F C F
31 décembre Restauration de la République F

[modifier] Notes et références

  • Notes :
  1. Les cantons peuvent assimiler au dimanche huit autres jours fériés par an au plus et les fixer différemment selon les régions. Selon l'article 20a de la RS 822.11 Loi fédérale sur le travail dans l’industrie, l’artisanat et le commerce
  2. L'acte fondateur de la Confédération de 1291 ne correspond pas à l'indépendance de la Confédération suisse qui continue de faire partie intégrante du Saint-Empire romain germanique, de fait jusqu'au Traité de Bâle en 1499 et de droit jusqu'au Traité de Westphalie en 1648.
  3. sauf coïncidence avec le lundi de Pâques
  4. seulement si le 1er est un dimanche sinon chômé
  5. demi-jour
  6. 2 communes, soit : Le Landeron et Le Cerneux Pequignot.
  7. seulement si le 25 est un dimanche
  • Références textes de Éric Schwabe, Fêtes et traditions de Suisse, tome 1, éditions Avanti, 1985 :
  1. p. 25 - 28
  2. p. 42 – 43
  3. p. 55 – 56
  4. p. 30 – 34
  5. p. 48 – 49
  6. p. 96
  7. p. 65 – 68
  8. p. 69 – 74
  • Références textes de Éric Schwabe, Fêtes et traditions de Suisse, tome 2, éditions Avanti, 1985 :
  1. ab p. 76.
  2. p. 9 - 12
  3. p. 12 - 15
  4. p. 15 – 20
  5. p. 26 - 28
  • Références textes de Éric Schwabe, Fêtes et traditions de Suisse, tome 3, éditions Avanti, 1985 :
  1. p. 17 - 20
  2. p. 20 - 21
  3. p. 21
  4. p. 73
  5. p. 76
  6. ab p. 131
  7. p. 131 – 141
  8. p. 10 -12
  9. p. 7 -8
  10. p. 77 -82
  11. p. 82
  12. p. 84
  13. p. 63 - 66
  14. p. 67 - 72
  • Autres références :
  1. Pacte fédéral du 1er août 1291 sur Admin.ch "vallée inférieure d'Unterwald" signifie Nidwald
  2. Pacte fédéral du 1er août 1291 sur Cliotexte
  3. Fête nationale article Swissworld.org consulté le 5 juin 2008.
  4. Fête nationale en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  5. Jours fériés en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
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[modifier] Bibliographie

  • textes de Éric Schwabe, Fêtes et traditions de Suisse, éditions Avanti, 1985
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